Foxtails' Tales

Discutez ici de tout sujet en rapport avec l'art ayant pour thème le furry (NON adulte), ou ce qui peut-être utile pour les artistes dans le furry.
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Cela peut varier du partage avec les autres de vos trouvailles, creations, questions techniques, etc..

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Re: Foxtails' Tales

Messagede Leeden » 28 Avr 2009, 21:12

C'est pas mal. Néanmoins, si je peux te donner un conseil, fait gaffe à ne pas trop abuser des passages descriptifs, surtout dans des séquences d'action où c'est senser être très vif.

Tu as tendance à un peu trop t'attarder sur des détails en rajoutant une quantité non négligeable d'adjectifs, rendant certains passages très lourd et pas franchement intéressant, d'autres assez peu convainquant, que ce soit lors de dialogue ou de narration.

Décrire n'est pas forcément un mal mais ça a tendance à casser le rythme. Du coup c'est surtout pratique pour créer une ambiance et planter un décors. Après, il faut également laisser une part d'interprétation au lecteur.
C'est chouette ce que tu as écris, ya des bonnes idées, tu as un peu de vocabulaire également, mais du coup une grosse partie de l'action paraît un peu mou à cause de ce qu'on pourrait appeler une surenchère ikea :p.

Essaye de penser surtout à la narration et au rythme, avant de songer à faire de jolies phrases. Avant tout tu racontes une histoire.
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Re: Foxtails' Tales

Messagede Skianous » 15 Août 2009, 14:27

Histoire de dépoussiérer un peu ce topic, je vous poste cette histoire que j'ai écrite il y a un petit moment déjà. A la base c'était un devoir pour le cours de français et comme je ne disposais que d'une soirée pour le faire, j'ai pris un thème qui m'inspirait beaucoup afin d'écrire un truc bien en peu de temps. Je tiens cependant à préciser que le Kiba dont il est question dans cette histoire n'a rien à voir avec l'autre (le héros des deux autres que j'ai postées sur ce topic). La raison de cette homonymie est que, vu que comme je l'ai dit je n'avais pas beaucoup de temps pour écrire ce texte, je ne me suis pas trop cassé la bibine pour trouver les noms des héros.

Les Crocs contre l'Acier.

19 janvier 2457. Le savant Alexander Doomsday mit au point pour l’armée américaine un vaccin permettant, par mélange d’ADN, de conférer aux soldats des capacités animales. Ce fut de l’ADN de tigre qui fut injecté au volontaire Bruce Stripedtail. Deux semaines plus tard, les résultats étaient on ne peut plus encourageants : Bruce avait acquis une excellente vision nocturne et une agilité phénoménale. Les effets secondaires se montrèrent au bout d’un mois. D’abord insignifiants (dents plus aiguës, pilosité plus importante…), ces effets allèrent croissant, tant et si bien qu’au bout d’un an, outre sa mentalité et ses capacités intellectuelles, Stripedtail n’avait plus aucun point commun avec un homme, en dehors de la forme de son buste, de ses bras et de ses jambes : son corps était désormais recouvert d’une épaisse fourrure orange rayée, ses mains et ses pieds avaient troqué leurs ongles contre des griffes, une longue queue avait poussé au bout de son coccyx et sa tête ressemblait à celle d’un tigre. Ainsi naquit le premier Zoomorphe.
Cet effet secondaire était certes troublant, mais il ne dérangea pas plus que ça l’armée, qui transforma de la sorte un millier d’autres soldats. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était l’hérédité de ce « gène zoomorphe » : si deux Zoomorphes s’accouplaient, ou si un(e) humain(e) avait un rapport sexuel avec un(e) Zoomorphe, l’enfant issu de cette union serait, dans le second cas de figure, neuf fois sur dix un Zoomorphe. Ce gène se perpétua donc, et, un siècle, plus tard, le tiers de la population mondiale était composé de ces être mi-hommes mi-bêtes. Et ce qui devait arriver arriva…
Les humains, apeurés et encouragés par les religions, attaquèrent les Zoomorphes, qui n’eurent pas d’autre choix que de se défendre. La Troisième Guerre Mondiale éclata. Les « monstres de Satan », comme les humains religieux les appelaient, étaient inférieurs en nombre mais leurs capacités physiques et leurs instincts leur permirent de tenir. De plus, certains humains, dégoûtés des horreurs commises par leurs semblables, partirent se battre aux côtés des Zoomorphes. Le Français Daniel Rougemont était de ceux-là.
Les Zoomorphes finirent par gagner la guerre. Leurs instincts, leurs capacités physiques et leur intelligence avaient triomphé de la technologie humaine. Ils ne réduisirent cependant pas leurs adversaires vaincus en esclavage, et les laissèrent repartir. Ils ne voulaient que la paix et ils l’avaient finalement obtenue, après dix ans de guerre et près d’un milliard de morts…

