Dessins d'Isatis, critiques soyez les bienvenues !
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
vu que je suis trop naze pour être néophyte, je suis un néobite!
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Solar - Souris Anthro
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Solar a écrit:Les dessins sont agréables à la vues, mais un point dommage est la main sur le troisième, celle qui est sensé tenir la gâchette, bah... elle est un peu bizarre de mon point de vu de néobite.... Après, c"est toujours bien réalisé, et ça fait du bien la où ça passe ^^
Noté.
Et aussi celui de Tantale en y repensant. Et d'Ixion dans une moindre mesure. Quelle horreur !
D'ailleurs j'n'ai pas pensé au mécanisme horizontal qui permet de tourner. Zut.
Dans le campement des forces militaires dont fait partie Elska, les ressources et le matériel commencent à se faire rares.
Je ne crois pas aux coïncidences.
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Isatis a écrit:
Et aussi celui de Tantale en y repensant. Et d'Ixion dans une moindre mesure. Quelle horreur !
D'ailleurs j'n'ai pas pensé au mécanisme horizontal qui permet de tourner. Zut.
et dans une autre mesure du Tonneau des Danaïdes. Aussi.
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Cain a écrit:et dans une autre mesure du Tonneau des Danaïdes. Aussi.
Wahbon ? Où vois-tu quelque chose de percé ?
Ana a écrit:J'achète votre chapeau m'sieur !
Désolé, ma Dame. Nous avons vendu les derniers modèles à un petit homme barbu avec des lunettes.
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Isatis a écrit:Cain a écrit:et dans une autre mesure du Tonneau des Danaïdes. Aussi.
Wahbon ? Où vois-tu quelque chose de percé ?
Les grecs semblaient aimer les châtiment incluant une tâche sans fin, les sadique, au final, un tonneau, un rocher, même message hein?
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Cain a écrit:Isatis a écrit:Cain a écrit:et dans une autre mesure du Tonneau des Danaïdes. Aussi.
Wahbon ? Où vois-tu quelque chose de percé ?
Les grecs semblaient aimer les châtiment incluant une tâche sans fin, les sadique, au final, un tonneau, un rocher, même message hein?
Rocher, rocher, y'a celui de Prométhée aussi.^^
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Cain a écrit:Isatis a écrit:Cain a écrit:et dans une autre mesure du Tonneau des Danaïdes. Aussi.
Wahbon ? Où vois-tu quelque chose de percé ?
Les grecs semblaient aimer les châtiment incluant une tâche sans fin, les sadique, au final, un tonneau, un rocher, même message hein?
C't'une façon d'voir les choses, j'imagine, oui. Disons juste que les Danaïdes m'évoquent plutôt une chaine continuelle de suppliciés faisant effectivement toujours la même chose, et non une seule personne. Et cela impliquerait également une imperfection dans le moulin, pour rester dans le dessin, l'âne ferait tourner le mécanisme pour quelque chose qui tourne pour rien et à vide car défectueux, ça n'est pas vraiment la même chose. L'effort et le problème des Danaïdes sont différents, je dois dire, d'où mon scepticisme quant à cette comparaison.
Il est amusant d'ailleurs de constater que les Danaïdes ne s'aperçoivent pas où n'ont pas l'intelligence pour réparer la fuite. Cela impliquerait-il que ces femmes sont des idiotes ou que leur supplice est de devoir faire la même activité éternellement sans pouvoir réfléchir ? Mais si c'est ce deuxième point, il y a peu de chance alors qu'elles puissent se plaindre de leur condition puisqu'elles n'y réfléchissent pas, alors où serait la punition ?
Tout comme Sisyphe décrit par Camus, qui au final est heureux de son supplice, ne connaissant plus rien d'autre que ce qu'il fait (Cela m'évoque d'ailleurs "Le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley, où peu importe l'activité concernée, si éducation appropriée il y a, la pilule passe sans problème).
Ixion doit également s'être habitué à sa roue.
Il n'y a que Tantale, je pense, qui subi véritablement une torture.
Tchouck a écrit:Rocher, rocher, y'a celui de Prométhée aussi.^^
Pareil pour lui. J'imagine qu'à force, il a dû se lier d'amitié avec le rapace, hihi. Il n'a qu'à serrer les dents après tout.
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Développons le monde d'Elska Lifio. Développons le de par les récits de Cid On Fox et d'Origamyst. Tout ceci avec leur accord, bien entendu.
Celui de Cid On Fox d'abord. Il l'a baptisé : Joseph.
Mon nom est Joseph.
Joseph Ellington.
Ex-tireur d'élite au service des forces armées.
Lesquelles? A vrai dire, je m'en moque un peu. J'en ai tant intégré, participé à tant de batailles, vu tant d'illustres inconnus se faire abattre avant même d'avoir pu faire le moindre pas sur la ligne de front, vu tant de fois les mêmes et les mêmes scènes, les mêmes explosions, les mêmes no-man's lands, les mêmes corps suppliants à moitié mutilés, les mêmes conneries de raisons de tous se faire envoyer en l'air, qu'à présent je me fous de tout ce qui peut bien toucher à ce domaine.
Pourquoi «Ex», me direz-vous?
C'est pourtant simple: la guerre, je l'ai assez vue en couleurs. La dernière m'a suffi.
«Comment?», me dites-vous?
Ho ho, mais c'est qu'on est bien curieux, ce soir!!
Si vous tenez tant que ça à en avoir les détails, je vous conseille de vous asseoir. Ça ne me fait pas particulièrement plaisir, mais je ne peux pas laisser ça comme ça. Il faut que les gens comprennent. Que VOUS compreniez, bande de morveux formatés et aseptisés.
La guerre n'avait rien d'un jeu.
Du moins, pour nous, qui étions aux rangs inférieurs de la hiérarchie... et pourtant aux premières loges.
J'ai dû y laisser mon mentor et ami.
-C'était qui?
Oh oh, je pense que vous devez bien le connaître; sans lui, ni vous ni moi ne serions réunis ce soir, vous savez.
Il se nommait Frestarinn Lifio.
-Papa?...
Eh oui! D'ailleurs, ces cicatrices que vous voyez sur ma figure sont autant dues à cette putain capricieuse qu'est la guerre qu'aux débuts en médecine de votre père! Hé hé!! Oh je ne lui en ai jamais voulu pour ça, ne vous en faites pas. Ça l'a même incité à aller toujours plus loin, à repousser ses limites, et devenir l'homme que je respectais et respecte encore aujourd'hui.
C'était pour moi un modèle d'intégrité, droit et respectueux.
Tout comme à vous, les mômes, la dernière guerre m'a arraché un être cher.
Et je ne tiens absolument pas à ce que ça se reproduise.
Mais alors vraiment pas.
Celui de Cid On Fox d'abord. Il l'a baptisé : Joseph.
Mon nom est Joseph.
Joseph Ellington.
Ex-tireur d'élite au service des forces armées.
Lesquelles? A vrai dire, je m'en moque un peu. J'en ai tant intégré, participé à tant de batailles, vu tant d'illustres inconnus se faire abattre avant même d'avoir pu faire le moindre pas sur la ligne de front, vu tant de fois les mêmes et les mêmes scènes, les mêmes explosions, les mêmes no-man's lands, les mêmes corps suppliants à moitié mutilés, les mêmes conneries de raisons de tous se faire envoyer en l'air, qu'à présent je me fous de tout ce qui peut bien toucher à ce domaine.
Pourquoi «Ex», me direz-vous?
C'est pourtant simple: la guerre, je l'ai assez vue en couleurs. La dernière m'a suffi.
«Comment?», me dites-vous?
Ho ho, mais c'est qu'on est bien curieux, ce soir!!
