Votre fursona a-t-il un background ?

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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Dracofur » 20 Juil 2015, 10:26

J'essaye d'imaginer un background pour a peu pres tout mes persos, sachant que j'en ai une tonne ça fais plein plein d'histoires x3
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Roptar » 10 Août 2015, 21:41

Pareil que Dracofur à vrai dire^^'
Être furry ne signifie pas être différent, après tout, quand on va au toilette, ne fini-t-on pas tous par s'assoir sur le siège à un moment ou à un autre ?
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Koryu » 14 Août 2015, 12:55

Denwick a une histoire assez particulière, la voici ! Pour ceux que ça n'intéresse pas de se coltiner une version romancée, la version résumée se trouve en bas.

+ [spoiler]
Un vent frais agitait faiblement les branches de l'arbre millénaire.
Les habitants du village l'avait surnommé Teko'o' "celui qui a tout vu". Car, de mémoire d'homme, il s'était toujours trouvé ici.
Cet arbre titanesque, au tronc noir comme la nuit, ne perdait jamais ses feuilles et donnait des fruits succulents. Les vieux sages des villages alentours murmuraient même qu'il les protégeait des guerres et des bandits de grand chemin depuis des millénaires.

Mais, depuis peu, les feuilles dorées de Teko'o' avait perdu de leur éclat.
C'était l'affolement.
On fit venir les meilleurs jardiniers, les médecins, les prêtres et les sages. Aucun ne put identifier le mal qui rongeait l'arbre gardien.
Des villageois désespérés implorèrent Gaïa, la terre mère, de leur venir en aide en protégeant leur arbre.
C'est à ce moment que l'esprit de Teko'o' s'adressa aux humains. Sa voix retentit dans le coeur des hommes, une voix sourde, venue du fin fond des âges mais pleine d'une lassitude incommensurable.

Teko'o' vivait ici depuis des temps reculés. Son esprit avait germé du corps d'un dragon mort ici il y a bien longtemps, lorsque les hommes entretenaient encore de bonnes intelligences avec son espèce.
Son esprit avait investit un jeune arbre et l'avait nourri de sa connaissance et des émotions de sa vie passée.
Lorsqu'un village avait fini par se dresser autour de lui, il avait décidé d'user de ses pouvoirs pour protéger les villageois, toujours pleins de bonnes intentions à son égard.
Les années passèrent sans que Teko'o ne rencontra la moindre menace.

Ce n'était que tout récemment que son énergie lui manquait, comme absorbée par quelque entité maléfique.
Inquiété par cette force inconnue, Teko'o ne tarda pas à entendre la plainte des autres arbres gardiens de l'équilibre du monde.
La menace était totale. Sans leur protection, l'entente entre les peuples tomberait en lambeaux, les maladies les plus terribles referaient surface et l'air deviendrait irrespirable.
il fallait agir et vite.
Teko'o prévint les villageois en leur racontant son histoire avant d'ajouter qu'il les sauverait coûte que coûte.
Mais l'esprit sur-estimait ses forces. Son feuillage luisait faiblement d'une teinte roussâtre, ses racines retenaient de plus-en-plus mal la terre et les oiseaux refusaient de se poser sur ses branches de peur de les briser.
Il rassembla ses dernières forces pour modeler un être capable de parcourir le monde pour trouver des réponses à ses question et sauver les trois continents.

Il se servit d'un corps de bouc et d'une peau de loup déposée en offrande devant son tronc pour y insuffler une partie de son âme de dragon.
Une créature naquit de cet étrange alliage, le corps noir comme le tronc de l'arbre, les extrémités blanches comme la peau du loup et la crinière orangée comme les feuilles de l'arbre mourant.
Teko'o était à présent à demi déraciné.
Ses deux dernières branches pourvues de feuilles dorées plongèrent dans les yeux de la créature. De ses deux yeux percés naquirent des larmes d'or.
"Désormais tu sais tout, tu pourras voir ce que les autres ne peuvent qu'apercevoir et commander aux éléments. Anéantis le mal et sauve nous tous."

Des hurlements montèrent de l'assemblée tandis que l'arbre gigantesque s'écrasait au sol dans un fracas terrible, détruisant plusieurs maisons vides.
Un nuage de poussière s'éleva. Lorsqu'il retomba, le villageois jetèrent des regards fébriles à la créature, mi humaine, mi animale qui caressait de ses doigts griffus le vieil arbre.
Le silence s'abattit comme une chape de plomb.
Estomaqués, la plupart des villageois n'osaient rien dire, d'autres sanglotaient de terreur. Tous les yeux se posèrent sur la créature.
Elle s'inclina profondément :
- Moi, Denwick, gardien de l'équilibre du monde, serai digne de mon rôle. Je vous en fait le serment.
L'incrédulité se mut en espoir dans l'assistance.
Denwick les considéra d'un air bienveillant. Il savait ce qui lui restait à faire.


Version abrégée !

Denwick est une créature générée par l'esprit d'un très vieil arbre qui a poussé sur les restes d'un dragon. Cet arbre affaibli par une puissance maléfique, a senti que c'était également le cas pour ses semblables. Or, les arbres gardiens de l'équilibre du monde veille sur les peuples. Sans eux, la mort, le chaos et la maladie régneront de nouveaux sur la terre.
Usant de ses dernières forces, cet arbre nommé Teko'o par les habitants, a donné naissance a un avatar capable de parcourir le monde afin de trouver des réponses et de sauver le monde d'un danger mortel.
Denwick vient au monde investi d'une lourde tâche à accomplir.
En sera-t-il digne ?


Ce background est aussi celui d'un personnage que je compte utiliser pour une partie de Donjon et Dragon. D'où le côté héroïque de la chose :)
Que l'on aime ou pas, le furry reste quand même une activité saine au sein du monde qui nous entoure !
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Yellone » 23 Sep 2015, 21:12

MAGNIFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIQUE ^^ j'adore *remue la queue *
je suis Yellone la renarde au bon goût citron ....^^ (merci arhzurenn)
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Koryu » 24 Sep 2015, 07:00

Merci Cosmic :)
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Alvorom » 25 Sep 2015, 13:04

Dracofur a écrit:J'essaye d'imaginer un background pour a peu pres tout mes persos, sachant que j'en ai une tonne ça fais plein plein d'histoires x3

Roptar a écrit:Pareil que Dracofur à vrai dire^^'


Faites péter les gens :lol:

Super sympa Koryu !! Romancé pile poil !

Allez, je me lance, moi aussi à rédiger un peu le Background d'une Fursona secondaire
( qui est possiblement support à un projet de Fursuit )

+ La Geste de Meeline : § 1
Quand ma mère est morte, elle m’a avouée … sans doute pour libérer son âme en cet ultime instant … les secrets de ma genèse.

J’ai toujours été différente, et on me l’a toujours fait ressentir. Ici au Castel, ou bien dans les souvenirs de mon enfance, au sein de la meute.

Cette différence, autant qu’elle ait pu me blesser quand j’étais jeune, en manque de bienveillance de la part de mes pairs au sein de la meute, ou d’un indice d’intérêt venant d’Alpha ou de son épouse principale.
« La rouge ! », « Goupile », « Bête rousse », « Renarde » … autant de noms, comme des insultes qui ont abreuvés ma honte et ma tristesse durant mes jeunes années.

Bien vite je n’ai pas non plus attendu d’aide ou de réconfort à venir de ma mère et c'est devenu presque une force.

Bannie de fait. Exclue du clan … sans rang, sans but, expulsée des chasses communes, jetées à bas des relations avec les Maitres.
J’ai assez vite appris à tracer mes propres pistes. Chez les clans sauvages, Chez les Goupils de la colline Rouille.

Chez eux, le rouge sang de mon pelage était source d’amusement. Mais ma stature, mon odeur, et mes usages, si différents des leurs, ne m’autorisait que des contacts épisodique.
A leurs yeux, je restais une Canee, domestique, vivant dans des huttes bâties, me lavant. Je n’avais rien d’une vraie Furry, j’avais coupé mon lien avec la nature.
Mais du clan Goupil de la colline Rouile, j’ai appris la piste, j’ai appris les signes secrets sur les arbres, à reconnaitre les empreintes des Apee farouches gardant leurs cousins Sangliers lors des charges de leurs hardes ; Les pas bondissants des Doee mêlés à leurs sœurs Biches et à leurs époux Cerf.

J’y ai gagnée de retrouver certaines de mes racines animales, cet instinct sauvage que le service des Maîtres a émoussé, poli jusqu’au plus profond de notre sang.

J’ai aussi approchée le Clan Loup des Arbres Fantômes. Eux, ma stature était leur égale, mais les cornes et les ergots qui percent ma fourrure les mettaient en alerte.
J’ai appris, durement, le combat avec leurs change-peaux qui crachaient sur mon héritage étrange. J’ai connu le sabbat du sang en arrachant la chair encore chaude de nos proies chassées.
J’ai tuée aussi, j’ai rendu hommage à la mort en célébrant les derniers souffles sacrifiés aux appétits du Clan.

J’ai aussi connue l’accouplement, au sein du clan entier, ou avec Kharrwwoo, un Lupee handicapé qui me voulait comme épouse.

C’est là que j’ai compris que la morale des Maîtres n’avait cours que chez eux, et chez leurs Aneems domestiques.

Mais chez les Goupils ou chez les Loups, je n’avais pas plus de place que dans la Meute.
Femelle maintenant, j’aspirais à me trouver une place pour vivre ma vie sans me sentir rabaissée.