Douze ans plus tard…
Daniel marchait dans la rue, illuminée par les enseignes des boutiques et les phares des voitures. Autour de lui, la population s’activait et s’amusait en cette nuit du cinq novembre 2580. Autour de Daniel, Humains et Zoomorphes discutaient… ou se bagarraient. Tout dépendait de la façon dont ils avaient vécu la guerre, ou de ce que leurs parents leurs avaient dit au sujet de l’autre race. Mais Daniel était indifférent à toute cette agitation. Car enfin, après douze ans, il allait enfin le revoir. Le Français s’arrêta devant un HLM et sortit un papier froissé de la poche de son trench-coat.
« Immeuble du Terrier, rue du Noirloup… C’est ici… », susurra-t-il. Il entra dans le hall et inspecta les noms, recherchant tremblant d’excitation celui de son ancien compagnon d’armes. Ses yeux s’arrêtèrent sur une plaque sur laquelle figurait l’inscription « KURENAI, Kiba ». Daniel écrasa la sonnette et attendit une réponse. Une voix grave se fit entendre.
- Qui c’est ? Demanda la voix.
- Ouvre la porte, Ombre Rouge. C’est moi, le Garde-Chasse, répondit Daniel.
Il y eut un long silence, puis un « bzzz-clac ! » se fit entendre, indiquant que la porte d’entrée de l’édifice était déverrouillée. Daniel se précipita dans l’ascenseur le plus proche et appuya sur le bouton du sixième étage. Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Daniel se mit à courir à travers le couloir et frappa brutalement à trois reprises sur une des portes, qui s’ouvrit immédiatement. Devant Daniel se tenait un renard anthropomorphe d’à peu près deux mètres de haut et à la musculature imposante. L’homme et le Zoomorphe se regardèrent un instant, puis ils se jetèrent tous deux l’un dans les bras de l’autre.
- Danny ! J’arrive pas à y croire !
- Heureux de te revoir enfin, Kiba !
L’homme-renard desserra son étreinte et invita Daniel à entrer, ce qu’il fit immédiatement. Il enleva son trench-coat et alla s’assoir dans le salon. Kiba revint avec deux verres et une bouteille de saké. Il s’en servit un et en offrit un autre à Daniel. Lorsque l’homme tendit le bras pour se saisir de son verre, Kiba remarqua que son compagnon se servait de sa main droite, qui était cachée par un gant. Lorsque la main se resserra autour du verre, elle émit un cliquetis métallique.
- Daniel… ta main…, dit Kiba interloqué.
Le Français comprit ce que voulait dire son ami. Il retroussa sa manche et enleva son gant, révélant une prothèse mécanique greffée au coude.
- Tu te souviens dans quelles circonstances tu as perdu ce bras ?
- Tu parles si je m’en souviens ! Jamais je n’oublierai la douleur que j’ai ressentie lorsque la chevrotine m’a déchiré la chair ! J’ai eu la peur de ma vie, j’étais certain que j’allais mourir !
-Ta peur n’est rien par rapport à celle que j’ai ressentie lorsque je t’ai vu te vider de ton sang.
- Peur, TOI ? Ne me fais pas rire, Kiba ! Tu ne sais même pas ce que ce mot veut dire !
- Et pourtant…, murmura Kiba.
- Raconte-moi…, dit Daniel, curieux de savoir comment Kiba avait réagi en le voyant agoniser.