Si vous tenez tant que ça à en avoir les détails, je vous conseille de vous asseoir. Ça ne me fait pas particulièrement plaisir, mais je ne peux pas laisser ça comme ça. Il faut que les gens comprennent. Que VOUS compreniez, bande de morveux formatés et aseptisés.
La guerre n'avait rien d'un jeu.
Du moins, pour nous, qui étions aux rangs inférieurs de la hiérarchie... et pourtant aux premières loges.
J'ai dû y laisser mon mentor et ami.
-C'était qui?
Oh oh, je pense que vous devez bien le connaître; sans lui, ni vous ni moi ne serions réunis ce soir, vous savez.
Il se nommait Frestarinn Lifio.
-Papa?...
Eh oui! D'ailleurs, ces cicatrices que vous voyez sur ma figure sont autant dues à cette putain capricieuse qu'est la guerre qu'aux débuts en médecine de votre père! Hé hé!! Oh je ne lui en ai jamais voulu pour ça, ne vous en faites pas. Ça l'a même incité à aller toujours plus loin, à repousser ses limites, et devenir l'homme que je respectais et respecte encore aujourd'hui.
C'était pour moi un modèle d'intégrité, droit et respectueux.
Tout comme à vous, les mômes, la dernière guerre m'a arraché un être cher.
Et je ne tiens absolument pas à ce que ça se reproduise.
Mais alors vraiment pas.
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Re: Dessins d'Isatis, critiques, soyez les bienvenues !
Passons ensuite à celui d'Origamyst. Il l'a déjà placée ici en lien téléchargeable, mais franchement... Qui télécharge ici ? C'est illégal voyons !
1.
Le temps était super ce jour-là. Les coudes posés sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, il admirait la colline de terre ocre, pleine de pins et d’herbe sèche. Il faisait très chaud, comme il aimait. Il se disait que ce serait trop cool de pouvoir sortir dehors, et jouer avec son nouvel appareil photo. Son père, qui habitait un peu loin d’ici, lui avait appris à s’en servir, pour pouvoir prendre en photo tout ce qu’il voulait, n’importe quand.
Il ne le voyait pas souvent, mais c’était génial quand il passait le weekend chez lui. Ils mangeaient n’importe quoi, allaient n’importe où, faisaient ce qu’ils voulaient. Comme un vrai père ! Avec sa mère, c’était différent, elle préférait lui apprendre des choses, manger des plats plus compliqués mais quand même très bon. C’était amusant d’avoir l’impression d’évoluer dans deux mondes différents. Mais c’était dur de savoir lequel il préférait. Et puis, avec le collège, c’était comme avoir un troisième monde, un peu intéressant mais très ennuyeux quand même.
A toute vitesse, il sortit de sa contemplation pour changer de pantalon, puis y glissa son harmonica préféré, un en bois qui avait l’air neuf tant il en prenait soin, et passa autour du coup son appareil photo. Il serait seul, dehors, mais il avait l’habitude. Sa maman disait qu’il était solitaire, et difficile envers les autres, mais son papa lui ne s’inquiétait pas. Ça viendra, c’est tout.
Il chercha sa mère, pour la trouver dans la cuisine. Il resta à l’entrée, se cachant dans le coin du mur. Quand elle était seule, elle avait ce regard qu’il ne retrouvait jamais quand il était là près d’elle, ou entourée de ses amis ou collègues de travail. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il voyait. Elle avait l’air sérieuse et pensive. Quelque chose semblait la tracasser, sans pour autant l’embêter comme ça lui arrivait. C’était peut-être ça être adulte, ou maman. Ça le rendait un peu impuissant. Faisait-elle semblait d’aller bien, alors ? Il n’arrivait pas à comprendre. Elle n’était pas seulement absorbée par ce qu’elle faisait, et c’était fascinant. Plus qu’une maman, elle avait l’air d’une femme, la femme. Sans bruit, il dégaina son appareil, la visa dans l’objectif, et pris une photo. Elle était trop belle comme ça, et puis peut-être que plus vieux, en revoyant la photo il comprendrait.
Le clic de l’appareil ne fut pas très fort, mais assez pour la faire sursauter. Elle ne cria pas cependant, dommage. Ç’aurait été marrant. Elle se retourna, et souffla, chassant sa surprise loin de son corps. Elle faisait face à son enfant, nulle peur ne pouvait l’atteindre maintenant. Son beau garçon, trésor que la vie avait bien voulu lui donner. Elle croisa les bras.
« Tu m’as fait peur, Atrus, lui reprocha-t-elle. »
Il allait lui dire qu’il l’avait pris en photo, mais se ravisa. Elle ne savait peut-être pas qu’il l’avait fait ; elle s’était pas retournée de suite après tout et il voulait que cette photo ne soit rien que pour lui. Il savait que la photo serait magnifique, unique. Il s’approcha, et se hissa sur la pointe des pattes pour voir ce qu’elle faisait. Il était plutôt petit pour son âge. Les tamanoirs n’étaient pas réputés pour être particulièrement grands, mais même au sein de son espèce, il était plutôt court.
« Oh, une tarte aux noix ! S’exclama-t-il. Je croyais que t’aimais pas ?
_Non, dit-elle avec un sourire. Mais si ça t’embête, je peux tout jeter.
_Non non, c’est bon ! Jette pas ! »
Elle eut un joli sourire. Puis elle le regarda de pied en cap ; visiblement il comptait sortir, faisant disparaître son sourire. Elle paraissait inquiète maintenant.
« Pourquoi t’es habillé comme ça ?
_Je peux sortir dehors ? Il fait super beau ! »
Elle fit la moue. Dehors, la situation était terrible, tous les deux le savaient. Le mieux était de ne pas sortir… Mais le temps était en effet radieux. Un temps à sortir, à se baigner dans la mer. Elle soupira, hésita encore un peu, puis prit une longue inspiration, préparant sa réponse comme si leur avenir en dépendait.
« Bon, d’accord. Mais tu ne t’éloignes pas de la maison, je veux pouvoir te voir tout le temps, compris ?
_Oh, maman… Mais je veux aller dans la colline, ici y’a rien…
_Non, tu ne discutes pas. Allez, ouste avant que je ne change d’avis. »
C’était le problème avec sa maman. Elle était moins cool que papa. Il râla un peu, mais il sortit. Le soleil l’inonda, sembla traverser ses vêtements tant il brillait et irradiait par sa chaleur. Il fit vite demi-tour, et attrapa une bouteille d’eau dans le frigidaire avant de repartir. Il ne craignait pas la chaleur, mais bon, la chaleur ça donnait très soif.
Au début, il prit des photos de la maison, et du terrain alentour ; ils étaient seuls ici. Les voisins étaient bien plus loin, il connaissait pas la distance. Sa maman voulait faire des plantations, mais finissait toujours par repousser ça à plus tard. Ça lui plairait pourtant, de faire pousser des trucs. En attendant, il prenait des photos de sa maison ; après tout ce serait un chouette souvenir : sa vieille maison en pierre et au toit en tuiles d’argile avant qu’il n’y ait un petit champ avec des trucs à faire pousser.
Mais il en avait vite marre ; ici, il n’y avait rien à prendre en photo. Il essaya de trouver sa mère à travers l’une des fenêtres et, ne la trouvant pas, estima qu’elle ne le regardait pas. Il s’éloigna alors doucement vers la colline, et impatient, se mit à courir. C’était une super journée pour courir, aussi.
1.
