Bonjour à tous,
Devant la créativité et la qualité des histoires que j'ai pu lire ici, l'envie m'est venue de proposer à mon tour quelques griffonnages. Me débrouillant pas trop mal en écriture, du moins au vu de ma redoutable professeure de littérature et de ses prédécesseurs, je pense pour pouvoir sans trop rougir proposer quelque chose de potable.
Pour commencer, voici une petite mise en jambe, n'ayant rien d'écrit d'autre que des comptes-rendus scientifiques depuis 3 ans. L'histoire n'a rien de très profond, il n'y a même pas beaucoup d'action et elle n'est pas spécialement drôle. Mais j'espère pouvoir vous faire voir, entendre, humer, toucher et même goûter cette aventure. Si je donnerai à percevoir, c'est aussi un peu dans la perfide aspiration d'intéresser un dessinateur ou une dessinatrice qui passerait par là et qui serait intéressé pour collaboration dans la BD.
Pour plus de confort, l'histoire est découpée en plusieurs parties. En voici la substance :
L'origine d'un monde
Première partie
Tout était prêt. Les hamacs, quelques vivres, quelques effets de toilette, la mallette de premiers secours... empaquetés depuis la veille. Et l'équipement : de la corde, des machettes, des hameçons, des lampes, un fusil... « Un fusil ? » demanda Diane. « On croisera peut-être des jaguars. » répondit le guide. Oui, un trek en Amazonie reste une activité dangereuse. Bien que les expéditions dans la forêt guyanaise soient à la mode, c'est un milieu qui reste l'un des plus hostile du monde.
Ils partirent à quatre heures du matin. Diane et Marc, un couple de loutres trentenaires installés en Guyane depuis trois mois, Grégoire et Éloïse, deux loups de métropole de vingt-cinq et vingt-six ans en voyage de noce dans les endroits les plus reculés de ce monde et Nicolas, un lézard d'une quarantaine d'années, guide depuis sept ans. L'équipe quitta en 4x4 le village en bordure de forêt. La nuit était d'encre habitée par les sérénades , la Range Rover avançait lentement, plus pour ne pas heurter un massif tapir que pour épargner les imprudentes créatures plus petites qui, effrayées, avaient l'incompréhensible idée de traverser au dernier moment. Ils roulèrent trois quarts d'heure jusqu'à un petit village d'une dizaine d'habitations au bord d'une large rivière. Là ils prirent une embarcation conduite par un local. Ils allèrent vers l'ouest.
La barque à moteur avançait tranquillement, s'enfonçant mètre après mètre dans les profondeurs de jade. Mais du vert, l'équipe n'en vit rien. De la nuit ne filtrait que le teuf-teuf de la machine dans le fond des chants amphibiens. L'odeur d'humus se mêlait à la citronnelle appliquées sur les peaux en une fragrance lourde, riche, fruitée.
Il s'était bien écoulé une heure et demi lorsque le soleil se leva. L'aube grise paresseuse fut déchirée par un éclair jaune-orangé. Ils virent des poissons de toutes les tailles caresser leur barque. Des mouvements furtifs dans la canopée trahissait la curiosité de quelques atèles tandis que des singes hurleurs avertissaient de leur cri caractéristique. Un toucan dont les feux auroraux accentuaient le bec et le plumage multicolores traversa comme pour souhaiter bonne chance à ces invités de passage.
Le temps passait. Nicolas énumérait les espèces qui pouvaient les tuer plus ou moins rapidement. Le local expliquait les différentes façons de se protéger de telle ou telle bête. Les touristes étaient terrifiés. Nicolas aimait bien impressionner les clients. Satisfait, il s'adossa au rebord de l'embarcation s'étira en découvrant toutes ses dents et dit avec le ton le plus dégagé qu'il put : « Vous savez, je dois dire que ce n'est que la troisième fois que je viens par ici. Et ce n'est pas la zone la plus facile. » Il attendit que la phrase fit son effet puis ajouta, un sourire en coin « Mais tant que vous restez près de moi, il ne devrait rien arriver... de trop grave. Et puis c'est ça la véritable aventure, non ? » Les couples acquiescèrent en hésitant. « Ce type a l'air taré, mais au moins il était pas trop cher. » pensa Grégoire pour se rassurer.
