de Isatis » 18 Mar 2014, 16:02
Ca peut aider, en effet, mais c'est pas toujours nécessaire ni souhaité.
Là, y a tellement de détails "réalistes" dans cette histoire que ça sent très très fort l'autobiographie, le furry ne servant qu'à dire "mais non, regardez, c'est un furry, pas un humain !" ce qui est assez peu subtil.
L'autobiographie, c'est pas du tout un mal, mais là, la seule chose que je ressentais en lisant ce rapide texte c'était "regardez ce loser ! Il vit dans un coin que lui seul connait (bon, Lille est une grande ville mais tout le monde n'y vit pas), est le parfait anonyme et s'en satisfait !" du coup, si c'est réellement autobiographique la description du début, je me suis senti mal pour toi, donc une émotion désagréable, ça ne m'a pas aidé à aimer à lire ce texte.
Si ce n'est pas autobiographique, j'ai trouvé ça pas moins désagréable de lire le passif d'un type asocial qui n'a pas l'air de changer avec le temps (la suite de l'histoire peut bien sûr prouver le contraire, mais encore faut-il qu'il y ait une bonne raison à ce retournement). Le personnage n'est pas attachant. En même temps, il n'y a pas de dialogue non plus, ça n'aide pas à en savoir plus sur sa personnalité, mis à part des points négatifs décrits plus tôt, c'est d'ailleurs ça le problème : il n'a QUE des points négatifs.
Alors oui, tu insistes sur le fait que c'est un antihéros, mais la majorité de ceux-ci ont tout de même des points positifs certains pour que le lecteur arrive à les apprécier et à vouloir les suivre. Là, le seul personnage que j'aimerais suivre, personnellement, c'est Benji Rinner, parce que lui a l'air de réussir sa vie.
Concernant l'intrigue de "Battleworld", il faudrait que tu le décrives un peu plus ; tout le monde ne connait pas Battlefield 3, et de quel genre de jeu de stratégie tu parles (Civilization ? Crusaders King ? Age Of Empires ? Command & Conquer ? Starcraft ?...), et que tu développes légèrement (mais pas trop, 'faut garder le suspense) le côté "étrange" de l'exposé du développeur (parce qu'il n'y a rien d'étrange à ce qu'un développeur parle dans une école de programmation de 90% de son jeu).
Pour tes deux questions, la première, je répondrais que ça n'a aucune importance. La seconde, que j'ai déjà répondu en parti dans mon premier paragraphe, qu'un lieu imaginaire est parfois plus propice pour raconter une histoire qui, elle, n'a aucune chance d'être réelle. Le fait que le réel et l’irréel se côtoient comme ça est assez dérangeant, je trouve. C'est ce qui fait que les films d'horreur marchent si bien d'ailleurs. Bien sûr, il y a les contre exemples comme les super héros qui vivent à New York comme Spiderman, mais il faut aussi prendre en compte l'immense fierté des étasuniens pour leur ville qui a une aura incroyable. Là, donner le vrai nom d'une ville/village de France qui n'est pas Paris, ça fait un peu trou paumé, et n'importe quel nom de ville, même fictif, pourrait parfaitement convenir.
En fait, je pense que c'est même ça qui me laisse penser que le récit est autobiographique pour le début : il n'y a absolument aucun prestige à vivre là bas. Ajouter à cela le côté loser du personnage, et on obtient un peu l'adolescent de base en plein malêtre, ce qui, en soit, n'a rien d'intéressant. On peut aussi penser à la mauvaise publicité que cela peut faire à une ville (qui aimerait habiter dans la ville de Gotham City de Batman ?).
Spiderman, étant un héro vivant à New York, il a le prestige d'être lui et le prestige de vivre dans une ville prestigieuse. C'est une accumulation qui fait que le tout passe super bien.
Pour prendre un antihéros vivant dans une ville réelle, on peut citer Rémy de Ratatouille qui, bien qu'un rat, a toutes les qualités requises pour faire un personnage appréciable. Il est intelligent, habile, malin, doué, et surtout a une immense volonté. Ajouter le prestige de Paris là dedans (d'autant qu'on parle bien de la capitale de la gastronomie mondialement réputée, encore un ajout) ne sert qu'à renforcer le personnage et lui donner beaucoup plus de prestance.
En bref, le lieu doit servir à amplifier le personnage.
Et je tiens enfin pour finir à dire que c'est très dangereux de se lancer adulte dans une histoire qu'on imagine depuis qu'on est un enfant car de par son origine même, il y a toutes les chances que ce soit complètement incohérent (et l'incohérence tue l'immersion) dû au fait qu'il y a une grosse vision d'enfant. De plus, c'est un peu comme un cancer : le projet grossit, grossit, grossit, ... et si il fini par être placé face à un mur (une critique un peu trop brutale), il fini par exploser et laisser la personne en plein désarroi, car il avait mis énormément d'énergie dans quelque chose qui ne tenait pas debout dès l'origine. Prudence. Je ne te dis pas d'arrêter, ni que c'est de la merde, juste prudence.
"Sachez, mon bon monsieur, que je n'aime pas le dessin mais je l'ADORE !"
http://www.webcomics.fr/member/Lum Quelle avanie !
Avanie et framboise
Sont les mamelles du Destin !