Le temps était super ce jour-là. Les coudes posés sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, il admirait la colline de terre ocre, pleine de pins et d’herbe sèche. Il faisait très chaud, comme il aimait. Il se disait que ce serait trop cool de pouvoir sortir dehors, et jouer avec son nouvel appareil photo. Son père, qui habitait un peu loin d’ici, lui avait appris à s’en servir, pour pouvoir prendre en photo tout ce qu’il voulait, n’importe quand.
Il ne le voyait pas souvent, mais c’était génial quand il passait le weekend chez lui. Ils mangeaient n’importe quoi, allaient n’importe où, faisaient ce qu’ils voulaient. Comme un vrai père ! Avec sa mère, c’était différent, elle préférait lui apprendre des choses, manger des plats plus compliqués mais quand même très bon. C’était amusant d’avoir l’impression d’évoluer dans deux mondes différents. Mais c’était dur de savoir lequel il préférait. Et puis, avec le collège, c’était comme avoir un troisième monde, un peu intéressant mais très ennuyeux quand même.
A toute vitesse, il sortit de sa contemplation pour changer de pantalon, puis y glissa son harmonica préféré, un en bois qui avait l’air neuf tant il en prenait soin, et passa autour du coup son appareil photo. Il serait seul, dehors, mais il avait l’habitude. Sa maman disait qu’il était solitaire, et difficile envers les autres, mais son papa lui ne s’inquiétait pas. Ça viendra, c’est tout.
Il chercha sa mère, pour la trouver dans la cuisine. Il resta à l’entrée, se cachant dans le coin du mur. Quand elle était seule, elle avait ce regard qu’il ne retrouvait jamais quand il était là près d’elle, ou entourée de ses amis ou collègues de travail. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il voyait. Elle avait l’air sérieuse et pensive. Quelque chose semblait la tracasser, sans pour autant l’embêter comme ça lui arrivait. C’était peut-être ça être adulte, ou maman. Ça le rendait un peu impuissant. Faisait-elle semblait d’aller bien, alors ? Il n’arrivait pas à comprendre. Elle n’était pas seulement absorbée par ce qu’elle faisait, et c’était fascinant. Plus qu’une maman, elle avait l’air d’une femme, la femme. Sans bruit, il dégaina son appareil, la visa dans l’objectif, et pris une photo. Elle était trop belle comme ça, et puis peut-être que plus vieux, en revoyant la photo il comprendrait.
Le clic de l’appareil ne fut pas très fort, mais assez pour la faire sursauter. Elle ne cria pas cependant, dommage. Ç’aurait été marrant. Elle se retourna, et souffla, chassant sa surprise loin de son corps. Elle faisait face à son enfant, nulle peur ne pouvait l’atteindre maintenant. Son beau garçon, trésor que la vie avait bien voulu lui donner. Elle croisa les bras.
« Tu m’as fait peur, Atrus, lui reprocha-t-elle. »
Il allait lui dire qu’il l’avait pris en photo, mais se ravisa. Elle ne savait peut-être pas qu’il l’avait fait ; elle s’était pas retournée de suite après tout et il voulait que cette photo ne soit rien que pour lui. Il savait que la photo serait magnifique, unique. Il s’approcha, et se hissa sur la pointe des pattes pour voir ce qu’elle faisait. Il était plutôt petit pour son âge. Les tamanoirs n’étaient pas réputés pour être particulièrement grands, mais même au sein de son espèce, il était plutôt court.
« Oh, une tarte aux noix ! S’exclama-t-il. Je croyais que t’aimais pas ?
_Non, dit-elle avec un sourire. Mais si ça t’embête, je peux tout jeter.
_Non non, c’est bon ! Jette pas ! »
Elle eut un joli sourire. Puis elle le regarda de pied en cap ; visiblement il comptait sortir, faisant disparaître son sourire. Elle paraissait inquiète maintenant.
« Pourquoi t’es habillé comme ça ?
_Je peux sortir dehors ? Il fait super beau ! »
Elle fit la moue. Dehors, la situation était terrible, tous les deux le savaient. Le mieux était de ne pas sortir… Mais le temps était en effet radieux. Un temps à sortir, à se baigner dans la mer. Elle soupira, hésita encore un peu, puis prit une longue inspiration, préparant sa réponse comme si leur avenir en dépendait.
« Bon, d’accord. Mais tu ne t’éloignes pas de la maison, je veux pouvoir te voir tout le temps, compris ?
_Oh, maman… Mais je veux aller dans la colline, ici y’a rien…
_Non, tu ne discutes pas. Allez, ouste avant que je ne change d’avis. »
C’était le problème avec sa maman. Elle était moins cool que papa. Il râla un peu, mais il sortit. Le soleil l’inonda, sembla traverser ses vêtements tant il brillait et irradiait par sa chaleur. Il fit vite demi-tour, et attrapa une bouteille d’eau dans le frigidaire avant de repartir. Il ne craignait pas la chaleur, mais bon, la chaleur ça donnait très soif.
Au début, il prit des photos de la maison, et du terrain alentour ; ils étaient seuls ici. Les voisins étaient bien plus loin, il connaissait pas la distance. Sa maman voulait faire des plantations, mais finissait toujours par repousser ça à plus tard. Ça lui plairait pourtant, de faire pousser des trucs. En attendant, il prenait des photos de sa maison ; après tout ce serait un chouette souvenir : sa vieille maison en pierre et au toit en tuiles d’argile avant qu’il n’y ait un petit champ avec des trucs à faire pousser.
Mais il en avait vite marre ; ici, il n’y avait rien à prendre en photo. Il essaya de trouver sa mère à travers l’une des fenêtres et, ne la trouvant pas, estima qu’elle ne le regardait pas. Il s’éloigna alors doucement vers la colline, et impatient, se mit à courir. C’était une super journée pour courir, aussi.
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2.
Ils étaient bien loin du camp, maintenant. Trop peut-être, mais ils savaient se repérer, ils n’étaient pas perdus. Elska par moments avait un peu de mal à se croire en période de guerre ; il n’y avait aucun bruit, quelques oiseaux gazouillaient dans les pins odorants, ils étaient à l’ombre, au frais. Il faisait tellement chaud, mais Frelsarinn transpirait plus qu’elle. Cela n’avait pas l’air de le déranger cela dit. Profitant de leur solitude apparente, ils se tenaient la main. Pendant quelque temps, ils n’étaient plus deux médecins sur le champ de guerre, mais un couple marié, tout simplement.
A mi-voix, ils évoquaient leur fils, Astinni, un beau petit garçon de sept ans. Avec les horreurs de la guerre, ils ne pouvaient pas se permettre d’y penser souvent. De toute façon, avec tout ce sang, ces mutilations, il serait malvenu d’y penser. Ils souhaitaient qu’il ne connaisse jamais ça ; penser à lui en ces moments-là leur faisait peur, comme s’ils pouvaient par accident transmettre à distance ces images affreuses dans l’inconscient de leur jeune enfant.
« Tu crois qu’on bâtira une maison par ici, quand la guerre sera finie ? Demanda son mari.
_Peut-être… Je ne sais pas. Il fait tellement chaud, en été, ici. Et puis, il faudrait que la guerre se termine un jour. »
Frelsarinn acquiesça avec une petite moue. Il n’appréciait pas ce genre de raisonnements. Dans ces instants il avait l’impression de perdre une partie de sa femme, la partie la plus humaine, enthousiaste. A l’écouter, la guerre ne finirait jamais, et elle ne finirait jamais de sauver tout le monde. Il était plus confiant dans l’avenir, mais l’état d’esprit d’Elska l’inquiétait parfois.
