là, comme ça ...

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là, comme ça ...

Messagede Loupy » 19 Jan 2005, 20:10

J'efface la plupart de mes nouvelles après les voir posté sur le web, mais en voilà une sur rokugan 2000. C'est un univers japonais avec des samourais dans un monde futuriste avec de la magie. C'est basé sur le monde de legende of the five rings 1000 ans après. C'est pluôt rempli de private jokes, mais bon ... J'ai encore la 1ere partie d'une histoire classique de samourais sinon.

Le sceau

Daidoji Kyome se tenait dans son petit bureau de Dojicorp. Il regardait les murs, signe de sa réussite sociale : il avait un grand bureau, bien placé et richement décoré dans toute la pureté du style grue : quelques oeuvres des meilleurs artistes Kakitas, un bonsai, quelques objets provenant d’autre clans, des armes datant de la guerre des clans, dont la lame ancestrale de sa famille et ses deux compagnes : un très beau wakizashi et un tanto à lame inversée. Ces armes avaient appartenu à son homonyme, mille ans plus tôt, et il les avait porté dignement durant toute sa vie. Il ce sentait le digne héritier de tous ces ancêtres grues qui avaient défendu pendant si longtemps les frontières de l’Empire d’Emeraude, et lui se sentait protecteur maintenant des frontières de l’Empire de diamant. Il était Daidoji Kyome, l’un des chefs de la sécurité de Dojicorp. Il était fier d’être arrivé si haut, lui, le petit cousin de Daidoji Eien. Aujourd’hui, il dirigeait des gardes et s’occupait de gérer les affaires des Yasukis.
Il ne savait pas qu’il allait réveiller une menace pour l’Empire... et le monde entier.
Agasha Akaijin recommençait ses expériences dans le laboratoire de la faculté phénix. Héritier des savoirs dragons et phénix, il faisait tout son possible pour découvrir de nouveaux mitsurugis qui pourraient aider les gens de l’Empire. Il descendait d’une longue lignée d’artisans Agasha, 1000 ans de sang dragon et 1000 ans de sang phénix mélangé, des milliers d’ancêtres guettant les actes de leur descendant, attendant qu’il finisse les études qu’ils avaient commencé. Et les ancêtres pouvaient être déçus, tant Akaijin semblait incompétent ! Pourtant, en tant que l’un des derniers membres de la famille Agasha depuis la disparition du clan du dragon, il avait suivi les cours particuliers du plus grand maître survivant en matière de mitsurugis. Il avait appris vite, devenant le favori de son sensei, tant ses progrès étaient rapides. Mais après la mort de ce dernier, celui qui devait devenir le nouveau maître de l’école Agasha ce révéla être, certes un grand théoricien, mais un incompétent notoire en matière de fabrication. Présenté devant le conseil des cinq, il expliqua entièrement les techniques avec une grande claireté, mais lorsqu’on lui demanda de faire une démonstration, ce fut une catastrophe. L’explosion fit trembler Shiro Shiba et faillit blesser les maîtres élémentaires. Même la table du conseil fut endommagé ! Tout ça en voulant fabriquer du sang de Bayushi ... En d’autres temps, on aurai demandé à Akaijin de se faire seppukku, mais cette pratique était tombé en désuétude à l’époque de l’Empire de Diamant. Le phénix le relégua donc de futur sensei de l’école Agasha à celui de misérable gratte - papiers dans l’un des petits hopitaux qui se trouvait près de Dojicorp. Mais Akaijin se sentait honteux de ne pas être aussi doué que ses ancêtres, son père en premier. Il se tenait donc dans le laboratoire de la faculté phénix, nommé Agasha Gennai, du nom de son père. Il continuait à mélanger les divers ingrédients, espérant enfin arriver à mettre en pratique les leçons qu’il avait apprise. Bien soudain le liquide commença à entrer en ébullition, les esprits du feu clamant leur colère. En dans un gigantesque gerbe de flammes, ils se jetèrent en tout sens, répandant le feu dans toute la pièce. Puis une explosion se fit entendre, détruisant le laboratoire « Agasha Gennai ». Les pompiers réussirent à sortir le pauvre Agasha Akaijin des restes du laboratoire, couvert de suie et d’échymoses mais miraculeusement vivant. On le renvoya à son minuscule réduit encombré de formulaires à remplir et on espéra ne plus jamais entendre parler de lui. Mais ce ne serai pas le cas ...
Ikoma « Toturi » Raoul jura quand on lui indiqua sa nouvelle affectation. Le quartier grue ! Comme si lui, un lion, pouvait vouloir travailler dans un secteur comme celui-là, où tout ce qu’il pouvait faire était de regarder les gardes Daidoji patrouiller dans les rues. Il regarda droit dans les yeux son chef, Shinjo Genjukhan.
« Vous êtes sûr, chef, que je doit être affecter à ce commissariat-là ? Vraiment sûr ? ».
Le Shinjo plissa le front, préparé à la réaction. « Oui, ce sont les ordres que j’ai reçu. Envoyer un homme efficace pour remplacer le ‘départ ‘ de Moto Lilith. Et je pense que vous êtes l’homme le plus adapté pour rejoindre ce commissariat. » Nouveau juron de la part de Raoul. Ikoma Raoul était le fils d’un Ikoma et d’une Shinjo, et bien qu’il fusse lion de clan, il s’était toujours senti Licorne. Peut-être était-ce le nom Gaijin dont sa mère l’avait affublé, ou son éducation dans les plus pures traditions des officiers de police Licorne qui l’avait forcé a s’engager, malgré toutes les barrières qu’on mit devant lui, dans les forces de la tour Shinjo. Mais on ne l’aimait guère dans la Tour, car c’était un lion. Il avait dut travaillé dur pour devenir sergent, et aujourd’hui on le condamnait à finir sa vie dans ce commissariat perdu sous les pieds des Grues. C’était un endroit où l’on envoyait soit les vieux officiers au bord de la retraite, ou ceux que l’on préférait oublier comme c’était le cas de celui qu’il remplaçait.
« Vous pouvez aller vider votre bureau, vous y êtes affecté à partir de maintenant. »
« Bien, chef ». La voix de Raoul était dur, et l’on sentait la colère à travers ses mots. Il claqua la porte derrière lui. On le nommait Toturi à cause de son habitude à rappeler à tout le monde l’histoire de l’armée fondé par le lion noir. Il était bien apprécié des hommes, seuls les officiers ne pouvaient supporter la présence de ce lion dans leurs forces. Et aujourd’hui, sans le savoir il l’envoyait dans une affaire ...
Les deux hommes avançaient aussi discrètement que possible. Ils avaient leurs lames dissimulés sous les plis de leurs longs kimonos, deux daishos hérités de leurs ancêtres. Ils avaient aussi d’autres équipements, bien cachés. Ils espionnaient cette petite maison depuis plusieurs heures, ce relayant pour dormir. On leur avait confié une mission, et ils comptaient bien l’accomplir. Trop de choses étaient en jeu.
Yo : « Tu est sûr qu’ils sont ici ? Nous ne pouvons attendre encore comme ça durant des heures ! »
Musachi : « Ne t’inquiète pas, j’en suis sûr. Je les ai vus l’apporter. Et si tu ne me crois pas regarde. »
Le jeune samourai passa la paire de jumelles à son voisin, qui put voir ceux qu’ils guettaient depuis des heures.
Yo : « Ok, attendons avant d’agir. Nous ne savons pas combien ils sont, ni ce qu’ils ont put nous préparer comme petite surprise. »
Beaucoup plus loin dans l’un des villages entourant Otosan Uchi, une ombre se déplaçait parmi les statues et les offrandes du temple dédié à Osano-wo. « Encore. » soupira-t’il.

Daidoji Kyome s’ennuyait ferme dans son bureau. Plus on grimpe dans la hiérarchie, et plus soit on a du boulot, soit on en a pas. Les dossiers ne s’accumulaient pas sur le bureau de Kyome, car il en recevait guère plus de un par demi-journée, et il lui fallait guère plus de 2 heures pour s’en charger. Il passait donc la plupart de son temps à apposer des tampons sur des piles de documents sans aucun intérêt pour lui. Il grignota un biscuit apéritif au fromage et fit une grimace de dégout. L’unique plaisir qu’il avait à remplir cette paperasserie constituait à rire des déboires de la famille Yasuki à cause de la tutelle dont disposait les Daidoji sur leurs activités. Seul les sociétés du rail échappaient à la main mise des Daidoji sur la famille de la carpe. Chaque fois qu’il lui en avait l’envie, il gênait les transactions des crabes. Mais il n’en avait pas envie tout le temps, car de telles distractions n’étaient guère dans sa mentalité. Il s’ennuyait donc, tamponnant d’une main lasse les formulaires divers et variés qu’on lui apportait. Puis sa secrétaire entra, la belle Doji Konishiko. Il posa un instant son regard sur son corps musclé, et se rappela qu’ils avaient fait l’école ensemble.
« Konnichi-wa, Kyome-sama. Je vous apporte un colis arrivé ce matin. »
« Kon… Konishiko-chan. Que contient-il ? »
« Nous ne l’avons pas ouvert, mais les détecteurs et les shugenjas assurent qu’il ne s’agit pas de quelque chose de dangereux. Il est adressé à votre nom propre, de la part d’un certain Bayushi Djubi. D’après nos renseignements, il s’agit d’un membre de moyenne importance du clan du scorpion. Il vous a déjà croisé lors de réceptions et à propos des accords sur certaines technologies Shosuro. »
« Je me rappelle, je me rappelle … » Kyome sentait une étrange sensation en lui, comme si ce nom lui rappelaient des choses lointaines et oubliées. Il rejetat cette impression au plus profond de lui.
« Bien, laissé ce colis-là, je m’en occuperai tout à l’heure. Je suis très occupé. »
Il fit semblant de s’affairer à d’imaginaires occupations, déplaçant tel une tornade les papiers accumulés sur son bureau.
« Hai, Kyome-sama. » Une pointe de glace se fit sentir. Elle posa le colis sur un meuble près du bureau de Kyome, avant de s’en aller dans le plus grand silence. Kyome regarda le colis posé devant lui, et essaya de résister un instant à la tentation. Malgré tout ces efforts pour s’atteler à tamponner la pile de documents marqué urgent, il ne pouvait faire quitter de son esprit l’image de ce colis bien mystérieux. Il essaya de se remémorer ses rencontres avec Bayushi Djubi. C’était un scorpion élégant, attirant pour ceux du sexe féminin, adroit de ses paroles et très poli. On disait de lui que c’était un junshin, et il était condamné par bien des choses à ne jamais grimpé en importance dans le clan du scorpion. Il avait toujours une impression bizarre en croisant cet homme, comme si longtemps avant il s’était déjà rencontré. Kyome rit un instant en pensant qu’il pouvait avoir un lien kharmique avec un tel homme. Il commença à ouvrir le paquet, et découvrit une petite carte : en remerciement de votre aide dans notre affaire. Bayushi Djubi. L’écriture était hâtive et élancée, légèrement pressé, comme si le temps avait manqué à celui qui l’avait écrit. Certaines lettres avaient de l’encre rouge mélangé à la classique encre utilisée pour le reste du document. Les majuscules, pour la plupart. Kyome n’y prêta pas attention. Il s’empressa d’ouvrir l’objet de ces désirs. Il se demanda encore une fois pourquoi il sentait la plupart de ces sentiments exacerbés. Il se dit que c’était le stress d’une vie de dirigeant grue que lui pesait.

Il déchira les liens qui recouvraient une petite boite de bois laquée, sertie d’un joyau de feu. Un rubis sombre, comme ceux que l’on trouve dans les déserts du coté de Medinah Al-Salaam. La boite était faite d’un bois très sombre, presque de l’ébène, travaillé par des mains d’artistes délicates. Un travail de plusieurs années, fait par quelqu’un de très doué. Un cadeau de grande valeur. Kyome fit tourner la serrure, qui représentait une gueule de dragon hurlant. Le grincement des gonds résonna durement un moment, tant ils résistaient à l’effort. Le grue ouvrit de grands yeux en regardant le joyau qui reposait devant lui. C’était un cercle de bois recouvert d’or, aux décorations ouvragés datant de bien longtemps avant sa naissance. Les dorures formaient des entrelacs de fils d’or et de bois rouge, veinée par de nombreux sillons pourpres. L’artiste avait sut profiter des caractéristiques naturel du bois pour embellir son œuvre. L’ensemble des décorations formaient une mosaïque où l’on pouvait admirer un dessin d’un grand félin. Pas un lion, mais plutôt un tigre. Le Daidoji n’en était pas sûr, mais ce qui le surprit le plus c’était cette sorte de masque d’oiseau de feu que portait l’animal. Il lui rappelait vaguement quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Ce qu’il savait c’est qu’il fallait absolument qu’il le mette dans son bureau afin de pouvoir le faire admirer à ses supérieurs, et en particulier son champion s’il en avait l’occasion. Absolument.
Il posa le sceau de manière à ce quiconque entrant dans son bureau puisse l’admirer. Il appella sa secrétaire, qui accourut avec la plus grande dignité.
« Hai, Kyome-sama. » Elle admira un instant le magnifique objet qui ornait maintenant le bureau du Daidoji.
« Tapez une lettre de remerciement à Bayushi Djubi. Non, écrivez la à la main, et faites la moi signer. Faites comme s’il s’agissait d’une lettre à un daimyo. »
« Je pense que ce ne sera pas nécessaire, Kyome-sama. »
« Pourquoi, Konishiko-san ? »
« Parce que Bayushi Djubi a été retrouvé mort hier, le corps déchiqueté. La police est sur les traces d’un fou, tant les blessures étaient nombreuses et terribles. On ne montre pas de photo du corps tant est-ce horrible à voir. Ca passe actuellement à la télé. »
« Vous pouvez disposer… » Kyome avait une voix lasse, comme estomaqué par la nouvelle.
Il alluma sans mot dire son poste de télévision.

« Ici Ikoma Akamura pour KTSU télévision. Je suis actuellement au commissariat de la rue Satsume, tout près de la grande tour de Doji Corp où l’on a retrouvé ce matin le corps sauvagement assassiné de Bayushi Djubi, le neveu du diplomate scorpion Bayushi Yudji. Il a été tué de manière tellement horrible que je ne sait pas comment le décrire. Afin d’en savoir plus, je vais interroger le sergent responsable de l’enquête Ikoma Raoul. Sergent Ikoma Raoul, que pouvez vous nous dire ?
- Nous ne pouvons pas dire grand chose actuellement, nous attendons les résultats de l’autopsie. Tout ce que je peut déclarer, c’est que la victime a été assassiné par un déséquilibré, car aucune des possessions de cette dernière non été volé. Le meurtrier c’est contenté de torturer durant un moment la victime avant de la laisser morte. Vous attendrez les déclarations ultérieures de la part du chef de la police pour des informations supplémentaires. Salut.
- Sergent ? Sergent ! »

Toturi Raoul maudit la situation. Il avait l’affaire de meurtre la plus terrible de l’année sur le dos, en plein territoire grue ! C’était tellement médiatisé qu’il ne pouvait pas se permettre d’échouer. Il maudit les journalistes pour lui causer autant d’ennuis. Il n’avait aucune piste, aucune trace, pas la moindre empreinte digitale. Des shugenjas avaient été, en désespoir de cause, convoqué pour l’aider. Il n’aimait guère la magie, mais il n’avait pas d’autre piste pour l’instant. Il maudit cette affaire. Rien n’allait comme il voulait ces derniers temps. Un de ces subordonnés s’approcha de lui. « Oui, Yoshoka ? »
« Sergent, les shugenjas ont finis leurs invocations … »
« Enfin ! Je ne serai pas mécontent qu’ils s’en aillent ceux-là ! Qu’est ce que ça a donner ? »
« Heu … Le rapport du médecin indique que le meurtre a été commis par quelqu’un utilisant une arme courbe à lame courte, certainement un tanto. C’était quelqu’un de très compétent, car il a sut frapper pour que la victime ne puisse crier et ainsi la torturer tranqui… »
« Yoshoka, les invocations ! »
« Les shugenjas … les shugenjas ont déclaré avoir trouvé … des traces de souillure … »
L’outremonde, la terre maudite des onis. Bien que la guerre des ombres fussent terminées depuis quelques années, il existait encore des traces de corruption dans l’Empire de diamant. Raoul le savait, mais il savait que les crabes se chargeaient des quelques traces qui restaient. Ils n’avaient maintenant plus beaucoup de boulot, puisque le puits suppurant avait été fermé par les Phénixs après le sacrifice des Dragons. Et les dernières traces d’outremonde se trouvaient dans des endroits reculés où personne n’allaient jamais, comme les terres du clan du Cygne, loin du côté de la forêt Shinomen. Il ne pouvait y avoir de souillure à Otosan Uchi ! Il s’agissait d’une erreur. Cela ne faisait aucun doute, les shugenjas avaient dit ça pour se rendre intéressant. Il jeta un coup d’œil aux deux prêtres vieillissants que la grue lui avait aimablement fourni. Ils étaient gâteux à en juger par leur démarche, Toturi Raoul en était sûr.
« Sergent ? » Yoshoka le sorti de se rêverie.
« Certainement une erreur, cherchez autre chose. »
« Bien sergent. » Ikoma Raoul maudit les shugenjas.

Yo continuait d’espionner sa cible, essayant d’être aussi discret que possible. Il ne se sentait pas bien dans ce genre de mission, préférant des missions plus physiques, ou du moins où il y avait plus d’activité. Observé sans cesse une maison où il ne régnait pas une grande activité, voilà qui n’était pas pour lui plaire. Il regarda Musashi, qui restait calme, vidant toute les deux heures un verre de saké afin de se réchauffer par ce début d’hiver. Il était tendu, comme si quelque chose allait mal se passer, comme si l’adversaire qu’ils espionnaient depuis deux jours allaient enfin se décider à sortir de la maison et à faire quelque chose.
« J’ai faim, Musashi. Je vais chercher quelque chose à mettre dans mon estomac. »
« Ok, Yo. Soit prudent, et ramène m’en un peu. Et du saké aussi. Et une geisha par la même occasion ! »
Yo parti en souriant. Ils avaient une mission et cela voulait dire pas le temps pour passer par une maison de geisha. Il regarda sa montre, observant par la même occasion son tatouage. Mon appartenance se dit-il. Il commanda une pizza et des sushis à la petite boutique de Tetsuwa et parti rejoindre son compagnon.
« Alors, le riz est vert maintenant ? »
« Il ne c’est absolument rien passé … allume la télé en mangeant si tu veut. Mais pas trop de bruit, s’il te plais. » Musashi était bien moins sérieux quand il s’agissait de la vie de tout les jours. Mais lorsqu’il s’agissait d’une mission, c’était quelqu’un de très efficace. Mais c’était très ennuyeux alors de travailler avec lui. Yo regarda les infos et écouta le reportage sur le meurtre près de Dojicorp. Il n’écouta que distraitement, jusqu’à ce qu’arrive les sports.
« …. les Loups de Nananushi Mura ont battus les Daidoji Steelboys contre toute attente … »
« Yeah ! Victoire ! Victoire ! C’est la fête ! On a ga… »
Un poing dans le ventre le ramena à la réalité. C’était Musashi, qui éteignait la télévision en colère.
« Tu pouvait pas aussi aller leur dire qu’on était là ? Tu t’ennuie tellement que tu veut aller voir si Ryoshun existe vraiment ? Eh bien, vas-y sans moi, espèce d’idiot ! »
« Excuse-moi, Musashi … je me suis laissé emporter … Je ne voulais pas … »
« Ce n’est rien, Yo … ca me serrait arriver aussi si l’équipe dragonne avait gagné … bon range tout ça … en espérant qu’ils ne nous ont pas entendus … ils nous prendrons peut-être pour deux ivrognes … »
Yo se força à sourire. Il sentait qu’ils ne seraient bientôt plus seuls.

