Lord Foxhole a écrit:Rappelons que "l'économie traditionnelle" chez ces gens-là, c'était aussi le trafic de marchandises à la frontière franco-italienne et le braconnage ! Alors, question donneurs de leçons...

C'est pas faux... mais avec l'ouverture des frontières, ils ont du modifier quelque peu leur activité, pour ceux qui ne l'ont pas abandonné.
Lone_Fox a écrit:Personne non plus ne juge utile de demander pourquoi les éleveurs français agoniseraient sous la pression de cinquante loups quand leurs homologues italiens ont toujours vécu avec plusieurs milliers d'individus.
Parce que le gouvernement italien a pris des mesures très claires.
en bref, si le berger est assez couillon pour ne pas suivre la reglementation italienne (qui préconise des méthodes simples et efficaces) et qu'il se fait bouffer une bête, il écope en prime d'une amende.
En france, s'il se fait bouffer une bête, il sera remboursé bien plus que ce qu'il aurait touché en l'envoyant à l'abatoire.
Cherchez l'erreur....
Forcément, pour que ce principe de remboursement soit maintenu, il faut préserver l'image du grand méchant loup dévoreur de troupeau (alors que dans plus de 50% des cas d'attaques, ce sont des chiens et non des loups qui sont impliqués).
Sans compter que les agriculteurs du terroir sont toujours très contents de profiter des bonnes subventions bien grasses payées par les impôts des gens d'la ville !
Regarde un peu les prix auquels on leur achète leurs produits.
Si tu vends une vache à un supermarché, tu n'en tireras pas 10 euro le Kg de viande exploitable!
Ajoute à celà les activités céréalières, dont le rendement est loin d'être garanti!
Le problème, c'est la marge faramineuse prise par les intermédiaires.
Comme il n'existe actuellement aucune législation, et qu'il faut bien que les fermiers survivent, le gouvernement répond par des subventions.
Ca n'a aucune utilité sur le fond, mais le fermier touche des sous, le quidam pense qu'on utilise ses impôts pour des paysans et tout le monde est heureux dans le meilleur des mondes.
A noter que les subventions sont essentiellement européennes et non municipales ou même nationales.
Quand enfin on aura accepté l'évidence que l'agriculture française doit disparaître, on économisera pas mal d'argent et d'emmerdes (Non à la PAC !)
Eh ben dis donc....
Ton bol de Korn Flakes va commencer à te revenir plus cher que le gasoil!
Pour info, la france est le premier producteur européen pour ce qui est des céréales, des oléagineux, des betteraves sucrières et du vin. On est également troisièmes pour ce qui est des pommes de terre, légumes frais et fruits de table (source Eurostat-Fao).
Par ailleurs, la PAC était nécessaire: elle a servi de ciment à la fondation de l'europe en 58.
Cette politique est en effet relativement pernicieuse (encore faut-il la comprendre).
C'est la PAC qui a poussé les agriculteurs et les industriels à se pencher sur les questions de rendement, ce qui a conduit à des exploitations plus productives, plus intensives, plus grandes, plus uniformes.
Mais bien sûr, certains ont vite compris ses points faibles: la grande distribution était née.
En 84, la france a du faire face à un problème: la production excédait de BEAUCOUP la consommation.
Résultat: du lait en trop grande quantité et du beurre à gogo. Denrées ultra-périssables s'il en est.
Il aurait été possible de stocker, mais ce n'est pas la solution: ça coûte horriblement cher et faire chuter les prix eût été un véritable désastre économique.
Les quotas sont instaurés, au grand dam des agriculteurs.
Depuis les années 80, la PAC a évolué.
Elle a été presque entièrement démantelée (en ce qui concerne les céréales notament) pour laisser place à une politique de dumping (on subventionne les exportations) relativement logique: la sécurité alimentaire européenne étant largement assurée, il faut écouler l'excédent.
Naturellement, le dumping n'est pas bon pour l'emploi: le nombre d'agriculteurs ne cesse de chuter.
Pour finir, les crises de la vache folle et du poulet à la dioxine ont achevé d'ébranler la confiance de la société dans un modèle agricole qu'elle a pourtant mis en place.
Pour répondre au soucis de qualité et d'environnement, les agriculteurs se sont vu poussés à la tracabilité (investissements sans véritable rentabilité).
Coincés par la grande distribution et démobilisés par la déconsidération de leur métier, la plupart commence à accuser sérieusement le coup.
En 2003, la PAC est de nouveau remise sur le billard.
A vingt cinq, l'Union Européenne ne peut plus se permettre de subventionner autant son agriculture (près de 50% du budget dont une bonne partie pour la France, qui sert de grenier à l'europe) car il faut dégager des fonds pour l'intégration des nouveaux pays de l'est.
Plusieurs mesures de soutient sautent et la concurence fait rage.
Ses quotas betteraviers ont disparu et en 2013, les quotas laitiers suivront, sans qu'aucune solution ne soit envisagée.
Pour beaucoup d'agriculteurs, c'est déjà fini. A quarante ans, ils arrêtent leur activité: la mise aux normes des bâtiments pour respecter les directives européennes, la fin des soutiens au marché, l'univers de plus en plus concurrentiel, les investissements de plus en plus lourds ont en effet de quoi décourager, non?
Pour simplifier, je ne ferais que citer les prévisions de la Communauté Européenne: des 120 000 producteurs de lait en 2000, seuls 70 000 subsisteront en 2010.
La première PAC a créé la production agricole de masse, le marché en a sonné le glas.
Il ne restera bientôt plus que ceux qui auront su s'adapter, payer les normes européennes, acheter ou créer des AOC, label rouge, bio, IGP... et qui parviendront à joindre les deux bouts en ouvrant leur terroir au tourisme.
Actuellement, les agriculteurs francais font le pari de refuser les nouvelles technologies (génétiques), pour aller dans ce sens.
Si ces techniques parvenaient à s'implanter, ça serait la fin pure et simple de l'agriculture française.
Libre à toi de te désinteresser de ce que tu bouffes....
Un mien cousin, futurologue à la C.E, disait il y a 15 ans que bientôt la France deviendrait le clown de l'Europe.
D'ici peu, il n'y aura en effet ni industrie ni agriculture en France.
Restera le seul tourisme, qui montrera à des hordes de chinois et autres américains des bergers landais factice.
Alors oui, il faut protéger les loups, oui, les bergers francais font une foire pas croyable, oui, les lois sont largement à revoir.
Mais lire des âneries comme celles que j'ai vu plus haut, non.
Si l'agriculture va mal, c'est justement pace qu'elle est performante.
Et les subventions que touchent les agriculteurs n'auraient pas lieu d'être si les intermédiaires ne leur imposaient pas des prix aussi ridicules pour s'assurer une marge qui va jusqu'à plus de 200% dans certains cas (oui, la double culbute)!
Le non à la PAC, soit, mais avec ce cours d'histoire, au moins, tu sais de quoi on parle.