Un coup de feu résonna, très près d’eux. En alerte, ils lâchèrent leurs mains, s’immobilisèrent. Tous ces arbres et les formes du terrain avaient fait ricocher le son de partout, impossible de savoir d’où cela venait. La réalité leur revenait douloureusement en pleine tête. Ils n’étaient pas deux médecins se promenant, ils étaient deux médecins de guerre à la recherche de blessés. Un seul coup ayant été tiré, le blessé pouvait mourir à tout instant si ce n’était pas déjà le cas. Elska fut la première à accélérer le pas, jetant des regards attentifs de partout, Frelsarinn la suivait de près.
Ils passèrent l’heure suivante dans cet état de tension. Avec le temps, ils s’y étaient habitués, surtout elle. Il la perdit de vue dans un coude ; un peu plus en avant, elle s’était figée dans un hoquet de stupeur avant de se mettre à courir. Il la rattrapa, découvrant de grandes traînées de sang au sol, venant de la pente à leur droite. Elle dévalait sur le petit sentier, et continuait plus bas. En contrebas, une masse sombre, indistincte se découpait dans un buisson.
Elle dévala la pente, quitte à s’en rompre le cou. Elle commençait à s’y faire, à tout ce sang, ces blessés et ces morts, mais elle était prête à tout pour sauver une vie. Selon certains, c’est ce qui la rendait si exceptionnelle ; elle n’abandonnait jamais. Pour d’autres, elle ne se faisait juste pas aux atrocités et à la fatalité inhérente de la guerre. Pour sa part, elle n’y pensait pas ; elle ne s’intéressait qu’aux blessés.
Dans un premier temps, elle ne le toucha pas, son esprit gelé par la surprise. C’était un enfant. Il n’y avait pas d’enfant à la guerre, on ne tuait pas d’enfants, ils n’avaient rien à voir dans tout ça. Elle aurait bien pleuré, mais quelque chose en elle semblait cassé, ou bien perfectionné. Aucune larme ne sortait. Elle hurla le nom de son mari pour avoir de l’aide. Il dévala la pente avec moins d’assurance qu’elle, mais fut bientôt là.
Ils le retirèrent de ce buisson, et le posèrent en plein milieu du sentier. Il respirait toujours, mais son genou avait littéralement explosé. L’espace d’un instant, comme un flash, Frelsarinn pensa à son fils ; il paraissait un peu plus vieux mais il aurait pu être le leur s’il avait été de la même espèce. Il déchira la jambe du pantalon, découvrant un peu plus la plaie. Avec la chaleur, la blessure s’infectait déjà, et ils avaient déjà utilisé le nécessaire. Il ne leur restait que peu de désinfectant qui serait inutile ici, et des bandages.
Alors que son mari s’affairait à vérifier l’état du petit tamanoir, Elska, elle, courrait de partout. Il y avait forcément des plantes dans le coin qui aideraient ! Leur supérieur les avait avertis qu’ici, il en poussait comme du chiendent.
Ils en trouvèrent tous les deux, assez pour sauver au moins dix personnes de blessures bien plus graves. Frelsarinn s’occupa de faire bouillir de l’eau sur son petit réchaud et d’y incorporer les plantes, alors qu’Elska tint la main du garçon, lui ayant injecté une petite dose de morphine. Le pauvre avait dû tellement souffrir, et s’apprêtait à vivre bien pire. Pourquoi un enfant, bon sang ?
Elle eut un léger bond quand il ouvrit les yeux. Très vite, il se mit à pleurer et à crier, suant de peur et de douleur. Elle le calma comme elle put, lui caressant sa crinière, l’apaisant avec des mots doux comme une mère savait en prodiguer. Là encore, cette envie de pleurer lui revint, sans que rien ne se passe.
« Calme-toi, mon petit… Dit-il d’une voix douce. On est là, on va te sauver. Tu sais ce qui est arrivé ? »
Ils étaient bien loin du camp, maintenant. Trop peut-être, mais ils savaient se repérer, ils n’étaient pas perdus. Elska par moments avait un peu de mal à se croire en période de guerre ; il n’y avait aucun bruit, quelques oiseaux gazouillaient dans les pins odorants, ils étaient à l’ombre, au frais. Il faisait tellement chaud, mais Frelsarinn transpirait plus qu’elle. Cela n’avait pas l’air de le déranger cela dit. Profitant de leur solitude apparente, ils se tenaient la main. Pendant quelque temps, ils n’étaient plus deux médecins sur le champ de guerre, mais un couple marié, tout simplement.
A mi-voix, ils évoquaient leur fils, Astinni, un beau petit garçon de sept ans. Avec les horreurs de la guerre, ils ne pouvaient pas se permettre d’y penser souvent. De toute façon, avec tout ce sang, ces mutilations, il serait malvenu d’y penser. Ils souhaitaient qu’il ne connaisse jamais ça ; penser à lui en ces moments-là leur faisait peur, comme s’ils pouvaient par accident transmettre à distance ces images affreuses dans l’inconscient de leur jeune enfant.
« Tu crois qu’on bâtira une maison par ici, quand la guerre sera finie ? Demanda son mari.
_Peut-être… Je ne sais pas. Il fait tellement chaud, en été, ici. Et puis, il faudrait que la guerre se termine un jour. »
Frelsarinn acquiesça avec une petite moue. Il n’appréciait pas ce genre de raisonnements. Dans ces instants il avait l’impression de perdre une partie de sa femme, la partie la plus humaine, enthousiaste. A l’écouter, la guerre ne finirait jamais, et elle ne finirait jamais de sauver tout le monde. Il était plus confiant dans l’avenir, mais l’état d’esprit d’Elska l’inquiétait parfois.
Un coup de feu résonna, très près d’eux. En alerte, ils lâchèrent leurs mains, s’immobilisèrent. Tous ces arbres et les formes du terrain avaient fait ricocher le son de partout, impossible de savoir d’où cela venait. La réalité leur revenait douloureusement en pleine tête. Ils n’étaient pas deux médecins se promenant, ils étaient deux médecins de guerre à la recherche de blessés. Un seul coup ayant été tiré, le blessé pouvait mourir à tout instant si ce n’était pas déjà le cas. Elska fut la première à accélérer le pas, jetant des regards attentifs de partout, Frelsarinn la suivait de près.
Ils passèrent l’heure suivante dans cet état de tension. Avec le temps, ils s’y étaient habitués, surtout elle. Il la perdit de vue dans un coude ; un peu plus en avant, elle s’était figée dans un hoquet de stupeur avant de se mettre à courir. Il la rattrapa, découvrant de grandes traînées de sang au sol, venant de la pente à leur droite. Elle dévalait sur le petit sentier, et continuait plus bas. En contrebas, une masse sombre, indistincte se découpait dans un buisson.
Elle dévala la pente, quitte à s’en rompre le cou. Elle commençait à s’y faire, à tout ce sang, ces blessés et ces morts, mais elle était prête à tout pour sauver une vie. Selon certains, c’est ce qui la rendait si exceptionnelle ; elle n’abandonnait jamais. Pour d’autres, elle ne se faisait juste pas aux atrocités et à la fatalité inhérente de la guerre. Pour sa part, elle n’y pensait pas ; elle ne s’intéressait qu’aux blessés.
Dans un premier temps, elle ne le toucha pas, son esprit gelé par la surprise. C’était un enfant. Il n’y avait pas d’enfant à la guerre, on ne tuait pas d’enfants, ils n’avaient rien à voir dans tout ça. Elle aurait bien pleuré, mais quelque chose en elle semblait cassé, ou bien perfectionné. Aucune larme ne sortait. Elle hurla le nom de son mari pour avoir de l’aide. Il dévala la pente avec moins d’assurance qu’elle, mais fut bientôt là.