J’étais revenue au village de ma Meute. Vivant de travaux de force que ma stature et mon héritage étrange rendait aisée au regard de mes pairs.
Ma vie sauvage me rendait plus dangereuse encore aux yeux des habitants de la Meute. Alpha lui-même m’évitait volontiers de peur que je ne conteste son rang.

Mais je n’ai pas gout au pouvoir sur les autres.

J’affrontais les problèmes avec mes pairs ivres où les étrangers de passage à coup de griffes comme j’avais apprise avec les Loups.

Je chassais bien assez pour moi. Assez même pour revendre une partie de mes proies et pour revendre les fourrures aux Maîtres.

J’arrivais à vivre, fut ce en marge. Et à prospérer à la modeste mesure de mes moyens.

Le jour où bien des choses ont changées pour moi fut ce jour du début de Vertemps alors qu’une troupe de Maîtres était descendus du Castel était venue demander un pisteur sachant se battre à Alpha pour leur battue.

Nous autres Canees ne sommes que les serfs des Maitres, Alpha n’ai que leur valet gardien et pourvoyeur de nos destins à leurs usages.

C’est moi qu’Alpha désignât pour cette chasse. Il avait peur de moi. Et j’étais en marge, presque une étrangère.
Hors ces Maîtres-là avait des tenues de fer peintes de sombre, des trognes dures et peu avenantes. A n’en pas douter, des Maîtres ténébreux comme il en passe parfois venant ou se rendant à la Capitale du duché de Forne.

Le Maître Chevalier commandant la troupe me considérât avec un œil dur. Puis il fit tomber le jeton échange de ma vie à Alpha qui eut un sourire mauvais et un regard noir vers moi.

Je n’ai pas besoin de chevaux … si je cours moins vite qu’eux, je suis bien plus agile. Et les griffes de mes pieds ne font pas de bons éperons, mais sont des lames propres à éventrer les ventres gonflés.

J’ai vu, depuis, des Aneems monter à cheval sur des selles adaptées. Mais cela reste une rareté remarquable.

Assez vite, le Maître Chevalier commandant la troupe me fit savoir que notre proie était une créature enchantée … un ‘Ange-Dragon’ selon ses dires.

A cette époque, Déesse Mère ! Je n’aurais jamais cru que de telles personnes puissent seulement exister.
Je dois dire que je ne connaissais, alors, rien du monde que le rien de la région du duché de Forne.

Aux yeux des Maîtres, j’étais simplement un animal sachant parler. Naturellement, j’ai pris l’aval sur leurs chasses de mâtins et de molosses. Point de limiers, ce qui pour une chasse m’a semblé étrange. J’ai compris plus tard qu’à chasser l’Angelus-draconee, rien ne sert d’une truffe dans le sol que de bons yeux aux cieux.

Nulle raison invoquée, simplement trouver la proie. La capturer vivante, la tuer si elle résiste.
Leur froide détermination à tuer quelqu’un sans émoi, sans nécessité, sans autre mobile que l’ordre qu’on leur a donné est effrayante.
Car la troupe est mandée. Répondant à l’ordre d’un ponte inconnu de moi. La nature même de cet édit condamnant à la mort ne m’est pas dévoilée. Mais elle me semble terriblement contre-nature.
Cependant, mon instinct me poussait … et encore un peu aujourd’hui encore, à obéir aux Maîtres.

Jadis … les ancêtres des ancêtres des parents de ma mère étaient des loups nordiques. Avant que les Mages d’antan aient violé la Nature des choses en mélangeant l’animal et le Maître.

Notre race, alimentée en différentes espèces par les délires créatifs des anciens mages a vécue longtemps au côté des Humains.
Certains ont fini par choisir leur animalité et de revenir contre le ventre de Mère Nature, de rejeter les Hommes et leurs industries pour vivre entre eux ou par rejoindre nos cousins animaux. Ceux-là sont les ‘Furry’ … autant par leur sauvagerie que parce que le mot désignant le pelage dans la langue Humaine des Mages est ‘ Fur’.

Ceux qui ont choisis la domesticité et la présence des Maîtres Humains, ceux-là sont les ‘Aneems’ et je ne sais toujours pas pourquoi … peut être cela vient-il du mot ‘Animal’ mais je n’en suis pas certaine. Toujours est-il que nos espèces sont désignées par le mot liturgique se terminant par ‘ee’ … Le chien liturgique se dit ‘ Canis’ … ma Mère était donc une ‘Canee’ … et je sais maintenant que je suis, moi, une ‘Canis-draconee’.

Le temps a forgé notre soumission aussi dure que l’acier le meilleur. Mais aurais-je été Furry que les Maîtres m’auraient sûrement abattue pour le plaisir de leurs chasses.

J’ai eu peu de paroles échangées avec le Maître Chevalier. J’étais trop inférieure à ses yeux noirs.

Le Maître de qui j’étais le plus proche était un vétéran, trempé dans les alarmes de la guerre. Ses yeux lavés par les nombreuses horreurs des combats. Sans tendresse envers moi, mais sans rudesse ni jugement supérieur.

La première piste de notre proie, ce n’est pas moi qui l’ai trouvée. J’avais certes repéré cette odeur particulière soudainement apparue, tenue, dans mon paysage olfactif ; Mais sans penser un instant qu’il s’agisse de notre proie … j’aurais pensée à une ancienne trace de parfum …

… Ce fut un massacre !

Le petit groupe de masures malmenées par l’humidité de la forêt environnante et par l’âge sans entretien abritait deux familles de Maîtres, pauvres et craintifs, des serfs au sein de leur race ! Guère plus de nous.

Le Maître Chevalier n’avait aucun égard pour ces miséreux. La piste levée par un de ses soldats, il voulait des réponses à ses questions. Quitte à les avoir par le fer de sa dague.

Valnor, le vétéran m’avait prise pour garder la sortie du hameau donnant sur la forêt plus profonde. Isolée de la scène, c’est par les hurlements, les suppliques … puis les gémissements et les râles d’agonie et les pleurs de terreur que j’ai compris de quelle inquisition il usait.

L’odeur métallique du sang frais est venue, à la faveur une brise, confirmer les crimes en cours.

Je ne me suis pas révoltée. Affaire de Maîtres n’est pas affaire de serfs … encore moins la mienne !

Une ombre fugitive m’avait mise en alerte. Toujours cet instinct ! Je me suis mise en chasse sous l’invective du veneur à son
fauve : «TUE !! »

Quelle triste chasse ! En cinq bonds de course j’étais sur le fugitif. Mes griffes avant labourant son dos sans armure ! Le poids de mon assaut le jetant à bas de sa fuite … le cri aurait dû m’arrêter !

Pour mon malheur, ce ne fut pas le cas … mes crocs se refermant sur le cou emplissent ma gueule du fer mortel du sang qui gicle à mesure que la vie s’écoule. Je venais de tuer un Maître … un petit Maître … encore un enfant.

Ce gout, je l’ai encore en bouche quand je repense à ce regard glauque figé dans l’horreur et l’incompréhension. Quand je revois les blessures ouvrant son dos et son col broyés, déchiré.

Aucune culpabilité dans l’ordre de rappel de mon veneur. Rien de ce qui m’étreint si fort.
Sous le joug de l’inhumanité, aucune croyance ne résiste bien longtemps, aucun serment juré ne se brise. Notre proie était un symbole d’espoir pour eux, mis la douleur, la souffrance et l’ignoble vision du supplice de ses proches rompt n’importe laquelle des convictions les mieux forgées.

Six-Lieux. Voilà l’où notre proie se rendait. Jamais je n’avais entendu parler alors de cet endroit.
La nuit passée au hameau massacré, je la passais avec les bêtes … y préférant leur compagnie innocente que la promiscuité des ignominies qui se déroulaient aux ombres de feu.

Je ne dormis pas bien. Certaines heures durent des nuits quand le remords et le mépris de soi sont les compagnons de veille. Une nuit blanche … j’ai ai l’habitude de ses vigilances nocturnes à guetter une proie tapie ou un terrier dont quelqu’un finira bien par sortir.
Et le temps est bien long quand éveillée, on regarde le soleil monter au ciel à attendre ses compagnons abrutis de violences et de mauvais vin.

La piste de Six-Lieux était parsemée parfois de moment où l’odeur de notre proie revenait, et disparaissait quelques pas plus loin.
Valnor voulu m’apprendre à manier l’épée. Sans doute par jeu. Mes pattes avant ne sont ni assez fines ni même assez agiles pour manier l’instrument d’acier. Mais j’ai amusé les Maîtres, endormi un peu leur suspicion en taisant ma honte d’être vue en bouffonne.

Six-Lieux !! Croisée de routes …

L’antique Voie bâtie par les anciens en modelant la roche et les métaux de leurs pouvoirs n’est plus guère qu’une ruine culminant haut-perchée sur des troncs anguleux de roche fondue.
Certains Maîtres s’obstinent à consolider l’ouvrage des Anciens Mages. L’ancienne route file droite, se jouant des collines et des vallées.

Il se dit qu’elle traverse ainsi toute la terre. Des rampes courbes, elles aussi des artefacts de l’Antique temps des Mages permettent de monter et de descendre de la Voie, et de rejoindre, soit la chaussée de la fée, soit la route commerciale qui relie les principaux duchés à la Capitale.

Aux pieds des vestiges impressionnants, les Maîtres ont fait construire une grande place. Des maisons de pierres maçonnées s’y sont bâtie pour accueillir voyageurs, marchands, colporteurs et baladins.
Une autre maison est le logis des Gardes de l’Ordre. Ces Liturges combattants font régner la Loi des Maîtres.
Des écuries longées de forges s’occupent des montures. Une petite ville, ceinte d’une muraille de troncs d’arbres lui-même retranché derrière un fossé planté de pieux.

