
Prologue
La sensation de vide autour de lui l’imprégnait, c’était le néant absolu. Il ne voyait rien, ces yeux étaient clos. Il ne pouvait pas bouger, son corps ne répondait plus. Pourtant, il n’avait qu’une seule certitude : il tombait.
C’était une fin après-midi comme les autres, le soleil brillait sur la contrée d’Ily. Il n’y avait pratiquement pas de nuages dans le ciel et le vent calme était suffisant pour ne pas avoir à souffrir de la chaleur. C’était le genre de temps qui plaisait à Todd pour faire une sieste sous un arbre. Le renard profitait de la fraicheur de l’ombre pour se reposer. Seules ses pattes étaient au soleil, lui procurant une sensation de bien-être. Pourtant, il savait que le moment ne durerait pas. Bientôt il devrait reprendre la route. Pour où ? Il ne le savait pas encore. C’était l’un des rares avantages à être nomade. Il pouvait aller au gré de ses envies. Mais il allait la où les affaires marchait. Il ne survivait que des simples tâches qu’il pouvait accomplir. Or elles étaient relativement rare ces derniers temps. Il pensait se diriger vers la côte où la saison des pêches allait commencer. Il pourrait être pris comme pêcheur ou comme aide pour charger les cargaisons. Mais l’offre était rare. En ruminant ses pensées, le renard soupira. Il vivait au jour le jour, sans savoir se que lui réservait son avenir. Son avenir. Le renard sourit. Depuis son plus jeune âge, il n’avait jamais songé plus loin qu’a son lendemain. C’était de cette manière qu’il avait toujours vécu, et qu’il vivrait, jusqu'à sa mort. Du moins, c’est ce qu’il croyait.
Petit à petit, il senti l’air se réchauffer autour de lui. Il quittait les basses températures et l’humidité des hautes altitudes. Il sentit une étrange chaleur sur sa nuque et une légère douleur sur le front. Lentement, il prit conscience du vent qui sifflait dans ses oreilles, de plus en plus fort, au fur et a mesure que sa conscience refaisait surface. Lentement, il prit conscience de son corps et de ses sens. Lentement, il sentit un sentiment qui grandissait en lui. Lentement, il comprit que c’était de la peur.
Le soleil déclinait à l’horizon, obligeant le renard à se mouvoir de sa monotonie. Il entreprit d’ouvrir les yeux. La lumière l’aveugla d’abords, puis au fur et a mesure qu’il s’y habituait, il commença à discerner les feuilles au dessus de lui. Elles ne laissaient passer que de minces rayons autour de lui, créant des petites taches de lumières apaisante. Devant lui, au pied de la colline sur laquelle il s’était installé, la forêt s’étendait à perte de vue, seulement surplombé par une chaine de montagne au loin. Il aurait pu contempler la vallée bien des heures encore, mais ses jambes ankylosées l’obligeaient à vouloir se redresser. C’est alors qu’il remarqua quelque chose dans le ciel. Quelque chose qu’il avait du mal a discerné a cause de la distance. C’était un point noir, haut dans le ciel encore bleu de cette fin d’après-midi. Il eut beau se pencher, rien ne permettait au renard de discerner la nature de l’étrange forme qui se dessinait dans le ciel. Mais il était sûr d’une chose, quelque chose hors du commun approchait.