Lord Foxhole a écrit:Mais le premier truc qui m'a interpellé, en lisant comme ça, en diagonale, c'est qu'il semble ne pas y avoir de vraie planète dans ce truc... Rien que des « îlots volants » qui se baladent pratiquement dans le vide !
Du coup, je me demande si une vraie vie intelligente « indigène » peut naître et se développer dans un tel contexte !?...
Tout d'abord, il ne faut pas oublier que l'ensemble des îles présentes dans la zone habitable sont enveloppées dans une atmosphère globale respirable, ce qui rend considérablement plus facile le transit de matière vivante par rapport au vide spatial auquel on peut spontanément penser.
Ensuite, chacune des 15 îles géantes de type D représentent quand même entre 31 000 km² (Belgique) et 785 000 km² (Turquie) de surface en approximation sphérique. Largement assez de place donc, si l'on se réfère aux critères communément admis pour autoriser un développement autonome d'une forme de vie multicellulaire aérobie basée sur le carbone :
Gilgamesh sur HFR a écrit:Sur au moins qq centaines de km² contigus il faut qu'on ait :
- Gravité : 0,5 - 2 g (ce critère ne nous concerne pas vraiment, car il n'est valable que pour une planète devant retenir son atmosphère seulement grâce à sa gravité propre)
- Dose annuelle de rayonnement : <100 mSv
- Pression atmosphérique : 0,5 - 5 atm
- Température : -50 - +50°C
- Pression partielle d'O2 : 0,1 - 0,5 atm
- Absence de gaz toxiques
- Présence d'eau en surface
Pour atteindre les "standards" de la Terre, faut ajouter :
- Systèmes climatiques diversifiés basés sur le cycle de l'eau
- Océans d'eau liquide
- Spectre stellaire à 5800K
Le scénario le plus plausible à mon sens pour expliquer l'étendue de la vie dans le cadre d'un tel système d'îles flottantes consiste en une panspermie progressive démarrant depuis les îles D et diffusant de manière aléatoire dans le système complet :
1) Des formes de vie autochtones s'établissent et se développent sur une ou plusieurs des îles D présentant des caractéristiques propices.
2) Des impacts de météorites projettent des spores ou des graines dans l'atmosphère circumstellaire, en dehors de l'influence gravitationnelle de l'île d'origine, où elles voyagent jusqu'à ce qu'elles périssent ou arrivent à destination sur une autre île.
Le modèle de dispersion a de bonnes chances d'obéir à la
théorie de la percolation. Pour donner un exemple visuel, imaginons un réseau où chaque île est placée dans une case, grisée si une forme de vie peut y transiter ou blanche sinon. En remplissant avec différents couleurs les domaines où les cases grisées sont contiguës, on s'aperçoit que la majeure partie de l'espace sera coloriée si la densité de cases grisées dépasse une certaine valeur critique :
3) Une fois arrivés sain et sauf sur des îles M ou S, les organismes transportés se développent à nouveau. Mais la faible vitesse de libération de ces îles signifie que la moindre turbulence importante de l'atmosphère circumstellaire peut emporter des graines ou spores vers une nouvelle destination.
4) Le cycle recommence, avec une fréquence décuplée cette fois, jusqu'à ce que tout les îles colonisables le soient. Comme indiqué par le diagramme ci-dessus, différentes formes de vie (ou civilisations, ce modèle fonctionne aussi à ce niveau) peuvent exister côte à côte sans se rencontrer et il peut rester des zones vierges.
Sugar-Junkie a écrit:Néanmoins Théodose, étant donné que notre univers est sensé être un univers à énigme dont le fonctionnement et l'histoire sont à découvrir, je ne vois pas bien l'intérêt de mettre un résumé en accès libre sur le forum... :/
J'ai bien indiqué que ce document n'était qu'une PROPOSITION concernant uniquement l'univers PHYSIQUE potentiel du jeu, juste le cadre visible en quelque sorte. Si les scénaristes veulent développer un univers caché à la Lovecraft où la réalité sous-jacente ne correspond pas du tout à ce qui est visible, pas de problème à mon sens tant que le modèle physique de l'univers visible est crédible en lui-même.
Je ne compte de toute façon pas aborder les contributions qu'apportent la magie ou des dimensions parallèles au modèle global du jeu (sinon, vous allez vous retrouver avec des espaces hyperboliques de type anti-de Sitter ou des univers de Calabi-Yau à 9 dimensions...) et je préfère laisser ce sujet à des personnes plus érudites en la matière.
"Writing is perhaps the greatest of human inventions, binding together people who never knew each other, citizens of distant epochs. Books break the shackles of time. A book is proof that humans are capable of working magic." (Carl Sagan)