Aneem que je suis, si je suis tolérée aux repas, mon dormir sera à l’écurie … sauf si un Maître exprime le désir d’exercer ses déviances avec moi … ce que je ne souhaite pas … mais en la demeure mon avis compte en rien.

Cependant, la pauvre assemblée nous laisse en paix. L’équipage du Maître Chevalier est de mise qui n’engage pas l’amitié ni la bonhomie.
Et moi je suis plus haute et plus large que bien des gens de l’assemblée. Ma fourrure de feu sombre, les cornes ivoire qui dépassent des jointures de mes membres n’engagent pas à ce qu’ils me considèrent comme une proie à leurs envies.

L’écurie est bien entretenue. Deux humains s’en occupent bien. Ce ne sont plus des Maîtres car ils sont marqués de la brulure d’infamie. Voleurs … blasphémateurs … leur crime passé, s’il leur a laissé leur corps de Maître, leur a ôté leur place dans la société des Hommes.
Eux non plus ne tentent rien contre moi, je peux sans mal les briser en deux, et il me resterait mes griffes … mais plus surement, ils savent que je suis du Maître Chevalier et n’envisage même pas de le froisser en s’en prenant à l’un de ses biens.
La paille est propre, et j’ai même une couverture de chanvre pour m’isoler le poil des brins piquants et des tiques qui peuvent s’y nicher.

L’odeur des chevaux est agréable, et je m’endors doucement après ma toilette.

Comme tout à chacun, j’ai mes besoins à faire. Souvent au matin. Accroupie aux latrines alors que le jour se lève à peine. Je remarque les mouvements de deux personnes … deux Aneems à ce que je peux en juger qui passent par les toits et se glissent furtivement par l’au-dessus de la muraille de troncs.
Félee !

"Si la nuit rend tous les chats gris, seuls sur deux pattes volent et épient!" J’en jurerais.

Il n’y a cependant pas que nous en ce logement. Et somme toute, notre équipage est plus fort que riche ; Alors même qu’il s’y trouve des marchands cumulent prospérité et moindre protection.
J’en déduis que ce ne sont pas mes intrigues. Et finie mon affaire avant d’entretenir mon hygiène. Non sans songer que les deux pauvres bougres de garde à la poterne n’ont d’usage que leur présence puisqu’ils n’ont même pas remarqué les deux ombres clandestines.

Le Maître Chevalier n’use pas, ici, de la même violence qu’au hameau. Il questionne civilement aubergistes et servants.

Six-Lieux possèdent aussi ses Aneems pour les services de peine. Mais ils m’ignorent : ils sont ici, et je suis du Maître Chevalier. Ils sont six, un couple Canee avec ses deux enfants, un vieil Rodee borgne au visage rogné de mauvaise maladie qui s’occupe d’entretenir les évacuations. Et un Anguee aux écailles bleutées forgeron de son état.

Je ne m’étonne pas du climat de suspicion qui empoisse l’atmosphère. La Maître Chevalier n’est pas homme à tolérer le moindre écart à ses demandes, ni à voir son prochain comme son égal. Il est Noble parmi les Maîtres.

Bien vite à l’usage de flairer les odeurs environnant Six-Lieux, surveillée par Valnor qui retient les chiens. Je ne regrette pas de quitter l’enceinte.

Peu d’endroit d’où se cacher pour approcher Six-Lieux. Les Maîtres ont fait défricher les alentours pour se ménager un vue qui porte loin, le bois tombé servant de charpente et de palissade.
Au plus proche de la route, il y a trop d’arômes pour rien reconnaitre d’autres que ceux des crottins et des urines soulagées sur le bas-côté.

Cendre et viande cuites … vieux feuillets au plus je me rapproche des piliers antiques qui servent d’abris à ceux qui ne veulent pas débourser le prix du gîte.

Je ne retrouve pas la trace des deux Félees, ils doivent de toute façon être loin maintenant.

J’assiste aux départs des voyageurs. Il semble que la prochaine halte soit fort loin d’ici, ce qui les force à partir sitôt le jour levé.

Il se passe bien du temps avant que je vois le premier nouvel équipage. Des colporteurs qui se groupent avec saltimbanques et voyageurs pour se protéger des ravages de la briganderie et des Clans Furris poussés par la faim.
Le mercenaire qui les garde est un Canee … et son salut à mon égard n’est pas sans arrière-pensées.

Il n’y a guère plus de monde. Voyager présente des risques en nombre. Pour beaucoup, la vie se déroule à une lieue de sa naissance. Moi-même, alors, je n’avais jamais voyagé aussi loin.

Valnor, las de tourner en vain nous ramène dans l’enclos de la palissade. Le plus jeune des fils Canee surveille les environs … très superficiellement à mon avis.

J’ai à peine le temps de réagir à l’appel d’une corne de brume, le jeune garde saute de son perchoir, griffes en avant vers mon visage !
Deux traits sifflent à ma proximité alors que j’esquive mon assaillant qui, bien plus leste qu’il n’y semblait, c’est rétabli promptement et me montre ses crocs en grognant !

La mâchoire d’un mâtin l’efface de mon regard alors que deux autres molosses sautent sur lui pour se joindre à cette curée.

« A L’ABRI !! » A peine son ordre clamé, Valnor tombe au sol, une flèche plantée dans son crâne.

La chance a voulu que la palissade me protège, les flèches viennent de dehors ! J’entreprends de clore l’entrée en m’abritant derrière les portes de madriers. Les chocs secs des flèches ne me font pas regretter ma prudence !

Un battant fermé … l’autre à pourvoir … cinq bons Pieds de zone sans couvert à passer ! Tant pis je m’élance ! Mes assaillants doivent être trop loin pour avoir anticipé mon saut, les trois flèches qui viennent pour m’occire arrivent trop tard ! Je ferme la clôture et glisse la poutre de verrou.

Je m’adosse au bois salvateur ! Une attaque en plein jour ? Le garde en est complice ! Quel traquenard est-ce là ?

Cela ne lui a pas porté chance ! Les fauves déchirent ses chairs et se repaissent de sa viande ! C’est pitié Déesse Mère !

L’Aubergiste passe avec fracas par la fenêtre parcheminée de son établissement, j’entends des bruits de fer !

Malin qu’il est, le forgeron Anguee ne s’est pas tant montré qu’au sortir de l’écurie ! Marteau levé il m’assaille !

Trop gauchement cependant, d’un coup d’épaule, je le reçois, la pointe d’ivoire qui saille de mon épaule l’empale ! Il murmure à mon oreille le râle de son agonie ! D’un mouvement d’épaule, je fais choir son cadavre.

Les deux palefreniers ! Je n’ai pas de doute qu’ils soient du piège aux aussi ! Mais ils sont invisibles !
A ce moment, une ombre couvre le ciel d’une large envergure. Mon instinct rétracte ma queue entre mes jambes et une sourde me panique du danger venant des airs !

Je me précipite … honte à moi … à quatre pattes vers la sureté des écuries.

A peine arrivée, je roule-boule pour m’adosser aux parois des stalles. Mon cœur bat fort. J’entends le sang battre dans ma tête !

Pas de serf … je suis seule avec les chevaux nerveux.

Le quelque chose vient de se poser dans la cour ! Des cris … j’entends des ordres hurlés … des gémissements canins !

Il faut que je lutte contre ma peur !

A peine je trouve le courage de passer un regard, une terrible imprécation fait trembler l’air, la créature posée dans la cour tourne la paume ouverte de sa main griffue vers l’entrée … qui explose !!!

Le souffle disloque une partie de l’écurie dont le toit me pousse dehors en s’effondrant !
C’est une créature comme jamais je n’en ai vue ! Plus grande que moi du double, ses ailes repliées dans son dos hérissé de longues pointes acérées gainant une queue épaisse à la fourrure rase, elle aussi garni de piques.
Les soldats du Maître Chevalier se répartissent autour de la créature … je reconnais son odeur complexe !!
Déesse-Mère !!! C’est notre proie !!

Une troupe d’une dizaine de bandits est en train d’accourir, de loin fort heureusement, vers nous ! Certains courent à quatre pattes … Furris sans doute !

Les yeux de ce … cette l’Angelus-draconee … ses seins pointent de sa fourrure … brillent étrangement … une clarté dont je ne saurais dire la couleur … mais dont je ressens l’étrangeté.

Les soldats referment leurs nasses autour de leur proie ! Pourquoi les laissent-elles faire ? Les griffes de ses pattes semblent propres à venir à bout de l’armure la plus solide.

Je reste stupéfaite de ce qu’il se passe. Comme si je refusais la réalité de ce que je vois.

Je ressens le danger à rester comme une proie stupidement tétanisée ! Mais je ne peux me résoudre à faire … quoi ? Deux soldats chargent soudain qui me sortent de ma torpeur.

La créature n’est pas fauve ! Elle juge ses adversaires avant de préparer sa riposte !
Flamboyante ! le premier soldat n’a pas le temps de hurler ! Qu’il est engouffré dans une vague de feu exhalée par la bouche de l’Angelus-draconee !

Prompt, elle pare l’assaut de ses griffes nues qui contrent l’acier de l’épée en crissant !

Alors que les autres soldats montent à son Taïaut, elle éventre du gauche son adversaire, arrachant plastron d’acier, Gambison de laine et ventre de chairs en un seul mouvement !