« C’était la nuit du 15 décembre 2567... Il gelait à pierre fendre et le commandant Wolf nous avait tous deux chargés d’intercepter un espion humain qui possédait des informations susceptibles de mettre l’armée Zoomorphe en position délicate. Il s’était enfui à travers une épaisse forêt. Nous nous sommes donc séparés à l’orée et avons entamé nos recherches dans des directions différentes. Après dix minutes de recherches infructueuses, j’ai entendu un coup de feu poursuivi d’un hurlement de douleur. Je reconnus ta voix dans ce hurlement, et, pris de panique, je me suis mis à courir à toute vitesse dans la direction d’où venait le bruit. En chemin, j’ai entendu deux autres tirs, qui n’ont fait que renforcer mes craintes. J’ai grimpé dans un arbre et j’ai vu l’horreur… tu étais couché par terre, ton avant-bras droit arraché par la chevrotine. A côté de toi se tenait l’espion que nous recherchions. L’importante perte de sang que tu avais subie, conjuguée à la douleur, t’avait fait perdre connaissance. L’espion a braqué son fusil à pompe vers ta poitrine, et avait dit : « tu vas crever, traître à ta race ! ». La vision de ton corps inanimé m’avait empli de terreur, pas à cause de ton bras mutilé, mais à cause de ma certitude que toi, mon meilleur ami et allié, tu allais sans doute mourir, et que j’y étais impuissant. Mais cette phrase crachée par l’espion m’a empli d’une rage folle et incontrôlable. Sur le moment, il n’y avait rien dont j’avais plus envie que de tuer cet homme, de le faire souffrir jusqu’à ce qu’il en meure. J’ai sauté de mon arbre en poussant un cri de rage. Il s’est retourné et a voulu me tirer dessus mais il était trop tard, mes crocs lui perforaient déjà la gorge. Il a crié, il a voulu appeler quelqu’un à l’aide (mais qui donc ? Nous étions seuls), mais son cri se noya dans le sang qui lui emplit la bouche. Tandis que je lui broyais la nuque et lui lacérais le thorax, la seule chose à laquelle je pensais était la manière dont j’allais pouvoir essayer de te sauver. Je me fichais pas mal d’avoir réussi cette mission, tout ce qui me préoccupait, c’était toi. J’ai lâché le corps exsangue de l’espion et me suis précipité vers toi. Tu étais pâle comme la mort. J’en étais malade de désespoir, mais je me suis aperçu que tu vivais encore. Instinctivement, j’ai prélevé un lambeau de tissu sur ce qui restait de la veste de l’espion et t’en ai fait un garrot, afin de sauver le sang qui pouvait l’être. Puis, j’ai plongé ton moignon dans la neige afin de geler la plaie. Pour ne pas que tu meures de froid, je me suis ensuite blotti contre toi, de façon à ce que ma fourrure te protège. Le lendemain, le commandant Wolf nous a retrouvés. Tu as été rapatrié en France où tu as fini la guerre dans le civil afin d’être soigné. Quant à moi, j’ai été promu lieutenant, et ai été envoyé au front dans mon Japon natal. Après la guerre, j’ai essayé de te retrouver, hélas sans succès. »

Ni Daniel ni Kiba ne dit un mot pendant une minute, qui leur parut une heure. Puis, Daniel prit la parole.
- Les médecins m’ont dit que j’avais survécu par miracle.
-Je dois t’avouer que, avant que tu ne viennes frapper à ma porte, j’étais persuadé que tu étais mort…