Ils le retirèrent de ce buisson, et le posèrent en plein milieu du sentier. Il respirait toujours, mais son genou avait littéralement explosé. L’espace d’un instant, comme un flash, Frelsarinn pensa à son fils ; il paraissait un peu plus vieux mais il aurait pu être le leur s’il avait été de la même espèce. Il déchira la jambe du pantalon, découvrant un peu plus la plaie. Avec la chaleur, la blessure s’infectait déjà, et ils avaient déjà utilisé le nécessaire. Il ne leur restait que peu de désinfectant qui serait inutile ici, et des bandages.
Alors que son mari s’affairait à vérifier l’état du petit tamanoir, Elska, elle, courrait de partout. Il y avait forcément des plantes dans le coin qui aideraient ! Leur supérieur les avait avertis qu’ici, il en poussait comme du chiendent.
Ils en trouvèrent tous les deux, assez pour sauver au moins dix personnes de blessures bien plus graves. Frelsarinn s’occupa de faire bouillir de l’eau sur son petit réchaud et d’y incorporer les plantes, alors qu’Elska tint la main du garçon, lui ayant injecté une petite dose de morphine. Le pauvre avait dû tellement souffrir, et s’apprêtait à vivre bien pire. Pourquoi un enfant, bon sang ?
Elle eut un léger bond quand il ouvrit les yeux. Très vite, il se mit à pleurer et à crier, suant de peur et de douleur. Elle le calma comme elle put, lui caressant sa crinière, l’apaisant avec des mots doux comme une mère savait en prodiguer. Là encore, cette envie de pleurer lui revint, sans que rien ne se passe.
« Calme-toi, mon petit… Dit-il d’une voix douce. On est là, on va te sauver. Tu sais ce qui est arrivé ? »
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3.
Il avait tellement mal ! La douleur ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà connu. Et pourtant il était tombé du toit, une fois. A son réveil, une dame et un monsieur étaient là. Lui, il préparait une infusion, et elle lui tenait la main, elle le rassurait. Mais il souffrait tellement, il ne savait pas que ça pouvait faire tomber dans les pommes, et même empêcher de respirer. C’était ça, de mourir ? Il ne voulait pas mourir.
Mais la voix de la dame finit par le calmer un peu. Il se sentait bizarre aussi, il avait peut-être pris un médicament. Il serra plus fort la main de la dame, qui finit par le serrer contre elle.
A sa demande, il finit par lui raconter sa journée. La photo de sa mère, la tarte aux noix, puis quand il est allé dans la colline. Il y avait de très jolies fleurs, comme du liseron, ou des coquelicots. Il avait un peu joué de l’harmonica pour s’amuser, ça résonnait un peu, c’était comme magique. Quand il faisait ça il avait l’impression de faire partie de la nature, comme un lutin ou quelque chose comme ça.
Puis sur une branche il avait vu un joli oiseau. Il avait rangé son instrument, prit son appareil, et le prit en photo. Juste après le clic, il a entendu une sorte de petite explosion, et sans savoir pourquoi il s’était écroulé. Il avait juste eu le temps de voir un soldat avant de se mettre à hurler de douleur et de tomber en voulant se relever. Il avait roulé un peu, et puis il se souvenait plus.
Le monsieur dit alors que la solution était prête. La dame fit une drôle de tête, il ne savait pas pourquoi.
« Moi, c’est Elska, dit-elle avec une jolie voix. Et lui c’est Frelsarinn, mon mari. Et toi ? »
Il fut surpris au début. Des présentations dans une situation pareille. Mais il trouva que c’était réconfortant, alors il lui répondit qu’il s’appelait Atrus.
« D’accord, Atrus. On va devoir faire couler quelque chose sur ta blessure, et ça risque de faire mal, d’accord ? Mais on est obligés de le faire, sinon… »
Sa voix trembla un peu. Il comprit enfin qu’elle avait vraiment très peur. Il était si blessé que ça ? On ne mourrait pas de la jambe si ?
« Sinon ça pourrait être très grave. Donc tu vas devoir être très courageux. Tu vas voir, tout va bien se passer. »
Il ne sut pas quoi répondre. Il commençait à avoir très peur lui aussi, et il ne savait pas pourquoi. Il avait rien fait à ce soldat pourtant. Peut-être qu’il lui avait fait peur et qu’il avait tiré sans faire exprès. Mais il aurait pu dire pardon quand même, ou juste l’aider. Elska lui demanda alors de mordre dans un bâton. Au début il refusa, trouvant ça dégueu’, mais elle lui expliqua qu’il aurait moins mal comme ça.
Il eut à peine le temps de sentir à quel point ça faisait mal avant de tomber encore dans les pommes.
Il avait tellement mal ! La douleur ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà connu. Et pourtant il était tombé du toit, une fois. A son réveil, une dame et un monsieur étaient là. Lui, il préparait une infusion, et elle lui tenait la main, elle le rassurait. Mais il souffrait tellement, il ne savait pas que ça pouvait faire tomber dans les pommes, et même empêcher de respirer. C’était ça, de mourir ? Il ne voulait pas mourir.
Mais la voix de la dame finit par le calmer un peu. Il se sentait bizarre aussi, il avait peut-être pris un médicament. Il serra plus fort la main de la dame, qui finit par le serrer contre elle.
A sa demande, il finit par lui raconter sa journée. La photo de sa mère, la tarte aux noix, puis quand il est allé dans la colline. Il y avait de très jolies fleurs, comme du liseron, ou des coquelicots. Il avait un peu joué de l’harmonica pour s’amuser, ça résonnait un peu, c’était comme magique. Quand il faisait ça il avait l’impression de faire partie de la nature, comme un lutin ou quelque chose comme ça.
Puis sur une branche il avait vu un joli oiseau. Il avait rangé son instrument, prit son appareil, et le prit en photo. Juste après le clic, il a entendu une sorte de petite explosion, et sans savoir pourquoi il s’était écroulé. Il avait juste eu le temps de voir un soldat avant de se mettre à hurler de douleur et de tomber en voulant se relever. Il avait roulé un peu, et puis il se souvenait plus.
Le monsieur dit alors que la solution était prête. La dame fit une drôle de tête, il ne savait pas pourquoi.
« Moi, c’est Elska, dit-elle avec une jolie voix. Et lui c’est Frelsarinn, mon mari. Et toi ? »
Il fut surpris au début. Des présentations dans une situation pareille. Mais il trouva que c’était réconfortant, alors il lui répondit qu’il s’appelait Atrus.
« D’accord, Atrus. On va devoir faire couler quelque chose sur ta blessure, et ça risque de faire mal, d’accord ? Mais on est obligés de le faire, sinon… »
Sa voix trembla un peu. Il comprit enfin qu’elle avait vraiment très peur. Il était si blessé que ça ? On ne mourrait pas de la jambe si ?
« Sinon ça pourrait être très grave. Donc tu vas devoir être très courageux. Tu vas voir, tout va bien se passer. »
Il ne sut pas quoi répondre. Il commençait à avoir très peur lui aussi, et il ne savait pas pourquoi. Il avait rien fait à ce soldat pourtant. Peut-être qu’il lui avait fait peur et qu’il avait tiré sans faire exprès. Mais il aurait pu dire pardon quand même, ou juste l’aider. Elska lui demanda alors de mordre dans un bâton. Au début il refusa, trouvant ça dégueu’, mais elle lui expliqua qu’il aurait moins mal comme ça.
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4.
Elska entoura le genou d’Atrus de bandages trempés du mélange, après avoir appliqué la décoction sur la blessure. C’était peut-être déjà trop tard, mais il fallait tout de même essayer, il fallait le faire. Le pauvre garçon s’était encore évanoui. Mais d’où venait-il ? Elle pensait cet endroit sinistré, un no man’s land. Y avait-il donc une habitation, non loin ? Elle devait alors être de l’autre côté de la colline, là où la carte s’arrêtait.