A ce moment, le Maître Chevalier sort de l’auberge ! L’invocation sorcière qui arrache une plainte au monde tombe sur la créature en claquant alors qu’un éclair de ténèbres s’abat sur elle !

Terrassée, les épées coupent sa fourrure et taillent dans ses chairs !

Elle arrive à agripper un de ses tueurs en lui broyant épaule et poitrine !

« Laissez-la ! Occupez-vous des gueux qui viennent ! »

Je vais obéir à l’ordre, je la vois … blessée, sans plus de défenses contre ce terrible Chevalier magnant une terrible Magie qu’il recommence à articuler en s’approchant de sa victime !

Ce regard de diamant … peine … douleur … abandon …

Bras levés, doigts crochus au-dessus de sa proie d’où crépitent des énergies sombres et nauséabondes !

La corne qui saille de mon coude droit … je viens de la planter à la base du coup du Maître Chevalier !

Passée dans son dos alors qu’il se repaissait de la terreur qu’il distillait en l’Angelus-draconee abattue, j’ai avisée le défaut de son coletin. De toutes mes forces, j’ai frappée ! Un coup désespéré !

Mon audace me paralyse un instant !

L’odeur du sang assaille ma truffe. Ses bras tombent sans force alors qu’il peine à articuler une malédiction rageuse … paniquée, je retire mon estoc de ses chairs ! et frappe le derrière de son bassinet !

L’acier détourne la pointe ensanglantée de ma corne, mais le fait tomber ! Je me jette dessus ! Je ne dois pas le laisser reprendre ses forces !

Je frappe ! Son casque contre le sol ! Je frappe de mon poing … je pleure de peur …

« Laisse le … Il est mort … il ne peut plus rien … »

La créature me toise, une vilaine blessure ouvre son bras et son flanc, l’une de ses ailes pend inerte… Mais elle me touche la tête. Et je n’ai plus peur.

« … Tu m’a sauvée amie je … »

Je n’ai pas vraiment mal quand la flèche percute mon sein et passe à travers mon corps. Il n’y a pas de paradis … pas d’anges ni de démons dans l’au-delà. Juste une sorte de vertige qui glisse dans une nuit sans étoiles ni lune.

Je sens à peine la seconde flèche traverser mon cou!

Il n’y a rien !


+ La suite
http://forum.francefurs.org/viewtopic.php?f=4&t=9376&p=267776#p267776


Dernière édition par Alvorom le 22 Nov 2015, 16:15, édité 5 fois.
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Koryu » 26 Sep 2015, 19:55

Un style très médiéval !
Pourquoi ça ne me surprend pas ? :lol:

Un beau récit, plein d'indications temporelles et contextuelles.
Du coup tu comptes y ajouter une petite suite ?

Parce que je t'avoues que la fin me laisse pantoise. :P

Ps: Merci de ta lecture.
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Alvorom » 26 Sep 2015, 22:12

Ouais je sais, je suis très prévisible !

Pour la suite, bien sur, il y a un §2 en cours.
La fin est un teaser bien sur :lol: 'l’héroïne' n'est pas morte
c'est un Background ;) Et je ne suis pas RR Martins, ni par le talent, loin s'en faut,
ni par cette propension à tuer tout le monde ;)

Merci de la tienne ;)
Je n'allais pas surenchérir sur Cosmic :twisted: mais je me suis régalé en lisant le tien.

Bien à toi.
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Koryu » 26 Sep 2015, 22:59

J'attends la suite avec impatience.
Ton style très réaliste dans la condition de ton héroïne et les relations qu'elle entretient avec les autre personnages me plaît beaucoup. :love:
Le seul bémol que j'aurais à apporter, c'est le manque de descriptions mais ça n'est qu'une affaire de goûts personnels. L'avantage est que ton récit est des plus dynamiques, aucune ligne ne me semble superflue.
Du beau boulot !


C'est vrai que dans mon cas, je me suis axée sur le format de la légende ou du conte au coin du feu. J'ai pris beaucoup de plaisir à rédiger ce background. :)
Je suis contente qu'il t'ait plu ! :)
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Sairine » 27 Sep 2015, 11:17

Moi je n'ai pas de background à proposer, désolé, car Shein Li est née F list, et là elle s'est pliée a toutes sortes d'histoires très NSFW, certaines durant plus que d'autres, enfin bref y'a eu de tout et je ne saurais en choisir une en particulier (et non je les réécrirait pas toutes!)
Après je dis ça, mais puisque Shein Li doit encore se construire a la pointe de mon stylet, d'un Z qui veut dire "zoliiiiiiie <3", il est probable qu'elle en ai un un jour.
Pour l'heure, je préfère dire que Shein, c'est moi dans une réalité al-furr-native.
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Alvorom » 29 Sep 2015, 14:00

Koryu a écrit:Le seul bémol que j'aurais à apporter, c'est le manque de descriptions mais ça n'est qu'une affaire de goûts personnels. L'avantage est que ton récit est des plus dynamiques, aucune ligne ne me semble superflue.
Du beau boulot !:)


Et bien ... merci ... du coup ça fait plaisir.
Je me suis posé la question des descriptions quand j'ai fais le choix d'un BG à la 1ere personne.
En partant du principe que, vu que c'est son monde quotidien elle n'y fait plus trop attention.
Qui plus est, je voulais aussi privilégier un rythme cadencé avec l'emploi de paragraphes courts
et donc ... sauter un peu sur certains aspects ( sentiments ... flashback ... et donc descriptions )
Du coup je m'y suis tenu sur le § 2 alors qu'il y aurait peut être besoin de plus de descriptions et de ralentir le rythme justement.

Koryu a écrit:C'est vrai que dans mon cas, je me suis axée sur le format de la légende ou du conte au coin du feu.


Ouais !! :D Et c'est bien l'effet auquel tu arrive.
Mais j'ai d'autres écrits sur des mondes où j'ai plus cette optique "Saga" ( bon après, mes univers sont toujours beaucoup plus sombres ... voir vicieusement intolérables :twisted: donc pas vraiment à lire au coin du feu. :lol: )

Koryu a écrit:J'ai pris beaucoup de plaisir à rédiger ce background. :)
Je suis contente qu'il t'ait plu ! :)


Absolument! Mais le plus important c'est ta première phrase. C'est le plaisir que l'on prend à écrire.

Koryu a écrit:J'attends la suite avec impatience.


Allez !!

+ La Geste de Meeline : § 2
Une odeur étrange dérange ma truffe … piquante, acidulée … très désagréable …
Que ?

Je sens mon corps … je ne suis donc pas morte tout compte fait !

Je ressens la chaleur qui irradie de ma fourrure, mon horizon est rouge au travers mes paupières fermées.

Vivante !!

Où ?

Je ne reconnais aucun odeur … ha si !! Je sens celle de l’Angelus-draconee, couverte par d’autres plus communes, mais bien présente !

La mémoire de mon crime me panique soudain, hors la lumière me brule les yeux que j’ai ouvert par mégarde !

Un lit ! Je suis étendue dans un lit !
Pas une couche de paille ni même une paillasse rembourrée … non un vrai lit à montants de bois sculpté ! Je repose au moelleux d’un matelas de laine, un drap de ramis me couvre …

Je veux bouger, en vain, une terrible faiblesse rend le moindre mouvement si dur ! Aussitôt que j’essaye simplement de lever une patte, une profonde douleur perce mon torse, et je ne peux que retomber exténuée dans le confort de cette couche.

Ce simple effort avorté me fait replonger dans une torpeur nauséeuse.

Je me rends bien compte, au travers des vapeurs qui m’engourdissent des personnes viennent s’occuper de ce qui reste de moi.

Petit à petit cependant, les formes floues reprennent corps. Essentiellement, c’est une jeune Aneem Musee au pelage sombre qui vient le plus souvent à mon chevet et à mes soins.

Une autre forme me visite aussi quelquefois. Que je finie par voir plus que de seulement la distinguer.

Un autre Canee … mais d’une toute autre descendance que moi … du moins que de ma part maternelle.

Son museau carré aux babines tombantes, son poil frisé couleur d’ocre me l’indique comme un terrier. D’un âge certain qui plus est, les poils de sa gueule ont blanchis, et ses paupières tombent un peu.

« Je me nomme Janarus, Janarus Trandyre. N’essaye pas de parler, la flèche que tu as reçue t’a rendue muette, et je n’y peux rien de plus malheureusement. »
Il me laisse quelques instants pour encaisser cette nouvelle. Je suis cependant moins inquiète de la perte de ma parole que de celle de ma force, celle-là me rend impotente et je ne saurais vivre ainsi.

« Tu dois être assez forte maintenant pour te tirer de ce lit. »
L’effort me fait serrer les crocs. Même tremblantes et tétanisée, mes jambes me portent … et mo cœur ne fait pas mine de vouloir exploser.

« Bien ! Tes blessures étaient sérieuses, et empoisonnées, la magie de son excellence Dame Hanielle t’a gardée la vie. Il te faudra du temps pour guérir complètement, ne force pas encore de peur que tes plaies ne s’ouvrent de nouveau. »
Le gargouillis sifflant qui sors de ma gorge est proprement infâme … oui, je suis muette … bel et bien.

« Sais-tu écrire ? »
Je n’ai que ma tête pour nier avoir un tel savoir. Les gens de mon rang ne savent pas lire, pas plus que d’écrire. Cela, c’est l’apanage des Liturges … et de certains Nobles … Maîtres de toute façon. Me poser la question, à moi qui porte fourrure et griffes, c’est insulter les usages !