Histoires de Calua
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Re: Histoires de Calua
C'est un bon début! J'attends la suite
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PaperDragon - Renard (Bidon) Anthro
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Re: Histoires de Calua
Je ne sais absolument pas faire des critiques de textes, donc je m'abstiendrais, mais déjà, le fait que tu poses une ambiance en détaillant la scène, c'est très bien, le descriptif passe trop souvent à la trappe dans les écrits amateurs !
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Math -
écureuil roux
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Végano-bobo-féministe - Messages: 1012
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Re: Histoires de Calua
Merci à vous deux, c'est assez difficile de faire une histoire « furry », dans le sens où les différences au « monde humain » ne sont qu'anatomiques.
Voici la suite :
Deuxième partie
Ils accostèrent vers onze heures. La barque repartit. Une fois les sacs sur le dos et une nouvelle couche d'anti-moustique appliquée, Nicolas prit la parole :
« — Bien, avant de partir, il y a une consigne que je dois vous donner : il faut toujours rester en contact visuel avec un équipier. En toute circonstance.
— Même pour…, se risqua Éloïse.
— Même pour. Une fois, je me suis perdu à vingt mètres du campement alors que j'étais seul. Je n'étais pas très fier. Donc, il onze heures et quart, nous devrions rentrer au village d'où nous avons pris le bateau après-demain, en fin d'après-midi. »
Grégoire et Marc se regardèrent, souriants et sûrs d'eux.
« Oui, il faudra bien tout ce temps. Mais ce sera aussi dur pour vous que pour moi. Deux jours et demi de plaintes et de gémissements, surtout les garçons, croyez-en mon expérience. Mais c'est ça aussi, l'aventure. »
Les sourires se muèrent en moues dubitatives. Nicolas découvrit toutes ses dents de satisfaction.
« De toute façon, on ne peut plus faire marche arrière et les chèques ont été encaissés. Hauts les cœurs ! »
La progression dans la forêt était difficile. Les végétaux semblaient vouloir retenir les voyageurs dans leur étreinte luxuriante. Seul Nicolas semblait y trouver un quelconque sentier. L'atmosphère était étouffante, et il n'y avait pas la rivière pour apporter de la fraîcheur. Heureusement, ils faisaient de nombreux arrêts pour observer la faune, la flore et le sol. Seul Marc prenait des photos car il avait un appareil qui résistait à l'humidité. Marc était quelqu'un de prévoyant. Ils s'arrêtèrent en début d'après-midi pour manger du hareng fumé, du jambon sec et des biscuits. Nicolas en profita pour leur faire goûter diverses larves qu'il trouva au creux d'un tronc mort. Des quatre, seul Grégoire trouvait ça succulent. Le lézard riait de bon cœur.
Il reprirent la route. Chaque effort leur coûtait beaucoup d'énergie et d'eau. Heureusement, l'ambiance était bonne et les cinq équipiers discutaient de tout entre deux essoufflements. Nicolas, par sa triple qualité de lézard, d'ancien militaire et de guide expérimenté ne semblait pas affecté par l'air moite et la flore exubérante.
Vers dix-huit heures, ils s'arrêtèrent dans un espace dégagé de toute végétation basse. Nicolas expliqua les directives au milieu des cris d'animaux.
« Bien, la nuit, va bientôt tomber, nous allons établir le campement. Après vous être installés, Diane et Grégoire, vous irez chercher de l'eau dans les feuilles. Marc et Éloïse, je vais vous montrer une plante dont il faudra en ramasser un bouquet. En brûlant, cela éloignera pas mal de bestioles pour la nuit. Quant à moi, je m'occuperai du feu. La douche, ce sera demain. Et toujours visible l'un pour l'autre et en restant à portée de voix. »
Chacun accrocha son hamac entre deux fougères géantes, déposa ses affaires et alla à sa mission. Récupérer l'eau des feuilles n'était pas facile. Bien souvent, elle tombait à côté. Prélever des fleurs de Pélargonium n'était pas plus aisé. Si on ne faisait pas attention, on avait vite fait de se faire mordre, piquer ou toucher par une créature rampante, marchante ou volante qui semblait avoir pour unique raison d'existence de causer une mort lente et douloureuse. Les binômes s'enfonçaient toujours un peu plus dans la végétation, chacun de leur côté. Les membres s'écartaient au fur et à mesure de leur collecte, Éloïse et Marc en tête, tout en respectant les consignes du guide.