Daniel sourit, et Kiba en fit autant. Ils s’étaient sauvés mutuellement la vie tellement de fois durant cette guerre qu’ils en étaient devenus plus que frères. Ils n’arrivaient toujours pas à croire qu’ils s’étaient enfin retrouvés après ces douze ans. Daniel Rougemont, 43 ans, surnommé « le Garde-Chasse », et Kiba Kurenai, 40 ans, surnommé « l’Ombre Rouge », les deux meilleurs soldats du commandant Duncan Wolf, avaient survécu à la guerre. Mais ils avaient désormais la preuve que ni une hémorragie mortelle, ni le désespoir et la peur n’avaient pu détruire leur amitié.
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Re: Foxtails' Tales

Messagede Skianous » 22 Déc 2009, 17:20

Depuis les vacances d'Été, le projet de création d'un super-héros furry me trotte dans la tête et j'ai à plusieurs reprises eu envie d'écrire une histoire le mettant en scène. C'est finalement chose faite avec cet épisode qui servira en quelque sorte de Pilote le temps que je développe plus en profondeur l'histoire du personnage (ses originies, la façon dont il a obtenu ses pouvoirs) et j'espère que mon texte vous plaira...

Voici donc le premier épisode des aventures du Captain Vulpine, intitulé : l'Attaque du métro aérien !
***

Le soleil de midi étendit ses rayons sur la gigantesque mégapole de Térapolis, la seconde plus grande ville du monde au sein de laquelle Humains et Zoomorphe cohabitaient dans une paix relative. A l’aube du quatrième millénaire, la surpopulation mondiale due à l’affluence nouvelle de cette seconde race artificielle avait nécessité, outre la colonisation de la Lune, l’édification de ces cités démesurées capables d’héberger une population chiffrée en centaine de millions d’habitants à l’intérieur de gigantesques buildings de verre et d’acier, à tel point que la ville avait été divisée en trois zones aériennes grâce à un système de paliers situés tous les 500 mètres (la Ville-Basse correspondait aux paliers un et deux, la Ville-Moyenne aux paliers trois et quatre et la Ville-Haute aux paliers cinq et six) symbolisés par les énormes ponts qui reliaient entre eux les titanesques immeubles du Centre. Certains habitants nés en hauteur n’ont par ailleurs jamais posé le pied sur le sol. En cette chaude journée d’Été, dans un appartement situé entre les paliers trois et quatre, Eric Vulpes, un Renard roux d’une vingtaine d’années, se détendait en compagnie de son meilleur ami, Simon Dupré, un humain du même âge mais que l’attitude et l’accoutrement faisaient ressembler à un adolescent.

- Ho, Eric… Le film va commencer, tu vas nous chercher un truc à bouffer en cuisine ? demanda Simon en étendant ses jambes sur la table-basse située devant eux.
- Tu comptes manger en regardant la « Vengeance de l’Éviscéraptor » ? T’as le cœur bien accroché j’espère, parce que t’as pas intérêt à me gerber dessus ! répliqua le Renard en se levant du fauteuil.

Il se dirigea vers la cuisine de Simon, probablement la pièce qu’il détestait le plus… Car si son ami ressemblait physiquement à un ado, il en avait également le soin ; une pile de vaisselle sale s’entassait dans l’évier, une part de pizza couverte de champignons qui, à l’origine, ne devaient pas s’y trouver se décomposait sous un meuble et le sac-poubelle était plein à craquer. Poussant un soupir de désolation devant le désordre ambiant, Eric ouvrit le frigo et en sortit un reste de nouilles froides. Mais alors qu’il s’apprêtait à les faire chauffer, il entendit la voix de Simon provenir de la pièce d’à-côté.

- ERIC ! FAUT QUE TU VIENNES VOIR ÇA ! cria-t-il.

Délaissant la casserole, le Renard retourna en trombe dans le salon, ouvrant la porte à la volée pour voir, sur l’écran de la holo-vision, le visage du présentateur de Bad News, un journal d’informations spéciales qui, comme son nom l’indique, est fort rarement porteur de bonnes nouvelles.