« Je t’apprendrai ! Sans langue, il te faudra bien un moyen de communiquer. Et personne n’est libre sans savoir écrire. »
Je prends l’injure sans broncher. Il n’est pas amical à mon égard, s’il montre une courtoise civilité, il reste distant et froid de moi. Pourtant, ils m’ont sauvé la vie …

« Mets à profit ton mal de corps pour entrainer ton esprit ! Que je puisse au moins savoir à qui je m’adresse. »
Effectivement, il me donne la leçon. Professeur exigeant … mais j’en ai connu de bien pires. Il m’apprend deux langages au même cour. Le noble parler des Mages et le plus vulgaire dialecte véhiculaire, dont j’apprends par ailleurs qu’il n’a lieu que dans cette région du monde.

Tenir correctement stylets, plumes et mines de plomb est déjà un effort, avec mes pattes, c’est une vraie gageure. Et même avec ses pattes plus fines que les miennes : l’art qu’il montre me pousse dans mes efforts. Il ne me faut cependant pas moins de deux mois avant de tracer des lettres dignes de ce nom. Presque un an avant que ma calligraphie ne satisfasse Janarus.

Au plus je connais de signes à tracer sur la cire, au plus mon corps récupère. La flèche qui m’a empalée a laissé une vilaine cicatrice noire en forme d’étoile où ma fourrure ne repousse pas. Alors que le poil repousse à ma gorge.

Au retour du Vertemps, je peux de nouveau marcher sans effort particulier. Tant et si bien que je recommence à m’entrainer. Et à sortir de la tour qui me sert de gîte.

Le Castel est fait de cette même pierre fondue, grise et sans éclat qui semble avoir été le matériau préféré des Anciens pour leurs construction.
Il est sis en haut d’une montagne chauve, minérale. Le point de vue est unique, d’ici je me rends compte de la grandeur du monde. Et de combien ma vie était étriquée.

Cela fait bien rire Janarus qui me fait consulter un portulan de vélin représentant le monde connu … et sur lequel notre vallée n’apparait même pas tant elle est fine et insignifiante.

C’est aussi à cette époque que j’ai su le pourquoi de cette défiance que l’on m’oppose … ne serais ce que fort poliment par ailleurs.

Ma mère, en mourant m’avais bien dit que j’étais fille d’un dragon qui lui avait fait violence.

Cependant, les gens de ce Castel connaissent intimement ce Dragon géniteur … ils sont ennemis jurés !

D’ailleurs, mon … père … ne serait même pas un simple Dragon ! Aussi mystérieuse puisse être cette race mythique.
Ceux du Castel le nomment Caedem, et il serait … selon leurs dires … Un Dragon Démoniaque.

Religion a toujours pour moi affaire de Liturges, rien à voir avec moi qui avait bien assez de mal à vivre de mon labeur pour ne pas m’occuper des affaires d’un soit disant au-delà la mort … ou d’une genèse originelle se perdant dans les limbes du temps passé.

Alors que dire de Dragons démoniaques … ou angéliques …

Plus intéressant … de mon point de vue … est la position de mon soit disant père. Grand Liturge … a savoir la main gauche du pouvoir de ces terres … ( La droite étant au Roi lui-même ).

J’apprends aussi quels mensonges ont dirigé mes derniers temps.

Le Maître Chevalier que j’ai assassiné, ses soldats et sa mission … Ils étaient mandés pour me retrouver et m’amener à leur Seigneur.

Point de chasse à l’Angelus-draconis ! Mais bien me capturer !
Dame Hanielle n’était pas chassée … elle les pistait pour m’empêcher de m’avoir !

Hors ! Soyons clairs ! Quel meilleur moyen d’empêcher la capture d’une proie que de l’occire !?!

Je me souviens maintenant que c’est bien ma présence aux abords de l’auberge fortifiée qui a déclenchée une attaque proprement programmée.
Je me souviens aussi des flèches qui m’ont frôlées et tuées Valnor !

J’avais attribué le moment … en plein jour … de l’attaque à l’occasion de ne pas avoir de témoins gênants. Mais il se trouve que d’autres raisons étaient peut-être à l’œuvre.

Est-ce me voyant a leurs ennemis que les soldats ont décidés de me tuer ? Surement … je venais tout de même d’occire salement leur chef.

Si je goute pleinement l’abomination de mon acte … jamais une Aneem ne lève patte contre un Maître, je n’en éprouve cependant aucun regret.

Hors j’ai appris maintenant les outils propre à réfléchir autrement que dans l’immédiat.

S’il apparait que mon père est effectivement le Seigneur des croyants, le rang inférieur de ma race vient de son Crédo !
Hors donc, je viole ses édits, tout en étant sa fille, et son centre d’intérêt.
J’échappe à ses spadassins, et je finis ici. Dans le repaire de ceux qui le combattent. Tout en même temps que pour cela même … je reste l’engeance de leur rival !

Me gardent-ils pour récompense de mon assistance à celle qui semble être leur chef ?
Comme otage afin d’avoir barre sur le Grand Liturge ?

Y a t’il encore débat parmi eux pour sceller mon sort ?

En vérité, quoi qu’il en soit, leurs intérêts ne sont pas les miens sur le long terme.

Peu s’en faut maintenant que je sois rétablie. Et mon devenir devient donc une actualité de plus en plus pressante.

Je me perds souvent dans un labyrinthe de pensées et d’hypothèses. Là où tout est soumis à suspicion, je ne peux me baser que sur des conjectures potentiellement erronées.

En l’attente d’une résolution plus ferme que les autres, je profite des cours d’escrime du Forgeron du castel.

Jehard le Dogue n’est sans doute pas la plus fine lame des environs … son escrime vient principalement qu’il doit soupeser l’équilibrage, et solidité et la souplesse de ses œuvres.

Il m’en apprend cependant bien assez.
Et la vertu d’avoir modifié un vieux sabre pour me rendre la poignée praticable avec mes pattes et mes griffes.

Jehard tolère ma présence car je ne parle pas … et pour cause. Et pour ma part, j’aime qu’il ne retienne pas ses coups tout en maitrisant ses frappes … ce qui m’a épargné d’autres blessures les premiers temps.

Vint cependant un moment où nos joutes s’éternisent faute d’un aval et d’un amont.

C’est bien lors de l’un de nos tournois de gueux que le parfum de la Dame dragonne m’avertis de sa présence avant que son ombre ne nous cache le soleil rare de cette fin de jour de Gristemps.

Presque deux années maintenant que je n’ai pas vue celle qui, visiblement, m’a sauvée.

Son arrivée met le castel en branle de cette espèce de torpeur résignée. Janarus, rajeuni soudain courre et donne des ordres pour le bon accueil de sa Maitresse.

Ses yeux si étranges me captivent toujours autant. Si j’avais, avec le temps, un peu oublié l’irisé de sa fourrure, la longueur des pointes cornées de sa collerette, le souvenir de ces yeux, eux reste intact.


Si son invitation ne m’étonne pas. Que je sois la seule convive ne manque pas de m’alarmer.

« Douce amie ! Je vous vois céans bien remise ! C’est bonheur ! Asseyez-vous je vous en prie ! »

La Musee qui est aux corvées … à mes soins comme au présent service, nous apporte des plats de bœuf panné, de rissoles à l’anis et d’autres friandises.
L’ardoise qui est posée à ma senestre est là pour que je puisse répondre, sans doute.

« Vous devez savoir qui je suis maintenant. Autant que qui vous êtes ! »

J’acquiesce.

« Que vous le sachiez, je vous dois la vie, dans des circonstances qui n’ont révéler le bien qu’il y a en vous … et … je dois bien l’avouer … que je n’attendais pas à trouver. »

Son museau court s’abaisse, sans doute sous l’effet de son aveu. Cependant, j’en suis arrivée à pareille conclusion … le pourquoi même de sa confession est sans doute plus nouveau.

« Sachez-le, Arnhor le froid … Le Guerrier que vous avez tué … Vous voulez pour son Maître votre géniteur … sans doute pour qu’il vous sacrifie à l’un de ses sordides rituels … Je voulais l’empêcher de vous avoir, je voulais l’empêcher de pouvoir compléter un sortilège si puissant qu’il demande le sacrifice de sa propre descendance … Et oui … Quitte à vous tuer … je suis désolée … alors je ne vous connaissais pas … Et par les Anciens !.. J’ai vu tellement d’amis mourir que j’étais prête à cela … Oui. »

Elle reprend un souffle suspendu d’émotion.

Que je ne réagisse pas semble la mettre en confiance.

« Nous gagnons batailles sur batailles sur les troupes Liturgiques. Des schismes apparaissent au sein même de leurs Rangs … Cependant, il reste toujours le même problème : Personne, ni moi, ni la rébellion assemblée ne peut vaincre Caedem le Terrible ! Il est trop puissant ! Nous réussissons à affaiblir son influence et son pouvoir politique … Mais nous ne savons pas comment en venir à bout… »

A mon signe, elle cesse, je lui écris si elle compte sur moi pour tuer ce père qui n’est si peu, mais tant d’ennuis.
Elle dénie.

« Non !! Ton sang est pour partie du monde des Démons, c’est pour cela que le poison ne t’a pas tuée, ou que ma magie fonctionne bien moins sur toi … Je t’avoue y avoir pensé … et à dire le vrai … c’est peut être bien ce que je vais te demander … mais pas ici … ou plus exactement … pas maintenant ! »

Quelle chance de tuer, moi forestière mal entrainée une créature qui effraye généraux et armées ?

Je pourrais peut être l’approcher si je me livre à lui.