Washi Kagemaru rêva un instant à devenir une star internationale, mais son échec à l’école d’acteurs Akodo montrait son manque de talent. Et se destinée était tout autre avaient dit les shugenjas à ses parents, avant que ces derniers ne l’envoient finir sa vie dans un monastère. Et il avait encore échoué. On lui avait confié une mission et il avait échoué. Il devait gardé quelque chose et maintenant cette chose se trouvait très loin d’ici, certainement en de mauv aises mains. Il avait échoué et il n’avait maintenant aucun moyen de retrouver ce qu’il avait perdu. Washi Yogi, son supérieur, lui avait clairement fait comprendre qu’il devait venir ici. Et cela voulait dire qu’il devait y mourir. Il étreignit son wakizashi, dernier symbole de son statut de samouraï, et écrivit un haiku. Un très mauvais haiku se dit-il. Mais sa vie était fini, cela n’avait plus d’importance. Il allait se faire seppukku de remords au milieu des statues du temple d’Osano-wo. Il hésitait, ne trouvant pas le courage d’en finir maintenant. Mais il n’avait absolument aucun moyen de retrouver l’objet, maintenant que celui qui l’avait volé avait utilisé des moyens magiques afin d’éviter que quiconque découvre ce qu’il en avait fait. Kagemaru serra la poignée du wakizashi.
« Il est temps d’en finir ! »
« Est-tu vraiment sûr qu’il soit temps d’en finir ? »
« Quoi ? »
« Est-tu vraiment sûr qu’il n’y à pas d’autres solutions envisageables ? »
« Qui êtes vous ? Que me voulez-vous ? »
« Je ne suis pas grand monde, mais je n’aime pas voir les gens mourir. Pourquoi veut-tu mourir ? »
« Parce que j’ai échoué ! J’ai perdu un objet sacré ! Je suis inutile ! »
« Nul n’est inutile, et un objet perdu se retrouve… »
« Mais je n’ai aucun moyen de le retrouver ! Il a été volé ! Et des gens vont souffrir de mon échec ! Je suis déshonoré ! »
« Dit-moi et nous retrouverons ton objet … »
Et deux voix résonnèrent toute la nuit …

Le lendemain, tout semblait sourire pour Kyome. En entrant dans son bureau, il se sentit gonflé d’une grande fierté en admirant le magnifique sceau qui trônait dans son bureau. Il de demandait pourquoi il était aussi fier d’avoir mis cet objet ici, mais inexplicablement cela lui plaisait. Il s’arrêta un instant, en extase devant celui-ci. Il pensa un instant à Bayushi Djubi, mort mystérieusement il y à deux jours, juste après lui avoir envoyer ce si magnifique cadeau. Penser à sa mort n’avait pas grand importance, pensa Kyome. C’était un scorpion, et dans un sens, c’était mieux pour la grue qu’il fusse mort. Même si les ombres de Bayushi Yudji, son oncle, traquaient certainement l’assassin à travers tout Rokugan, donnant de nouveaux croquemitaines pour les mères à raconter à leurs enfants. Kyome rit en pensant à une belle Doji racontant les histoires de Yudji à son enfant afin de lui faire peur ! Mais en regardant la pile de formulaires qui l’attendaient sur son bureau, il se remit rapidement au travail. Il tamponnait depuis un moment déjà quand son interphone résonna.
« Hai. »
« Kyome-sama, vous avez un rendez-vous important à dix heures. Il s’agit d’un envoyé de notre champion. »
Un rendez-vous avec un envoyé du champion ? Si tôt le matin ? De quoi pouvait-il s’agir ? Il regarda l’heure : 9h50. Il s’agissait de quelque chose de vraiment important.
« Bien. Faites-le entrer dès qu’il arrivera. »
« Hai, Kyome-sama ». Quand est-ce qu’elle l’appellera Daidoji ?
Kyome profita du court répit pour mettre son bureau en bon ordre, en laissant sur son bureau juste suffisamment de dossiers pour qu’on ne puisse l’accuser d’être un fainéant. On frappa à la porte.
« Entrez. » Daidoji Kyome stressait. Il regardait sans cesse ce sceau.
Deux hommes entrèrent. Le premier était très digne, sûr de lui, digne héritier de la lignée dirigeante de la famille Doji. Kyome l’avait déjà rencontré, il s’agissait de Doji Kamoto, le neveu de champion. Il était beau, élégamment habillé des atours qui sied à un haut dirigeant du clan de la grue. Il était venu en visite de courtoisie, rien d’officiel car sinon le cérémonial aurait été tout autre. Le second homme était un robuste et efficace garde du corps de la famille Daidoji, un homme que Kyome avait connu à l’école, Kyorou.
« Avez-vous mangé du riz ? »
« Je remercis la grue dans manger chaque matin. » Les formules habituelles de politesse se dit Kyome.
« Daidoji Kyome-san, ceci est une simple visite. Je voulais m‘entretenir avec vous à propos … » Kamoto ne quittait pas des yeux le sceau depuis son entrée, tout comme Kyorou malgré tout ces efforts.
« De la prochaine cérémonie de Gempukku de la famille Daidoji … ».
La discussion s’enchaîna ainsi durant un moment, tout le monde regardant assez inexplicablement le sceau, posé comme bibelot sur le bureau de Kyome. On arrivait à la fin de la discussion …
« Kyome-san, j’aimerai pouvoir admirer d’un plus près ce magnifique objet qui se trouve sur votre bureau. »
Kyome si atttendait, et prit prestement le sceau pour l’apporter à Kamoto.
« Il s’agit d’un cadeau que m’a fait un ami à moi. Il s’agit d’une très belle œuvre datant de plusieurs siècles … »
Il n’eut jamais le temps de finir sa phrase.

Yo était de garde pendant que Musashi dormait. Ils avaient passé une bonne partie de la nuit à s’inquiéter que ceux qu’ils espionnaient est put les repérer. Mais Amaterasu était déjà haute dans le ciel qu’il n’y avait eu aucun signe d’une quelconque activité de la part des occupants de la petite maison. Yo regarda sa montre. Il était déjà dix heures et la faim le tiraillait. Il n’avait pas pris de petit déjeuner et il ne se passait rien. Mais il regarda Musashi qui dormait profondément dans la voiture derrière lui. Il avait veillé la plus grande partie de la nuit et il profitait maintenant d’un repos bien mérité. Les deux hommes avaient appris à se battre ensemble, s’initiant aux mêmes techniques de combat et souffrant à deux sous les terribles méthodes de leur sensei. Ils étaient de vrais frères l’un pour l’autre, accomplissant leurs devoir ensemble. Ils avaient fait tant de missions à deux qu’il avait du mal à s’en souvenir. Tant de fois à se battre dans les ombres, accomplissant des choses que les samouraïs Lion ou Grue refuseraient tout de suite. Se lever, se battre, manger, se battre, mourir. Tel était leur vie, eux qui n’avaient pour l’instant ni mon ni nom. Il bailla. Pourquoi leur avait-on donc confié cette mission. Ils auraient put engager quelqu’un d’autre ! Yo s’enferma un instant dans son mécontent, ronchonnant en buvant un verre de saké.
Soudain il y eut un petit bruit. Le genre de petit bruit imperceptible que le commun des mortels ignoraient. Mais pour l’oreille exercé de Yo, il s’agissait d’un avertissement. Il mit les mains sur ses lames et se prépara à défendre sa vie. Il n’eut même pas besoin de se retourner pour savoir où son adversaire ce tenait. Juste derrière lui, à quelques centimètres, le ninja-to quasiment sur la gorge de Yo. Le bushi frappa d’instinct, laissant sa lame trouvée seule le chemin de l’estomac de son adversaire, qui mourut surpris par une réaction aussi rapide alors qu’il pensait que sa cible ne l’avait même pas encore entendu arriver.
« Musach ! Réveille-toi, par les fortunes ! On nous attaque ! »
Musachi se releva d’un bond, la main serré sur le saya de son katana. Il eut juste le temps de s’en servir pour parer le violent coup de son adversaire en direction de sa tête. Il lança ensuite ses pieds en avant depuis le siège passager de l’auto afin d’expulser son adversaire de l’habitacle, parant son arme d’un rapide mouvement de saya. Il se retrouva avec le saya dans la main droite et le katana dans la main gauche, prêt à affronter ceux qui avaient tentés de les assassiner. Il s’agissait d’une demi-douzaine de combattant vêtus de noir. Pas de pyjama noir comme les ninjas, mais de longs et amples vêtements noirs qui masquaient leurs traits et leurs armes. Ils portaient des lunettes noires et un foulard noir sur la bouche afin de ne pas être reconnu. La plupart portaient un ninja-to à la main, accompagné d’un gros pistolet muni d’un silencieux. L’un d’entre eux, qui semblait être le chef car il était le seul à porter un foulard blanc, commença à parler d’une voix grave mais néanmoins assez belle à entendre :
« Vous auriez dût gentiment mourir de nos lames, vous auriez put mourir sans souffrir. Maintenant ce sont nos balles qui prendront vos vies, et elles prendront leurs temps. Souffrez bien mes amis ! ». Il resta en position du haut d’un escalier de secours, regardant ses sbires s’élancer vers les deux pauvres samouraïs seuls dans la rue. Yo jeta un rapide regard à Musashi et 4 lames étincelèrent dans la rue sombre de ce petit quartier.
« Nous sommes prêt à en découdre ! » Rugit Yo tandis qu’il faisait de rapides moulinets de ses lames.
Le combat s’engagea, trois ombres s’élançant sur Musashi, tandis que les deux autres s’étaient données pour objectif de prendre la vie de Yo. Les deux hommes s’adossèrent à leur véhicules afin de ne pas être débordé. Musashi lança un rapide coup d’estoc sur son premier assaillant tandis qu’il se servait de son wakizashi pour tenir à distance les deux autres. Ceux qui s’avançaient sur Yo semblaient plus entreprenant et commencèrent a lancer de rapides feintes afin de percer les défenses du bushi. Ce dernier paraient tous les coups avec son daisho. Musashi trancha le bras du premier de ses adversaires tout en repoussant le second. Il se remit en position pour se défendre comme un nouvel assaut. Les lames s’entrechoquaient en tous sens, les cœurs battaient la chamade, rythmant ce combat avec l’ardeur d’un lion. Yo prit la vie du premier de ses adversaires, avant de se retourner et de voir son ami atterrir sur le capot du 4X4.
« NOOOOOOOOOOON ! ! ! ! » Il se tourna vers les trois servants des ténèbres restants, puis leur chef.
« Il ne te reste plus aucune chance, petit. Ton ami est tombé et tout espoir aussi. D’ailleurs, vous avez échoué dans votre mission. Ce que vous cherchiez ne se trouve plus ici depuis longtemps ! Il est prêt à remplir sa mission maintenant ! »
Yo jeta un regard désespéré à son ami entendu la face contre le capot de la voiture. Il regarda les trois brutes se rapproché de lui afin d’en finir. Il pouvait les tuer, il se savait. Mais cela ne sauverai pas Musashi, et pas la mission. Il s’élança sur le premier homme en noir et le projeta à terre, profitant de son mouvement il monta sur le capot. D’un geste rapide de son wakizashi il repoussa les deux autres hommes et cassa de son katana la vitre de la voiture. Dégageant un magnifique coup de pied à un de ses adversaires qui voulait le frapper dans le dos, il prit Musashi et le lança dans la pare-brise brisé. Dans un fracas de verre brisé, le corps du samouraï atterrit mollement sur le siège du passager, qui était en position couché après la sieste de ce matin, laissant le siège du conducteur libre. Se retournant pour décocher un rapide coup de katana au travers de la gorge de son adversaire, Yo passa par le toit ouvrant pour se retrouver a côté du volant. Il lança un sourire carnassier aux deux hommes qui s’apprêtaient à dégainer leurs pistolets. Rugissant en même temps que le moteur de la voiture, Yo fit décoller la voiture de manière à s’ouvrir un chemin à travers ses adversaires. Dans un bruit d’os brisés, il atteignit la rue. Il regarda Musashi perdant son sang sur le siège à côté de lui. Il passa son regard sur le rétroviseur et y vit un sourire s’y dessiné sous un masque de soie blanche. Un sourire machiavélique.
« Nous nous retrouverons, mon garçon. Soit en sûr. » Furent les uniques paroles que porta le vent.

« Sergent Ikoma Raoul, du poste de police de le rue Doji Sastume. Je voudrai parler à Daidoji Kyome, s’il vous plaît. » Il essayait d’être le plus poli et le plus courtois possible, alors qu’il se retrouvait en plein territoire grue. Dojicorp ! Il aurait aimé être très très loin d’ici ! Mais il n’avait pas le choix, sa seul piste actuelle le menait à un colis envoyé quelques heures avant la mort de Bayushi Djubi par ce dernier. Il était adressé, d’après sa ravissante secrétaire Shosuro, à un certain Daidoji Kyome, responsable de la sécurité chez Dojicorp. Non seulement d’avoir été affecté à un commissariat du quartier grue, maintenant il allait devoir leur demander leurs aides. Raoul ne cessait de maudire la situation. Comment en avait-il put en arriver-là, lui un prometteur officier de police ? Il le savait très bien, c’est parce qu’il n’était ni Licorne, ni Dragon. Chaque clan avait sa fonction, et on n’aimait pas ceux qui voulaient en changer. La porte de Dojicorp s’ouvrit et un homme athlétique, fin et élancé, mais qui cachait une grande force physique à ceux qui ne savait pas regarder, ce tenait devant lui.
« Konnichi-wa, Ikoma-sama. Je suis Kakita Kaiten, et l’on m’a chargé de vous emmener jusqu’au bureau de Daidoji Kyome. Je vous laisserai entre les mains de Doji Konnishiko-san, car Daidoji Kyome-sama est occupé actuellement. ». Il suivit l’homme à travers les ascenseurs et les couloirs de la méga - corporation Dojicorp. Il regarda les jardins fantastiques et leur trouva une inutilité certaine. Un bâtiment comme Dojicorp était loin de satisfaire les goûts martiaux d’un descendant d’Akodo. L’homme le laissa dans un immense vestibule décoré de coûteux art grue et recouvert de moquette. Le luxe était voyant, sans devenir insultant, mais il était loin du misérable logement dans lequel Toturi Raoul survivait. Il fut accueilli par la ravissante Konnishiko et maugréa pendant qu’on lui servait le thé.
« Combien de temps cela prendra t’il à Daidoji Kyome-san avant de me recevoir. Ceci est une enquête officielle ! »
« Il est actuellement avec Doji Kamoto, et il vous recevra dès qu’il le pourra. »
Elle regarda avec un sourire amusé le lion qui cherchait qui était l’invité de Kyome.
« Il s’agit du neveu de notre champion, Ikoma-sama … » Elle dissimulait à peine son rire.
Encore un fils à papa ce dit Toturi Raoul. Maudits grues !

Se réveillant sur les marches du temple d’Osano-wo, Kagemaru se demanda s’il avait rêvé ou non les événements de cette nuit. Il se regarda dans l’une des vasques d’eau fraîche et se dit que son reflet était d’une pâleur terrible.
« J’ai certainement vu un fantôme dans mon rêve ! »
« Dans un certain sens, on peut dire ça. »
Kagemaru se retourna et vit avec une grande surprise l’homme avec lequel il avait discuté toute la nuit.
« C’était donc vrai ... et dire que je pensais m’être évanoui en voulant accomplir mon seppukku ... »
« Tout était vrai, et il est maintenant temps pour nous de nous lancer à la poursuite de ton objet. Le temps joue contre nous, et de nous deux je suis le moins pressé, car je n’ai plus rien à perdre ... »
« Oui, il faut nous pressé ... »

Yo roulait à toute allure dans les rues d’Otosan Uchi, ridiculisant les motards de la police lancés à ses trousses. Ce ne sont pas eux que je fuit, se dit-il, mais les sbires de ce servant des ténèbres. Je doit à tout pris être sûr qu’ils ne sont plus à notre poursuite avant de pouvoir emmener Musachi quelque part. Mais où ? Il passait dans le quartier grue. Il regarda le petit hôpital dissimulé dans l’ombre de la grande tour de Dojicorp. Ce sera parfait. C’est certainement le dernier endroit où ils viendront me chercher, à mon humble avis. Et il pourront soigner Musachi. Les phénix font de bons médecins. Il se gara en trombe, menaçant de rentrer dans une ambulance garée devant les urgences. Le frein à main alerta les équipes de secours de l’hôpital, qui coururent prestement aux pieds du 4X4 des deux bushis. Ils posèrent une civière, et sans même que Yo est put esquisser une demande, ils emmenaient son ami. Un homme vint et empêcha Yo d’entrer.
« Laisser moi ! Je veux suivre mon ami ! Laissez-moi passer ! »
« Calmez-vous. » Le ton était dur et sec. « Je suis Shiba Ookami, et je suis, pour l’instant, chargé de noter les noms des victimes du dernier attentat des sauterelles. Comment votre ami as-t’il été blessé ? »
Yo réfléchit à toute allure. Il y avait eu un attentat des sauterelles ? Et pas loin d’ici si les victimes venaient dans ce petit hôpital au lieu d’un hôpital mieux équipé. Les victimes les plus importantes allaient dans l’hôpital privé qui se trouvait dans Dojicorp, c’est pour ça qu’il y avait pas grand foule de médias. Un attentat. On lui demandait comment avait été blessé Musachi. Il trouva sa réponse.
« Nous nous trouvions pas loin du lieu de l’attentat et les sauterelles nous sont passés devant en s’en allant. Ils nous attaqués et ont blessé grièvement Musachi … et moi un peu aussi. » Il regarda les nombreuses petites blessures qu’il avait accumulé durant le combat.
« Bien. Vos noms et activités ? »
« Yo et Musachi. Indépendants, multi-qualifiés. Acceptent tout emploi, 24/24 h, 7/7j ! »
Le phénix grimaça en notant ronin sur son papier.
« Attendez dans cette salle, pendant que l’un des nos shugenjas s’occupe de votre ami. Une infirmière viendra soigner vos blessures. »
Yo se rongea les sangs en attendant d’avoir des nouvelles de son ami. Il regardait les nombreuses civières passées devant lui, chargées ou non de victimes, vivantes ou non. L’attentat avait dût être meurtrier. Et c’était surtout des gens pauvres comme lui qui souffraient actuellement, toute personne ayant un peu de valeur ayant été transféré à l’hôpital privé de Dojicorp. Allumant la vieille télévision qui se trouvait dans la salle d’attente, essayant de ne pas prêter attention aux pleurs et aux lamentations des familles assemblées autour de lui. Ils avaient perdus beaucoup de choses aujourd’hui. Une femme, un ami, un fils, un toit. Beaucoup pour des gens comme eux, et même si certains n’auraient aucun mal à repartir dans la vie, il est toujours un moment après un drame où l’on a besoin de se décharger de ses larmes. Mais Yo n’avait pas envie de pleurer. Pas maintenant.
« Drame dans la rue Hantei XXXVIII ! Un terrible attentat orchestré par les sauterelles, visiblement dans le but de voler du matériel technologique. Aucune explication fournie actuellement, sauf que l’on soupçonne Inago Rejisu le polukko d’avoir commis cet attentat. De très nombreuses victimes, envoyés en urgence à l’hôpital d’Isawa Tomo, près de Dojicorp. Nous vous tiendrons au courant. Ici Ikoma Akamura, pour KTSU télévision. A vous les studios. » S’en suivit une série d’informations sans grande importance. Yo s’endormi.