« Coup de théâtre à la Ville-Haute, commenta-t-il, des membres d’un groupe terroriste anti-humain appelé les Griffes du Monde Nouveau ont détourné une rame du métro aérien dans laquelle ils ont posé une bombe et menacent de le faire dérailler sur la mairie si le Maire ne signe pas dans les deux heures l’avis d’expulsion de la totalité des citoyens humains du secteur. Leur leader, le célèbre Shawn Ratson, déjà bien connu des services de police, est à bord du véhicule et n’hésitera pas à mettre ses menaces à exécution si sa volonté n’est pas respectée. Plus d’infos après une page de publicité… »

Les deux amis restèrent sous le choc.

- Dis-donc, vieux… Ce Ratson, là, c’était pas lui le commanditaire de cet attentat sanglant il y a cinq ans ?

Le Renard ne sut quoi répondre. Simon avait raison : la Ville-Haute gardait encore les stigmates de la folie meurtrière de Shawn Ratson qui, cinq années auparavant, avait projeté un croiseur aérien bourré d’explosifs sur le sommet de la « Flèche Millénaire », l’un des plus grands immeubles de Térapolis, détruisant ainsi la quasi-totalité de son sixième pallier. Près de dix mille personnes avaient trouvé la mort ce jour-là, parmi lesquelles sept mille humains, faisant ainsi de Ratson le terroriste le plus recherché du pays. Le voir refaire surface ainsi, en personne, pour mener une autre opération anti-humaine avait de quoi surprendre quand on sait que tout policier qui l’intercepterait n'aurait aucun scrupule à l’abattre sommairement.

- Eric…
- Oui… Je m’en charge. Passe un coup de fil à Rachel et dis-lui de prévenir la police locale que je m’occupe de Ratson !

Sur ces mots, le Renard se précipita vers la porte de l’appartement mais, au moment de tourner la poignée, il se ravisa et s’adressa de nouveau à son ami.

- Ah, et n’oublie pas d’enregistrer le film ! lui lança-t-il.

Laissant là Simon, qui composait déjà le numéro d’une main tremblante sur le téléphone, Eric courut dans le hall, bousculant plusieurs personnes sur son passage et se rua dans l’ascenseur. Il eut vite fait d’atteindre le dernier étage du sixième pallier et, une fois qu’il y fut, il s’avança de la démarche la plus naturelle possible vers le fond du couloir, où se trouvait l’escalier menant sur le toit. Il lui fut facile de passer inaperçu, la plupart des personnes présentes dans ce large hall étant regroupée autour d’une holo-vision fixée au plafond qui montrait des images du métro aérien lancé à toute vitesse. S’assurant que personne ne le voyait, Eric grimpa les escaliers et arriva sur le toit. Jetant un coup d’œil circulaire pour s’assurer qu’il était seul, il referma la porte d’accès et fit quelques pas en avant. Un vent glacé lui fouettait le visage, la température au sommet de cette tour était fort basse en raison des trois mille deux cent mètres qui séparaient le toit du sol. Eric prit une profonde inspiration et regarda sa main droite, à l’index de laquelle était passé un petit anneau noir qui se fondait quasiment dans sa fourrure de couleur identique. Les yeux clos, le Renard ferma le poing de toutes ses forces et le leva au-dessus de sa tête. Sa bague se mit à briller et passa du noir au gris, puis finalement à l’argenté avant d’irradier d’une lumière blanche aveuglante. Eric sentit une chaleur intense l’envahir, comme à chaque fois, il avait l’impression de plonger dans un bain chaud. La lumière blanche de son anneau engloba bientôt tout son corps et la transformation commença… Ses muscles prirent du volume pour devenir saillants sous la fourrure, ses yeux verts devinrent noirs cernés d’azur et sa tête s’orna de cheveux ébouriffés aux teintes similaires. Ses vêtements laissèrent place à une combinaison noire qui, exception faite de sa tête et de sa queue, lui recouvrit tout le corps. Cette combinaison fut ensuite complétée par des gantelets et des bottes de métal ainsi que par un plastron qui lui recouvrait la poitrine et un protège-bassin retenu à la taille par une ceinture. Un casque à visière fumée qui laissait passer ses oreilles et une cape noire battant le vent vinrent compléter cet ensemble. Ayant achevé sa métamorphose, qui ne dura qu’une seconde même s’il avait l’impression de se transformer durant de longues minutes, Eric s’avança d’un pas lent vers le rebord du toit et posa un pied dessus. Plus loin, il pouvait voir, en périphérie, les rails électromagnétiques du métro aérien, maintenus en l’air grâce à de solides piliers.