Avec l’aide de Frelsarinn, qui semblait aussi choqué qu’elle, ils portèrent le garçon, et se pressèrent comme ils purent jusqu’au camp. Ils étaient trop loin ; il pouvait perdre sa jambe à tout moment et elle voulait à tout prix éviter ça. Un enfant ne mérite pas de se faire amputer pour une guerre qui ne le concernait pas, du moins pas encore.
Le trajet semblait désespérément plus long, et affreusement silencieux. Il pouvait même y passer, à ce train là. Elle se promit de tout faire pour sauver ce garçon, même s’il perdait sa jambe.
Elle ne se sentit pas soulagée d’apercevoir enfin le camp. Il y avait encore trop à faire. Pour le garçon déjà, et puis les autres blessés. Ils le posèrent sur une des tables d’opération de libre, et lui arrachèrent ce qu’il restait de pantalon. Ils soulevèrent le bandage ; malgré la décoction, cela sentait déjà mauvais. Elle laissa échapper malgré elle une longue plainte. Elle aurait aimé qu’aujourd’hui se passe bien mieux que ça.
Son supérieur, l’ayant aperçue au loin avec le gamin aux bras, vint à sa rencontre. Sans mot dire, il constata les dégâts ; l’amputation était nécessaire si l’on voulait sauver ce gosse. Quand il vit la mine d’Elska, il soupira, et posa une main compatissante sur son épaule.
« On peut laisser quelqu’un d’autre faire ça, vous savez. »
_Non, dit-elle en repoussant doucement sa main. C’est ma responsabilité. »
Il la dévisagea un moment, se demandant si c’était une bonne idée. Il annonça juste qu’un bloc opératoire s’était libéré, et partit.
Le feu vert donné, ils firent rouler la table jusqu’au bloc B. Sans perdre de temps, ils le branchèrent sur machine, l’anesthésièrent, et sans hésitation, pratiquèrent l’opération. Sur le moment, elle était trop concentrée pour penser à l’horreur de la situation.
Frelsarinn se proposa de chercher le numéro de téléphone de la mère, tandis qu’Elska restait à son chevet. Il n’y avait pas de chambres, tous les patients étant séparés par des rideaux opaques. Elle lui tenait la main, et pensait à la situation. Ce gamin, tout innocent qu’il était, avait ramassé une vieille balle crasseuse dans le genou pour s’être montré au mauvais endroit au mauvais moment. Il ne semblait même pas savoir que la ligne de front avait progressé dans les collines. Autrement, il n’aurait pas été là.
Elle leva son regard, pour voir dans un coin l’appareil photo, dont la coque avait été fissurée et le pantalon en lambeaux. Elle se leva doucement, puis palpa les poches du vêtement. Il avait parlé d’un harmonica, non ? Où était-il ? Elle voulait qu’il ait de quoi se raccrocher, à son réveil. Comment un gosse pouvait réagir face à ça ? Elle n’en avait aucune idée. Elle se sentait impuissante.
De nouveau rassise, l’instrument et l’appareil posés sur la petite table de chevet, elle lui caressa de nouveau la crinière. Sa mère serait bientôt là. Que lui dire ? Il n’y avait pas de bonnes façons de l’annoncer.
Elle fut tirée de ses pensées par le retour de Frelsarinn, qui lui caressa l’épaule, puis l’embrassa tendrement.
« Sa mère arrive. Je m’occuperai d’elle ; reste là, d’accord ?
_Il doit avoir quoi… Neuf ans ? »
Elle ne décrochait pas son regard du petit garçon. Elle n’arrivait pas à comprendre comment c’était arrivé, c’était irréel. Le couple resta silencieux, l’un dans les bras de l’autre, à le regarder.
Bientôt sa mère arriva, et ils se séparèrent. Comme convenu Frelsarinn lui annonça ce qui était arrivé, et elle s’écroula dans ses bras. Une pensée stupide germa dans la tête d’Elska, comme quoi cette famille tournait de l’œil assez facilement mais elle regretta immédiatement cette blague de mauvais goût. A son réveil, elle leur expliqua qu’elle ne savait pas que la guerre était si proche, ni qu’il était allé si loin ; elle le lui avait interdit. Voulant être rassurée, elle partit à la recherche d’un supérieur. Elle ne voulait pas quitter sa maison, ni s’éloigner de son fils.
Elska soupira. Une partie terrible était passée. Ne restait plus que son réveil, et sa cicatrisation, sans parler de sa rééducation. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne voulait plus quitter cet enfant. Il ne méritait pas ce qui lui arrivait.
Elska entoura le genou d’Atrus de bandages trempés du mélange, après avoir appliqué la décoction sur la blessure. C’était peut-être déjà trop tard, mais il fallait tout de même essayer, il fallait le faire. Le pauvre garçon s’était encore évanoui. Mais d’où venait-il ? Elle pensait cet endroit sinistré, un no man’s land. Y avait-il donc une habitation, non loin ? Elle devait alors être de l’autre côté de la colline, là où la carte s’arrêtait.
Avec l’aide de Frelsarinn, qui semblait aussi choqué qu’elle, ils portèrent le garçon, et se pressèrent comme ils purent jusqu’au camp. Ils étaient trop loin ; il pouvait perdre sa jambe à tout moment et elle voulait à tout prix éviter ça. Un enfant ne mérite pas de se faire amputer pour une guerre qui ne le concernait pas, du moins pas encore.
Le trajet semblait désespérément plus long, et affreusement silencieux. Il pouvait même y passer, à ce train là. Elle se promit de tout faire pour sauver ce garçon, même s’il perdait sa jambe.
Elle ne se sentit pas soulagée d’apercevoir enfin le camp. Il y avait encore trop à faire. Pour le garçon déjà, et puis les autres blessés. Ils le posèrent sur une des tables d’opération de libre, et lui arrachèrent ce qu’il restait de pantalon. Ils soulevèrent le bandage ; malgré la décoction, cela sentait déjà mauvais. Elle laissa échapper malgré elle une longue plainte. Elle aurait aimé qu’aujourd’hui se passe bien mieux que ça.
Son supérieur, l’ayant aperçue au loin avec le gamin aux bras, vint à sa rencontre. Sans mot dire, il constata les dégâts ; l’amputation était nécessaire si l’on voulait sauver ce gosse. Quand il vit la mine d’Elska, il soupira, et posa une main compatissante sur son épaule.
« On peut laisser quelqu’un d’autre faire ça, vous savez. »
_Non, dit-elle en repoussant doucement sa main. C’est ma responsabilité. »
Il la dévisagea un moment, se demandant si c’était une bonne idée. Il annonça juste qu’un bloc opératoire s’était libéré, et partit.
Le feu vert donné, ils firent rouler la table jusqu’au bloc B. Sans perdre de temps, ils le branchèrent sur machine, l’anesthésièrent, et sans hésitation, pratiquèrent l’opération. Sur le moment, elle était trop concentrée pour penser à l’horreur de la situation.
Frelsarinn se proposa de chercher le numéro de téléphone de la mère, tandis qu’Elska restait à son chevet. Il n’y avait pas de chambres, tous les patients étant séparés par des rideaux opaques. Elle lui tenait la main, et pensait à la situation. Ce gamin, tout innocent qu’il était, avait ramassé une vieille balle crasseuse dans le genou pour s’être montré au mauvais endroit au mauvais moment. Il ne semblait même pas savoir que la ligne de front avait progressé dans les collines. Autrement, il n’aurait pas été là.