Ikoma « Toturi » Raoul ne cessait de faire les cent pas dans le petit salon où on lui avait dit d’attendre. Il essayait de ne pas enrager trop visiblement devant la secrétaire grue. Mais il n’aimait pas attendre ainsi, comme s’il était un petit chat à la disposition des grues ! Il allait frapper à la porte et entrer d’ici quelques instants, car il en avait vraiment assez ! Puis il y eu un craquement, un bris de verre … Un cri. Le bruit d’une lame qu’on dégaine.
Raoul réagit à la vitesse d’un chat que l’on surprend. Plus vite qu’il ne put s’en rendre compte, il se retrouva avec son katana à la main prêt à défoncer la porte. Il entendit derrière lui le bruit de l’alarme qu’on enclenchait, mais fut surpris de voir la secrétaire sortir un saya de sous son bureau et de s’approcher de lui.
« Qu’attendez-vous Lion ? Que votre mère vienne vous chercher ? ». Raoul rugit intérieurement.
« Pour Tsuko et pour Rokugan ! »se contenta de rugir Raoul en se préparant à défoncer la porte. La secrétaire le repoussa d’une petit geste désinvolte. « Pas besoin d’aiguiser tes griffes dessus, cela ne servirai à rien. Elle est à l’épreuve des balles. Et puis, je possède la clef … Mon minou » Les deux derniers mots furent dit à voix si basse que Raoul ne fut pas sûr de les avoir entendu. Prestement Doji Kanishiko fit tourner la clef dans la serrure et fit grincer les gonds de la porte. Dans un rapide mouvement d’acrobaties, le Lion et la Grue furent dans le petit bureau de Kyome. « Kyome-kun ! Mon fiancé ! ! ! » Hurla-t’elle en regardant la vision d’horreur qui se tenait devant les deux samouraïs. Au milieu du petit bureau dévasté par ce qui semblait être un ouragan, se trouvait les deux personnalités qui étaient entrés tout à l’heure. Le sol était jonché de débris divers qui faisait jadis la fierté de leur propriétaire, sur le bureau brisé en une dizaine de morceaux se trouvait encore les formulaires à remplir, les flammes qui les consumaient dégageant de petits sons de crépitement. Les murs étaient lacérés par des séries de stries noires, comme des griffes monstrueuses que ce serraient enfoncées de plusieurs centimètres dans les murs. La vitre qui trônait derrière le siège de Kyome n’était plus qu’un amas de bris de verre, comme s’il avait été en sucre alors qu’elle était capable de résister à des tirs de fusils. Des débris précieux d’or et de bois exotique reposaient au centre de la pièce. Les carrés de mosaïques étaient éparpillées partout en plusieurs centaines de fragments, seul le visage du tigre au masque d’oiseau de feu était intact. Il semblait sourire du malheur qui régnait dans la pièce. Kamoto était écroulé par terre, le bras en sang après avoir été visiblement frappé par ce qui avait laissé des marques sur les murs. Son sang coulaient sur la moquette, lui donnant une légère couleur cuivrée, formant avec les traces de son corps dans l’épaisseur du mur une macabre silhouette. Kyome levait vaillament son katana familial, rassemblant tout le courage de ses ancêtres afin de protéger Kamoto. Il était lui-même grièvement blessé suite aux nombreux coups de son adversaire, chacun lacérant avec violence le corps du chef de la sécurité. Les amas de son kimono collait au sang qui coagulait autour de ses blessures, l’homme et ses vêtements se déplaçant avec l’union d’un dragon et de ses écailles. Son adversaire était d’une horreur inimaginable : il s’agissait d’une énorme masse de chair rose pulsante sous les a-coups d’un sang violet et puant, trônant sur de courtes pattes trapues et entourée d’une aura de malfaisance qui envahissait la moindre partie du corps des spectateurs comme une immonde nuée d’insectes, drainant leur volonté comme un vampire. Ses bras étaient deux longs bâtons d’os recouverts d’une chair tendue par les efforts et dont les mains larges et squelettiques se terminaient par d’immenses griffes d’ivoire gris dont suintait des liquides semblables à l’ichor. Le plus terrifiant à voir était son visage, ou plutôt sa gueule : une immense mâchoire qui faisait plus de la moitié du monstre et plus de 3 m de haut, garnie d’une dentition tordue et cassée en tous sens, mais qui ferait pâlir un requin devant les innombrables rangées qui s’ouvraient sur le puits sans fond du gouffre de œsophage d’où émergeait une langue violette recouverte de pustules purulents. Au bout de cette immense gueule se trouvait le reste du visage, quelque chose qui contrastait avec le reste du monstre mais qui le rendait encore plus horrible : des yeux, des cheveux, un nez … Les restes d’un visage humain, la face de celui qui avait donné son nom au premier de ces onis. « VARAYA KALHEB ! JITURO NO FU-LENG ! » Les mots de l’oni résonnèrent dans les couloirs de Dojicorp comme un vent malsain. Posant son regard humain mais où brûlaient les flammes corrompues du royaume de l’outremonde sur les grues qu’il avait massacré en se libérant de sa prison, il se mit à rire. Chacune de ses exclamations était un poignard pour l’âme de ceux qui l’entourait, les sons qui émergeaient de sa gorge semblable à une insulte à la vie elle-même. « AHAHAHAHA ! LIBRE , JE SUIS LIBRE ! C’EST TOI, GRUE QUI A ACCOMPLI L’ACTE FINAL ! ONI NO SEYROKU TE REMERCIE ! TU NE SAIS PAS CE QUE TA BETISE VIENT D’ACCOMPLIR ! JE SENS LA PUISSANCE REVENIR EN MOI ! ROKUGAN VA PERIR ! JITURO NO FU- LENG ! » Le monstre semblait crépiter de puissance alors qu’il semblait se gorger de l’énergie environnante, son corps gonflant comme un cancer malsain. Laissant ses instincts et son esprit diriger son coup, Ikoma Raoul fonça sur son adversaire en hurlant : « Pour le rêve de Toturi ! ». Il sentit sa lame frapper la chair boursouflée de son adversaire, mais aussi à peine l’entailler avant de rebondir, le tranchant presque émoussé par l’attaque. « VOUS ETES PITOYABLES, HUMAINS ! VOUS N’AVEZ PAS COMPRIS QUI EST LE MAITRE ! JITURO NO FU-LENG ! JE DOIT VOUS LAISSER, JE VAIS REJOINDRE LA SOURCE DE MA PUISSANCE ! ROKUGAN PERIRA ALORS ! » S’en suivit un rire machiavélique qui sembla un instant résonner pour l’éternité. Le monstre déplaça son corps répugnant par la fenêtre, lévitant au- dessus de la rue en direction des autres bâtiments. Raoul regarda les deux grues à terre et sa lame bien inutile visiblement face au monstre. Il regardait la secrétaire étreignant sans pleurer celui qu’elle avait appelé son fiancé. « Partez à la chasse, Lion ! Ne laissez pas cet horreur hanter les rues ! » « Ma lame ne lui fait rien ! Je ne peut la blesser ! Je va… » « Prenez cette poudre de jade et courez-lui après ! Je me charge d’appeler vos collègues ! Je crois que je sais ce qu’est ce démon et il ne faut pas qu’il survive ! » « Mais … » « Je suis né d’une mère Hiruma dont je porte le prénom, et j’ai hérité d’une partie de son savoir. Filez à sa poursuite ! » Ikoma Raoul prit le petit sac de poudre de jade et courut vers l’ascenseur, défonçant les badauds qui ne comprenaient rien à ce qui avait put se passer dans le bureau d’une petit chef de la sécurité. S’ils avaient sût que tant de choses pesaient sur leurs épaules. Agasha Akaijin hésita un instant a réveillé le ronin étendu en travers des sièges de la salle d’attente. Il se retourna pour regarder un instant le désespoir de tous ces gens après l’attentat. Tant et tant de désespoir … Il y avait eu tellement de blessés que les dirigeants de l’hôpital avait dût faire appel à ses maigres talents de shugenja. Certes on lui confiait les cas pour lequel aucun autre docteur n’auraient gâché ses compétences, comme les ronins … son dernier patient avait été un ronin du nom de Musashi. Dans un sale était, il avait vraiment souffert. Les blessures étaient assez étonnantes en comparaison des autres victimes de l’attentat, mais Akaijin n’en avait que cure. C’était le dernier patient et il n’était pas mécontent de finir sa journée. Il ne lui restait plus qu’à annoncer une nouvelle. Il était pressé, mais il fallait qu’il soit un petit peu diplomate. Quelle journée … du sang, des pleurs et des cris. Et des morts, beaucoup de morts. Et beaucoup sur sa table d’opération … il avait perdu beaucoup de patients, car ce n’était pas un médecin fait pour des blessés graves : il s’occupait habituellement seulement des consultations. « Monsieur… » « Roupmf … » « Monsieur ! » Yo se releva d’un bond, sa lame se retrouvant rapidement en contact avec la gorge du phénix. « Qui est-tu ? Que veux-tu ? » « Si … si vous pouviez reposer … votre lame … » Le samourai s’éxécuta, jaugeant les qualités et fonctions de son interlocuteur. « Je suis le docteur Agasha Akaijin, de l’hôpital Isawa Tomo où vous êtes. Je venais vous parler de votre ami … Musashi. » « Est-il vivant ? » « Il avait de terribles blessures, et nous manquions de … matériel …efficace. » Yo comprit ce dont voulait parler le « docteur ». « Mais, je vous rassure, contrairement à la plupart de mes patients, il est vivant ! Il sera debout d’ici quelques jours ! » Akaijin était d’une sincérité déroutante alors qu’il prononçait ces mots. « Je voulais juste vous demander des précisions à propos de ce qu’il disait … Il parlait dans son délire de secrets des anciens dragons … d’un sceau brisé … d’un descendant du maître de l’air … Je n’y comprenait rien. Vous avez une explication ? » Kagemaru sorti de sa médiation couvert de sueur. Il avait vu de terribles visions, des choses qu’il n’osait même pas essayer de se rappeler. Des choses que même si sa mémoire n’en gardait ne serai-ce qu’un centième, il aurait du mal à trouver le sommeil durant toute sa vie. « Tono ? » « Arrête de m’appeler ainsi. Les titres ne durent qu’une vie, qu’un instant. La vie ne dure qu’un souffle. Les choses matérielles durent encore moins. » « J’ai vu … des choses … durant ma méditation. » « Je sais. J’ai vu tes yeux. J’ai vu ton visage. N’essaye pas d’oublier. N’essaye pas de te rappeler. Les deux choses ne changerons rien. » « Il faut … arrêter ça. Il ne faut pas … que de telles choses arrivent. Il faut … lutter. » « Je sais. Je sais. Mais ce n’est pas à moi de porter le fardeau de la lutte. Les fortunes ne sourient qu’aux mortels. » Deux êtres quittèrent le petit temple où ils avaient choisi de s’arrêter. Eux seuls savaient vraiment ce qui se tramait dans les méandres de l’avenir. Et ils n’avaient aucune envie de le voir en vrai …

Yo et Musashi se regardaient dans la petite chambre de l’hôpital. Ils savaient tous les deux pourquoi ils étaient là, et ils n’avaient aucune envie de le dire à ce jeune shugenja phénix. Musashi reprit d’une voix ferme et un peu froide : « Quand pourrai-je repartir ? » Akaijin : « Dès maintenant, j’ai réussi pour une fois. Je suis content de moi ! » Musashi : « Yo, fais chauffer le moteur, je signe leurs putains de papiers et je te rejoints. » Yo : « Le temps que tu signe toute leur paperasse, toute l’essence aura brûlée ! » Akaijin : « Excusez-moi … Vous déliririez durant votre sommeil … vous êtes accroché à moi comme si votre vie en dépendait … » Yo : « Mais sa vie en dépendait ! » Musashi : « Qu’ai-je dit ? » Akaijin : « Des choses à propos d’un sceau, d’un massacre sans nom, … des mots dans une … langue gutturale et effrayante … » Musashi : « Quels mots ! » Akaijin : « Quelque chose … du genre de … Seykoku ou seinonnoku … » Musashi : « Et mer … » Yo : « Est-ce que quelqu’un pourrai m’expliquer ce qui se passe à la fin ! ! ! » Musashi : « Ca concerne une ancienne prophétie qu’un ancien ami m’a raconté … Une très ancienne prophétie. Partons. » Le visage du ronin était encore plus sévère qu’avant, comme s’il s’apprétait à affronter la mort elle-même. Yo et lui partirent sans un mot, son coéquipier ne sachant que dire. Il l’avait rarement vu comme ça et il n’aimaient pas ça. Il savait que lorsqu’il parlait d’ancien, cela pouvait vouloir dire très ancien. Des choses oubliées qu’il valaient mieux laisser où elles étaient. Le phénix se retrouva comme deux ronds de flancs après le départ des deux hommes. Il retourna dans son bureau et regarda la pile de paperasse. Il n’en pouvait plus de cette vie. Le ronin l’avait appelé dans son délire. Il avait besoin d’un descendant du maître de l’air, et il était le fils d’Agasha Gennai, le précédent maître de l’air. Mais il avait été tellement mauvais qu’il n’avais jamais put être un tensai, et l’on avait eu du mal à lui inculquer les bases de la magie. Son frère Agasha Yann était devenu le nouveau maître de l’air tandis que lui finissais dans cet hôpital de seconde zone. Il en avait assez de traîner entre ses papier et son laboratoire d’où rien ne sortait. Il avait envie d’aventure. Les deux ronins furent surpris de voir un shugenja sauté de manière extrement maladroite sur les sièges de leur voiture. Yo : « Je crois qu’il va rester collé à nos basques encore un moment. » Musashi : « Tu voulais un animal de compagnie, non ? » Ikoma Raoul courrai à en perdre haleine, chassant un monstre qu’il ne connaissait pas. Son maître spirituel Toturi avait enseigné à ne pas craindre la mort, en étant lui-même revenu. Mais il avait aussi dit que l’on ne pouvait lutter contre ce que l’on ne connaissait pas. Mais Raoul savait que son courage et son honneur lui dictait de chasser cette bête. Il la suivit jusqu’à l’hôpital voisin, suivi à sa grande surprise par le Daidoji. « Vous devriez vous soigner ! » « Je n’ai que faire des tes conseils, Lion ! Je suis un Daidoji ! Un défenseur de Doji ! Je peut supporter des blessures qui te ferai taire … » « Voilà notre monstre ! » Les deux hommes regardèrent la chose sauter d’immeuble en immeuble, puis dans la rue. Elle semblait guider par un appel mystérieux, et faisait tous son possible pour rester la plus discrète possible, s’entourant d’un brouillard magique difficile à percer lorsque l’on n’y prenait pas garde. Eux la voyaient car l’oni n’vait pas fait monter sa brume très haut, inconsciente que des hélicoptères ou des avions pouvaient le voir. Le lion et la grue cherchèrent un moyen de la rejoindre tandis que le monstre s’éloignaient. Ils finirent par trouver un escalier, ne se disant pas un mot. Quelque chose sorti à toute allure d’un coin de rue, forçant Yo à faire un rapide braquage pour l’éviter, avant de finir dans les poubelles. Les deux ronins regardèrent le monstre tandis que Akaijin perdait son rokuganni. Yo : « Ce serai pas ça les emmerdes dont tu ne voulaient pas me parler ? » Musashi : « Ouais … » Loin de là, Kagemaru frissonnait. « Tono, le monstre grandit en puissance. » L'esprit frissonna à sont tour : « Je m’en doutais. Il nous faut trouver celui qui à brisé le sceau et nous trouveront une trace du monstre. » Le jeune moine quitta sa méditation, priant pour avoir la force de Shinsei pour affronter sa nouvelle épreuve.

Yo regardai pantois son 4X4 recouvert de poubelles, pendant que Akaijin cherchait ses mots. Il venait de voir quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé et qu’il n’aurait jamais aimé voir.
Musashi : « Hoho ! ! ! Réveille-toi le phénix ! Aide-nous à sortir la voiture de là ! »
Akaijin : « Qu’est-ce … Qu’est-ce … Qu’est-ce que c’était ? »
Yo : « Oui, c’était quoi ce truc ? Explique-nous à la fin ! »
Une voix ce fit entendre d’un peu plus loin :
« Si vous savez quelque chose, vous feriez mieux de nous le dire. »
C’était un Lion vêtu des couleurs de la Police, le visage ferme et le corps couvert de quelques blessures. A ses côtés se trouvait un jeune grue, de nombreuses traces de blessures au travers du corps. Il ne tiendrai plus très longtemps ainsi, mais pour l’instant il s’assurait de ne rien montrer.
Kyome : « je vous conseillerai de vous presser. »
Musashi : « Je ne répondrai pas à des inconnus. Je suis Musashi, indépendant. »
Yo : « Je suis Yo, coéquipier et associé de Musashi. »
Akaijin : « Je suis ... heu ... je suis Agasha Akaijin, médecin à l’hôpital ... du coin. »
« Je suis ... »
« Je suis Daidoji Kyome, chef de la sécurité de Dojicorp, alors parle en vitesse, Ronin ! »
Ikoma Raoul s’empourpra de colère. Il commença à parler d’une voix forte et grondante en toisant le Grue.
« Je suis Ikoma Raoul, sergent de police et chef du district. Je suis chargé de faire une enquête, qui comprend l’attentat de cette créature sur Doji Kamoto, neveu de Doji Meda, champion de la Grue. »
Les deux ronins se regardèrent d’un regard qui en disait long sur leur tactique. Ils ne pouvaient se permettre de laisser la police rentrer dans ce jeu, même si Yo ne savait pas de quel jeu il s’agissait. Ils commencèrent à préparer leur plan de fuite quand une sorte d’orage débuta autour d’eux.
« Il revient ! » Hurla Kyome, se préparant à trancher toute offense à l’ordre céleste qui pourra apparaître. A la grande surprise de tous le monde, ce fut un jeune bonze, vêtu de l’habit traditionnel des moines orné du symbole de l’aigle qui sorti des ténèbres les entourant. Le ciel était noir et chargé d’électricité, comme si un orage d’été allait se déclencher dans moins d’une minute.
« Je vous salue, nobles samourais-sama. Je suis Washi Kagemaru et j’aimerai m’entretenir avec vous. Je vous demanderai humblement de venir dans un endroit moins fréquenté, car je n’aimerai pas que d’autres personnes commence à entendre nos conversations. »
L’orage commença, ponctuant ses phrases comme si c’était volontaire. Dans l’ombre, Musashi et Raoul pensèrent qu’il y avait quelqu’un, mais ils ne purent en être sûr.

Les six hommes se regardèrent dans la petite pièce du squat du moine. Agasha Akaijin, Daidoji Kyome, Musashi, Yo, Ikoma raoul et Washi Kagemaru. L’atmosphère était semblable à celui de dehors, une pluie terrible, presque un déluge. Il faisait lourd et chaud, tant à cause des hommes que du temps. Tous semblaient attendre un signe, un quelconque mouvement. Certains avaient l’impression qu’il y avait plus de 6 personnes dans la pièce, mais malgré toutes leurs recherches discrètes, ils n’arrivaient pas à le trouver.
Kyome tapa rageusement sur la petite table, manquant de la renverser : « Alors, moine, dis-nous ce que tu as à dire ! »
Kagemaru hésita un instant, regarda le ciel comme pour attendre une réponse. Il semblait jouer un rôle, tant ses gestes et ses paroles n’étaient pas les siens. Mais un être lui avait donné une mission, un moyen de se racheter de son précédent échec. Il commença alors son petit discours.
« Certains d’entre vous savent de quoi nous allons parler, et même si j’aurai aimer que personne ne soit impliqué. Il y à bien longtemps, un puissant maho-tsukai invoqua un Seynoku no Oni, un terrible démon qui se nourrissais de magie. Il voulait s’en servir pour détruire un shiro phénix pour disposer du pouvoir caché dans leur bibliothèque. Il le lança alors à la charge de la forteresse accompagné de ses morts vivants et regarda le shiro tombé entre ses mains. Les shugenjas, au lieu d’affaiblir le terrible Oni, le renforçai à chaque sort qu’ils lançaient. L’oni devient alors de plus en plus puissant. Le shiro tomba et le maho-tsukai commença son règne de ruine. Le maître de l’Air de l’époque l’apprit et pleura la mort de sa fille et de son mari, gardien du shiro. Il partit alors affronter, accompagné de son vieux Yojimbo, le maho-tsukai. Les deux hommes s’ouvrirent un chemin sanglant à travers les défenses du maho-tsukai. Puis finalement ils arrivèrent devant le seigneur des lieux et sa créature. Boursouflée de puissance, elle en voulait encore plus pour se libérer du pacte qu’elle avait avec le maho-tsukai. Le maître de l’Air semblait être la proie idéale. Contre toute attente, le vieil Isawa se jeta sur l’Oni en tenant un objet. La créature et son maître furent surpris de cette action, et ils ne comprirent pas pourquoi, alors que le shugenja se trouvait déjà entre le griffe du monstre, commença t’il a incanter. L’oni continua à grandir en puissance, drainant toute la magie des alentours. Il drainait la magie qui animait les morts vivants, puis celle du serviteur de Fu-leng, puis celle du maître de l’Air. Le Shiba lui n’était pas affecté le moins du monde. Une tempête magique commença à se créer devant tant de puissance. Profitant de l’occasion, le bushi s’avança vers le sorcier. Ce dernier tenta de faire appel à la magie du sang, mais celle-ci était absorbée au fur et à mesure qu’il versait son sang. Sans arme, il mourut la tête tranchée par le guerrier phénix. Et avec sa mort vint le point culminant du sortilège du maître de l’air. L’on ne compris pas tout de suite ce qui lui arrivait. Il serra entre ses crocs le maître de l’Air, essayant de mettre fin à cette tempête qui l’entourait. Mais plus la vie du chef du conseil élémentaire s’en allait et plus la tempête croissait en puissance. Rien ne semblait pouvoir arrêter le déluge de puissance qui régnait dans l’ancienne bibliothèque Phénix. Puis dans une explosion d’énergie le sort mourut et l’Oni connut sa fin. Il fut enfermé dans le sceau magique du maître de l’Air Isawa Rekio. Le Shiba emmena le sceau et s’assura qu’on ne le retrouve jamais. »
Raoul : « Jusqu’à aujourd’hui ! »
Kagemaru : « Oui. Le sceau fut confié il y à bien longtemps aux moines de l’ordre de l’Aigle. Puis un jour il ... »
Yo : « Echut à un moine du nom de Washi Kagemaru qui le perdit ? N’est-ce pas ? »
Kagemaru : « Oui, c’est bien ça ... »
Kyome : « Pourquoi as t’il réapparu entre mes mains ? »
Musashi : « Des légendes racontait qu’un groupe de maho-tsukai servait la mémoire de l’invocateur de Seynoku no Oni. Et je pense qu’aujourd’hui ils ont retrouvé la trace du sceau de Isawa Rekio.... »
Pas très loin d’eux, quelqu’un pensait que le ronin n’était pas très loin de la vérité.