- N’ayez crainte, citoyens ! Le Capitaine Vulpine arrive ! lança le justicier en pointant du doigt l’horizon.

Sur ces mots, le Renard sauta dans le vide et, après un majestueux piqué, il redressa en flèche, filant à toute vitesse vers le circuit du métro, bras tendus devant lui. Une fois qu’il eut atteint les rails électromagnétiques qui permettaient aux rames de se déplacer, il les remonta à toute vitesse dans l’espoir de rattraper l’engin fou. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir la rame en question, qui devait filer à une vitesse proche des 400 km/h. Joignant ses mains pour fendre l’air encore plus vite, Vulpine fonça à toute allure, oreilles rabattues afin d’éviter que le vent ne s’y engouffre, se rapprochant progressivement du véhicule. S’il déraillait dans un tournant, les dégâts, même sans l’explosion de la bombe, seraient considérables. Il fallait à tout prix arrêter ce train !

Après d’interminables minutes de vol à pleine vitesse, le justicier parvint finalement à agripper l’échelle attachée derrière le dernier wagon, entre les deux réacteurs qui propulsaient le véhicule. Portant la main à sa ceinture, Vulpine en détacha un cylindre métallique d’une vingtaine de centimètres entouré en son milieu d’une bande de latex facilitant la préhension et au-dessus de laquelle se trouvait un petit bouton sur lequel le Renard appuya. Cela eut pour effet de déployer une sorte de petite arche de part et d’autre de l’extrémité du tube, qui s’orna alors d’une lame d’énergie blanche longue de près d’un mètre. Vulpine fit entrer cette lame dans le mur du wagon aussi facilement qu’un couteau rentre dans le beurre et se tailla une entrée avec une dérisoire facilité malgré l’épaisseur de ce mur d’acier. Arrachant la « porte » ainsi créée, qu’il jeta dans le vide après s’être assuré qu’il n’y avait rien en contrebas, le renard entra. Comme prévu, il se trouvait ici dans les toilettes du métro, toujours situées à l’arrière du dernier wagon, car certains trajets pouvaient durer fort longtemps en raison du fait qu’il n’y a que peu de rames proportionnellement au nombre d’habitants. Alors qu’il rangeait son épée, l’attention du Capitaine fut attirée par un bruit à côté de lui : quelqu’un était en train d’ouvrir la porte. Se préparant à se défendre face à un éventuel agresseur, Vulpine se retrouva en face d’un Chacal qui tenait à la main un fusil à impulsion, arme redoutable chez un combattant expérimenté.

- Hé ! Mais qu’est-ce que…, commença-t-il, mais avant qu’il n’ait pu achever sa phrase, le justicier lui décocha un direct du droit qui projeta le malfrat contre le mur du fond du wagon avec une telle violence qu’il en perdit connaissance. Sortant des toilettes, Vulpine remarqua, ligotés sur un siège, le pilote et une hôtesse, humains tous les deux. Rompant leurs liens à mains nues, le Renard les libéra.