Peut-être mes cornes seraient-elles suffisantes à le mettre à bas … Déesse Mère ! Ils ne m’auraient pas appris à lire si tel était leur projet !

« Il n’y aucune chance, même irraisonnable que tu puisses ne serais ce que le blesser. Il est trop puissant … et depuis trop longtemps …
Tu peux rester ici, autant qu’il te plait. Cependant, c’est aussi une prison, car, sache le, si la magie protège cet endroit, sitôt dehors tu es en grand danger. Car IL sait maintenant que tu t’opposes à lui.
J’en viens à ce qui m’a fait revenir.
Je peux t’envoyer quand Caedem n’est pas encore si puissant que maintenant. Dans le passé des Anciens Mages !
Là-bas, tu pourras peut être le tuer et créer un nouveau temps … une nouvelle réalité où cet abject monstre n’existe pas …
»

J’avoue que je décroche à ses explications … ces histoires de paradoxes temporels, de spirales imbriquées ne m’intéressent pas …

Ni même de tuer ce père inconnu … Ni le combat d’Hanielle et de ses Rebellions …

Je veux dire … j’ai vécu sous les lois de ce Caedem. Bien sûr je suis d’une caste inférieure, Aussi certainement que tout Maître à quasiment droit de vie et de mort sur ma race … Mais quoi ? J’y ai vécu tout de même !

Et si je n’étais pas, soit disant, sa fille … je serais encore tranquillement à trapper …

Seulement voilà … que ce soit vrai ou pas … qu’ils croient à mon ascendance me place de facto dans leur jeu de guerre. Que je le veuille ou non …

Sa Magie me ferait donc voyager si loin dans le passé !?!

Je ne lui demande pas le pourquoi elle ne s’y rend pas elle-même … je crois que cela a fait partie de ses explications que j’ai ignoré au profit de mes réflexions …

Qui plus est, elle me presse … ses guerres ne sauraient se passer d’elle trop de long.

Qu’ai-je à perdre ?

Le ‘OUI’ écrit sur l’ardoise scelle mon aventure. Déesse Mère ! Je sais déjà que je le veux !

Dame Hanielle sourie.

Ce sera pour demain donc … en prévision de mon accord, elle a fait venir les instruments de sa magie, mais tous ne sont pas là encore … et comme cet enchantement doit avoir lieu à un endroit bien précis, il lui faut aussi le temps de confirmer ses calculs … ou quoi que ce soit.


Bon du coup il y auras peut être un § 3, et je reviendrais peut être sur celui là, parce que les relectures me laissent une impression étrange.

+ Rappel : Suite de
http://forum.francefurs.org/viewtopic.php?f=4&t=9376&p=265355#p265355

Sairine a écrit:Après je dis ça, mais puisque Shein Li doit encore se construire a la pointe de mon stylet, d'un Z qui veut dire "zoliiiiiiie <3", il est probable qu'elle en ai un un jour.


J'attend cela avec impatience !
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Koryu » 02 Oct 2015, 18:20

Et bien, ton héroïne embrasse elle aussi une grande destinée ! ;)

Je trouve cependant ce chapitre moins fluide que le précédent.
A mon sens, il y aurait des passages à étoffer pour éviter d'être trop laconique.

En tout cas, s'il y a une suite, crois bien que je l'attends ! :)
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Alvorom » 22 Nov 2015, 16:14

J'ai repris le récit de Meeline !

+ [spoiler] La geste de Meeline : §2 V.2
Une odeur étrange dérange ma truffe … piquante, acidulée … très désagréable …
Que ?

Je sens mon corps … je ne suis donc pas morte tout compte fait !
Je ressens la chaleur qui irradie de ma fourrure, mon horizon est rouge au travers mes paupières fermées.
Vivante !!
Où ?

Les odeurs se mêlent, fortes ; d’huiles et d’essences de simples ; trop pour que j’en remarque l’une plus que l’autre… ha si !! Je distingue celle de l’Angelus-draconee, couverte par d’autres plus communes, mais bien présente !

La mémoire de mon crime me panique soudain, hors la lumière me brule les yeux que j’ai ouvert par mégarde !
Un lit ! Je suis étendue dans un lit !
Pas une couche de paille ni même une paillasse rembourrée … non un vrai lit à montants de bois sculpté ! Je repose au moelleux d’un matelas de laine, un drap de ramis me couvre …

Je veux bouger, en vain, une terrible faiblesse rend le moindre mouvement si dur ! Aussitôt que j’essaye simplement de lever une patte, une profonde douleur perce mon torse, et je ne peux que retomber dans le support de cette couche.
Ce simple effort avorté me fait replonger dans une torpeur nauséeuse.
Je me rends bien compte, au travers des vapeurs qui m’engourdissent, que des personnes viennent s’occuper de ce qui reste de moi.

Sensations diverses brouillées sans notion de temps.
Parfois, je semble tomber dans un néant peint de sang …

Petit à petit cependant, les formes floues reprennent corps. Essentiellement, c’est une jeune Aneem Musee au pelage sombre qui vient le plus souvent à mon chevet et à mes soins.
J’en reconnais la douceur quand elle lave ma fourrure doucement. Avant même de voir son museau pointu et son regard sombre, ni espiègle mi effrayé.

Je déteste que l’on me lave et que l’on me lange comme un chiot ! Mon impotence m’horripile tant !
Une autre personne me visite aussi dès que je me remets assez pour que mes éveils soient assez forts pour tenir une journée d’ennui.
Un autre Canee … mais d’une toute autre descendance que moi … du moins que de ma part maternelle.
Son museau carré aux babines tombantes, son poil frisé couleur d’ocre me l’indique comme un terrier. D’un âge certain qui plus est, les poils de sa gueule ont blanchis, et ses paupières tombent un peu.

« Je me nomme Janarus, Janarus Trandyre. N’essaye pas de parler, la flèche que tu as reçue t’a rendue muette, et je n’y peux rien de plus malheureusement. »

Il me laisse quelques instants pour encaisser cette nouvelle. Je suis cependant moins inquiète de la perte de ma parole que de celle de ma force, celle-là me rend invalide et je ne saurais vivre ainsi.

« Tu dois être assez forte maintenant pour te tirer de ce lit. »
L’effort me fait serrer les crocs. Même tremblantes et tétanisée, mes jambes me portent … et mon cœur ne fait pas mine de vouloir se rompre.

« Bien ! Tes blessures étaient sérieuses, et empoisonnées, la magie de son excellence Dame Hanielle t’a gardée la vie. Il te faudra du temps pour guérir complètement, ne force pas encore de peur que tes plaies ne s’ouvrent de nouveau. »
Le gargouillis sifflant qui sors de ma gorge est proprement infâme … oui, je suis muette … bel et bien.

« Sais-tu écrire ? »
Je n’ai que ma tête pour nier avoir un tel savoir. Les gens de mon rang ne savent pas lire, pas plus que d’écrire. Cela, c’est l’apanage des Liturges … et de certains Nobles … Maîtres de toute façon. Me poser la question, à moi qui porte fourrure et griffes, c’est insulter les usages !

« Je t’apprendrai ! Sans langue, il te faudra bien un moyen de communiquer. Et personne n’est libre sans savoir écrire. »
Je prends l’injure sans broncher. Il n’est pas si amical à mon égard qu’il ne montre une courtoise civilité, il reste cependant distant et froid. Pourtant, ils m’ont sauvé la vie …

« Mets à profit ton mal de corps pour entrainer ton esprit ! Que je puisse au moins savoir à qui je m’adresse. »
Effectivement, il n’a rien promis en vain qui me donne la leçon.
Il se révèle un professeur exigeant … mais j’en ai connu de bien pires.
Il m’apprend deux langages aux même cours.

Le noble parler des Mages et le plus vulgaire dialecte véhiculaire, dont j’apprends par ailleurs qu’il n’a lieu que dans cette région du monde.

Tenir correctement stylets, plumes et mines de plomb est déjà un effort, avec mes pattes, c’est une vraie gageure. Et même avec ses pattes plus fines que les miennes : l’art qu’il montre me pousse dans mes efforts.
Il ne me faut cependant pas moins de deux mois avant de tracer des lettres dignes de ce nom. Presque un an avant que ma calligraphie ne le satisfasse.

Je n’ai de là, jamais vu castel semblable à cet endroit où, d’abord hésitante et tremblant de faiblesse, puis de mieux en mieux d’assurance, j’explore ma convalescence.

C’est un vestige, çà et là réparée de lambris sculptés. Mais son immensité, et à plus forte raison au fur et à mesure des étages, les murs en sont restés nus, leur enduit cloqué et éventré par l’humidité du petit matin qui l’érode jour après jour avec la patience infinie du temps.

Une ruine haute cependant, les murs gris, lisses de étages où je loge ne présentent aucune trace de ruine.
Les pièces y sont toutes hautes, les murs se joignent en angle dur, secs, anormaux et ouvrent par pans entiers sur le vide des sommets. Certain ouvrants, tel celui de ma chambre sont fermés d’un matériau complètement transparent, parfaitement lisse tant que, de bonne fois, je pensais qu’il était de magie avant que Janarus ne se moque de mon ignorance et m’instruisant que c’était là le verre des Anciens.
Jadis le castel en entier était recouvert de ces plaques immenses …

Du sol, mirer le Castel est une forte mauvaise idée, car il est si haut, et si fin quand il fuse droit dans le ciel, que l’on jugerait qu’il branle et tombe sur soi dans une sorte de vertige inversé.

Il n’y a rien de moins naturel que ces antiques artefacts architecturaux. J’ai beau y rester, je ne m’y sens pas si bien, comme déplacée, comme dérangeant les spectres d’un âge révolu.