6e partie :
Les hommes assemblés dans la petite salle humide était abasourdi. Ils étaient impliqués dans une histoire où l’Outremonde se trouvait, ce qui ne c’était pas vu depuis la Guerre des Ombres. Ils avaient un peu de mal à y croire, une prophétie, un sceau, des maho-tsukais, trop de choses … Mais des gens parmi eux n’étaient pas autant étonné. Ils enquêtaient déjà sur des choses se rapprochant de cette affaire.
Kyome : « Que pouvons nous faire ? ! » Il tapa du poing sur la table, presque à la briser.
Kagemaru : « Eh bien, traquer la bête …. La retrouver …. L’a renfermer ? »
Raoul : « Très drôle ! ! ! Et comment allons nous faire ? Nous n’avons même pas de shugenja ! ».
La petite voix d’Agasha Akaijin se fit entendre : « Moi je suis Shugenja … je suis le fils du maître de l’Air Agasha Gennai … »
Yo : « Ouais, et pourquoi t’est pas le nouveau maître de l’Air ? C’est Isawa Megari qui as obtenu le poste. »
Akaijin : « Je sais … Je suis tous sauf doué … C’est pour ça que c’est moi qui vous ai soigné…On refile les ronins au plus mauvais médecins … »
Yo : « Quoi ? ? ? Et dire que c’est un Agasha ! ! J’en ai marre ! »
Musashi : « Calme-toi, Yo. C’est pas tes conneries qui nous ferons avancer. »
Raoul : « Il serai bon de mettre toutes nos cartes sur table. Il semble que nous soyons tous impliqués dans cette affaire et il faudrait que nous sachions tous quels sont nos liens avec cette entité et qui se sent le courage de l’affronter. » Il jeta un regard noir au Grue, puis au Phénix.
Kyome : « Amusant. Je suis prêt à tout pour savoir qui m’a tendu ce piège immonde, visiblement destiné à éliminer un des membres de la famille dirigeante de Dojicorp. Et a me faire accuser du crime. Je ne crains pas cette ... chose ! »
Musashi : « Yo et moi, nous sommes prêts à vous aider, contre monnaie sonnante et trébuchante. Nous sommes deux indépendants extrêment compétents, et cette affaire, comment dire, nous intéressent ... » Il jeta un regard à Yo afin de faire taire toutes ces éventuelles remarques concernant une mission qui ne semblait pas avoir de rapport direct avec la leur.
Raoul : « Tant mieux : au nom de l’Empereur, et de la police Impériale de la Tour Shinjo, je vous recrute. Ainsi que vous, Agasha Akaijin, puisqu’il semble que nous ayons besoin d’un descendant du maître de l’Air. Et puisque nous y sommes, je pense que vous, Kagemaru, ne trouverez aucun problème à vous joindre à notre fine équipe ? ».
Yo : « J’en ris d’avance ... »
Kyome : « Peuh ! »
Raoul : « Il est temps qu’un samourai ne soit plus seul. Suivez-moi, nous allons à mon bureau dans la Rue Satsume. »

Dans un désordre assez impressionnant, les deux ronins, le Lion, le Phénix, le Grue et le Moine montèrent dans les deux premiers véhicules qu’ils trouvèrent : la voiture de Yo et Musashi, et un taxi du clan de la grue contacté par Kyome. Le Lion fit signe au second véhicule de les suivre dans les rues de la ville afin d’arriver à son commissariat. Yo prit le volant avec rancœur, et regarda de ses deux yeux sombres son copilote et ami. Le Phénix essayait de se faire le plus discret possible à l’arrière, impliqué dans une aventure qu’il ne comprenait pas trop. Rien n’allait comme tout le monde aurait voulu que cela aille.

Ailleurs dans la ville, une sombre assemblée se réunissait. Une sombre rue d’un quartier pauvre mitoyen à l’une des plus puissantes ressources de la capitale Impériale. Un plan qui se mettait en marche, une puissance qui était drainée sans que personne ne s’en rende compte. Tel était le plan des suivants du Maho-tsukai. L’école de l’Illumination avait beaucoup d’adeptes, même si les enseignements de certaines factions différaient beaucoup dans les formes de l’enseignement classique. Le groupe s’était réunis, et les capuchons noirs formaient les points d’un kanji qu’il ne valait mieux pas prononcer. Appelé par la puissance du symbole, Senyoku no oni débarqua au centre de la pièce.
« JITURO NO FU-LENG ! MORTELS, QUE ME VOULEZ-VOUS ? JE N’OBEIS PAS AUX HOMMES ! »
L’un d’entre eux s’avança, ignorant les répliques de la monstruosité devant lui contre l’humanité. Il leva devant lui un parchemin signé de sang et regarda la créature blêmir avec plaisir. Elle finit pas s’agenouiller pitoyablement au sol devant son maître.
« Dehors les mages du pitoyable Phénix lancent leurs sorts dans leurs écoles de magie. Tu sera enfermé dans leurs caves, tu te nourrira de leur magie, tu instillera la corruption dans leurs cœurs, tu leur montrera la puissance des vrais sorciers ! »
Un rire terrifiant et ténébreux se mit à résonner dans l’assemblée, reprit en cœur par tous les participants.
« Gindul. Emmenez-le. Enfin notre destinée va s’achever. Enfin nous aurons notre vengeance./ rien ne nous arrêtera cette fois-ci. »
L’Isawa déchu emmena l’oni impuissant dans l’une des cages qui se trouvaient au fin fond de l’une des écoles de magie que possédai le Phénix dans la capitale Impériale. Il l’enferma, et le sentit commencé à se gorger de la puissance que libérait sans le savoir tous les étudiants de l’école. Puis il passa devant une autre cage et prit plaisir à lui infliger quelques souffrances. Des souffrances à un ancien ennemi qui l’avait jadis battu au nom d’un renouveau du Phénix, un renouveau qui impliquait que l’on n’oublie, selon Gindul, l’ancienne tradition de maho héritée d’Isawa lui-même. Le bushi ne cilla pas sous la douleur, se souvenant de son ancêtre qui avait combattu aux cotés de Tsukune et qui avait porté le même nom que lui.

Suivant la voiture où se trouvait Kyome, Raoul et Kagemaru, la jeep des ronins était en proie à une vive agitation.
Yo : « Pourquoi les avoir laissé faire ? Où veut-tu en venir ? »
Musashi : « Je sais où je vais. Tourne-là. »
Yo : « Mais … »
Musashi : « Nous allons prier un vieil esprit… »
La jeep disparut dans les brumes de la pluie sans que la voiture qui les précédait sans rendent compte.

7e partie.

Raoul maudit les passages, la jeep et le conducteur de la seconde voiture quand ils arrivèrent au poste de police que dominait Dojicorp. Le samourai de la Grue retint à peine son sourire et le moine ne semblait pas se soucier de cette disparition. Il appelait au calme le policier Lion.
« Ils nous ont lâchés !!! Je vais leur planter mon katana au travers de la gorge, à ces trois-là ! Je vais … »
Kagemaru : « La violence ne mène à rien, Ikoma-sama … »
Raoul : « Même Toturi à connu la traîtrise ! Mais … »
Kyome : « Cessez de japper ainsi, Lion ! Nous avons d’autres affaire à régler ! Rejoignons votre bureau. »
Raoul : « Qu’est-ce … »
Le moine lui montra un vieux exemplaire du tao de Shinsei et le Lion reprit son calme, se rappelant l’exemple de son illustre héros devenu Empereur. Il ouvrit la porte du commissariat et fit signe aux deux autres de le suivre. Ils pénétrèrent dans le petit commissariat de la rue Doji Satsume.

Le bâtiment était assez surprenant, vieille bâtisse datant de presque un siècle de style Grue, mais réparée par des ingénieurs Licornes. Le mélange des styles aurait put donner un bâtiment agréable à regarder si les moyens n’avaient pas visiblement manqué au cours de la restauration. L’intérieur était à l’image de l’extérieur, un ensemble inesthétique de bureaux séparés par des vitres sales et recouvertes de photos et de documents concernant les affaires traités ici. Il y avait sept bureaux, un pour chacun des membres de l’équipe. Ils étaient tous encombrés de choses diverses, souvent des photos de la famille ou des magazines pornos. L’ensemble du rez de chaussée empestait la fumée de cigarettes (bien que Daidoji Kyome pensa que l’autre odeur était celle du mélange alcool et fumier), et une sorte de brume constante régnait. Au fond de la salle, derrière des vitres noires de fumée se cachait la salle de repos où l’on pouvait distinguer un mini-bar et un billard, et dont le canapé résonnait des ronflements d’un policier. Les moyens de ce poste de police était dérisoire, visiblement un seul bureau disposait d’un vrai poste d’ordinateur en fonction et les policiers envoyés ici n’était que des pré-retraités ou des gens dont on ne voulait pas ailleurs. Comme leur chef, le demi-Licorne qui pensait qu’un Lion pourrait faire carrière dans la police.
Les trois hommes passèrent au milieu des policiers, occupés à savoir qui battrait le record au mahjong sur l’ordinateur ou finissant leur nuit sur le canapé de la salle de repos. Raoul ne fit aucun commentaire, ne connaissant que trop bien la situation de son affectation. Il prit l’escalier de bois verni en colimaçon, si gênant en cas d’attaque. C’était l’endroit le plus propre du poste de police, appréciant le contact du bois centenaire sous sa main. Il admirait les craquelures du vernis sur la fresque gravé dans la cage d’escalier, racontant les exploits de Toturi le Lion noir et Doji Hoturi durant le Jour des Tonnerres. Le deuxième.
Kagemaru et Kyome suivirent le chef de la police du coin jusqu’à son bureau. Le second étage était aussi grand que le premier, une petite salle permettant aux hommes d’entretenir leur forme (un par un, faute de budget et de place) mais pas leurs compétences de tir ou de corps à corps, au grand regret de leur chef. Une autre salle servait de remise, et accessoirement d’armurerie. Une attaque prendrait au dépourvu le maigre poste de police, mais qui s’en souciait alors que de l’autre coté de la rue se trouvait l’immense Dojicorp, avec son armée et sa police privée que formait les Daidoji ? Kyome était bien placé pour le savoir, étant l’un de leurs dirigeants, et le cousin du daimyo Daidoji.
Ils pénétrèrent dans la pièce qui occupait la moitié de l’étage. Elle était divisée en deux par un immense rideau, dont un repli permettait de distinguer ce qui se cachait derrière. Un lit, une cuisinière, tout un appartement à ce que supposait Kagemaru et Kyome. Là où vivait le « grand » Toturi Raoul. Ce dernier s’empressa de s’assurer que l’on ne voyait plus rien en abaissant le plis du rideau. Le rideau portait trois images : la première à droite, éclairée par la petite fenêtre couverte de scotch blanc en X, représentait Toturi lors de l’appel aux armes. La seconde au centre, à moitié dissimulée derrière la chaise où venait de prendre place le propriétaire des lieux, montrait l’homme que l’on nomma le Lion Noir monté sur le trône. La dernière image, dissimulée dans un coin d’ombre où nul faisceau de lumière, artificielle ou non, ne venait percer, montrait les funérailles de celui qui avait été Champion du clan Lion, leader de l’armée qui portait son nom, Tonnerre descendant de Matsu, sauveur de l’Empire et Empereur.
Le Toturi s’installa dans un vieux fauteuil de cuir noir qui avait connu des jours meilleurs et poussa un peu toute les affaires qui s’entassait sur son immense bureau. L’ameublement de la partie bureau de son logement était assez simple : une petite table où reposait la machine à café aux côtés de l’évier encore remplis de la vaisselle d’hier, un porte-manteau, un vieux fauteuil, trois chaises rapiécées, et un immense bureau de bois ne laissant qu’à peine le passage d’une personne de chaque côté. Sur ce dernier trônait l’unique ordinateur à peu près potable du poste de police, aux côtés de série de papiers divers : journaux d’investigation, pochettes remplis de photos de crimes, dossiers de police, cadavres de bouteilles de saké, paquets de cigarettes, instance de divorce, …
Sur le mur, près de la fenêtre, se trouvait la liste des équipiers du sergent Ikoma « Toturi » Raoul : Shinjo Oko, Shinjo Akema, Moto Ijima, Iuchi Agira Tatsumi, Ide Takeshi, Shinjo Otemi et Iuchi Yoshoka.
Raoul posa ses coudes sur l’espace dégagé devant lui et plongea son regard dans celui du Grue qui avait épousseté le siège où il avait dû s’asseoir. Les deux hommes firent baisser la température de la pièce, pourtant déjà froide. Kagemaru eut un soupir en s’asseyant, se demandant où cette histoire allait terminer.

Les pneus de la jeep crissait tandis qu’elle pénétrait dans une série de petites ruelles où Yo, qui pourtant conduisait, se perdait. Il suivait les gestes de Musashi, se demandant ou son compagnon de tant et tant d’affaires l’emmenait. Peut-être y avait-il un rapport avec leur clan.
Agasha Akaijin se demandait dans quelle affaire il s’était lancé, cherchant des réponses qu’il avait du mal à accepter. Mais il lui semblait que de toute façon, tout était mieux que sa vie enfermée dans son petit bureau à crouler sous la paperasse.
Finalement les trois hommes débarquèrent dans un coin de la ville dont un seul des trois connaissait le chemin pour le quitter. Ils avaient roulé longtemps, et aucune réponse n’était sorti de la bouche de Musashi. Il était resté telle la tombe, comme si l’endroit où ils allaient lui rappelait de tristes souvenirs.
Le hangar qui se trouvait devant eux était visiblement gardé par des Gaijins, réfugiés divers dans ce quartier perdu. Ils commencèrent à menacer les hommes avant de re connaître Musashi. Ce dernier leur fit le signe convenant qu’ils disparaissent et qu’ils s’assurent que leur jeep soit toujours là en revenant. Ils s’exécutèrent sans mot dire. Yo mourrait d’envie de poser des questions à Musashi sur cette affaire, mais le visage ferme et déterminé de son compagnon lui fit ravaler ses mots. Akaijin semblait tout aussi impressionné. Musashi s’approcha de la porte scellée et leva son symbole représentant un dragon enroulé au gardien de la porte. Ce dernier, un massif Amid’jall, lui ouvrit la porte en maugréant en voyant que le bushi n’était pas seul. Akaijin reconnu un temple délaissé à la fortune du Tonnerre Osano-wo, et dont la seconde porte donnait sur une série de tombeaux. A travers la vitre on pouvait voir qu’ils étaient entretenus, bravant l’interdit de l’Empereur. Le dragon Tonnerre qui se trouvait au fond de la plusieurs résonnait de toute sa sourde puissance, la gueule grande ouverte. Le shugenja Agasha sentait la plusieurs des kamis, ici, pourtant dans un endroit où il n’y avait que des gaijins qui ne se souciaient pas de les vénérés. Mais leur calme et leur puissance lui disait que cette déduction était fausse. Cet endroit était sacré.
Il y avait plusieurs bas-reliefs et Musashi arracha de l’un d’eux une prune sculptée. Il s’approcha de la bouche du dragon et prononça ses mots d’une voie respectueuse :
« Ce fut le premier repas de Togashi après sa rencontre avec Shinsei. »
Le dragon souffla de l’air tandis que sa statue se soulevait. Une ouverture apparut entre ses jambes, et Musashi fit signe aux autres de le suivre.
« Il est temps d’aller prier pour le salut de l’âme d’un mort et du dragon de fer. »

8e partie.
L’interrogatoire dans le bureau de Toturi Raoul ne menait pas à grand chose, les trois hommes n’ayant pas beaucoup plus de choses à se dire qu’ils ne s’en étaient déjà dites. Kagemaru regardait les deux samourais se défier du regard, leurs clans semblant devoir s’opposer à travers eux. Une image se superposa sur la scène, celle d’un Lion prêt à bondir et celle d’une Grue prête à transpercer la gorge de son adversaire. Un combat mortel pour les deux participants. Une frappe kharmique. Le moine attribua cette vision aux quelques pouvoirs qu’ils possédaient, et à une compréhension des deux hommes. Ils étaient dans un sens beaucoup plus leur animal qu’un homme à ce moment-là.
Il vit la lumière qui passait à travers le carreau cassé, recouvert d’un morceau de scotch en X. Une lumière bien étrange. Il n’y fit pas plus attention que ça.

Dans une sombre cave, deux hommes s’entretenaient.
« Nos hommes approchent de l’objectif. Ils ne devraient faire qu’une bouchée de la pitoyable résistance que les hommes de ce Lionceau pourront leur offrirent. J’aimerai que nous disposions de … »
« Non. Nous ne toucherons pas à leur sang ni à leurs âmes. »
« Mais, seigneur … Nous en avons … »
« J’ai dit non. Les policiers doivent être trouvés massacrés par un groupe de fous dangereux, pas par un groupe de maho-tsukai. Cela attirerait des soupçons. Nous aurons toutes les âmes que nous voudrons plus tard, Gindul-san. »
« Bien seigneur. Ils connaîtront alors la vraie couleur du clan du Phénix. »
« Oui, et ils sauront qu’elle est leur destinée ! »
Et deux rires démoniaques résonnèrent dans les couloirs de leurs demeure secrète.
Un homme, un bushi Shiba, ruminait sa colère pour trouver le calme nécessaire pour endurer les prochaines tortures qu’il subirait. Et il leur montrerait les couleurs du Phénix Renaissant !

La lumière s’intensifia un peu, tandis que l’Ikoma et le Daidoji se faisait face, ce dernier mangeant négligemment la seule nourriture potable qu’avait put leur proposer le chef de la police : des biscuits apéritifs au fromage et de la pizza. Puis une explosion retentit. Des hommes crirèrent.
Le poste de police de la Rue Doji Satsume venait d’être victime d’un attentat à la bombe. Les hommes de Ikoma Raoul commencèrent à re trouver leurs esprits lorsqu’une rafale se fit entendre. Moto Ijima et Shinjo Akema s’effondrèrent, leurs vies tombés au champ d’honneur. La jeune Iuchi Agira Tatsumi retint un cri de douleur quand les balles traversèrent sa jambe. Elle se cacha prestement derrière un bureau pour y reprendre son calme et faire appel aux Kamis.
Raoul jura. Ses deux compagnons et lui se ruèrent vers le rez de chaussée, tandis que le bruit des échanges de tirs se faisaient entendre. Mais les policiers ripostaient avec leurs armes de service alors que leurs adversaires employaient un armement plus lourd.
« Prend leurs armes, Moine, on va essayer de leur faire parvenir. » Raoul désigna le ratelier tandis que lui-même descendait par l’escalier en colimaçon. Il croisa alors le regard d’un des terroristes. Une balle entre les deux yeux mit fin à sa carrière meurtrière.
« Je sais me battre, Lion ! »
Les deux hommes se précipitèrent hors de l’escalier pour se cacher derrière les bureaux. Le bois des rambardes explosaient sous les impacts de balles, forçant Kagemaru à se dissimuler plus haut avec les armes. Raoul observa les échanges de coups de feu. Oko venait de rejoindre ses ancêtres, tandis que Takeshi et Otemi faisaient de leur mieux pour retenir les ennemis. Ses derniers crachaient sans cesse leurs rafales, visiblement sans craindre un quelconque mouvement provenant de Dojicorp. Aucune force de police de la Licorne n’arriverait de toute façon à temps pour sauver les derniers gardiens du poste de police.
Raoul se releva. Une balle, et un autre des agresseurs succomba. Les pertes de l’adversaire n’étaient pas très élevées, deux morts et deux blessés. Les policiers en avait pour 3 morts et deux blessés, et eux arrivaient au bout de leurs munitions, et ils étaient deux fois nombreux que leurs adversaires. Un autre mourut. Visiblement lassés, les agresseurs choisirent de changer de tactique. Ils firent amener un lance-flammes et commencèrent à avancer lentement au travers du petit poste de police. Kagemaru lança un fusil à Takeshi, lui permettant de trouver le défaut d’une armure ennemie. Mais les flammes mortelles se rapprochèrent et le vaillant Ide périt en emportant un autre de ses agresseurs.
« Pour Toturi et pour Rokugan ! ». Raoul rallia un instant ses hommes pour un baround d’honneur tandis que les assaillants affrétaient un autre lance-flammes. Les pertes furent élevées pour l’ennemi, mais la contre-attaque accula les défenseurs. Raoul ne voyaient pas comment s’en sortir et se prépara à hurler une vieille devise. Sois prêt à creuser deux tombes. Il croisa alors le regard du shugenja Iuchi Yoshoka. Son fidèle second, l’un des rares policiers affectés ici qui aima vraiment son travail. Et un partisan de la croyance dans les kamis. Il ne fallut qu’un instant pour comprendre le sourire de son ami.
L’instant d’après, le flot d’une rivière furieuse se déversait au travers du petit poste de police, emportant avec elle les meubles et les vitres. Puis les piliers s’effondrèrent sous la pression et la boue se mélangea à l’eau. Il ne restait plus que des ruines du poste de police de la rue Sastume.
Le présentateur de KSTU regarda la jeune policière affalée sur le trottoir.
« Bonjour, officier. Quelques commentaires pour les informations ? »
Iuchi Agira Tatsumi reprima un sanglot. « Aujourd’hui sont morts bien des braves policiers. Ils me laissent seuls avec leur souvenir : Ikoma « Toturi »Raoul, Iuchi Yoshoka, Moto Ijima … »