Elle leva son regard, pour voir dans un coin l’appareil photo, dont la coque avait été fissurée et le pantalon en lambeaux. Elle se leva doucement, puis palpa les poches du vêtement. Il avait parlé d’un harmonica, non ? Où était-il ? Elle voulait qu’il ait de quoi se raccrocher, à son réveil. Comment un gosse pouvait réagir face à ça ? Elle n’en avait aucune idée. Elle se sentait impuissante.
De nouveau rassise, l’instrument et l’appareil posés sur la petite table de chevet, elle lui caressa de nouveau la crinière. Sa mère serait bientôt là. Que lui dire ? Il n’y avait pas de bonnes façons de l’annoncer.
Elle fut tirée de ses pensées par le retour de Frelsarinn, qui lui caressa l’épaule, puis l’embrassa tendrement.
« Sa mère arrive. Je m’occuperai d’elle ; reste là, d’accord ?
_Il doit avoir quoi… Neuf ans ? »
Elle ne décrochait pas son regard du petit garçon. Elle n’arrivait pas à comprendre comment c’était arrivé, c’était irréel. Le couple resta silencieux, l’un dans les bras de l’autre, à le regarder.
Bientôt sa mère arriva, et ils se séparèrent. Comme convenu Frelsarinn lui annonça ce qui était arrivé, et elle s’écroula dans ses bras. Une pensée stupide germa dans la tête d’Elska, comme quoi cette famille tournait de l’œil assez facilement mais elle regretta immédiatement cette blague de mauvais goût. A son réveil, elle leur expliqua qu’elle ne savait pas que la guerre était si proche, ni qu’il était allé si loin ; elle le lui avait interdit. Voulant être rassurée, elle partit à la recherche d’un supérieur. Elle ne voulait pas quitter sa maison, ni s’éloigner de son fils.
Elska soupira. Une partie terrible était passée. Ne restait plus que son réveil, et sa cicatrisation, sans parler de sa rééducation. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne voulait plus quitter cet enfant. Il ne méritait pas ce qui lui arrivait.
Dernière édition par Isatis le 29 Mai 2013, 10:59, édité 1 fois.
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5.
Ça faisait une semaine qu’il était dans ce lit. Au début, il avait très mal, et très peur aussi. Une jambe en moins, c’était vraiment horrible à voir. Il ne s’y faisait pas encore, mais les cauchemars étaient moins effrayants. Et puis, Elska était là tous les jours, comme sa maman mais pas en même temps.
Par contre il les entendait discuter ensemble de temps en temps ; les rideaux ça n’abrite pas des sons. Il avait apprit donc que la ligne de front avait encore bougé (il avait dû demander à un autre soldat blessé ce que c’était) et que sa maison était hors de danger. D’ici un mois ou deux, même le camp se déplacerait. Ça le rendait un peu triste, il aimait beaucoup Elska. Et puis Frelsarinn lui plaisait, sans s’expliquer vraiment pourquoi.
Ce matin Elska était là, comme d’habitude, pour vérifier ses pansements et si tout allait bien. D’habitude elle parlait pas beaucoup, mais là, elle lui parlait. Elle lui posa même une drôle de question, comme maman des fois. Peut-être qu’elle s’ennuyait.
« Tu as une copine, Atrus ?
_Non, j’aime pas trop les filles.
_Ah bon, pourquoi ? Demanda-t-elle en levant les yeux, amusée.
_Je préfère quand c’est un garçon qui me fait des câlins. »
Surprise, Elska papillonna des yeux, et sembla bégayer pendant un instant. Elle avait fait comme sa mère quand il avait dit ça, alors il voulut la rassurer.
« Mais ma mère a dit que c’était pas grave ! »
Il eu un petit ricanement en y repensant. C’est un truc étrange à dire, non ? « C’est pas grave. » Pourquoi ça le serait ? Elle aurait pu dire un truc comme « ah ? Et tu aimes quel garçon ? » Mais non. « C’est pas grave. » Elska finit enfin par sourire.
« C’est rare ça, si jeune. Non, bien sûr que c’est pas grave. »
Confuse, elle changea les pansements puis se leva. On aurait dit qu’elle ne savait pas comment réagir, ou quoi dire. Arrivée au rideau, elle se retourna au dernier moment avec un plus grand sourire. Elle lui dit qu’une surprise l’attendait dans la journée, le rendant tout excité. On s’ennuyait dans ce camp, et souvent il entendait les soldats gémir, ou des gens se presser. Ce fut au tour de sa maman de venir, qui fut drôlement surprise d’apprendre ce qu’il venait de dire à Elska.
Il finit par lui admettre qu’il aimait beaucoup Elska, et qu’il voulait pas qu’elle parte. Elle sourit, et eut un petit rire. Elle lui dit que si elle pouvait, elle viendrait quand elle voudrait, ou alors ils iraient la voir, là encore quand ils pourraient. Elle ajouta qu’après tout, elle lui avait sauvé la vie, et qu’elle préparait une surprise unique qu’il allait adorer. Puis elle se leva ; elle devait partir travailler. Comme à chaque fois, elle lui demanda d’être sage, et patient. C’était un peu vexant, il ne pouvait qu’être sage dans un lit, une jambe en moins.
Le reste de la journée fut l’entraînement à tenir debout et à se déplacer avec les béquilles sous les bras. C’était amusant au début, mais vite fatiguant et douloureux, aux bras puis à la jambe, ça lançait étrangement. Le plus bizarre était qu’il sentait toujours sa jambe, alors parfois il tombait, cherchant à s’appuyer dessus. Heureusement, il y avait toujours quelqu’un pour le rattraper. Il finissait toujours fatigué et triste. Il ne voulait pas que tout le reste de sa vie soit comme ça. Il ne pourrait plus jamais courir, se tenir correctement, peut-être que les gens auraient peur aussi.
Le reste de la journée, il n’arrivait pas à patienter. Quelle surprise ça pouvait être ? Il n’arrivait pas à en avoir la moindre idée. Et puis il se dit que s’il y réfléchissait trop, la surprise pourrait être gâchée. A un moment, un gros type qu’il trouva mignon entra avec un gigantesque sourire.
Atrus rougit, et lui demanda s’il pouvait le prendre en photo, dans son uniforme un peu serré. Il accepta en riant, et s’appliqua à faire une magnifique photo, il voulait pas l’oublier. Il dit s’appeler Auguste, et Atrus se présenta à son tour. Ils discutèrent un peu, il voulait voir s’il allait bien. Alors il lui raconta ce qu’il lui était arrivé, et comment il se sentait bizarre et triste à propos de sa jambe. C’était étrange parce qu’Auguste ne regardait pas la jambe en moins, mais celle toujours là. Puis il se leva, et lui dit qu’il reviendrait, le laissant seul.
Après avoir retrouvé ses esprits, il prit d’autres photos du camp, et des soldats qui passaient de temps en temps, hommes et femmes. Plusieurs venaient lui souhaiter du courage et de la chance, parfois même avec la voix tremblante d’émotion. D’autres le saluaient, tout simplement.
Il avait fini par s’endormir pour échapper à l’ennui, il avait même joué un peu d’harmonica, doucement. Il espérait qu’il serait réveillé au moment de la surprise, qu’ils ne l’oublieraient pas lui ou la surprise.
Et à son réveil, tout le monde était là : sa maman, Elska, Auguste et Frelsarinn, tous souriants. Elska lui demanda s’il avait bien dormi, et sa mère s’inquiéta un peu : il dormirait moins bien cette nuit du coup. Mais c’était pas grave, la surprise était là. On lui dit qu’Auguste avait travaillé toute la semaine, et toute la journée pour cette fameuse surprise qui était là maintenant. Il se redressa, excité comme jamais.
