J'aime écrire de petites histoire depuis ma tendre enfance (Rien de fous mais ça me plait beaucoup). Récemment, j'ai trouvé dans le thème furry un nouveau territoire à explorer. Je me suis donc penchée sur le sujet et ai trouvé une histoire à raconter.
Je vous propose ici le premier chapitre. Si de l'intérêt se manifeste, je poursuivrai jusqu'à la fin à raison d'un chapitre toute les semaine ou toutes les deux semaines en fonction de ma charge de travail avec l'école.
Ce récit n'a pas encore de titre mais aborde un thème furry.
En voici, le premier chapitre :
+ [spoiler]
Un museau allongé expulsa l'air de ses naseaux en reniflant le sol. Une volute de poussière pailleta son poil brun-orangé. Puis les deux mâchoires s'entrouvrirent sur une touffe d'herbe pour la mastiquer vigoureusement.Ulrich se tassa un peu plus derrière l'arbustre qui le dissimulait. Il examina longuement l'animal.
Le jeune chevreuil ne semblait pas lui prêter la moindre attention.
Le vent n'avait pas tourné.
Aussi lentement qu'il le put, Ulrich sortit une flèche de son carquois pour l'encocher, les yeux rivés sur sa proie. Un léger tremblement s'installa dans ses pattes au moment où il banda son arc. Le bois de l'arme suivit la traction exercée sans émettre le moindre son.
Fébrile, Ulrich tentait de garder sa respiration régulière tout en alignant la pointe de sa flèche sur le poitrail de l'animal.
Quinze mètres les séparait. A cette distance, Ulrich savait qu'une seule flèche bien placée suffirait à l'abattre.
Il se concentra davantage. La tension commençait à meurtrir les muscles de son dos et de ses bras.
Il ne vit que trop tard la petite silhouette qui fonçait dans sa direction.
Le merle noir le frappa de ses ailes avant de repartir dans un cri indigné. Secoué d'un sursaut, Ulrich décocha sa flèche trop haut qui partit en sifflant dans le feuillage. Le chevreuil aboya de surprise en quittant la clairière au galop.
Ulrich jura. Il se releva, battit nerveusement de la queue en époussetant ses vêtements.
Il se pencha de nouveau vers le buisson pour constater la présence d'un nid de merle, garnis de deux œufs verdâtres.
Une demi-journée de traque, perdue par son manque d'attention.
Voilà ce qu'il avait gagné.
D'un geste rageur, il se frappa la cuisse du plat de la patte.
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un gros soupir ne franchisse ses lèvres.
Il passa une patte à sa ceinture pour soupeser ses proies. Deux faisans mâles et un lapin. Pas de quoi nourrir tout le clan mais sa contribution serait appréciée.
Tout en poussant un nouveau soupir, il quitta la clairière en traînant les pattes.
Vincent l'attendait au point de rendez-vous habituel, sous le gigantesque mélèze qui poussait en lisière de forêt.
- Tu es en retard.
Les bras croisés sur son torse musculeux, les sabots frappant le sol à un rythme régulier, le regard terne... Tout indiquait le reproche dans sa physionomie.
Vincent avait été le premier membre du clan qu'Ulrich avait rencontré. Ses grandes cornes de bouquetin et la puissance qui se dégageait de sa démarche lui avait tout de suite imposé le respect. Et pourtant, c'était bien le colosse lui-même qui s'était porté garant de lui.
- Excuse-moi, je traquais un chevreuil mais il s'est enfui.
Vincent secoua sa lourde tête.
- Tu sais très bien que je ne suis pas là pour t'assommer de palabres Ulrich, mais le danger rôde. Il faut éviter le plus possible de se retrouver seul quand le jour baisse, tu le sais.
Le grand bouquetin se baissa pour soulever une masse noire posée à ses pieds. Son armure de cuir émit un chuintement tandis que son épée se balançait à sa ceinture.
- Allons-y, s'exclama-t-il en chargeant le sanglier sur ses épaules, En marchant bien, nous devrions être rentrés avant la nuit.
Ulrich hocha la tête, les oreilles légèrement baissées.
- Tu as raison, dépêchons-nous.
Le jour déclinait, jetant ses derniers rayons rosés sur les prairies bocagères du territoire du clan.
Les lapins s'enfuyaient à leur passage, se précipitant dans leur terrier. Leur population était si importante que leurs galeries trouaient la prairie en de multiples endroits, rendant le sol tout à fait instable.
Une corneille jeta un cri rauque.
La marche des deux chasseurs se rythmait au bruit des sabots de Vincent et de sa respiration alourdie par l'effort.
Ulrich le suivait de près, la démarche souple et élastique, à peine de quoi imprimer la pointe de ses griffes dans la terre meuble.
Il ralentit brusquement.
- Vincent ?
- Quoi ? Grogna l'intéressé sans ralentir le pas.
- Est-ce que tu sens cette odeur ?
Vincent daigna s'arrêter pour tendre les naseaux.
- ça sent le lapin, l'humidité, la terre retournée et l'ail des ours. Avançons.
Ulrich renifla bruyamment tout en quittant le sentier familier.
- Il y autre chose... Une odeur étrange. J'ai l'impression de la connaître...
Tout en humant l'air, il s'éloigna de son compagnon.
- Ulrich !
- Je reviens, juste une seconde ! Aboya-t-il.
Vincent reposa immédiatement son sanglier au sol.
- Tu vas te tordre une patte dans un terrier de lapin ! On a pas le temps pour ça, si tu te blesses, on ne pourra pas rentrer à temps.
Ulrich ne l'écoutait plus, tout ses sens de loup en alerte.
L'odeur était proche, enivrante. Elle remuait quelque chose au fond de lui, lui serrait la gorge tout en flattant sa truffe. Il devait trouver son origine, un désir impérieux l'y poussait.
Il marcha plus vite vers la source de l'odeur.
- Ulrich ! S'affola Vincent en courant dans sa direction, Arrête-toi ici ! Tu vas...
La patte du loup se déroba sous lui, il eut à peine le temps de se retourner pour jeter un cri que la terre l'avala.