Akaijin se demandai s’il croyait vraiment ce qu’il voyait. Cela ressemblait à un assemblage de métaux anciens et nouveaux, d’éléments vieux de 2000 ans et des technologies de demain, et plus encore de magie ancestrale et de Tetsuryu.
« Ce n’est … pas une …blague ? »
Yo lui répondit sèchement. « Non, puisque que tu le voit. »
« Et ça marche ? »
Musashi : « Non, il est inactif depuis des années. L’esprit qui le guidait à disparu un peu comme il était venu, au cours d’une sinistre affaire au Yo et moi avons perdu des amis. Aujourd’hui, il prend la poussière ici, dans un coin que l’on nomme le « Quartier Gaijin ». Personne à part nous, et les gardiens des lieux, ne l’avons approché depuis qu’il est arrivé ici. »
« A quoi servait-il ? Quel esprit l’animait ? »
Yo : « Il est des questions qu’il ne vaux mieux pas poser … »
Musashi : « Un esprit antique et insoumis, têtu et puissant. Nous en saurons bientôt plus. »

9e partie

Yo et Akaijin se tenaient aux côtés de Musashi, aux pieds de l’immense famille. Autour d’eux, les ombres et la poussière régnait. Akaijin en profita pour regarder les détails des sculptures et des trophées qui entouraient l’immense machine. Ils contaient les actes de bravoure des membres du clan de l’Ours. Sur le premier, on pouvait voir un shugenja du clan de l’Ours faire pleuvoir une mort électrique sur des armées d’Onis, aux côtés de membres du clan du Crabe. Cela devait se passer durant la guerre des Ombres … Plus loin, un wakizashi trônait, orné des mons du Lion et de l’Ours, ce dernier rajouté par la suite. L’arme en elle-même devait dater de plus de 1000 ans, à en voir les signes et le mon antique de la famille Akodo. La tapisserie qui suivait, à moitié cachée par les ombres, montrait des membres des clans Mantes, Guêpe et Ours franchissant les portes du Palais Impérial défendus par des centaines d’Onis et autres créatures indescriptibles. L’auteur avait fait une oeuvre très sombre, comme pour marqué des siècles de vie sous l’ombre de l’Outremonde. La tapisserie montrait une image fictive et stylisée du sauvetage de l’Empire par Yoritomo 1er. Le piédestal suivant était surmonté d’un très vieux étendard, orné d’un simple mon usé par le temps, encore porteur de traces de sang. Le mon du Loup. Le mon de l’armée de Toturi le Lion Noir, Toturi 1er, Empereur de Rokugan.
Akaijin commençait à ne plus comprendre. Quel était donc ce temple, dédié à Osano-wo la fortune du Tonnerre ? La présence d’œuvres et de symbole contant les exploits de grands guerriers était normal, mais les sujets était étrange. Le clan de l’Ours est né de Hida Kuma lors de la guerre des Ombres, alors que les objets présents semblaient dater de la guerre des Clans, 1000 ans avant …

Yo s’approcha de lui.
« Tu est perdu, petit Phénix ? Tout le monde oublie. Tant et tant de héros périrent et leurs noms furent oubliés de tous. Ces images représentent un homme mort depuis 9e siècle, un grand héros. Tu peut venir voir son portrait sur cette peinture. »
Akaijin suivi le samourai dragon jusqu’au mur qui se trouvait derrière la machine. La peinture, faites par un artiste Ikoma, représentait un homme de grande taille, les traits taillés à la serpe et possédant une carrure de crabe. Ils était vêtu d’une fourrure d’ours, une bête immense, d’un daisho et d’une sacoche de parchemins attestant du statu de shugenja. L’intitulé était : « Okuma, daimyo de l’Ours, concurrent du tournoi d’Opale. Année : 1121. »
L’Agasha ne comprenait plus rien à cet étrange endroit.
« Qu’est-ce donc ? »
Musashi touchait le métal abîmé de la machine.
« Un autel à celui qui fut le daimyo du clan de l’Ours durant 12 ans, lors de la première création de celui-ci quelques jours après le 2e Jour du Tonnerre. Ce clan tomba dans l’oubli dans les années qui suivirent suite à la disparition de son fondateur, car ses membres défendirent l’Empire dans bien des conflits contre l’Ombre, l’Outremonde, ou les Esprits. Les survivants du clan furent oubliés, même s’ils continuaient à tenir leur serment envers l’Empereur. Aujourd’hui, la lignée perdue d’Okuma l’ours à rejoint le nouveau clan de l’Ours, mais ils n’ont pas oublié leur vrai fondateur. Quant à celui-ci, c’était quelqu’un d’exceptionnel. Il était très « différent ». »
Le Mirumoto se rapprocha d’une dernière tapisserie. On voyait Okuma affrontant des Moto noirs dans des montagnes, aux côtés de samouraïs de la Licorne.
« C’est sa première mort. »
Le Phénix sursauta. « Première mort ? »
Une voix grondante comme le tonnerre, puissante comme la tempête, résonna dans la pièce.
« Le tonnerre appartient à Osano-wo, la tempête à la Mante, mais l’éclair n’appartient qu’à moi. »
Les trois hommes sursautèrent tandis que la voix reprenait.
« Ma mort fut mon heure la plus glorieuse, mais la roue du kharma n’en avait pas finis avec moi. J’ai vécu 997 ans grâce à la bénédiction des Fortunes, abandonnant le nom de Shinjo Ikari lors de la mort de ma mère pour devenir le ronin connu sous le nom de Okuma. J’ai servi bien des seigneurs et j’ai reçu en récompense le droit de créer mon propre clan. Je suis mort en combattant les Motos noirs en souvenir de mon ancien clan. 1000 ans plus tard je suis revenu d’entre les morts car des gens en avaient atteint à mon urne funéraire. J’ai rencontré les deux samouraïs qui se trouvent à tes côtés, et j’ai activé le Dragon d’Acier par la force que m’a confié Osano-wo. »
Akaijin, décontenancé, demanda : « Qui êtes-vous ? »
Yo : « T’as pas compris, petit shug ? C’est le daimyo Okuma, revenu pour la deuxième fois d’entre les morts. N’est-ce pas mon nounours ? »
L’image vivante du portait sorti de derrière le rideau des ombres, mais sensiblement différent. Ses traits attestaient du passage du temps, ses cheveux devenus gris et ses yeux bleus délavés. Mais le plus grand changement était son bras gauche, devenu métallique. Le métal était d’un acier argenté, orné du mon du clan Dragon, et fusionnait juste en dessous de l’épaule avec la fourrure et la chair. Tout l’être luisait d’une aura dorée translucide.
« Konnichi-wa, Agasha-san. Je suis Okuma, ex-daimyo du clan de l’Ours, shugenja du Tonnerre et esprit revenu de Jigoku. »
Le Phénix hésitait devant une créature centenaire.
« Konn…ko…Konnichi-wa, … Okuma-sama … Je … »
Yo l’interrompit. « Il se nomme Agasha Akaijin, du clan Phénix. Comment ce fait-il que tu soit encore en vie, vieil Ours ? Et qu’est-il arrivé à ton bras ? »
Musashi : « Oui. Je pensais que tu avais retrouvé ton chemin vers Jigoku après la destruction finale de ton urne et de notre ennemi. »
Okuma : « Lors de notre dernière rencontre, j’ai brusquement perdu consistance dans le Ningen-do et pris place dans le Gekido. Mais j’étais toujours encore là, complètement désorienté par le changement. J’ai mis plusieurs semaines à comprendre que j’étais un esprit, complet et indépendant de Jigoku. Comme les esprits revenus d’entre les morts durant la Guerre Spirituelle, j’avais une nouvelle vie qui s’offrait à moi. J’ai décidé d’en profiter. Il me fallut quelques temps pour arriver à de nouveau matérialiser une forme physique, mais aujourd’hui, je suis aussi mortel que vous. Quand à mon bras, je suppose qu’il s’agit d’une stigmate de l’expérience, de la fusion que j’ai eu avec le Tetsuryu. J’ai eu du mal à m’y faire, mais aujourd’hui je sait qu’il fait complètement partie de moi et que je ne pourrai pas m’en débarrasser. »
Musashi : « Cela dit, tu n’es pas passé inaperçu durant ces quelques temps. Les habitants du quartier Gaijin m’ont fait part d’un ours fouillant leur territoire. J’ai sut toute de suite que c’était toi. J’ai hésité à venir, pensant que tu viendrais me voir. Aujourd’hui, je sais que tu as fait plus que ça… »
Okuma : « Oui. Les temps sont durs et le souvenir oublié des années qui passent me pèsent. Mais aujourd’hui le passé rattrape une fois de plus l’Empire … »

10e partie.

La poussière finissait de retomber, voletant dans les derniers minces filets de lumière qui perçaient d’au travers du plafond. Des monceaux de roches étaient accumulés en tout sens sous ce qui fut un commissariat … Le commissariat de la Rue Satsume. Un homme toussa un peu … Il se releva difficilement, ses jambes cruellement lacérées par les innombrables débris qui étaient tombés avec lui. Il observa ce qui restait de lui. Vivant, bien couvert de nombreux bleus et estafilades, un kimono en morceaux, quelques objets dans un sale état … Les deux seules choses qui semblaient encore être intactes étaient son pistolet et son daisho … Un pistolet qui ne comptait plus que quelques balles … Il laissa son regard se poser sur se qui l’entourait. Des cadavres, des hommes de la police … Iuchi Yoshoka, Moto Ijima, Shinjo Oko, Shinjo Otemi … Tous réduits à l’état de pulpe sanglante sous les amas de pierres et de bureaux … Tout n’était plus que désolation autour de lui, rien ne vivait. L’eau provenant des canalisations détruites emportait le sang et la poussière dans les profondeurs de la terre. Des câbles électriques s’agitaient de temps à autre sous l’effet d’une impulsion …
Il avança, traînant péniblement sa jambe droite. Il l’inspecta. Certainement cassée. Les fortunes n’en avaient pas encore finie avec lui. Mais il était vivant et intact. Une courte prière à la Fortune de la Chance lui remis du baume au corps quand il se rendit compte que sa jambe n’était que foulée. Il fouilla les décombres, récupéra quelques unes de ses affaires dans le noir tombant. Il finit par trouver une lampe qui fonctionnait. « J’ai beaucoup de chance aujourd’hui. »
« Parle pour toi, Lion ! » La voix était sèche.
« Daidoji-san, je vois que vous êtes encore de ce monde. Et moi qui pensais être le seul survivant de cette terrible catastrophe ! » Railla-t’il.
« Nous avons une destinée, et grâce en soit rendues aux fortunes, nous sommes encore vivants pour l’accomplir … »
« Kagemaru-san, vous aussi ? Visiblement nos adversaires étaient des incapables ! » Toturi Raoul se forçait à sourire. Il fallait se remonter le moral.
Kyome : « Nous sommes enfermés sous cent mètres de terre, nous ne sommes même pas sûr du fait que nous puissions respirer, les secours mettront des heures à arriver, et un Oni hante les souterrains d’Otosan Uchi, la capitale impériale. Je ne suis pas d’humeur à rire, Ikoma-san. »
Kag’ : « Nous sommes dans les anciens égouts et catacombes de la ville, nous ne risquons rien en attendant les secours ici. Il s’agit d’endroits abandonnés depuis longtemps… »
Kyome : « Des égouts, pouah ! !! »
Les trois hommes sursautèrent tandis qu’un raclement se faisant entendre contre la pierre.
Raoul : « Vous parliez de l’Oni qui hantait les souterrains, Kyome-san ? Peut-être l’avons nous dérangé dans son repos ? »
Kyome se releva, époussetant la poussière de son kimono, et remettant son daisho en position.
« Tant mieux, j’avais quelques comptes à régler avec lui … »
Le bruit se fit plus clair, comme un glougloutement dans une mare. Une odeur nauséabonde commença à se répandre dans la pièce. Finalement l’horreur sorti de derrière un pan de mur, jetant le corps déchiqueté de Ide Takeshi. Le raclement de son armure contre le sol se fit entendre alors que les tentacules bousculait son corps. L’immonde masse de gelée verte qui avançait vers les trois hommes était doté d’une bouche immense et d’une dizaine de tentacules qu’elle lançait vers ce qui ferait son prochain repas.
Kagemaru déglutit. « Un Sanshu Denki, un gardien des marais … »
Kyome : « Voyons si ma lame apprécie son sang ! »
Raoul : « Pour Toturi et pour Rokugan ! »
La créature émis un son signifiant son impatience. Un combat allait débuter loin sous les rues tranquilles du quartier Grue de Otosan Uchi, la capitale impériale. Un combat opposant deux samouraïs et un moine à une terrible engeance de l’Outremonde …

Quelque part dans les souterrains de la ville, Isawa Gindul se réjouissait d’avoir prévu une seconde sécurité …

11e partie :

Okuma, Yo, Musashi et Akaijin se regardait alors qu’ils essayaient de réfléchir aux différentes implications de l’affaire … Une bande de maho-tsukai, serviteurs millénaires de l’âme de l’invocateur de Seyroku no oni, voulait reprendre sa place dans le monde en suivant la voie de l’Illumination ténébreuse …. Voilà qui ne les réjouissaient pas ….
Ils avaient posés devant eux une série de plans de la ville et installés des tables et des chaises. Les Gaijins avaient discrètement fait apporté de la nourriture aux hommes. La nuit était tombé depuis très longtemps, Dame Soleil ayant choisi d’abandonner ces hommes à leur réflexions nocturnes.
Yo mâchais négligemment un chewing-gum dans son coin, tandis qu’Akaijin feuilletait avec intérêt les livres du musée. Ils contaient les exploits du seigneur des lieux, mais aussi la puissance de sa magie. Lui qui avait toujours été un piètre shugenja, il était ébahi par la puissance de ceux qui étaient décrits dans ces livres poussiéreux. Isawa Tadaka, Naka Kuro, Naka Tokei, Isawa Kiyoko, Iuchi Karasu, Iuchi Agira Tatsumi ... Tant de noms, tant de grands shugenjas qui avaient changés la face de Rokugan, sauvé l’Empire en temps de grand malheur ... Il tomba sur une série de vieux parchemins, et s’enfonça dans la lecture de sortilèges oubliés depuis des siècles ...
Musachi et Okuma se jetait des défis du regard alors que deux poignards étaient plantés, ensanglantés, sur la table. Ils n’avaient cessé de discuter des différends plans possibles ... Et ils en étaient arrivés à la conclusion qu’ils ne savaient absolument pas ce que la Secte des Briseurs de Sceaux (tel était le nom poétique que le Phénix avait trouvé pour décrire leur ennemi) allait faire ... Les deux hommes n’étaient pas du genre à déclarer qu’ils avaient échoués, et ils se torturaient les méninges sans vraiment avancer depuis longtemps ...

Loin de là, le maléfique Isawa Gindul passait à la seconde partie de son plan. Ou plutôt au plan B au cas ou ses cibles n’auraient pas été éliminées par le plan A.
Ikoma « Toturi » Raoul faisait face à la terrible engeance de l’Outremonde avec tout le courage dont il était capable. Il tranchait, frappait, découpait sans relâche les immondes tentacules de la bête, ses coups ne faiblissant pas tandis qu’il s’acharnait à défendre sa vie.
« Pour Tsuko et pour Rokugan ! » Hurla-t’il, même si personne ne pouvait reconnaître l’ancien cri de guerre de l’Empereur Toturi 1er. De même, personne ne pouvait savoir qui était Matsu Tsuko. « Toturi ! Toturi ! »
Daidoji Kyome, vêtu des ses élégantes bottines et de sa légère armure de chef de la sécurité, frappant de taille et d’estoc au milieu des tentacules comme un danseur exécutant ses pas au milieu de la foule, semblait ne pas se soucier du danger. Mais au fond de lui-même, il savait qu’il n’en aurait plus pour longtemps... Son bras fatiguait, et le cri de guerre maintes fois répété de son compagnon ne cessait de faiblir ...
Kagemaru récitait les mots de la seconde moitié du Tao, héritage rapporté 900 ans plutôt par un junshin Scorpion. Ses deux amis allaient succomber à la terrible puissance de la créature de l’Outremonde, leurs lames ne lui infligeait que des blessures superficielles. Il sentait la puissance de la magie noire empuantir l’air environnant, tellement que même la détestable odeur naturelle des égouts en était agréable. Il prononçait les paroles sacrées tandis qu’il se concentrait sur leurs enseignements. « Agit. » Une voix résonnait dans l’air froid de son âme. « Agit ou ils mourront. ». Il ne comprenait pas. Son esprit avait-il abordé l’état de Noshin ? Ou un fantôme tentait de l’entraîner dans la damnation ? « Je suis Hoshi Franck, ton ancêtre ... Sauve-les ... ».
La voix remplie de puissance de Washi Kagemaru prononça les paroles d’un kiho, des extraits du Tao tandis que son esprit s’ouvrait à de nouvelles possibilités. Les secrets de la fraternité de Shinsei et le sacrifice du kharma.
Il y eu une immense explosion de lumière. Les parois fragilisées du tunnel gémirent sous la puissance, tandis que la chaleur du souffle traversait les corps meurtris des deux samourais.

Un voile noir. De vagues reflets de lumière à travers une immense étendue d’eau.
Des voix.
« Reiko-chan, sors-les de sous les décombres. Et vite. J’ai une actrice qui m’attends. »
« Pourquoi toujours moi ? Tu peux pas demander ça à ton assistant ? »
« Vous êtes la plus forte d’entre nous, Dame Reiko. Je ne peux rivaliser avec vous en ce domaine, et je me dois de m’occuper des affaires de Yudji-sama. Je dois d’ailleurs lui rappeler que son rendez-vous n’est pas avec une actrice, mais avec une locataire de la maison du Lotus rouge ... »
Le Scorpion grimaça en écoutant Bayushi Kenshin. Cet homme était redoutable, dans bien des domaines. On disait que la seule personne qu’il craignait était sa femme O-tsuko, une ancienne Hida ... Il posa son pied à deux pas de la tête de Kyome, ce dernier toujours étalé par terre sous un bloc de rocher.
« Je pense que vous avez quelques explications à me faire à propos de la mort de mon neveu, Bayushi Djubi. Je n’aime pas qu’on joue avec ma famille, même avec ces idiots de Junshin. Alors, Grue, je vous écoute. Je suis pressé et j’ai eu beaucoup de mal à vous retrouver ... »

12e partie

« Je ne vois absolument comment nous allons nous en sortir … » rugit Yo dans son coin. Musachi et Okuma continuait d’enchaîner des hypothèses et des théories sur les buts et les objectifs de la Secte des Briseurs de Sceau, n’en trouvant aucun où ils pourraient caser un oni de plusieurs mètres de haut dans la cité Impériale.
« Peut-être ont-ils quitté la ville … » Hésita Akaijin.
« Mais comment ? »déclara Musashi, exaspéré par une nuit qui s’en finissait, infructueuse.
« Je dois dire que je n’ai pas de moyen de vous répondre. » déclara l’esprit, amusé par l’énervement du Dragon. En temps normal, celui-ci était pratiquement aussi impassible qu’une tombe. Mais aujourd’hui, depuis son passage à l’hôpital, il était nerveux.
« Tu devrais aller te coucher, Mus’ T’as pas l’air bien. »
« Tu as raison, Yo. Mais cette affaire … Ca fait trop longtemps qu’on les observait, qu’on savait qu’ils voulaient libérer l’oni, et on n’à rien fait … Et pis … » Il posa sa main sur une de ses blessures à la tête. « Je crois que j’ai pris un sale coup. »
« Nous devrions tous aller dormir, demain est un autre jour. »
Les 4 hommes partirent se coucher. Peu dormir, certains s’affairant à des affaires occultes, d’autres rêvant d’une époque révolue, et un d’entre eux pensant à cette belle Scorpionne vue à la télé.

