FranceFurs - Forum Furry

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire, et aujourd’hui encore je suis seule.
Comme chaque année je me suis offert un cadeau, pour commémorer le jour soit disant béni ou j’ai vu le jour. J’ai choisi ce carnet à la couverture de cuir pour y coucher ma vie et peut être y trouver un sens.
Il parait que des tas de gens font ça, du moins c’est ce que j’ai vu à la télé, car des gens, je n’en connais pas vraiment. J’ai 28 ans, et je n’ai jamais voyagé, jamais eu de vie amoureuse, jamais eu de famille. Qu’ai-je accompli dans ma misérable vie ? Rien qui ne soit enviable ni recommandable.
Ma seule fierté, c’est mon travail.
Je suis institutrice à temps partiel, sous ordonnance médicale.
Mon seul bonheur, ce sont les enfants dont je m’occupe.
J’évite le plus possible les contacts avec mes collègues, qui me trouvent bizarre mais mettent ça sur le compte de ma maladie mystérieuse. Je ne suis épanouie que quand je fais classe, environ 3h30 par jour. Le reste du temps n’est que solitude et souffrance.
Pourquoi est-ce que j’écris ça ici et maintenant ?
Je n’en sais rien.
Je ne pense pas que quiconque lise ces lignes un jour, mais si jamais il n’y a qu’une infime chance pour que ça arrive, alors j’imagine que c’est l’espoir qui me guide. L’espoir que la personne qui verra ses mots dise « je comprends »…
Que quelqu’un me dise enfin « tu n’y es pour rien ». Que quelqu’un me dise enfin « je vais t’aider ».
Je m’appelle Carla et je suis une meurtrière.

Nous sommes le samedi 9 avril, et je profite des dernières heures de jour pour me détendre et dormir un peu.
Je vis dans un très bel appartement sur le toit d’une résidence de luxe, qui possède tout le confort possible et imaginable. Je ne paye rien, ni électricité, ni eau, ni impôts, ni… nourriture… et si je désire quelque chose on me l’offre. Je ne travaille pas pour vivre, mais pour changer d’air.
C’est là sans doute la vie dont rêverait la plupart des gens. Mais il y a toujours un revers à la médaille, une ombre au tableau. Rien n’est gratuit en ce monde, et je dois verser mon tribut, tous les soirs.
Je tourne autour du pot depuis le premier mot, et je répugne à décrire noir sur blanc le mal dont je souffre. C’est pourtant l’une des raisons pour lesquelles j’ai ouvert ce journal.
Je repose pour l’heure mon stylo, et reprendrai peut être cette nuit, si j’en trouve le courage.

C'est pas genre une chaine?
On doit raconter notre rêve c'est ça? Sinon la dame blanche viendra nous voler notre âme D:

Bon, je ne savais pas que le double de compte était interdit, mes excuses.
Je ne vois pas en quoi je vous prends pour des cons ni en quoi je parle de haut, si tu as eu cette impression, en ce cas là je m'excuse encore, c'était loin d'être mon but quand j'ai posté ici.
Je voulais juste écrire cette petite histoire et vous la faire partager, j'avoue que je ne vois pas trop en quoi ça pollue le forum vu que je pense poster dans section adéquate et avec un français correct qui plus est.

Bref, même si on est partis sur de mauvaises bases, je propose de faire table rase ^^.

Vendredi 2 janvier. Je viens de retrouver ce journal dont la dernière entrée date de l’an dernier.
J’ai relu les dernières lignes que j’ai écrites, et même si ma vie n’a pas changée, j’ai au moins retrouvé le courage de noircir ces pages.
Il est 4 heures du matin. Je suis rentrée chez moi il y a une heure et c’est en faisant un peu de rangement que j’ai retrouvé cette relique.
Je me sens vidée, j’en ai marre de cette double vie que je mène depuis toujours. J’ai envie de crier ce que je ressens à la face du monde, mais je ne sais pas par où commencer. Si seulement il existait ne serait-ce qu’une porte de sortie, une fenêtre vers l’avenir…
Ils appellent ça un don, moi je crois que c’est une malédiction. Une fois, rien qu’une fois, un seul soir, j’aimerais que le fauve qui est en moi repose et me laisse le contrôle. Ne pas être obligée de tuer, ne pas être obligée de fuir…
Ils me surnomment la Panthère, et à leurs yeux je ne suis qu’une arme, une bête féroce. Il est vrai que je m’effraie parfois moi-même lorsque je croise mon propre regard dans un miroir, bestial et empli de rage.
Le mythe du Loup-Garou a pour moi dépassé la fiction…


Samedi 3 janvier. Ce soir, j’ai refusé de partir en mission. Ils ont été surpris et n’ont pas insisté. Mais ils ont aussi refusé de me nourrir. J’avais envisagé cette éventualité, mais je ne pensais pas que garder mon calme serait aussi difficile. J’ai eu beaucoup de mal à retrouver le contrôle et à redevenir moi-même.
Ils m’ont laissée partir, n’ont de toute manière pas eu le choix. Bien qu’ils aient la main mise sur mon destin, ils me craignent, et redoutent ma colère.
Cependant maintenant que je suis seule chez moi, une faim atroce me vrille l’estomac. Une faim que je ne pourrai apaiser que demain soir. Cette fois je ne résisterai pas, je ne le pourrai pas.
Et ils le savent. Je suis comme un chien en laisse.