- Capitaine Vulpine ! Dieu merci vous êtes là ! Je vous en prie, sauvez-nous ! implora l’hôtesse.
- Calmez-vous, c’est pour ça que je suis venu. Dites-moi, combien sont-ils ?
- Cinq : celui que vous venez de frapper, plus trois autres et Ratson lui-même qui a posé la bombe dans le poste de pilotage, répondit le pilote.
- Y a-t-il d’autres civils à bord ?
- Non… Tous les passagers étaient des zoomorphes, ils les ont fait descendre avant de prendre le contrôle de la rame.
- Bien. Restez ici et surveillez ce gars-là, dit Vulpine en désignant du doigt le terroriste assommé, je vais nettoyer le reste du métro et puis j’aurai besoin de vous pour arrêter ce véhicule avant qu’il ne déraille.

(Thème musical : The Prodigy - Voodoo People)

Laissant là les deux humains, qui ligotèrent le Chacal à leur place, Vulpine sortit du wagon pour entrer dans le suivant. Il en avait dix à parcourir avant d’arriver à Ratson et il fallait s’assurer qu’aucun membre des Griffes du Monde Nouveau ne soit encore debout lorsqu’il y parviendrait. Le justicier s’avança d’un pas méfiant à travers le wagon désert. Ce dernier, tout comme le reste de la rame, mesurait dix mètres de long sur trois de large et les banquettes installées de part et d’autre étaient assez serrées entre elles. Peu de cachettes potentielles, c’était parfait. Il traversa le reste du wagon d’un pas plus assuré et, saisissant la poignée de la porte menant au compartiment suivant avec une certaine méfiance, il parvint, en tendant l’oreille, à entendre des voix à l’intérieur. Ouvrant la porte à la volée, il se retrouva face à deux autres membres des Griffes, une Hyène mâle et un Loup noir, tous deux armés du même genre de fusils. En voyant Vulpine, ils épaulèrent mais le justicier fut plus rapide : d’un bond, il s’interposa entre eux et écarta violemment les bras, les projetant tous les deux à travers les fenêtres latérales du compartiment. Mais en sa condition de héros, le Renard ne pouvait pas se permettre de les laisser mourir ainsi. Il s’envola à travers la fenêtre qui avait été traversée par l’Hyène et plongea en piqué afin de la rattraper. Il réussit, en réalisant un revers en crochet, à attraper sous son bras le terroriste juste à temps pour lui empêcher de s’empaler sur une antenne radio de la Ville-Moyenne et, sans décélérer, il fila à toute allure vers la seconde Griffe. Une odeur désagréable parvint aux narines du justicier et, à la façon dont l’Hyène tremblait, il devina qu’il venait de se pisser dessus tant il avait eu peur. Ignorant cette pestilence, Vulpine rattrapa in extremis le second terroriste, juste au moment où il allait s’écraser sur le toit de béton d’un immeuble en construction. S’arrêtant pour les déposer, le Renard les força à s’adosser à une même poutrelle de métal sous le regard intrigué des ouvriers. Il ramassa ensuite une longue perche de fer et la tordit autour des deux bandits pour ainsi les « ligoter » à la poutre.

- Voilà. La police viendra vous délivrer d’ici peu de temps, leur dit le Renard d’un air satisfait.
- Tu devrais avoir honte de protéger les humains, espèce de traître à ta race ! lança le Loup
- Je ne fais que protéger les innocents dont la vie est mise en danger par les tarés dans ton genre. Pour ce qui est du reste, je me contrefiche que vous me détestiez ou m’insultiez !
- M… Mais moi, je t’aime bien ! lança l’Hyène, qui était toujours agitée de tremblements incontrôlables.

Laissant là les deux malfrats, Vulpine redécolla en direction des rails du métro, qui l’avait entretemps bien distancé. Après une nouvelle course à toute vitesse contre le train fou, le justicier atteignit l’une des deux fenêtres brisées et rentra à l’intérieur du plus vite qu’il put. Il se dirigea ensuite vers la porte du compartiment mais, alors qu’il allait l’atteindre, elle s’ouvrit à la volée sur un Lynx armé d’un vieux Desert Eagle qui ouvrit le feu avant même que Vulpine ait pu esquisser un mouvement.

