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Salutations.
Depuis quelques mois, alors que l'on me parle de divers scénarios, histoires, roleplay et récits, j'ai pu constater une chose que je ne comprenais pas :
Pourquoi absolument donner un passé différent du commun des mortels aux protagonistes ?
Outre des raisons qui rendent le personnage en lui même exceptionnel (comme l'on peut voir dans les Comics Super Héros ou nombre de Mangas), en quoi est-ce intéressant de dire que ce personnage a vécu des choses difficiles si l'on raconte quelque chose ne mettant pas en cause son passé de quelque façon que ce soit ?
Par exemple : Est-ce que Tintin serait mieux si l'on connaissait son passé ? En quoi cela donnerait-il plus de saveur, de contenu ?
J'ai comme idée que cela réduit l'empathie du lecteur vis à vis du personnage. Comment le lecteur peut-il se mettre à la place d'un personnage qui ne lui ressemble pas ? Car il faut avouer, tout le monde ne s'est pas fait couper un bras, vécu la guerre, être orphelin, doté de supers pouvoirs qu'il n'a pas su contrôler, etc..
Un autre exemple : Mario. Nous n'avons pas besoin de savoir qui il est tant ce qui importe c'est le monde délirant en plus d'un scénario bidon. Il est plombier, il doit sauver la princesse en battant Bowser et point, on s'arrête à là.
On a pu voir un film retraçant le passé de Mario pour qu'il devienne le plombier sautillant qui lance des boules de feu, non seulement ça n'a avancé en rien l'histoire mais en plus c'était un navet.

Donc lorsque le personnage est sensé être normal, il faut qu'on m'explique à quoi sert que son passé soit anormal. Et pourquoi le raconter en premier lieu tout simplement ?
Ca ne peut être que mon point de vue mais je considère que l'Histoire est un avenir se jetant dans les bras du présent. Quid du passé ? Du passé justement, il ne concerne plus le lecteur ; ce passé ne lui appartient pas. Comme je l'ai dis, mis à part pour expliquer un personnage hors du commun, cela n'a pas d’intérêt.

Pour conclure, voici le genre histoire que je ne comprends pas :
Bobby le tigre du bengale violet à poids verts, a été toute sa vie un orphelin vivant dans une misère pas possible. Il a été rejeté par sa famille proche de par leur alcoolisme qui les poussèrent à s'entretuer, bouteilles brisés à la main, pour un croûton de pain sec. La faim était le grand ami de Bobby. Elle lui rappelait chaque jour qu'il était vivant alors qu'il fouillait les poubelles des ruelles sombres de la métropole dans laquelle il vivait, ou plutôt survivait. Et un jour, le destin devint chaleureux envers le pauvre tigre et il réussi à obtenir un mécène qui reconnu en lui son incroyable talent dans l'art contemporain alors que Bobby montait des poubelles les unes sur les autres par ennui. Grâce à ce mécène, Bobby obtint une vie bien plus confortable mais l'homme d'une bonté légendaire qui le sorti du gouffre fut foudroyé par un cancer en l'espace de quelques mois seulement. Bobby, qui resta à son chevet jusqu'à son dernier souffle, hérita de l'immense fortune de cet homme.

Ceci était le prologue : à présent nous allons conter les aventures de Bobby lorsqu'il rêve d'aventures érotiques avec une chatte rose à rayures oranges où l'on décrit la beauté de l'acte amoureux en rêve, utopique, songes d'un jeune garçon passionné.

Évidemment, je caricature.

Un passé différent, c'est simplement un des attributs les plus communs de ce qu'on appelle les Mary Sue (ou Gary Stu si c'est un personnage masculin). Donner à un personnage un passé troublé est un des moyens les plus courants et les plus anciens de lui conférer de l'épaisseur. Ce n'est pas étonnant que des générations d'auteurs de fanfics ou d'amateurs de RP l'aient employé, pas à très bon escient en général. Quand le passé sombre et tourmenté d'un personnage n'a strictement aucune incidence sur son comportement, c'est soit que l'auteur a voulu en faire un stoïcien de première classe (et ça peut donner un résultat intéressant, à la longue), soit (dans 95% des cas) que ledit auteur écrit comme un pied.

Tiens, j'en profite pour donner une liste des attributs habituels d'un perso Mary Sue/Gary Stu, ça vous évitera d'en créer un par inadvertance.



Sauf que le lecteur n'a pas besoin d'avoir expérimenté tous ces traumatismes pour se sentir en empathie avec un personnage qui les a vécus. C'est justement la définition de l'empathie. Alors, évidemment, quand un personnage cumule toutes sortes de catastrophes et de malédictions, le lecteur n'y croit plus et l'empathiomètre tombe à zéro, mais c'est simplement parce que le texte/scénario est mal écrit, et on tombe dans le syndrome Angsty Sue, une sous-catégorie de Mary Sue.

Comme la plupart des auteurs de fanfics est d'âge à être "angsty", justement, ce n'est pas étonnant qu'on en retrouve des traces à l'écrit. ^^'

Oui, donner de l'épaisseur. C'est sûr que bien utilisé, c'est du bon contenu gratis. Mais souvent, c'est tellement hors sujet...
Et la palme revient aux personnages dont le passé est décrite en un petit résumé où l'on explique l'incroyable déchainement de choses impensables qui lui est arrivé. Un petit résumé, dans une longue histoire. Le pire étant dans une BD quand c'est une narration écrite alors qu'il aurait pu être bien plus intéressant de raconter cela au présent.
Car oui, quitte à donner un sombre passé à son personnage, pourquoi ne pas le faire vivre au lecteur également ?

je sais pas pourquoi, mais dès l'instant où j'ai vu le titre de ce topic et sans savoir, j'ai deviné que c'était Serav...serait-je prescient? o_o

Je comprends que raconter le passé d'un personnage qui n'a aucune raison avec le présent, bien sur que c'est inutile.

Mais généralement, les expériences et les rencontres de notre passé, influe notre comportement sur le présent et le futur. Et cela produit la même chose pour les personnages d'une BD ou d'une histoire. Mais il est vrai aussi qu'un personnage au passé simple et lambda peut lui arriver des futures aventures extraordinaires.

Sauf que pour beaucoup, pour avoir des aventures extraordinaires, il faut avoir un passé extraordinaire. Les mangas sont souvent l'exemple vivant de ce genre d'histoire.

Mais faire vivre le passé du personnage est tout aussi intéressant.