Dimanche 4 janvier. J’ai reçu un mail sur la boite cryptée de l’organisation. Ils disent qu’ils comprennent mes états d’âme. Ils me demandent si j’ai besoin de quoi que ce soit.
J’ai besoin de liberté, j’ai besoin d’amis, j’ai besoin de vivre.
Ils disent qu’ils ne peuvent accéder à ces requêtes, et que je sais très bien pourquoi.
En pièce jointe, le portrait de l’homme que je devais abattre hier soir. On me fait comprendre que je vais devoir rattraper mon incartade disciplinaire ce soir. Ça m’est égal, j’ai bien trop faim…


Lundi 5 janvier. J’ai accompli ma mission, mais j’ai été blessée par balle. Ils savaient que je venais les faucher. Je suis restée au centre, en observation. Une infirmière a bien voulu m’apporter du papier et un crayon pour que je puisse écrire ces mots.
Je n’avais pas été blessée depuis des années. Peut être que la soif de sang qui me rongeait hier soir m’a aveuglée et fait prendre des risques inconsidérés.
On m’a toujours interdit de me nourrir sur les lieux de mes crimes, et j’étais tellement tenaillée par la faim que j’ai eu toutes les peines du monde à me retenir, m’obligeant à seulement utiliser mes griffes. Officiellement je suis en congé maladie, je ne reverrai pas mes chers bouts de choux avant quelques jours, et ça me mine le mo


Mercredi 7 janvier. Je suis rentrée chez moi en fin de matinée. J’ai du cacher la feuille apportée par l’infirmière précipitamment, de peur d’être prise sur le fait. Je ne veux pas qu’ils fouillent mon appartement et trouvent mon journal. J’espère qu’elle n’en dira rien. Je ne connais même pas son nom…
Demain je reprends les cours, et cette idée m’emplis de joie. Ces deux jours passés à l’infirmerie du centre m’ont fait prendre une décision. Je vais arrêter de me nourrir. Je suis sûre que je peux tenir, et peut être alors que cette malédiction disparaîtra et ira hanter une autre pauvre âme…

Jeudi 8 janvier. Premier jour de jeûne. J’ai vraiment très faim, mais il faut que je tienne, il faut que j’essaie, peut être que ce n’est qu’un doux rêve mais si il y a une chance pour que ça marche… Heureusement, je ne peux manger qu’une fois métamorphosée, ça m’aide psychologiquement, je me dis que si je craque, au moins ça ne sera pas avant ce soir. La classe a été un peu pénible aujourd’hui, les enfants étaient agités. J’espère que ça ne vient pas de moi.

Vendredi 9 janvier. J’ai des crampes d’estomac de plus en plus violentes. J’ai des sueurs froides, et écrire ces mots m’offre une brève distraction qui me fait oublier un peu la faim. Je ne m’en sentais pas capable, mais j’ai réussi à me contrôler… J’ai du lutter toute la nuit pour ne pas me jeter sur le clochard qu’ils m’avaient offert en pâture. Je crois qu’ils font des paris, que tout ceci les amuse. Ils veulent savoir combien de temps je tiendrai, voir si l’humain peut dominer la bête… Je n’ai pu redevenir moi-même qu’en milieu de matinée, devant me faire porter pâle à l’école.
Je ferai tout mon possible pour ne pas leur offrir satisfaction.

Samedi 10 janvier. Je me sens misérable. Je n’ai pas pu me retenir. Ils m’ont offert à nouveau le même clochard, mais cette fois il était conscient. Mes pauvres proies sont d’ordinaire toujours sous sédatifs, ça me calme et leur évite une souffrance inutile… Mais ils ont osé me l’apporter conscient… Et… Ils lui avaient entaillé les paumes des mains. L’odeur du sang… Ses hurlements, ses gesticulations… Trop faim… Je n’ai pas pu…
Est-ce que tout cela s’arrêtera un jour ?

Mardi 20 janvier. Je n’ai rien écrit depuis l’incident du 10. J’ai encore effectué une mission, un vrai bain de sang.
Je crois que je suis prête pour retenter l’expérience. Cette fois, je vais essayer de rester chez moi, et de me contenter de viande achetée chez le boucher. Avec un peu de chance, ça marchera. Je ne serai plus leur esclave !

Mercredi 21 janvier. Ça a marché ! J’ai tout de même un peu faim mais c’est une petite victoire ! C’est la première fois d’aussi loin que je me rappelle que je ne suis pas allée au centre un soir. Je suis d’une humeur splendide !

Un type du centre est passé chez moi. Je ne crois pas l’avoir déjà vu, mais ma perception des choses change tellement quand je suis la Panthère… Je crois que c’est la première fois en vingt ans que j’invite quelqu’un à rentrer chez moi. C’était… Bizarre. Il n’était pas très à l’aise. Je vais retranscrire de mémoire ce que nous nous sommes dit :

« Tout le monde se fait du soucis pour vous au centre, Carla.
-Oh, votre petite machine à tuer a les rouages qui bloquent, alors vous vous affolez ?
-Que se passe-t-il Carla ? Vous travaillez pour nous depuis plus de vingt ans. Quelque chose ne va pas ? Vous voulez déménager ?
-Vous savez très bien ce qui ne va pas. Et vous savez très bien que rien ne changera.
-Dites-moi, j’aimerais vous l’entendre dire.
-Je… J’en ai marre de cette vie. J’essaie de m’enfuir, mais je ne peux pas. Je suis prisonnière et j’essaie de rompre mes chaînes, mais je ne peux pas. Vous êtes la seule personne à m’avoir jamais demandé de vive voix ce qui n’allait pas. Je suis seule, je n’ai personne à qui me confier.
-Peut être qu’un peu de compagnie vous ferait du bien Carla. Je suis sûr que le centre ne verra pas d’inconvénients à ce que je reste avec vous quelques temps. »

C’est étrange mais savoir qu’il y a quelqu’un avec moi dans la pièce d’à côté me fait un bien fou…