Le lendemain, Musaschi, comme à son habitude, se leva tôt. Il trouva l’Ours en train de prier les Kamis, comme il convenait à un shugenja. Le Dragon fut étonné par certains rites, mais se ravisa en se disant qu’on avait pas vu de vrais shugenjas depuis des siècles, les pouvoirs de prêtres des kamis disparaissant avec le temps. Il le regarda, voyant les esprits des flammes et de l’eau répondre à ses appels, tourbillonnant dans la salle comme autant de petits orages. « Il est l’un des fils du Tonnerre, comme notre Empereur. Mais même ce dernier ne peut se targuer d’une lignée aussi pure que la sienne. »
« Vous étiez là, Musachi-kun ? »
Le Mirumoto le regarda interloqué. « Oui, j’observai vos talents. 1000 ans sans pratiquer, mais vous n’avez pas rouillé ! »
« Je n’ai pas perdu la main, car même dans le Yoma de Jigoku j’appelais à moi les forces des Eclairs. Ce sont les esprits qui ont changé. Ils pleurent les invocateurs du passé, l’oubli dans lequel ils sont tombés. Il me rappelle l’époque des la guerre contre l’Ombre … »
« La guerre des Ombres tu veux dire ? Cette guerre qui eu lieu il y à quelques années, et où Akuma périt par le sacrifice de mon clan ? »
« Heu … Non, Musachi-kun. Mais laissons-ça. Le passé est le passé, nous avons à nous occuper de l’avenir. »
« Oui, Okuma. » « … -sama. ».
L’ancien daimyo sourit. Il n’avait que faire de l’étiquette dans des temps pareils.

Yo les rejoignit le dernier, Akaijin étant arrivés peu après la discussion des deux hommes. Il n’avait pas prié autant que l’Ours, ce qui désespérait un peu ce dernier. L’oubli des voies anciennes…
« J’ai une suggestion à faire, Mus’. »
« Je t’écoute Yo. Au point où on en est, je serai prêt à te suivre à un match de football. »
« Vraiment ? »
« Je rigolais. »
« Toujours aussi drôle, Mus’. »
« Permettez-moi une question. Qu’est-ce que le football ? » La remarque de l’esprit millénaire fit rire tous les participants.

Les 4 hommes se retrouvèrent devant l’entrée du temple du Tonnerre.
« Donc nous allons voir un des tes contacts, Musachi-kun. »
« Oui. Et pour éviter que nous nous fassions trop facilement repérer, j’ai choisi de changer de moyen de transport. »

Le taxi roulait largement au-dessus des vitesses autorisées, son conducteur sachant pertinemment que les motards du clan de la Licorne ne pouvait rien contre lui. Il écoutait les pubs concernant le dernier film du grand producteur Bayushi Yudji, « Bad Lieutenant. ».
« J’irai certainement le voir. Faut profiter de la vie ! »
Il se sentit mal. Une étrange sensation malsaine. Il ouvrit sa boite à gants et y trouva un masque de porcelaine blanc. Un masque de carnaval lisse, sans aucune décoration. « Non, ce n’est pas moi ce visage. C’est un autre. Un autre ! » Il se rappela le visage de son ami, tombé dans l’Outremonde durant la guerre des Ombres, et revenus d’entre les morts sous l’apparence hideuse d’un zombi. Il l’avait coupé d’un X sanglant, et aujourd’hui encore il se souvenait. « Oublierai-je un jour cet instant ? Cet horrible instant ? »
Le bruit de son téléphone le ramena à la réalité.
« Allo. Ici le Taxi numéro 78642 Iyye, Shitoken n’écoute pas. Veuillez rappeler ultérieurement. »
« Déconne pas Shito ! On à pas le temps de jouer à ça ! Retrouve nous au temple du Tonnerre, dans le quartier Gaijin, et vite fait. On tu n’auras pas de place pour le match des Loups de Nanashi Mura ! ». L’interlocuteur raccrocha.
« Toujours aussi convaincant, ce Yo. ». Et Mirumoto Shitoken senti l’odeur du goudron brûlé sous ses pneus.
Il rejoignit rapidement ses 4 clients.
« Tu en as mis du temps, Shito ! »
« Tu pourrais dire bonjour, Yo ! »
« Salut Yo. »
« Salut Mus’. C’est qui la peluche qui te suis ? L’autre, avec sa blouse, ça doit être un médecin Phénix, mais lui on dirait un nounours géant. »
« Permettez-moi de me présenter, Shito-san. Je suis Okuma, ancien daimyo du clan de l’Ours, prêtre de la Fortune du Tonnerre, esprit revenu d’entre les morts. » Sa voix s’était fait grondante comme le Tonnerre et ses yeux avaient été traversés par des éclairs. Son aura d’or, caractéristique des esprits, luit plus fort que d’habitude tandis qu’il serrait son poing bionique, appuyant sur la carrosserie renforcée du bijou du chauffeur de taxi.
« Heu … Salut, Kuma .. . »
Musachi sourit. « Les présentations sont faites. Maintenant, on part aux délices de Tetsuwa ! »
« Les délices ? Tu vas nous payer un sushi ? » Déclara Yo en s’esclaffant, reprit par Shitoken.
Musachi avait prit place devant, laissant Okuma, Akaijin et Yo souffrir de la masse imposante du premier.
« Mus’, ma chérie, tu veux vérifier que les enfants et le chien ont bien attacher leur ceinture ? » Déclara en ricanant Shitoken, provoquant une hilarité irrésistible parmi les Dragons, mais laissant le Phénix pantois et n’arrachant qu’un grognement à l’Ours.
Le taxi de Mirumoto Shitoken était une vieille voiture jaune, allongée, couverte d’un damier blanc et noir accompagné d’un dragon rouge. Le toit était surmonté du classique petit signal, importé des terres Gaijins, qui indiquait le numéro du taxi, le numéro de téléphone de la boite et s’il était libre ou non. L’intérieur était à l’image de l’extérieur, donc pauvre et vieillissant. Seuls l’auto-radio et le téléphone dénotait dans l’atmosphère étrange du taxi. Un vieux tableau de bord en bois, marqué par d’innombrables coups et surmontés de taches de liquides divers. Des souvenirs arrachés à des histoires dont le chauffeur ne se vantait que les soirs où la nostalgie l’emportait. Dans la boite à gants trônait un Kaiu 9mm, et dissimulé dans le dossier du siège passager se trouvait un wakizashi. Néanmoins, le véhicule cachait d’autres surprises …

L ‘étrange équipage s’élança dans les rues désertes d’Otosan Uchi, abandonnant le 4x4 de l’association Yo et Musachi, hommes à tout faire. Il était tôt le matin, et les rues n’étaient encombrés que par les étas chargés de la propreté. Bientôt, Yo ne cessait de jeter des regards discrets, mais inquisiteurs, à ce qui se trouvait derrière eux.
« Tu pense la même chose que moi, Mus’ ? »
« Depuis le pâté de maison du quartier Shiba Ujimitsu ? Oui. »
« Il nous suive depuis le quartier Gaijin, les gars. Ils sont forts, leur voiture est … étrange . Je les ai repéré depuis le départ, et j’ai essayé de les semer dans les rues, mais ils s’accrochent. »
« Vous pensez qu’ils veulent nous tuer ? » hésita l’Agasha.
« Peut-être … Ou peut-être pas. Mais nous ne leur en laisserons pas l’occasion. Je suis sûr maintenant que c’est après nous qu’ils en ont, alors je vais leur montrer de quoi est capable Shitoken ! ». Il embraya, passant les vitesses plus vite que le moteur n’aurait dû pouvoir le supporter. Des flammes sortirent du pot d’échappement alors que la voiture atteignait des vitesses pharamineuses. L’ours sembla être légèrement malade, et regretta les montures qui l’avaient jadis portés au combat.
« Ma voiture, c’est un tetsukami. Il cache quelques petits secrets au cas où… »
« Je crois que c’est le moment. » Répondit Yo, tandis que la voiture manquait de faire une embardée suite à un virage à 90°.
La voiture noire s’élança elle aussi à leur poursuite, maintenant l’allure malgré les obstacles. Shitoken les guida dans le petit Jigoku.
« Ils s’accrochent. Ils sont très forts. Je ne sais pas quoi faire… » Murmura Shitoken.
« Arrête-toi-là. Yo prend ma place. Akaijin, appelez les kamis pour accroître vos sens, et Okuma-sama et Yo fournirons la puissance de feu. D’autres arrivent. Nous emmener au petit Jigoku était un piège. »
« T’es sûr, Mus’ ? »Répondit le chauffeur de taxi en s’arrêtant.
Le Mirumoto ouvrit la portière, laissant son coéquipier prendre sa place. Il prit la direction d’une petite maison tandis que ses compagnons repartaient de plus belle, en espérant qu’ils n’aient pas remarqués le départ de Musachi.

La voiture s’accrochait à eux, et des tirs d’armes automatiques fendirent l’air tandis que des motos rattrapaient le premier véhicule.
« Eh, la peluche ! J’ouvre le toit, et à toi de montrer ce dont-tu es capable ! »
L’Ours ne se fit pas prier, même si les invocations dans la voiture n’était pas son fort …
Yo riposta aux tirs tandis que Akaijin entrait en communication avec le tetsukami de la voiture.
« Y à quelque chose qui est accroché au pare-chocs arrière, d’après le Tetsukami. Je le décroche ? ». Une clameur de Oui répondit à l’Agasha. Une gerbe de flammes noirci l’arrière blindée de la voiture, révélant les renforts illégaux anti-balles de celle-ci. Shitoken s’énerva à propos de l’état de sa voiture.
Le Phénix pâlit.
« La voi … voiture … noire … C’est … C’est un Oni ! »
L’illusion de la voiture noire s’effaça, révélant une sorte de véhicule à moitié vivant. L’Oni no Kraken, l’Oni de la route et des chauffards.

13e partie :

L’équipage du taxi surboosté se trouvait en bien mauvaise posture. Les rues de la vieille ville abandonnée du Village Stratégique du Sud n’était pas favorable à une course poursuite. L’immonde créature nommée le Kraken no oni gagnait sans cesse du terrain, ses tentacules se rapprochant sans répit de la voiture jaune, au grand désespoir des passagers de celle-ci. Yo rugit tandis que la radio n’émettait que des grésillements …
« Rien ! Mer … ! Je n’arrive qu’à obtenir les informations de la nouvelle Calédonie ! Je ne sais même pas où c’est ! Saleté de matériel ! ». Le dragon exaspérer frappa du poing la machine récalcitrante, mais ne réussi qu’à obtenir un flash d’information.
« Ide Banuken pour La Licorne Blanche radio. C’est ici que succombèrent de grands samouraïs nommés Daidoji Kyome et Ikoma Raoul. Même si leurs carrières furent parfois sulfureuses, comme les rumeurs concernant la sympathie pour les mouvements Gay du grue … »
« Merde ! » jura le Mirumoto en défonçant le poste d’un coup de crosse avant d’ouvrir de nouveau le feu sur leur poursuivant inhumain.
Shitoken retint sa colère, il avait trop à faire pour s’occuper de son poste de radio. Il fit un brusque changement de direction afin de se trouver une meilleure voie. La voiture décèlera puis accéléra sans effort, le moteur Tamori surpuissant parfaitement adapté aux exigences du chauffeur de taxi. Il regarda avec effarement la créature continuez sa route sans vraiment avoir de problèmes, ses tentacules élargissant le chemin lorsque cela était nécessaire.
L’ours shugenja commençait à invoquer les énergies des kamis. Ces derniers, endormies depuis des années avec l’abandon des anciennes traditions, sentir la terrifiante puissance de l’esprit et répondirent rapidement à l’appel. Les griffes de sa fourrure se mirent à luire d’une lueur verte avant que les nuages ne commencent à s’accumuler dans le ciel. Un éclair vert vint frapper les repoussants pseudopodes ennemis et la créature rugit de douleur, redoublant d’ardeur pour attraper ses victimes. L’ours prit encore une teinte verdâtre, son corps d’esprit peu adapté à des accélérations d’une telle puissance.
Akaijin invoquait lui aussi, discrètement. Nul ne faisait attention à lui dans le cœur de l’action, ses maigres talents semblaient n’avoir aucun effet contre l’oni invoqué par Gindul. Semblait.
La créature eut un regain d’énergie et gagna en vitesse, mais sembla hébété un instant … Yo en profita pour lui asséner un coup de fusil en plein dans son œil visqueux. Un nouvel éclair tomba du ciel, appelant la force du Tonnerre. Le descendant d’Osano-wo ne craignait pas la colère des éléments, mais celle de la voiture de Shitoken.
Ce dernier profita de l’instant d’erreur de son adversaire pour libérer des clous sur la piste. « Cela ne peut pas nous faire de mal … ».
La voiture s’élança encore de plus belle dans les rues abandonnées de la ville, raclant les murs sans se soucier de la peinture … Qui révéla la rouille dissimulée en dessous. L’oni traça sa route à travers les murs, en profitant pour gagner du terrain. Il se retrouva devant les compagnons. Réagissant promptement, Shitoken fit une embardée, faisant effectuer à la voiture un demi-tour sur deux roues en lâchant deux petits projectiles. Ces derniers repoussèrent un instant les tentacules, leur offrant le temps de repartir encore plus vite dans les rues.
« C’était juste ! » souffla Akaijin. Il se concentra de nouveau sur un sort et une frappe de jade partit vers l’un des bras de la créature, le coupant net. Yo n’en fut pas en reste et logea de nouveau une balle dans l’œil déjà blessé. Mais Kraken ne sembla pas s’en soucier …
« JITURO NO FU-LENG ! Vous ne m’échapperez pas, pauvres mortels ! Kraken no oni se délectera de vos corps ! »

Shitoken se mordit les lèvres, lançant un cd de reaggae pour se mettre du cœur à l’ouvrage. Mais nulle sortie ne s’offrit à eux dans l’impasse où il les mena.
« Perdu … ». Il fit tourner la voiture et s’apprêta à faire face à Kraken no oni. « Les gars, êtes-vous prêts pour une petite fiesta ? »
Les 4 compagnons apprêtèrent leurs armes et leurs talents. Les phares allumés à toute puissance, le moteur rugit encore une fois avant de s’élancer avec toute la carrosserie en direction d’une possible sortie. Un souffle de vent leur accorda un peu de vitesse de la part des esprits du vent convoqués par le fils de Agasha Gennai, tandis que l’orage qui se trouvait au-dessus d’eux éclatait en une colonne de feu. Au bruit du Tonnerre s’ajouta celui du crépitement des mitrailleuses du taxi et la détonation d’un fusil. L’oni recula un instant. Autant de témérité n’était pas possible de la part de mortels. Profitant de l’instant d’hésitation du monstre, ils s’enfoncèrent sous les tentacules. Mais les tentacules qui secrétaient une substance acide se rapprochèrent, jusqu’à ce que l’objet verdâtre tombe. Monté sur une grosse moto Licorne, une Shinjo Yasamura 1200, au moteur surboosté, et tenant un immense No-daichi, se trouvait Musashi. Il releva sa mèche avant de faire lever la roue avant de sa moto et de suivre la voiture de ses compagnons.
Kraken hurla sa rage en perdant son membre. Il fit comme les limaces et se retourna sur lui-même avant de s’élancer de nouveau à la poursuite du motard et du taxi.
Akaijin tenta une nouvelle attaque, qui manqua de peu … Musashi mais repoussa la tentacule qui le menaçait. Il en coupa un autre d’un revers de son no-daichi, manquant de peu de briser la lame contre le sol. Le talent des deux pilotes Mirumoto fut mis à grande épreuve tandis qu’ils prenaient une escalier pour s’échapper. Kraken ne se gêna pas pour écraser les maraches une à une sous ses roues pesantes, ne ralentissant pas un instant.
Tentant une audacieuse manœuvre, ils partirent dans une place circulaire, attirant leur ennemi dans un piège improvisé. L’oni s’élança au centre de la piste, tandis que les deux véhicules commencèrent à entamer une danse de mort autour de lui. Ses tentacules fendirent l’air sous la pluie d’éclairs et de balles, la moto de Musashi passant à toute allure pour couper les membres qui se rapprochaient un peu trop du taxi qui le précédait. L’oni hurla sa rage aux alentours, ses roues n’arrivant plus à suivre les déplacements de ses adversaires. A force de persévérance, Yo lui perça son œil bionique, arrachant un flot d’humeurs au corps bouffi et robotisé de la créature.
Finalement, perdant toute vitalité, les tentacules acide finirent par tomber au sol, laissant leur liquide mortel tracé des arabesques dans le goudron ravagé de l’ancienne place Shiba Ookami … Et s’écrasant en une dernière tentative post-mortem d’attraper sa proie, le corps attrapa le taxi de Shitoken en l’envoya s’écraser contre le mur d’une maison en ruines, qui s’effondra partiellement.

« C’est fini ? » tenta d’une voix hésitante Akaijin.
Shitoken, retenu par sa ceinture, se trouvait en parallèle avec le sol, la taxi ayant fini à la perpendiculaire de ce dernier, répondit qu’une vois enjouée. « Ouais, on a gagné ! »
Musashi les rejoint avec sa moto, laissant le fourreau du no-daichi racler le sol alors qu’il se déplaçait. « Tout va bien, là-dedans ? Faut remettre cette ruine sur ses roues et repartir. Les délices de Tetsuwa nous attendent. »
Yo : « On l’aura bien mérité. »
Shitoken : « Eh les gars, on aurait pas perdu votre Nounours ? »
Yo « Ouais, elle est passée où la peluche ? »
Akaijin le montra la masse de poils en train d’essayer de reprendre son souffle.
« Je ne remettrais plus les pieds dans cette époque la prochaine fois … C’est trop dangereux pour un vieil ours comme moi. ».
Tous éclatèrent de rire.
Ils repartirent vers leur destination, la voiture rouillée et cabossée de partout.
Sans trop savoir comment il était arrivé-là, Shitoken sentit un objet en porcelaine dans sa poche.

14e partie :

Kyome retint le grognement de douleur alors que Yudji continuait à appuyer sur la dalle de béton qui se trouvait sur lui. Le samourai derrière lui s’avança et lui souffla quelques mots à l’oreille, comme un murmure.
« Reiko-chan, voulez-vous sortir de sa demeure cette grue aux ailes coupées ? ».
« Ouch ! » souffla une voix rauque. C’était Raoul, sa chevelure blonde tachée par la poussière environnante. Le premier Bayushi se rapprocha de lui tandis que la Crabe sortait le Grue de sous les décombres.
« Ikoma Raoul, je suppose. Un grand baraqué, les cheveux blonds, bronzé avec peu de cervelle, vous correspondez merveilleusement bien à la description du chef de la police porté disparu. »
« Je ne vous permets pas ! »
« Vous n’êtes pas en mesure de permettre quelque chose, Raoul-san. JE suis en mesure de permettre quelque chose. Si vous pouvez m’être utile, je vous sortirai de là. Sinon … »
« Vil Scorpion ! »
« Tsss, tsss, pas de flatteries mon ami. J’attends. »
« Nous vous dirons tout ce que nous savons sur l’affaire Bayushi Djubi. Mais sortez nous de là, Raoul, Kagemaru et moi. » Rugit Kyome avec dépit.
« Je pense que votre ami moine ne voudra se joindre à nous. Là où il est, il doit avoir d’autres occupations plus en accord avec son Dharma et son Kharma. Il est mort pour vaincre le monstre. Quelle jolie fin. »
Les visages fatigués et tristes de deux samourais s’effacèrent dans la poussière du couloir.