Soudain, il y eut un grondement près d'Éloïse et Grégoire. Comme un massif animal qui ronfle, mais avec des gargouillis. Puis un autre, suivi d'un gémissement. Grégoire traversa la clairière en courant, courbé, attrapant un rouleau de papier toilette à la volée. Le lézard éclata de rire.
« Tu n'aurais pas dû manger toutes ces larves ! T'inquiètes, ça part aussi vite que ça vient ! Diane, revient, on devrait avoir assez d'eau, sauf si notre ami a un système digestif plus délicat que prévu. »
Mais la loutre ne l'entendait pas dans le tumulte des oiseaux.
Au bout de quelques minutes, constatant que Grégoire ne réapparaissait pas, elle revint sur ses pas. Elle marcha cinquante mètres. L'endroit ne lui disait rien. Elle dévia à gauche, puis à droite. Rien. Son cœur accéléra. Elle appela. Dressant oreilles et moustaches, elle crut percevoir une lointaine réponse. Elle avança vers la source en courant. Il faisait de plus en plus sombre. Le ciel s'était couvert et une odeur acre d'humidité émanait du sol, annonçant la pluie. Au bout de cent mètres, elle s'arrêta et appela à nouveau. Pas de réponse. Le souffle saccadé, la trajectoire aléatoire, elle courait sous le regard curieux des habitants. Si cela lui donnait peu de chance de retrouver son chemin , au moins cela évacuait un peu la panique. Dans son affolement, elle trébucha. Elle dévala une pente et heurta un sol dur. La douleur troubla sa vision.
Voici la suite :
Deuxième partie
Ils accostèrent vers onze heures. La barque repartit. Une fois les sacs sur le dos et une nouvelle couche d'anti-moustique appliquée, Nicolas prit la parole :
« — Bien, avant de partir, il y a une consigne que je dois vous donner : il faut toujours rester en contact visuel avec un équipier. En toute circonstance.
— Même pour…, se risqua Éloïse.
— Même pour. Une fois, je me suis perdu à vingt mètres du campement alors que j'étais seul. Je n'étais pas très fier. Donc, il onze heures et quart, nous devrions rentrer au village d'où nous avons pris le bateau après-demain, en fin d'après-midi. »
Grégoire et Marc se regardèrent, souriants et sûrs d'eux.
« Oui, il faudra bien tout ce temps. Mais ce sera aussi dur pour vous que pour moi. Deux jours et demi de plaintes et de gémissements, surtout les garçons, croyez-en mon expérience. Mais c'est ça aussi, l'aventure. »
Les sourires se muèrent en moues dubitatives. Nicolas découvrit toutes ses dents de satisfaction.
« De toute façon, on ne peut plus faire marche arrière et les chèques ont été encaissés. Hauts les cœurs ! »
La progression dans la forêt était difficile. Les végétaux semblaient vouloir retenir les voyageurs dans leur étreinte luxuriante. Seul Nicolas semblait y trouver un quelconque sentier. L'atmosphère était étouffante, et il n'y avait pas la rivière pour apporter de la fraîcheur. Heureusement, ils faisaient de nombreux arrêts pour observer la faune, la flore et le sol. Seul Marc prenait des photos car il avait un appareil qui résistait à l'humidité. Marc était quelqu'un de prévoyant. Ils s'arrêtèrent en début d'après-midi pour manger du hareng fumé, du jambon sec et des biscuits. Nicolas en profita pour leur faire goûter diverses larves qu'il trouva au creux d'un tronc mort. Des quatre, seul Grégoire trouvait ça succulent. Le lézard riait de bon cœur.
Il reprirent la route. Chaque effort leur coûtait beaucoup d'énergie et d'eau. Heureusement, l'ambiance était bonne et les cinq équipiers discutaient de tout entre deux essoufflements. Nicolas, par sa triple qualité de lézard, d'ancien militaire et de guide expérimenté ne semblait pas affecté par l'air moite et la flore exubérante.