Le gros Auguste s’avança, et sortit de derrière son dos quelque chose plein de rouages, de pistons et de plaques d’acier. Il dit que ça pesait un peu plus lourd qu’une vraie jambe mais ce n’était pas grave : elle fonctionnait tout pareil. Atrus ne comprit même pas tout de suite. C’était donc une jambe mécanique ? Sa mère en pleurait de joie, et Elska eut un petit rire. Oui, c’était sa nouvelle jambe.
Il fut tellement surpris qu’il ne savait pas quoi dire, il restait bouche bée face à l’appareil. Tous eurent l’air enchanté par sa réaction et rirent un peu. Auguste l’aida alors à s’asseoir, et lui montra comment l’enfiler. Pour l’instant, ça ne marchait pas car il faudrait lui faire une opération pour la faire fonctionner, mais c’était sûr que ça marcherait. L’opération était pour demain, et c’était Elska qui la ferait, aidée par Auguste. Atrus remercia alors tout le monde, les prenant les uns après les autres dans ses bras.
Ça faisait une semaine qu’il était dans ce lit. Au début, il avait très mal, et très peur aussi. Une jambe en moins, c’était vraiment horrible à voir. Il ne s’y faisait pas encore, mais les cauchemars étaient moins effrayants. Et puis, Elska était là tous les jours, comme sa maman mais pas en même temps.
Par contre il les entendait discuter ensemble de temps en temps ; les rideaux ça n’abrite pas des sons. Il avait apprit donc que la ligne de front avait encore bougé (il avait dû demander à un autre soldat blessé ce que c’était) et que sa maison était hors de danger. D’ici un mois ou deux, même le camp se déplacerait. Ça le rendait un peu triste, il aimait beaucoup Elska. Et puis Frelsarinn lui plaisait, sans s’expliquer vraiment pourquoi.
Ce matin Elska était là, comme d’habitude, pour vérifier ses pansements et si tout allait bien. D’habitude elle parlait pas beaucoup, mais là, elle lui parlait. Elle lui posa même une drôle de question, comme maman des fois. Peut-être qu’elle s’ennuyait.
« Tu as une copine, Atrus ?
_Non, j’aime pas trop les filles.
_Ah bon, pourquoi ? Demanda-t-elle en levant les yeux, amusée.
_Je préfère quand c’est un garçon qui me fait des câlins. »
Surprise, Elska papillonna des yeux, et sembla bégayer pendant un instant. Elle avait fait comme sa mère quand il avait dit ça, alors il voulut la rassurer.
« Mais ma mère a dit que c’était pas grave ! »
Il eu un petit ricanement en y repensant. C’est un truc étrange à dire, non ? « C’est pas grave. » Pourquoi ça le serait ? Elle aurait pu dire un truc comme « ah ? Et tu aimes quel garçon ? » Mais non. « C’est pas grave. » Elska finit enfin par sourire.
« C’est rare ça, si jeune. Non, bien sûr que c’est pas grave. »
Confuse, elle changea les pansements puis se leva. On aurait dit qu’elle ne savait pas comment réagir, ou quoi dire. Arrivée au rideau, elle se retourna au dernier moment avec un plus grand sourire. Elle lui dit qu’une surprise l’attendait dans la journée, le rendant tout excité. On s’ennuyait dans ce camp, et souvent il entendait les soldats gémir, ou des gens se presser. Ce fut au tour de sa maman de venir, qui fut drôlement surprise d’apprendre ce qu’il venait de dire à Elska.
Il finit par lui admettre qu’il aimait beaucoup Elska, et qu’il voulait pas qu’elle parte. Elle sourit, et eut un petit rire. Elle lui dit que si elle pouvait, elle viendrait quand elle voudrait, ou alors ils iraient la voir, là encore quand ils pourraient. Elle ajouta qu’après tout, elle lui avait sauvé la vie, et qu’elle préparait une surprise unique qu’il allait adorer. Puis elle se leva ; elle devait partir travailler. Comme à chaque fois, elle lui demanda d’être sage, et patient. C’était un peu vexant, il ne pouvait qu’être sage dans un lit, une jambe en moins.
Le reste de la journée fut l’entraînement à tenir debout et à se déplacer avec les béquilles sous les bras. C’était amusant au début, mais vite fatiguant et douloureux, aux bras puis à la jambe, ça lançait étrangement. Le plus bizarre était qu’il sentait toujours sa jambe, alors parfois il tombait, cherchant à s’appuyer dessus. Heureusement, il y avait toujours quelqu’un pour le rattraper. Il finissait toujours fatigué et triste. Il ne voulait pas que tout le reste de sa vie soit comme ça. Il ne pourrait plus jamais courir, se tenir correctement, peut-être que les gens auraient peur aussi.
Le reste de la journée, il n’arrivait pas à patienter. Quelle surprise ça pouvait être ? Il n’arrivait pas à en avoir la moindre idée. Et puis il se dit que s’il y réfléchissait trop, la surprise pourrait être gâchée. A un moment, un gros type qu’il trouva mignon entra avec un gigantesque sourire.
Atrus rougit, et lui demanda s’il pouvait le prendre en photo, dans son uniforme un peu serré. Il accepta en riant, et s’appliqua à faire une magnifique photo, il voulait pas l’oublier. Il dit s’appeler Auguste, et Atrus se présenta à son tour. Ils discutèrent un peu, il voulait voir s’il allait bien. Alors il lui raconta ce qu’il lui était arrivé, et comment il se sentait bizarre et triste à propos de sa jambe. C’était étrange parce qu’Auguste ne regardait pas la jambe en moins, mais celle toujours là. Puis il se leva, et lui dit qu’il reviendrait, le laissant seul.
Après avoir retrouvé ses esprits, il prit d’autres photos du camp, et des soldats qui passaient de temps en temps, hommes et femmes. Plusieurs venaient lui souhaiter du courage et de la chance, parfois même avec la voix tremblante d’émotion. D’autres le saluaient, tout simplement.
Il avait fini par s’endormir pour échapper à l’ennui, il avait même joué un peu d’harmonica, doucement. Il espérait qu’il serait réveillé au moment de la surprise, qu’ils ne l’oublieraient pas lui ou la surprise.
Et à son réveil, tout le monde était là : sa maman, Elska, Auguste et Frelsarinn, tous souriants. Elska lui demanda s’il avait bien dormi, et sa mère s’inquiéta un peu : il dormirait moins bien cette nuit du coup. Mais c’était pas grave, la surprise était là. On lui dit qu’Auguste avait travaillé toute la semaine, et toute la journée pour cette fameuse surprise qui était là maintenant. Il se redressa, excité comme jamais.
Le gros Auguste s’avança, et sortit de derrière son dos quelque chose plein de rouages, de pistons et de plaques d’acier. Il dit que ça pesait un peu plus lourd qu’une vraie jambe mais ce n’était pas grave : elle fonctionnait tout pareil. Atrus ne comprit même pas tout de suite. C’était donc une jambe mécanique ? Sa mère en pleurait de joie, et Elska eut un petit rire. Oui, c’était sa nouvelle jambe.
Il fut tellement surpris qu’il ne savait pas quoi dire, il restait bouche bée face à l’appareil. Tous eurent l’air enchanté par sa réaction et rirent un peu. Auguste l’aida alors à s’asseoir, et lui montra comment l’enfiler. Pour l’instant, ça ne marchait pas car il faudrait lui faire une opération pour la faire fonctionner, mais c’était sûr que ça marcherait. L’opération était pour demain, et c’était Elska qui la ferait, aidée par Auguste. Atrus remercia alors tout le monde, les prenant les uns après les autres dans ses bras.
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