Le temps fait son ouvrage sur mon corps et sur mon esprit.
Du fur et à mesure des efforts répétés, mes membres retrouvent force et sureté. A ce j’approche le forgeron du castel : Jehard le Dogue n’est sans doute pas la plus fine lame des environs … son escrime vient principalement qu’il doit soupeser l’équilibrage, et solidité et la souplesse de ses œuvres.

Il m’en apprend cependant bien assez. Et c’est ici, le seul à manier l’acier.
Il tolère ma présence car je suis coite … et pour cause.
Et pour ma part, j’aime qu’il ne retienne pas ses coups tout en maitrisant ses frappes … ce qui m’a épargné d’autres blessures les premiers temps.
Je l’aide aussi aux ouvrages de forge. Le plus souvent à actionner le soufflet massif. Parfois à tenir les loupes pour qu’il puisse les cingler à mieux.

Les armes et pièces d’armure qu’il trempe partent régulièrement en charrois vers l’ailleurs de je ne sais où.

Si le travail du métal chaud ne m’est pas autorisé pour une stupide superstition, j’ai toutefois l’usage de modifier l’emmanchement d’une vielle lame de sabre avant qu’il ne la réduise au Laitier.
J’y passe du temps à affuter à l’eau la lame légèrement courbe. A évider le bois d’un cerf pour en faire une poignée solide, et à l’emploi de mes pattes.

Du fur et à mesure des leçons, j’en connais aussi tant plus que mon ignorance de paysanne.
Lire, écrire … combien je réalise le mal de ne l’avoir su plus tôt !

Le monde est écrit, dessiné certes, sur des cartes, mais seuls les écrits en donnent la représentation.
Les témoignages d’antan ne le sont que d’écriture.

Rouxtemps chasse Clairtemps, trop rapidement à mon gout. Avec les frimas et les pluies, les guerres cessent.
Aucun général n’aime livrer son armée à la boue ou avoir pluie et vent comme premier ennemi.

C’est donc là que je revois Dame Hanielle qui un matin pose ses griffes sur les dalles rongées du parvis du castel.
Son retour me plonge dans un chaos de réflexions, tues par une routine de plus en plus confortable, jusque-là.
Que je veuille ou non, mon destin est lié à elle. Si évidement il me semble, elle est mon hôte, autant d’ailleurs que je sois sa prisonnière.

Oh ils ne m’enclosent pas. Quel besoin quand il n’y a, autour du castel, rien que ruines recouvertes d’un humus traitre cachant gouffres profonds, herses rouillées et roches coupantes.
La seule route est tenue par ses partisans, et sans leur aide, je m’y perdrais de faim et de soif.

Partisans, oui, car je suis prise dans une guerre que j’ignorais.

Le premier soir, et chaque souper depuis, je suis conviée à la table de la Dame.
Souvent en compagnie d’officiers de passage, venus de je ne sais d’où, ni de comment.
Eux se montrent prudents à mon égard sur les premiers temps.

Parfois nous deux seulement. Et j’en apprends sur elle et plus encore sur moi.

Ma mère, en mourant m’avais bien dit que j’étais née d’un dragon qui lui avait fait violence. Certes … grand aveu s’il en fut à bien penser d’où peuvent me venir ces cornes et mes griffes …
Ma mère était une paysanne encore plus simple que moi qui de certaines évidences faisait des secrets honteux dans lesquels se morfondre sa vie durant.
Ce qu’elle m’a tut … le savait elle seulement ? C’est la nature terrible de son bourreau, de mon géniteur.

C, le Seigneur et Maître des ennemis jurés de Dame Hanielle. La cause même de la révolte qu’elle mène.
Caedem le Haut Liturge, Pair du Roi lui-même … serait donc mon géniteur … sans doute le nom le plus détesté … et le plus craint du royaume.

Dragon … effectivement ! Car même si les ténébreuses légendes qu’on lui attribue brouillent une réalité sans doute moins sordide. Démoniaque surement tant son mépris des vies d’autrui tourne à la folie.
Hautain, impulsif … et terriblement puissant, tel serait donc ce géniteur qui m’a si bien ignorée jusqu’à peu pour soudain me faire chercher par ses sbires barbares.

Peu me chaux de religion en vérité, c’est, de mon point de vue, affaire de Liturges. J’ai bien assez de mal à vivre de mon labeur que de m’occuper d’un soit disant au-delà la Mort …ou d’une genèse mystique se perdant aux limbes d’un temps révolu.

Ecouter Dame Hanielle est fort instructif.

J’apprends d’elle quels mensonges ont dirigé mes derniers temps.
Si tenté que je puisse lui accorder quelques crédits de véracité, car au demeurant, je suis autant pour elle un pion de son jeu que soit disant pour mon géniteur son ennemi.

Le Maître Chevalier que j’ai assassiné, ses soldats et sa mission … auraient été mandés pour me retrouver et m’amener à leur Seigneur.

Point de chasse à l’Angelus-draconis ! Mais bien ma capture et mon retour au giron de ce Caedem Dame Hanielle n’était pas chassée … elle les pistait pour les empêcher de m’avoir !

Hors ! Soyons clairs ! Quel meilleur moyen d’empêcher la capture d’une proie que de l’occire !?!

Je me souviens maintenant que c’est bien ma présence aux abords de l’auberge fortifiée qui a déclenchée une attaque proprement programmée.
Je me souviens aussi des flèches qui m’ont frôlées et tuées Valnor !

J’avais attribué le moment … en plein jour … de l’attaque à l’occasion de ne pas avoir de témoins gênants. Mais il se trouve que d’autres raisons étaient peut-être à l’œuvre.

Ai-je moi-même déclenchée les flèches en m’attaquant au Maitre-chevalier ? De la part de ceux-là même qui devaient me garder ?
Si je goute pleinement l’abomination de mon acte … jamais une Aneem ne lève patte contre un Maître, je n’en éprouve cependant aucun regret.
Peut-être même une légère ivresse de m’être extraite d’un destin que l’on m’imposait ?
Un bien pâle plaisir quand je m’y retrouve prisonnière maintenant.

J’ai cependant appris d’eux les outils propres à approfondir mes réflexions.

S’il apparait que mon père est effectivement le Seigneur des croyants.
Le rang social inférieur de ma race vient du crédo dont il est la plus haute autorité !
Hors donc, je viole ses édits par ma propre existence ! Etant sa fille et de race inférieure.

Est-ce mon existence qui a guidé ses ordres de m’appréhender ? Pourquoi maintenant et non pas avant ? Sitôt ma naissance ou mon enfance ?

Fallait-il que j’échappe à ses spadassins pour finir ici : Dans le repaire de ceux qui le combattent. Tout en même temps que pour ceux-là même … je reste l’engeance de leur rival !
Me gardent-ils pour récompense de mon assistance à celle qui semble être leur chef ?
Ou comme otage afin d’avoir barre sur le Grand Liturge ?
Y a t’ils encore débats parmi eux pour sceller mon sort ?

En vérité, quoi qu’il en soit, leurs intérêts ne sont pas les miens sur le long terme.

Peu s’en faut maintenant que je sois rétablie. Et mon devenir devient donc une actualité de plus en plus pressante.

Je me perds souvent dans un labyrinthe de pensées et d’hypothèses. Là où tout est soumis à suspicion, je ne peux me baser que sur des conjectures potentiellement erronées.

En l’attente d’une résolution plus ferme que les autres, je profite des cours d’escrime du Forgeron du castel sous les neiges, où dans le froids plus mordant encore.

Jehard le Dogue n’est sans doute pas la plus fine lame des environs … son escrime vient principalement qu’il doit soupeser et estimer l’équilibrage, la solidité et la souplesse de ses œuvres.
Il m’en apprend cependant bien assez.

Assez vite d’ailleurs, nos joutes s’éternisent faute d’un aval ou d’un amont, puis il renâcle à m’entrainer plus avant. Me laissant comme adversaire le vent du Gristemps et des arbres tordus que je lacère et découpe aux abords proches du castel.

La routine de mes jours et, un peu, rompue par les abandons, en Gristemps, des batailles qui mènent officiers et guerriers parfois au logis qui, maintenant que j’ai pleinement récupérée, m’étouffe de plus le plus.
Ces incursions du monde extérieur me distraient du morne enchainement des jours monotones, autant qu’elle me renseigne un peu sur la marche de leur monde.

Sont-ils digne de foi quand ils parlent de victoires ? Puis-je, sur la foi de leurs récits espérer une prochaine délivrance ?
Assez vite, je comprends que non. Si les troupes et les influences Liturges refluent sur bien des fronts de leur guerre.
Il arrive qu’un officier outrepasse la légitime répugnance à mon égard (ne suis-je pas fille de leur ennemi, et bâtarde à plus d’un titre. ) pour me l’apprendre.
Mon mutisme semble les pousser à se confier … sans doute ne craignent-ils pas que je répète leur dires. C’est certes oublier que je sais maintenant écrire.

Leurs victoires sont un outil politique dans la lutte d’influence qu’ils mènent à la cour royale. Mais ils n’ont aucun espoir de vaincre Caedem.

Que Dragon mon géniteur entre au champ de bataille que celle-ci serait perdue tant la puissance, physique et magique du Grand Liturge est terrible.

Et s’il semble que le combat soit indigne de lui. Le cauchemar qu’il couvre un combat de l’ombre de ses ailes signerait les défaites militaires de la rébellion.