Plus tard, dans l’une des maisons de nuis les plus réputées de tout Otosan Uchi, néanmoins assez loin du Labyrinthe de Bayushi Oroki, se trouvaient Daidoji Kyome et Ikoma « Toturi » Raoul. Ils venaient de prendre leur bain avec de magnifiques hôtesses, tandis que l’homme qui les avaient sauvés vaquait à ses affaires. Quelques heures d’attentes dans un luxe agréable, et ils entrèrent dans le bureau de Bayushi Yudji.
Ils y trouvèrent une salle immense, avec un bureau de cèdre de qualité, laqué et décoré par les meilleurs artisans du clan, des siècles avant pour certaines parties. Le tout était recouvert du tapis de velours rouge comme le sang, l’ordinateur lui-aussi aux couleurs de la famille Bayushi. L’ensemble de la salle respirait le charme sulfureux des geishas et des séductrices du clan du Scorpion. Une chose tranchait dans l’atmosphère capiteux de la salle : les nombreuses affiches des films réalisés par le propriétaire. Tetsubo love 1,2 et 3, Kyome, … Le dernier succès, les Geishas à la montagne, était basé sur les écrits de l’ancêtre homonyme du producteur, à propos du légendaire ancien clan de l’Ours, que l’actuel clan de l’Ours raillait comme littérature de cabinet. De quoi projeter des films avait été installé.
L’homme entra, accompagné de Hida Reiko et de Bayushi Kenshin, prenant place dans des fauteuils derrière celui, rehaussé et de soie noire, de Bayushi Yudji.
« Je suis content de vous voir un peu plus présentable. Néanmoins, il est temps que vous parliez. Je vous l’ai dit, ce que je veux savoir c’est comment est mort mon idiot de neveu, Bayushi Djubi, et pourquoi. Le nom du coupable viendra ensuite et je me chargerai de lui faire payer toutes ses nuits passées à entendre pleurnicher mon inconsolable sœur. » Il y avait une pointe de mépris dans sa voix, accentuée sur le inconsolable. L’homme ne poursuivait sa proie que pour montrer qu’il ne fallait pas toucher à ses affaires, pas pour la vengeance d’avoir perdu quelque chose de valeur.
Les trois hommes se jetèrent des regards de glace, refroidissant l’atmosphère. Ils avaient tout trois de fortes personnalités, et aucun n’avait envie de lâcher prise. Le courtisan effectua un mouvement avant de prendre la parole.
« Messieurs, messieurs. Tant de force de volonté vous honorent, mais ce n’est pas le moment pour de telles actions d’éclats. Vous êtes considérez comme mort par des ennemis très puissants, mais vous n’avez aucun moyen de poursuivre votre enquête … Mon seigneur vous propose de vous aider dans votre lutte, à condition d’avoir la tête de l’assassin de son neveu favori. Je pense que deux honorables samourais comme vous saurons choisir la voie de la loyauté et du courage en allant éliminer un infâme meurtrier … »
Bayushi Kenshin sourit en observant le mouvement derrière le masque de Bayushi Yudji. Il avait remporté la mise, Raoul et Kyome racontant leur histoire …

La nuit était bien entamé lorsque Bayushi Kenshin vint chercher le Grue et le Lion, qui ruminaient leurs dernières aventures dans une luxueuse chambre … Le genre de chambre où l’on vient à deux et on passe de chaudes nuits … Le Scorpion entra, puis guida avec son élégance légendaire les deux hommes qui semblaient être deux ogres avec leur démarche plus lourde et moins assurée. Ils entrèrent silencieusement dans le bureau de Yudji par une porte qu’il n’avait pas vu lorsqu’ils étaient venus la première fois. Le producteur de film porno se trouvait dans son fauteuil, lisant rapidement un dossier qu’il venait de recevoir.
« Messieurs, j’ai retrouvé les hommes que vous avez cité. Ils se trouvent dans un bar assez mal vu, les Délices de Tetsuwa … Et comme vous l’aviez affirmé, l’un d’entre eux c’est déguisé en Okuma, le personnage de mon dernier film … AAAHHH, le succès … Nous y allons. »
Raoul et Kyome se regardèrent. Pas la peine d’essayer de répliquer maintenant, ils lui montreront qui ils sont plus tard.

Deux berlines noires dernier modèle s’arrêtèrent devant le resto des Délices de Tetsuwa, dont le gérant étant un ancien acteur Akodo devenu ronin devant l’échec de sa carrière. Aujourd’hui, il tenait l’un des meilleurs endroits pour manger des sushis de la ville, réputés par tous ceux qui ne peuvent se payer le resto tous les jours, mais on de quoi manger et dormir chaque nuit. C’était un vieux bâtiment, surmonté d’une affiche montrant un lionceau la gueule dans un appétissant plat de pâtes. L’ensemble était couvert de néons abîmés et pour la plupart éteint, tandis que le reste de la façade partageait la couleur ocre-jaune de l’affiche. A l’intérieur, réduit au maximum, se trouvait un comptoir et quelques tables, enfumés par les cuisines et les clients. Les vitres étaient sales, la lumière tamisée, les odeurs omniprésentes et les clients, des ronins pour la plupart, nombreux. Raoul sentit l’odeur du Kazama, un gâteau couleur or dont il raffolait. Il venait souvent ici, car on pouvait y manger pour pas cher et avoir de la discussion , que ce fusse avec les autres vieux clients ou le gérant, qui ne cessait de raconter le temps où il était vedette de cinéma. L’unique décoration était d’ailleurs des affiches de ses films, et les seules cassettes que l’on pouvait trouver à côté de la télévision était celle où il apparaissait. Cela dit, il avait des seconds rôles d’importance dans de grands succès, comme « Le katana fatal 1,2,3 et 4 » ou « Le silence au cœur du son » et « Courir sur la lame du wakizashi », de grands classiques.
Yudji n’esquissa que de pâles regards sur les affiches, même s’il suggéra qu’il pourrait avoir besoin de ce Tetsuwa pour des rôles de cuisinier un peu spéciaux dans ses films … Les clients ne l’intéressaient pas plus, son regard méprisant se faisant sentir. Certains voulurent lui montrer que sa place n’était pas ici, mais la vue de la douce Hida Reiko calma leurs ardeurs.
« C’est plutôt joli ici. On mange bien ? Parce que si c’est oui, je sens que je vais venir y passer un peu de temps. »
« On dit que les sushis de Tetsuwa sont les meilleurs de la capitale. Suivez-moi, le domaine du patron c’est par-là. »
« Vous semblez bien connaître, Raoul-san. » déclara mesquinement Kyome.
« Le salaire d’un policier n’est pas bien lourd … »
Les Scorpions se contentèrent de sourire.

Les cinq samourais s’approchèrent de la porte marqué : interdit à ceux qui ne cuisinent pas. Raoul perçu un mouvement sur sa gauche. Il savait que c’était Akodo Yosh et Matahashi Kirane. Le Lion était un acteur de second rôle, qui vivotait entre les tournages et venait souvent voir son aïeul propriétaire du resto et le Paon était un ami de passage, qui venait passer ici un peu de temps tranquille. Il leur fit signe que tout allait bien.
Du moins, le fidèle de Toturi l’espérait.

15e partie : Un repas bien lourd.

Okuma était en train de tergiverser avec Musashi à propos du bien fondé de leur venue jusqu’à ce que le grand cuisinier Tetsuwa leur apporte le repas. Depuis l’Ours ne cessait de se rassasier tandis que ses compagnons étaient effrayés par la quantité de nourriture que celui-ci avalait. Akaijin discutait avec Yo des possibilités de survie dont disposaient ce qu’il appelait poliment « équipe » tandis que Shitoken et Musashi regardaient d’un air anxieux une série de cartes de la ville.
Shitoken : « Je ne vois pas … Pourtant, nous connaissons tous les quartiers de la ville, même un Scorpion ne trouverait de rochers où se cacher ! »
Une voix se fit entendre de derrière la porte de service, une voix forte mais suave …
« En êtes-vous si sûr, Ronin ? »
Les quatre hommes se retournèrent pour observer les nouveaux arrivants. Déjà, Musashi avait ses armes à la main, Yo était prêt à tirer. L’ours ne semblait pas avoir bouger, mais ceux qui pouvait ressentir les éléments pourraient témoigner de la préparation d’un puissant sort d’éclair.
Akaijin chercha discrètement une cachette alors que Shitoken restait pantois avec sa carte à la main.
« Je pense qu’on a encore fait une entrée d’enfer dans la place, hein, Yudj’ »déclara la bushi crabe en envoyant son compagnon voler d’une tape amicale. Le dernier Scorpion se contenta de sourire et s’avança.
« Je suis Bayushi Kenshin, employé du producteur de films Bayushi Yudji, qui vous accorde l’immense honneur de s’incliner devant vous. » Il montra Yudji qui se relevait péniblement en s’époussetant, visiblement en colère.
« Et moi, je suis Hida Reiko. Et je n’aime pas les fioritures de Kenshin, alors je vais aller droit au but. Si je me suis présenté à ces deux idiots (elle montra les Scorpions) c’est que je cherchais des informations à propos du retour d’un peu de Maho dans notre bon vieil Empire … » Elle dévisagea l’assemblée. « Donc, je suis venu voir Bayushi Djubi, pour le découvrir mort. J’ai enquêté avec ces deux-là pour finalement trouver ces deux-autres. » Les quatre samourais en train de prendre leur repas se détendirent en voyant arriver Toturi Raoul et Daidoji Kyome.
« Comme quoi, je ne suis pas le seul à revenir d’entre les morts … » Souffla Okuma.
Raoul lui jeta un regard amusé « Eh oui, vieil Ours, je suis là. Mais c’est pas le cas de tous le monde … » Son regard était attristé, mais celui de Kyome se bloqua dans une moue méprisante, essayant de cacher ses émotions. « Washi Kagemaru à succomber, malheureusement, pour nous sauver d’une créature dans les égouts de la ville, là où ces trois-là nous ont trouvé … »
Shitoken « On trouve bien des choses dans les égouts, même des oiseaux de mauvaise augure… » souffla-t’il en regardant Kyome.
Le grue riposta d’une voix forte : « Je suis Daidoji Kyome, chef de la sécurité à Dojicorp, et vous, pitoyable rustre ? »
« Je suis Shitoken, chauffeur de taxi. Moi, je me contente de transporter les gens, et parfois de faire un peu plus … » Il regarda Yo.
« Et vous, messieurs ? » souffla Kenshin.
« Yo et Musashi, hommes à tous faire, libre 24h/24 si on paye le prix. Voici Agasha Akaijin, docteur et shugenja du clan du Phénix. Le dernier, assis à table en train de manger, c’est … »
Yudji : « Un fan de mon film Les Geishas font du ski, qui se prend pour O’kuma l’un des personnages, certainement. Je m’arrangerai pour t’offrir la version longue, si tu veux … »
Okuma : « A votre masque et vos manières, je pense que vous êtes le descendant d’un certain Bayushi Yudji, mort en 1048 dans sa chaise roulante après avoir dirigé deux éditions d’un tournoi nommé le tournoi de l’Opale ? »
Yudji : « Oui, j’ai trouvé son journal récemment, et c’est là que j’y ai pris le personnage auquel vous vous identifié … Bien renseigné, qui vous a tuyauté ? »
Okuma : « Dans un sens, le journal lui-même … Je n’incarne pas quelqu’un, je suis lui… Je suis Okuma, l’ancien daimyo de l’Ours, mort en 1050 et des poussières en affrontant les Motos Noirs dans les montagnes du Crépuscule alors que l’armée des 2000 s’avançait vers Volturnum pour affronter l’Ombre vivante. Je suis un esprit revenu d’entre les morts … »
Les nouveaux arrivants se contentèrent de mourir de rire devant la déclaration, avant de sentir un souffle électrique dans la place. Le vieil homme semblait avoir doublé de taille, son allure se rapprocher de celle d’un vrai ours, tandis qu’une aura dorée parsemée d’éclairs l’entourait.
« Ne défiez jamais ce que vous ne comprenez pas. » Furent ses seuls mots avant que l’image ne disparaisse, le laissant dans la même position, en train de finir son bol de saké.
« Je ne doute plus que ce nounours fusse quelqu’un qui en as ! » entonna Reiko.
Kyome : « Les présentations sont faites, passons au plan. Je n’aime pas savoir qu’une créature de l’Outremonde erre dans les rues d’Otosan Uchi … »
Musashi : « Nous cherchions un endroit dans Otosan Uchi où une grande concentration de magie pouvait se trouver. Cet oni se nourrit de la magie ambiante, donc le culte du Sceau brisé, comme le nomme Akaijin, l’à placé à un endroit où il est de quoi se remplir la panse … »
Shitoken : « Malheureusement, plusieurs endroits répondent à cette description, mais la plupart sont bien gardés. Aucun incidence magique d’aucune sorte, d’après les renseignements de Tetsuwa … »
Yudji : « Le cuistot ? Vous avez de bien étranges sources de renseignements … »
Raoul : « On fait avec ce qu’on à, et toutes informations peut servir. »
Reiko : « Vous cherchez des perturbations dans la force, c’est ça ? Mon pote Hiruma Natsuko m’à dit qu’il y avait des choses étranges ici. » Elle pointa son tetsubo rétractable vers les universités de magie Phénix.
Akaijin sursauta : « Mon campus ? Vraiment ? »
Musachi retint un juron : « J’aurais dû y penser, un très bon endroit pour corrompre de jeunes shugenjas et leur arracher leur pouvoir puis leur nom … »
Shitoken « Eh bien, allons-y ! »
Raoul : « Pour Toturi et pour Rokugan ! »
Kyome et Yudji se regardèrent, leur yeux laissant exprimer un quel idiot discret.
L’ensemble des samourais présents prirent leurs voitures, Shitoken embarquant le nounours comme il disait avec Yo, Aikijin et Raoul, tandis que Reiko allait effrayer ses passagers Scorpions et Grue. Musachi prit seul sa moto.

Les trois véhicules roulèrent jusqu’au campus universitaire avant que leurs passagers ne descendent et ne forme des équipes. L’Hida sortit de petits écouteurs discrets dont elle offrit une paire à chacun des groupes.
Raoul : « Yudji, Kyome et Kenshin, vous visitez l’aile des Lettres, Reiko et Okuma celle-ci, la biologie, Yo et Shitoken celle-là, je prends le pavillon de physique avec Aikijin. 1,2,3 partez. »
Maugréant de toute part, les différends groupes se séparèrent.

Dans les ténèbres d’une salle, un Shiba subissait l’interminable torture de l’Isawa.
« Tu souffre, j’aime que tu souffre .. »
Un téléphone sonna.
« Mer … On peut plus torturer tranquille … T’inquiète, Akamura, je reviens … » Il décrocha son téléphone.
Une voix grésillante comme celle d’un insecte se fit entendre.
« C’est moi. Ils sont là. Ils se sont séparés en 4 groupes, ils patrouillent tout le périmètre. Je peux en éliminer un, débrouille-toi pour les autres. »
« Comme tu voudras, cher associé … ». Le rire démoniaque de Gindul résonna dans les ténèbres.

Plus tard, une moto roulait à toute allure pour s’échapper du campus Phénix. Son pilote esquivait avec difficulté les projectiles de ses poursuivants, qui s’assuraient de rester hors de portée de son no-daichi. « Je dois les prévenir .. » La moto partit en flammes après qu’une boule de feu embrasa un instant le ciel, envoyant son passager finir dans l’un des canaux menant à la mer de la déesse Soleil.
Une voix grésillante et métallique salua la cascade. « Il ne préviendra plus personne maintenant. »
Le rire électronique qui suivit aurait fait frissonner même le plus aguerri des Hida.

16e épisode : Quand Kyome bossera …

Les deux scorpions et le membre de la Grue visitaient tranquillement le pavillon des Lettres, ne trouvant que des livres pour satisfaire leur curiosité.
Yudji : « Ils ne pourraient pas passer aux cassettes vidéos pour leurs cours ? Ce serait beaucoup plus simple, et on aurait pas autant de bibliothèques à fouiller … »
Kenshin : « C’est une question de pratique, Yudji-san. Mais je pense que le but de notre quête n’est pas ici. Nous avons arpenté dans la discrétion la plus totale tous les environs, et nous n’avons rien vu qui puisse être un indice de la présence de Maho-tsukai dans les environs … nous devrions rejoindre notre point de ralliement, n’est-ce pas, Kyome-san ? »
Kyome rumina un instant, et le Scorpion se retourna avec un sourire.

Yo et Shitoken devisait gaiement, profitant du temps libre que l’exploration des pavillons réservés à l’étude des mathématiques leur apportait.
« Dire que l’on devait savoir ce que ce culte faisait pour le compte du Seigneur Hoshi … »
« Il parle beaucoup, mais fait pas grand chose … » s’esclaffa Shitoken.
« Ouais, ouais, t’a raison … »
« Eh, c’est quoi cette lumière ? » Le chauffeur de taxi pointa son doigt en direction d’une sorte de boule de feu se trouvant un peu plus en amont de la rivière. Les deux Mirumoto s’élancèrent vers l’origine de leur vision, et soudain Yo s’arrêta au bord de l’eau, une expression de terreur collé sur son visage. Son compagnon posa son regard sur ce qui avait ainsi affecté son ami, et ne put que retenir un cri de surprise. La Moto et la lame de Mirumoto Musashi trônaient dans l’eau courante à leurs pieds … L’ensemble portaient des traces de brûlures avancées …
Yo rugit dans la nuit : « Je leur ferai payer ! Je leur ferai payer ! Je trouverai le responsable et je lui ferai sortir les tripes du ventre ! Je te le jure, dusse-je franchir les portes de l’Outremonde dans les terres du Cygne ! »
Shitoken gifla Yo : “Ca ne sert à rien de s’énerver maintenant ! Il faut prévenir les autres de ce qui est arrivé et se préparer à venger sa mort et à défendre nos vies ! Nous laissez emporter ne nous mènera qu’à l’échec. »
Yo : « Tu as raison, Shito … Excuse-moi … Les autres doivent savoir … »
Shitoken emboîta le pas à Yo, et sentit quelque chose chauffé légèrement dans sa poche.
Pas maintenant …

Akaijin rejoignit Toturi Raoul au détour d’une salle de classe.
« Rien du tout pas ici, et je connais bien les lieux … Rien d’étonnant … Je ne pense pas que ce fusse dans notre coin que l’oni se soit caché … »
Le Lion maugréa : « Nous nous sommes séparés pour couvrir plus de terrain, et cela ne nous à mené à rien ! C’est rageant ! Des centaines de vies reposent sur une action, et nous piétinons ! J’en ai assez ! Que ferai le Lion Noir dans de tels moments ? »
Le Phénix réfléchit un instant : « Je ne sais pas qui était ce Lion noir, mais je pense qu’il dirait qu’il faut rejoindre les autres, ils auront eu certainement plus de chances … »
L’Ikoma se releva et se dirigea vers le point de rendez-vous …

Reiko et Okuma traversaient les laboratoires de Biologie tranquillement, chacun conscient de sa force et du fait que si c’était une embuscade bien menée, leurs talents ne leurs seraient de toute façon d’aucune utilité.
« Alors, tu es un ours revenu d’entre les Morts ? Ca doit être pas mal, là-bas, d’après les légendes … »
« J’ai partagé mon temps entre Chikashudo et Yomi, avant de rejoindre une nouvelle fois le Ningen-do … »
« Excuse-moi, le Nounours, je te suis pas … Tu sais, l’école des Crabes, c’est pas trop la culture mythique … »
« Yomi est le royaume des ancêtres, c’est là que vont les âmes des héros morts depuis des siècles pour veiller sur nous … »
« Heu, comme mon Grand-père mort dans une mission dans une ville déserte parce qu’une partie de notre équipe avait fait des conneries et qui c’est battu pour l’honneur du Crabe ? »
« Quelque chose comme ça, oui. Ningen-do est le monde où nous vivons, et Chikashudo est le royaume des animaux … »
« M’étonne pas que notre ours y soit le grand père de petits oursons dans ce royaume … »
« Heu … Je ne suggérai pas ça … »
La Crabe montrait les livres sur les ours et le poster qui se trouvait comiquement derrière son interlocuteur dans la salle de Biologie …Et mourrait de rire aux légendes parlant des zoos où les derniers représentants de l’espèce indigène de Rokugan vivait. « Tu vois, t’es heureux, t’es le seul Ours en liberté du pays … »
L’Ours se contenta de ruminer. « Rentrons, il n’y à rien ici … »

Les différentes équipes arrivèrent, le silence indiquant qu’ils n’avaient rien trouvé du tout. Finalement, la dernière équipe arrive, celle de Yo et Shitoken. Leurs visages étaient fermés par la tristesse.
Raoul : « Que c’est-il passé ? »
Yo retint ses larmes : « Nous avons trouvé Musashi … Mort … Accident de moto après utilisation de magie … »
Raoul sursauta : « Notre ennemi est donc là, et viens de prélever une deuxième vie dans notre équipe … »
Yo : « Il faut le trouver et lui faire sa fête ! »
Kyome : « Mais aucune de nos équipes n’à trouver quoique ce soit ! »
Yudji : « Peut-être certains sont des incapables … »
Raoul rugit, retenu par Shitoken.
Reiko : « Cela dit, si on s’arrêtait pour manger un morceau ? Ca fait un moment que l’on tourne … »
Les Scorpions, le Lion et la Grue se regardèrent, puis leurs regards se posèrent sur un endroit qu’ils n’avaient pas exploré …
La cantine …

17e épisode : la fin est proche, mes amis …

Ikoma « Toturi » Raoul, Daidoji Kyome, Hida Reiko, Mirumoto Yo, Mirumoto Shitoken, Bayushi Yudji, Bayushi Kenshin, Agasha Akaijin et Okuma. Ils s’opposaient aujourd’hui à un mal immense propre à menacer l’Empire, mais leurs noms ne seront sans doute jamais conté. Deux d’entre eux avaient déjà succombé face à la puissance d’un mal centenaire, deux amis dont les noms resteraient dans leurs mémoires : Washi Kagemaru et Mirumoto Musashi. Combien d’autres encore ne verraient pas le jour se lever après cette ultime bataille ?
Nul ne le savait et c’était dans un silence de mort que les huit hommes et une dame s’avançaient en direction de leur ultime objectif.
La cantine du campus de l’université de magie Phénix.