Vers dix-huit heures, ils s'arrêtèrent dans un espace dégagé de toute végétation basse. Nicolas expliqua les directives au milieu des cris d'animaux.
« Bien, la nuit, va bientôt tomber, nous allons établir le campement. Après vous être installés, Diane et Grégoire, vous irez chercher de l'eau dans les feuilles. Marc et Éloïse, je vais vous montrer une plante dont il faudra en ramasser un bouquet. En brûlant, cela éloignera pas mal de bestioles pour la nuit. Quant à moi, je m'occuperai du feu. La douche, ce sera demain. Et toujours visible l'un pour l'autre et en restant à portée de voix. »
Chacun accrocha son hamac entre deux fougères géantes, déposa ses affaires et alla à sa mission. Récupérer l'eau des feuilles n'était pas facile. Bien souvent, elle tombait à côté. Prélever des fleurs de Pélargonium n'était pas plus aisé. Si on ne faisait pas attention, on avait vite fait de se faire mordre, piquer ou toucher par une créature rampante, marchante ou volante qui semblait avoir pour unique raison d'existence de causer une mort lente et douloureuse. Les binômes s'enfonçaient toujours un peu plus dans la végétation, chacun de leur côté. Les membres s'écartaient au fur et à mesure de leur collecte, Éloïse et Marc en tête, tout en respectant les consignes du guide.
Soudain, il y eut un grondement près d'Éloïse et Grégoire. Comme un massif animal qui ronfle, mais avec des gargouillis. Puis un autre, suivi d'un gémissement. Grégoire traversa la clairière en courant, courbé, attrapant un rouleau de papier toilette à la volée. Le lézard éclata de rire.
« Tu n'aurais pas dû manger toutes ces larves ! T'inquiètes, ça part aussi vite que ça vient ! Diane, revient, on devrait avoir assez d'eau, sauf si notre ami a un système digestif plus délicat que prévu. »
Mais la loutre ne l'entendait pas dans le tumulte des oiseaux.
Au bout de quelques minutes, constatant que Grégoire ne réapparaissait pas, elle revint sur ses pas. Elle marcha cinquante mètres. L'endroit ne lui disait rien. Elle dévia à gauche, puis à droite. Rien. Son cœur accéléra. Elle appela. Dressant oreilles et moustaches, elle crut percevoir une lointaine réponse. Elle avança vers la source en courant. Il faisait de plus en plus sombre. Le ciel s'était couvert et une odeur acre d'humidité émanait du sol, annonçant la pluie. Au bout de cent mètres, elle s'arrêta et appela à nouveau. Pas de réponse. Le souffle saccadé, la trajectoire aléatoire, elle courait sous le regard curieux des habitants. Si cela lui donnait peu de chance de retrouver son chemin , au moins cela évacuait un peu la panique. Dans son affolement, elle trébucha. Elle dévala une pente et heurta un sol dur. La douleur troubla sa vision.
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Calua - Messages: 6
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Re: Histoires de Calua
Calua a écrit:Merci à vous deux, c'est assez difficile de faire une histoire « furry », dans le sens où les différences au « monde humain » ne sont qu'anatomiques.
Pas nécessairement, tu peux (re)prendre certains comportements particuliers des animaux concernés et les adapter en comportement humain ou dans un société humaine. Par exemple, la chaîne alimentaire serait-elle encore effective entre les furries ? Tous les furries auraient-ils le même comportement face au même problème donné en fonction de leur espèce -un prédateur supérieur va-t-il résoudre un problème de la même façon qu'un furry "plus faible" ou leur coté humain qu'ils ont en commun les rendront-ils tous à peu-près identiques- ? Certains Furries sont-ils plus soumis à leur instinct primaire que d'autres (y'en a aussi chez les humains avec les beaufs lol) ?
Bref, décortique ! Le Furry n'est pas seulement physique à mon avis ! ^.^
Sinon je tenais à préciser que tes écrits sont assez bon et je sais pas si les miens seront à la hauteur. :p
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