Mon destin semble donc scellé. Je n’arrive même pas à exprimer l’infâme étau qui me serre le cœur au moment où cette évidence m’apparait.
Un fiel durci mon ventre. Mais j’ai l’usage des frustrations et des violences aussi je sais taire cette affliction de me savoir condamnée à arpenter ces antiques lieux sans but ni sans espoir d’en sortir.

En viendrais-je à souhaiter que ce père vienne me retrouver ?

Je finie par être acceptée de mieux en mieux par ces soldats et officiers. Parfois, j’apprends d’eux des techniques à l’épée qui me permettent d’épargner un peu les arbres.
De même je suis acceptée plus volontiers à leur table et leurs paroles se délient plus facilement.

La fête de Renouveau approche avec le retour du Vertemps. Pour eux cela signe le retour des batailles, et leurs occupations sont aux plans et aux stratégies. Pour moi, c’est l’approche d’une nouvelle solitude à venir dont j’avoue appréhender l’arrivée.
Malgré l’afflux des espions et des éclaireurs au castel et en dépit des débats de stratégie qui animent leurs journées. Au service du souper j’ai la surprise un soir d’être la seule invitée.
Les yeux si étranges de Dame Hanielle me captivent toujours autant que je saurais m’y plonger.
Seule en face d’elle, je goute sa stature magnifique. Je ne suis pourtant pas naine qui dépasse nombre d’humains et même d’Aneems.

Mais je me sens petite si proche d’elle. Physiquement, mais aussi … spirituellement.

Sa fourrure irisée qui moire a chacun de ses gestes et qui tombe en cascade de ses épaules à sa queue ; la longueur des pointes cornées de sa collerette autant que ses griffes poncées la rende impressionnante bien évidemment.
Mais plus encore ce sont ses yeux noirs, insondables, qui me rabaissent et me font sentir ma roture.

Pourtant, outre qu’elle m’ait sauvée la vie, je lui redois la civilité de son hospitalité.

Elle décline cependant avec douceur mes remerciements … comme à toutes les fois où je les lui aie présentés.
Têtues sont les dragonnes, mais non moins ne le sont leurs progénitures bâtardes !

Le consommé d’entrée est fort épicé, assez à mon gout. Et nous échangeons peu durant sa dégustation.
Après les beignes d’entremets l’on nous sert du rot saignant, sans aucun doute mariné aux poivres … la sauce au vin est si lourde que je la jurerais de porée.

« Tu es bien consciente que tu ne peux retourner à ta vie tant que Caedem te cherche ! 
Et il semble bien maintenant qu’il sache parfaitement que tu es ici. »

Le silence qu’elle ménage le temps de manger une fourchetée de viande n’est pas du passage d’un ange, mais bien de la froide mort.

« Ici, les sbires de Caedem ne viendront pas. Le risque cependant est que le Démon sorte de sa forteresse, en personne. Dans ce cas, rien ne saurait l’arrêter.
Ce risque est bel et bien réel, d’autant plus que nous gagnons du terrain, aux combats mais aussi dans les mœurs de gens. Viendras fatalement un temps où le Démon Liturge voudra retremper son pouvoir dans la terreur et le sang des innocents !.. »

Me dit-elle qu’elle me chasse ?

« … Il y a toutes les chances pour qu’il ait besoin de toi pour quelque sortilège démoniaque de son cru … et cela aussi rend immanente son intervention directe.
Il te faut donc partir d’ici, hors je ne connais pas d’autres places où tu serais en sécurité de lui !.. »

J’aurais tendance à rejeter sa condescendante protection pour m’en remettre à mes propres griffes !
Cependant, j’ai confiance dans ses conclusions car j’en suis arrivée aux mêmes. Et s’il est seulement cent fois moins puissant que ce que sa légende dit de lui … je n’ai aucune chance de résister à ce géniteur menaçant.

« … s’il n’y a aucun lieu qui garantisse tu sécurité, en vérité Meeline, il faut penser autrement ! Il faut penser dans le temps !
Caedem est un grand mage, mais ses pouvoirs se concentrent sur la Nécromancie, l’Invocation, le Contrôle des esprits …
Le seul choix que nous avons, c’est de te faire retourner dans l’antan!.. »

Je délaisse les rissoles à l’anis. Ce qu’elle m’expose de son plan me laisse stupéfaite.

« … Je n’ai pas ce pouvoir, mais je connais un puissant mage qui lui est capable de plier la fabrique de l’histoire à ses désirs.
Hors, ce que je possède, c’est la monnaie capable de payer son pouvoir ! »

C’est son plan … me faire remonter le passé… jusqu’à un âge où Caedem n’était encore ni mon géniteur, ni si puissant que rien ne puisse l’abattre.
Cela me semble aussi impossible que … de voler jusqu’aux étoiles …
Je réalise toutefois que Dame Hanielle … et son ennemi juré … sont des gens d’une autre engeance que nous.
Ce qui est légende et histoires merveilleuses pour moi et les miens pairs en normalité n’est que possibilité pour eux !

Je suis bien mal à l’aise avec ces notions magiques et ces plans mystérieux.
J’ai bien vue comment leurs magies sont des armes ! Je m’en souviens parfaitement !

Plus encore que ma gorge arrachée qui me laisse secrète, je n’ai mot à dire.
Mon existence en met d’autres que moi aux dangers. Ma présence est un péril de voir ce père renforcer ses pouvoirs magiques.

Mon avis, en la demeure, compte bien pour rien. Je suis déjà bien heureuse que leur solution ne passe pas par la rencontre de mes chairs avec leurs aciers.

Mon sort est donc réglé avec mon assentiment silencieux.

Et c’est un bien triste repas qui se termine.

Il semble bien que Magie soit affaire de lieux, de temps et de circonstances.
Car leur sortilège doit se faire selon des règles obscures : Assurément et mystiques sûrement.
Cela nous amenant à ce qu’il se déroule hors du refuge du castel.

Et c’est une expédition !
Ce qui me protège au sein du castel disparait de fait puisqu’il me faut le quitter.
Le risque étant d’attirer sur moi, et sur les dix lances qui me gardent, la fureur des Liturges … et de mon père leur Maître.

Après une semaine d’attente interminable à attendre que mon destin soit scellé, tout s’enchaine très vite !
Une fois les lances et leurs suites établies au lieu du rituel, c’est par Magie qu’Hanielle me fais voyager au travers des espaces !
Je sors du terrible vertige bouleversée par une nausée profonde qui me fait bientôt rendre le repas sans appétit que j’ai picoré du matin.

La guerre est là, abrités derrière des mantelets gravés de runes, les lances attendent un assaut imminent.
Dame Hanielle me presse vers un vieillard, humain habillé des robes Liturges. Mais Hanielle m’y mène sans défiance … peste soit des traitres … fussent-ils tournés vers notre camps, qui sait quand le vent qui les guide ne change ?

Il m’avise … je fais bien une tête de plus que lui. Il est malingre, d’une minceur malade qui n’a jamais connue la pleine santé.
Je ne peux avoir confiance en lui. Je dois taire une furieuse envie de lui rompre le col !
Il devise avec Dame Hanielle dans un patois étrange et mélodieux mais celle-ci le renvoi à ses promesses … Comment puis-je remettre ma vie entre de si moites mains ?

Je n’ai cependant que le choix de me soumettre, passive au couperet de leur envoûtement. Mais je n’ai pas le temps de m’appesantir sur mes soupçons.
Ses préparatifs n’attendent que moi !
J’entre dans le centre d’un dessin complexe dessiné au sol en poudres colorées. Aussitôt l’air hurle tout autour de nous ! Les soldats hurlent leurs alarmes en assurant leurs poignes !
J’ai le réflexe de me lancer dans la bataille, mais bien sûr, c’est moi l’enjeu ! C’est moi le gonfanon à saisir !
Le vieillard psalmodie ! Des traits mortels fusent a dessus de moi ! Les mantelets semblent les dévier de mon cœur ou de mon visage !
Assez vite, l’air qui m’entoure devient irisé, comme si je me trouvais dans une bulle de nacre translucide et mouvante.
Le ciel s’obscurcie soudain nous plongeant dans les ténèbres, les hurlements paniqués me parviennent étouffés !
Un horizon de brasier m’aveugle ! Les mantelets brulent comme des torches, les runes de fer fondues ne protègent plus rien, les premiers soldats tombent ! Les Mages lancent leurs puissances sur leurs ennemis !

Une ombre titanesque me fait face, une montagne de cornes, de griffes et d’écailles ! Le trouble de la sphère ne me le fait pas bien voir, mais mon père est là !

Les dessins de poudres s’illuminent soudain alors que l’univers pâli !
Le feu qui balaye le futile campement en carbonisant les défenseurs me parait d’un jaune d’urine.

Je me serais attendue à un affreux vertige ! Je me serais attendue à être déchirée arrachée par leur magie alors que je n’ai fait que cligner des yeux !
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Math » 22 Nov 2015, 16:51

Si je peux te conseiller, ça serait de mettre tes écrits sur un sujet dédié dans la partie Arts du forum vu qu'il a pas de mal de contenu, là ça reste quand même un topic général de discussion. :)
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Re: Votre fursona a-t-il un background ?

Messagede Alvorom » 22 Nov 2015, 17:13

Merci du conseil.

La discussion portant sur les Backgrounds, j'avais pensé que c'était une place naturelle.
De plus, je ne considère pas non plus cette petite histoire comme de l' "Art".

Mais quand j'aurais fini la troisième partie, je ferais peut être un lien d'hébergement vers le fichier complet sur un post dédié en section " ART '

Bien à toi.
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