Ils pénètrent dans le bâtiment, reconnaissant les installations sur lesquelles certains d’entre eux avaient posé leurs postérieurs durant leurs plus belles années de vie. Tout était désert, l’odeur de la nourriture décomposée se répandant dans toutes les pièces comme un souffle putride. Même pour une cantine, l’odeur était encore plus repoussante que d’habitude.
« Pouahh !!! » fit Kyome, se pinçant le nez. « Je ne me rappelai pas que la cantine des écoles publiques sentait aussi mauvais … »
Reiko ne semblait pas affecter, alors que le Phénix et l’Ours prenaient une couleur verdâtre. «C’est l’odeur de l’Oni. Ils l’ont dissimulé grâce à la puanteur naturelle des cuisines jusqu’à ce qu’il soit trop gros pour cela … L’odeur est proportionnelle à sa puissance … »
Raoul : « Vu l’odeur d’égouts, je pense qu’il doit être très puissant … Il à dû pouvoir se nourrir durant des semaines des échecs magiques des centaines d’étudiants de l’université … »
« Certainement. » suggéra dans un bruissement de soie Kenshin.
Les neufs compagnons choisirent de franchir la porte des cuisines, et découvrirent les lieux à moitié en ruines … Des cadavres encore ensanglantés se trouvaient par terre, certains ayant finis sous différentes formes comme plat dans les présentoirs.
« C’était les cuistots … » fit Shitoken avec une moue déconfite.
« Ils ont dû commencer à se poser des questions sur l’odeur … D’après l’état des corps, je pense qu’ils sont morts dans l’après-midi du vendredi, après le dernier repas … Comme ça, personne ne c’est posé de questions sur leur disparition … » Yo retournait les corps pour s’assurer qu’ils ne se relèveraient pas en zombie.
Reiko lui assura que ce ne serait pas le cas, vu l’état des corps dont il manquait la tête à la plupart. La compagnie continua vers l’anneau d’une porte étrange, d’où les volutes de l’odeur nauséabonde semblait émaner.
Akaijin semblait pâle comme la mort, et l’Ours voyait sont teint bronzé prendre une couleur verdâtre des plus malsaines. Les autres durent retenir les mouvements de leurs estomacs.
Ils entrèrent dans la pièce et y trouvèrent un passage menant vers des souterrains. A la lueur dans lampes torches ils entrèrent dans le sous-sol.
Une grande salle aux murs couvert de tuyaux variés d’où sortaient des vagues de vapeurs blanches s’étendaient devant eux. De faibles néons donnaient à l’ensemble une teinte macabre, surmontant de peu la masse immense de l’Oni. C’était une créature de chair rose purulente, haut de près de 5 mètres et à la mâchoire proéminente, qui faisait la moitié du corps, surmonté d’un visage humain criant. L’ensemble était tenu sur 4 pattes similaire à celles des éléphants.
Devant la chose se tenait un petit homme au visage aquilin, aux courts cheveux noirs avec une petite barbichette, vêtu des couleurs du clan du Phénix.
« Bonjour mes amis, nous vous attendions. Je me présente, Isawa Gindul, du clan du Phénix. Je suis là pour vous proposer un marché : la puissance ou la mort. A voir vos visages déterminés, la légende des samourais n’est pas morte. Eh bien soit, préparez-vous à connaître une mort lente et douloureuse … ».

Ikoma « Toturi » Raoul se tenait droit, sa chevelure blonde flottant comme un voile d’or dans le vent noir qui régnait dans la pièce, son pistolet à la main et son sabre à la ceinture. Les couleurs ocre orange de ses vêtements, ornés du mon du Loup de son héros et du mon du Lion son clan étaient un vivant symbole de sa détermination, détermination que l’on pouvait lire dans son regard noir.

Daidoji Kyome trônait dans son kimono bleu et blanc au milieu de ses compagnons, son visage ferme et dur, faisant ressortir ses traits taillés à la serpe. Il serrait fermement dans sa main le no-daichi ancestral, prêt à foncer d’un bond sur son adversaire. Il était une sorte de statue d’un grand héros, statufié en position de combat. La tension de son chi était tangible, mais son corps ne laissait rien paraître.

Mirumoto Yo avait ses mains au-dessus des holsters de ses deux pistolets, à l’image des cow-boys des films gaijins qu’il avait vus. Ses mains tremblaient un peu, mais son regard d’acier s’était posé sur sa cible, et il ne la lâcherait pas. Quoiqu’elle fasse, ses balles la trouveraient et vengeraient Musashi. Il était vêtu de l’armure verte et or des samourais du dragon, une version composite de celle portée par ses ancêtres des siècles plus tôt. Les deux sabres étaient dans son dos pour ne pas le gêner pour dégainer.

Mirumoto Shitoken semblait plus nerveux que ses compagnons, tenant dans sa main droite son katana et dans sa main gauche un pistolet chromé. Ses longs cheveux restaient fluides sur sa nuque, tout comme sa veste de cuir pare-balles noir et or. Mais au fond d’une des poches, il sentait le détestable appel d’un autre Mirumoto … Il raffermit sa position aux côtés de Yo et se prépara à en découdre, enclenchant son baladeur puissance maximum.

Hida Reiko impressionnait ses compagnons dans son armure légère crabe qui couvrait ses formes avec son t-shirt O’kuma 2000. Elle avait son tetsubo rétractable à la ceinture avec son sabre, tandis qu’il serrait à deux mains le fusil à canon scié que son sensei, vétéran de la guerre des Ombres avait utilisé dans un petit village après le passage d’Akuma. Les munitions luisaient d’une faible lumière verte qui attestait la présence de jade …

Agasha Akaijin était pâle comme la mort, ce qui dénotait avec son kimono rouge et or du clan du Phénix. Il serait nerveusement ses parchemins de sortilège tandis que des flammes commençaient à apparaître sur ses contours. Ses prières résonnaient dans la pièce comme des paroles funèbres, l’éloge de ceux qui allaient mourir aujourd’hui.

Bayushi Kenshin dissimulait son masque de soie fine sur le coté de son kimono pourpre et noir, montrant à tous les mons du clan du clan du Scorpion qui se trouvaient sur sa poitrine. Il tint son fin et étrange pistolet dans la main droite levée, le buste droit à la perpendiculaire de son ennemi, laissant sa main gauche face à son ennemi, l’antique chapelet de prière à la main comme pour repousser le pouvoir démoniaque qui se tenait en face de lui.

Bayushi Yudji se tenait plus en retrait de ses compagnons, son magnifique costume anthracite détonnant par rapport à l’habillement de combat de ses compagnons. Son unique arme visible était un pistolet « Shosuro .7 » aux balles expansives redoutables. Son masque de soie rouge fermement tenu sur son visage, son smoking noir et blanc, tout le faisait ressembler à un espion célèbre pour qui Demain ne meurt jamais …

18e partie : Le final.

Les 8 samourais faisaient face à leurs adversaires. Le combat serait ardue et nombre d’entre eux ne reviendraient certainement pas …
Ils préparaient leurs âmes à rejoindre Yomi et cela se lisaient dans leurs regards.
« Pourquoi ? »
La douce voix de Kenshin résonna dans la pièce, irréelle alors que la mort emplissait les lieux.
« Pour sauver l’Empire. » se contenta de répondre Gindul.
En un instant la pièce s’emplit des bruits des combats, la réponse de l’Isawa ayant servi de déclencheur, les duels de regard entre les huit samourais et leurs adversaires venant de se terminer.

De rapides signes de têtes répartirent les équipes. L’oni était une créature invulnérable, certains membres de l’équipe ne pourrait rien du tout contre eux. Les deux shugenjas choisirent de l’affronter, sachant que chacun de leurs pouvoirs pouvant autant blesser leur adversaire que le renforcer. Hida Reiko les rejoignit avec les deux Mirutomo, suivi de Kyome et de Raoul. Cela laissait aux deux Scorpions la délicate mission d’éliminer Isawa Gindul.

Les deux scorpions ne pouvaient passer pour engager leur cible en corps à corps à cause de la présence de l’Oni et choisirent de se protéger derrière des caisses. Kenshin prit position derrière ce qui avait été une cuisinière usagée, tandis que Yudji montait sur celle-ci et trouva un couvert sur une petite plate-forme construite juste au-dessus.
Reiko ouvrit le feu sur la monstruosité avançant, qui rugit de douleur lorsque la balle traversa sa peau qu’elle croyait invulnérable, le jade des balles faisant couler le liquide infâme de ses entrailles sur le sol.
« JITURO NO FU-LENG !” hurla le monstre alors qu’il se rapprochait du responsable de sa blessure. Shitoken s’interposa.
« Pour Musashi et tous les autres ! » tandis qu’il essayait de trancher la tentacule de son adversaire. La lame ne fit qu’une égratignure à la créature, qui ne sembla pas s’en rendre compte. Néanmoins, elle stoppa son avancée, permettant à Reiko de lui envoyer une autre volée de ses balles enchantées. « Tu ne peux pas la blesser ! Fais comme moi, contente toi de la distraire pendant que les autres essayent de l’éliminer ! » Rugit Yo au cœur des combats, ses deux pistolets envoyant des balles dans les yeux de la créature, qui rugit plus de colère que de douleur. Après son magnifique saut acrobatique le samourai du Dragon atterrit aux côtés du Daidoji et de l’Ikoma. « A notre tour ! Pour Tsuko et pour Rokugan ! » Kyome regarda son compagnon avec un regard surpris par l’étrange cri de guerre. Chacun des deux combattants se jeta d’un coté de la créature, qui lança ses tentacules des deux côtés pour arrêter ses deux adversaires d’un coup. Kyome esquiva l’attaque et la lame dorée de son compagnon trancha dans le vif du sujet. La blessure était peu importante, mais détourna l’attention de l’Oni. Le Grue trouva que sa lame ancestrale avait sa place dans le dos de son adversaire et la blessa à son tour.

Pendant que les bushis se jetaient de tout cœur dans la bataille contre l’Oni, les shugenjas incantaient. Akaijin se retrouva protégé d’une armure de terre, tandis que le shugenja de l’Ours zébraient l’air d’une série d’éclairs … L’Oni rugit et prit les éclairs. Le jade crée par le Tonnerre s’incrusta dans la peau, cicatrice de pureté dans l’immonde créature mais celle-ci régénéra les blessures crées par les balles de Reiko.
« Il se nourrit de magie ! Mes sorts peuvent le blesser mais il se renforce en même temps ! Ce n’est pas rentable ! ».
Les Scorpions regardèrent l’Isawa prononcé la dernière parole d’un puissant sort. « Par le sang du Phénix ! ». Kenshin hurla de douleur alors que sa peau commençait à brûler. Yudji répondit par une balle directe dans le bras du maho-tsukai.

Le combat continua, les balles traversant l’air et les sabres mordant les chairs. Tout semblait ralenti, les éclats de lumière succédant aux cris de douleur. Shitoken se demanda comment ils allaient s’en sortir. Sa lame ne blessant pas la créature, pas plus que ses balles. Yo vola contre le mur juste à côté de lui, touché par l’une des tentacules de la créature. Le sang coulait de ses nombreuses blessures. Akaijin se rapprocha du corps et utilisa ses talents de médecin pour s’assurer qu’il resterait du côté des vivants. Les kamis rugissaient alors que la créature drainait une partie de la magie de tous les sorts lancés dans les environs.
« Il n’y à plus aucune chance … » maugréa le chauffeur de taxi.
« Il y en as une … »

Reiko vit Yo s’envoler et s’écraser contre le mur. « Il pensera à acheter des ailes la prochaine fois. » Elle envoya une nouvelle rafale dans la tête monstrueuse de l’Oni, qui tenta en réponse d’avaler Kyome. La Crabe regarda son chargeur. Encore 6 balles. Je crois que l’on se rapproche de la fin. Elle s’élança pour éviter la tentacule de son adversaire se retrouva juste sous la bouche en forme de bec de celui-ci. Une dernière rafale arracha une partie des pseudos-lèvres de l’Oni qui voulut écraser la guerrière sous son poids.
« Coucou ! » Raoul décocha un coup latéral dans la créature, la repoussant de la position de Reiko. « Merci Toturi ! On retourne à la fête ? »
Le Lion se lança à l’assaut selon l’antique technique de la « fureur du samourai », la technique de l’armée de Toturi. « j’espère que j’ai bien compris l’explication de ce documentaire, sinon c’est râpé … ». La lame trancha une nouvelle tentacule à la créature.

Daidoji Kyome regarda sa lame. « Jamais l’acier n’à été aussi pur, aussi uni avec moi. Peut-être est-ça l’instant de fusion avec sa lame ? ». Le chef de la sécurité de Dojicorp esquiva au dernier moment le coup de bec de la créature. « Prend ça en échange ! », sa lame ouvrant un trou béant dans le bas du dos de son adversaire, recouvrant l’armure bleu ciel du Daidoji d’un ichor puant.
La créature se retourna et frappa de nombreux coups le responsable de ses blessures, avant que la samourai-ko du Crabe ne s’interpose et ne s’écroule une pointe traversant son corps délicat de part en part. Un sourire aux lèvres, elle planta son tanto recouvert de ce qui lui restait de poudre de jade dans une articulation. La créature la repoussa sur Kyome, qui regarda la flamme de son regard s’éteindre dans ses bras.

« Ca fatigue on dirait … » Yudji ouvrit de nouveau le feu sur Gindul, qui fut obligé de sa cacher des nombreux tirs de son adversaire. « Ca fera un bon film d’action … Mais faudra que je trouve de meilleurs acteurs pour certains rôles … ». Il vit un éclair noir volé au-dessus de sa tête, tandis que le corps de son adversaire se couvrait d’une armure d’obsidienne. « On verra ça plus tard … ». En-dessous de lui, Kenshin continuait de hurler de douleur, de nombreuses plaies sur le corps.
Un cri résonna. Toturi Raoul venait de s’écrouler, du sang coulait de sa plaie béante qui traversait son ventre de sa ceinture à ses épaules. Il rugit une dernière phrase avant de s’écrouler définitivement. « Toturi est revenu d’entre les morts, pourquoi pas moi ? »
« Un de moi ? Vous n’êtes plus que 5 ! Rendez-vous et je vous épargnerai peut-être ! ».

« Jamais » rugit le Daidoji, son couvert de sang de la tête aux pieds, ses vêtements découpés en de nombreux endroits par les coups. « Nous sommes encore-là, et pour longtemps ! » Ses yeux étaient deux pupilles ouvertes sur les abîmes de la colère. « Voilà qui plaira au public masculin … » se contenta de sourire Yudji, qui se demandait comment il pouvait encore tenir debout malgré les blessures.
« Si longtemps que ça ? » répondit nonchalamment Gindul, tandis qu’un rayon noir traversait la tête du Grue, qui s’écroula en hurlant de peur. « Le dernier mensonge … Une belle illusion ou le futur de Rokugan ? ». Le Daidoji roula par terre en se tenant la tête, pris d’une panique effroyable.
« Plus que 4. » La réponse de Yudji fut une balle dans l’épaule gauche de son adversaire, qui se dissimula derrière le couvert qu’il avait quitté, trop sûr de lui.
« Tu n’aurai pas dû m’oublier ! ».

Shitoken restait derrière son couvert, cherchant une solution. Aucune de ses armes ne semblant pouvoir infliger de réelles blessures à l’Oni et la magie des deux shugenjas ne pouvaient les aider. Une solution devait exister, pas si loin que ça … « Juste là … »
Okuma regarda les survivants. Akaijin pansaient comme il pouvait les blessures de Raoul, Yudji menaçait le sorcier et Shitoken avait disparu. L’oni était pour lui.
« Soit. » La forme de l’esprit s’altéra, augmentant en taille, la fourrure semblant fusionner avec le corps de son porteur. Le visage du shugenja disparu derrière la gueule redoutable d’un ours gigantesque. « Mon dernier sort … L’image de l’être que j’ai tué il y à si longtemps pour acquérir l’immortalité … ». La créature qui fut le daimyo de l’ours se jeta de plus belle sur son adversaire, l’affrontant dans un féroce corps à corps, les griffes s’opposant aux tentacules couvertes de pointes acérées et les crocs aux crochets pointues. Un duel irréel de deux titans, une image terrifiante. Les griffes et les crocs arrachaient de grands morceaux de chair impie à l’Oni, qui riposta en un instant. Un souffle de pure magie, un éclair luminescent sorti de la gueule de Seyonoku no Oni pour frapper en pleine tête son adversaire. L’ours s’écroula, les poils de sa fourrure grésillant alors que des éclairs parcouraient son corps …

« C’est terminé, serviteurs de l’Empire. Nous aurions put nous entendre, nous poursuivions le même but au bout du compte … ».
« Non. » La voix semblait sortir d’outre-tombe. Tous se tournèrent vers Shitoken, qui se tenait fièrement debout face à la créature aux côtés de ses amis tombés. Il portait un étrange masque de porcelaine qui lui couvrait la moitié du visage.
« Je suis encore là, moi. Et je ne laisserai pas mes amis succomber ainsi. Le masque de porcelaine de Loki me donnera la force de vaincre ! »
Il se jeta, sa lame luisant d’une froide lueur noire. Elle trancha avec une facilité déconcertante les chairs de la créature invulnérable. « Tu laisse comme moi la souillure t’aidé à vaincre les ennemis de l’Empire. Rejoins-nous et nous contrôlerons la force des ténèbres ! ».
« Nul ne contrôle les ténèbres à part elles-mêmes ! C’est ce que des années de corruption des clans nous ont appris ! »
L’oni riposta de toute ses forces, et l’effet de surprise passée, le Mirumoto commença à se demander s’il aurait la force mentale de résister encore longtemps. Le combat commençait à s’éterniser quand une forme sortie de l’ombre. Elle s’approcha dans un grésillement métallique de l’Oni. « Inago-san, vous voilà enfin ? » se contenta de demander en souriant Gindul.
Le corps partiellement recouvert de sortes d’implants cybernétiques d ‘Akaijin esquissa un sourire à son tour. « J’ai mes propres plans, Isawa-san. Et mes affaires sont parfois très prenantes. »
Yudji ouvrit le feu contre le traître, mais les balles rebondirent sur les parties métalliques de son armure. D’un geste il fit hurler le Scorpion de douleur, Yudji lâcha son arme et se retrouva à genoux. « Tu es le dernier. Tes compagnons sont morts ou agonisants, et même le masque magique de ton ami ne le sauvera pas. Quand pense-tu ? »
« Crève ! »
« Intéressante réponse. Je vais te tuer lentement, très lentement … Tu souffrira longtemps, je te le jure … »

« J’ai mes propres plans, Isawa-san » C’était la voix grésillante et artificielle de l’Inago porteur des couleurs du Phénix. Gindul se retourna et une expression de surprise se lut sur son visage.
Il se tenait avec le Sceau qui avait retenu la créature des siècles durant. Les morceaux brisés regroupés en deux pièces, prêtes à s’unirent de nouveau.
« Que faites-vous ? » La voix si assurée de Gindul avait laissée place à une voix brisée par la peur.
« Les deux groupes veulent sauver l’Empire. Je ne le veux pas. J’ai mes propres plans, et mon seigneur en as aussi. »
Il réunit les deux morceaux.

Un flash de lumière remplit la salle, éblouissant tout le monde. L’instant sembla devenir une éternité. Lorsque tout fut terminé, Akaijin avait disparu et Shitoken se trouvait au sol, le masque de porcelaine ayant roulé à terre. Yudji ne comprenait plus rien. Gindul non plus.
« Que … Que … ».
Le Phénix ne se tourna vers son adversaire. « Tu vas payer pour ça ! Le destructeur de l’Empire à remporté cette bataille à cause de vous ! »
Yudji se mit à rire. « Tu n’as rien compris. En faisant appel à la corruption, tu as toujours servi ses intérêts ! Il t’a manipulé de long en long et aujourd’hui il s’est débarrassé de toi … ».
« Tu va mourir ! »
Le shugenja se jeta sur le Scorpion épuisé.
Une coup de feu retentit. Une main partiellement brûlée avait encore les doigts serrées sur la poignée de son pistolet. Kenshin voulait dire courageux. Et le courage donne la force de continuer à se battre.

Epilogue :

Daidoji Kyome, Ikoma Raoul, Mirumoto Yo, Hida Reiko, Bayushi Yudji et Bayushi Kenshin sortait d’un cinéma. L’avant-première du film « Le sceau » de Bayushi Oroki production par Bayushi Yudji venait d’être passé. Les samourais étaient venus voir ceux qui avaient joué leurs rôles. Une suite était déjà prévue.

« insérer ici les commentaires des spectateurs. »

Ils discutaient tranquillement de ça tandis qu’ils se promenaient et finirent par entrer dans le parc zoologique du coin.
Tous étaient couvert encore de bandages, mais ils étaient heureux du résultat de l’affaire.
« Dans quel état est Shitoken ? » demanda Reiko.
« Nos médecins disent que ses jours ne sont pas en danger, mais ils ont du mal à lutter contre l’influence du Masque. ». Yo semblait préoccupé.
« Sait-on ce qu’est devenu le nounours ? » demanda Kyome.
« Nul ne sait. Peut-être est-ce l’ours qui se trouve devant nous dans la cage ? » répondit Kenshin.
Tous se mirent à rire.

Fin

Vraiment ?
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