Lord Foxhole a écrit:Hum ! Pour avoir un peu étudié le sujet, j'aurai tendance à dire que le Nord et le Sud se partagent la responsabilité de la Guerre civile. La plupart des Nordistes se foutant royalement du sort des Noirs, le problème de l'esclavage n'explique pas tout. D'ailleurs, je rappelle que la ségrégation raciale est restée en vigueur aux Etats-Unis, bien longtemps après la fin de la guerre de Sécession.
Tu as tout à fait raison, l'esclavage n'est pas la
seule cause de la guerre civile. Il y a d'autres raisons ; mais l'ensemble des tensions des années 1850 tournent autour de l'esclavage : la crainte du déséquilibre au Sénat, la petite guerre civile au Kansas et au Missouri entre esclavagistes et abolitionnistes, et de chaque côté la peur que l'autre n'impose son système à tout le pays ; le tout culminant avec l'élection de Lincoln en 1860, date de début de la sécession du Sud. On peut dire que l'esclavage a cristallisé toutes les tensions entre ce qui était à l'époque deux pays différents. Mais il est tout à fait vrai qu'à l'exception d'une minorité militante aisée la population de l'Union se moquait largement du sort des Noirs, de toute façon peu nombreux au nord de Washington. Au contraire, certains groupes qui occupaient les emplois les plus ingrats, comme les irlandais et les italiens, étaient contre l'abolition de l'esclavage au prétexte que les Noirs leur prendraient leur travail !
Par contre, une histoire de tradition populaire dans le Sud est apparue au XXe siècle, qui minimise l'enjeu de l'esclavage dans la guerre et met plus l'accent sur une pseudo-conscience nationale de la Confédération (on est là à la limite du révisionnisme).
Quant au maintien de la ségrégation après la guerre, il s'agit d'un calcul délibéré du président Grant, appliquant la politique voulue par Lincoln : ne pas accabler le Sud de représailles et de réparations et favoriser la réconciliation. Le ressentiment au Sud s'est avéré en fait bien moins important que prévu, et les Noirs ont payé pendant près d'un siècle le prix de l'unité nationale.
Oups, je me suis encore emporté. Déformation professionelle, pardon
I'm the Doctor. You're in the biggest library in the universe. Look me up.