- Prends ça, salopard ! Ah, tu te crois capable de nous arrêter ! Bah essaie d’abord d’arrêter mes pruneaux ! lança le félidé tout en tirant cartouche sur cartouche. Mais ses balles ne causèrent pas le moindre mal au Renard : celles qui touchaient son armure ricochèrent en sifflant et celles qui atteignirent les parties non-protégées de sa combinaison ne firent que la pénétrer sans pour autant être capables d’endommager sa peau, contre laquelle elles rebondirent telles des billes de plastique. Comme il ne restait plus qu’une balle dans son chargeur, le Lynx changea de tactique.

- Alors, belles-oreilles, tu es prêt à te rendre ? lança le Renard avec un sourire de vainqueur.

C’était l’occasion que le félidé attendait : avant que le justicier n’ait fermé la bouche, il redressa son Deagle en direction du visage du héros et lui tira une balle entre les mâchoires. Vulpine rejeta la tête en arrière et tituba.

- Ouais ! Bouffe-moi ça, connard ! lança le Lynx en ricanant.

Mais son sourire disparut aussi sec lorsque le Renard rabaissa la tête pour de nouveau fixer son adversaire. Il souriait, la balle de calibre 357 serrée entre ses dents.

- Merci, mais je ne digère pas le plomb ! lança-t-il sur un ton ironique en recrachant le projectile.

Le Lynx, paniqué, voulut enclencher un nouveau chargeur dans son arme mais avant qu’il n’y soit parvenu, Vulpine l’assomma d’un brutal crochet du gauche à la mâchoire, ce qui le fit trébucher sur le côté. Il se cogna violemment contre le cadre de la porte et tomba à la renverse. Agrippant les rebords de ce même cadre, le Renard sauta à pieds joints sur le ventre de son adversaire inconscient et continua sa route, effectuant un rapide calcul mental ; « Alors… Celui du dernier wagon, plus les deux que j’ai défenestré, plus celui-ci… Ça fait quatre sur cinq. ‘Manque plus que Ratson et j’en aurai fini avec eux. ».
Le héros traversa en courant les derniers wagons, il n’y avait plus de temps à perdre. Lorsqu’il arriva devant la porte de la cabine de pilotage, il la fit sortir de ses gonds d’un coup de pied. Shawn Ratson était là, lui tournant le dos, appuyé sur le panneau de contrôle. A deux pas de lui se trouvait la fameuse bombe, qui avait à peu près la taille d’un ballon de rugby et était composée d’un large cylindre de métal parcouru de fils électriques, autour duquel étaient accrochés une dizaine de cylindres plus petits, et coiffé d’un dôme noir.

- Vulpine… Pourquoi votre présence en ces lieux ne m’étonne-t-elle guère ? dit lentement le terroriste sans se retourner.
- Vous vous doutiez bien que j’allais venir vous mettre des bâtons dans les roues ! Pensiez-vous vraiment que j’allais vous laisser détruire la mairie ?
- Ah, la mairie… Mon pauvre renard, vous avez vous aussi cru à ce bobard ?
- Pardon ?

Ratson se retourna, un sourire vicieux sur les lèvres. C’était un Rat d’une quarantaine d’années au pelage châtain, assez costaud et vêtu d’un long trench-coat bordeaux dont le dos était orné d’un sac de toile kaki. Une prothèse métallique couvrait la partie droite de son visage, arrachée il y a dix ans par une décharge de chevrotine.

- Vous n’êtes pas très futé pour un héros, dit le Rat d’une voix hautaine. Quel intérêt aurais-je à détruire le siège administratif de la ville ? Je voulais juste que ces idiots de policier concentrent leurs effectifs sur un lieu dont je ne m’approcherai même pas… Ma véritable cible, Vulpine, c’est le « Pic d’Adam » !

Vulpine se raidit… Comment n’y avait-il pas pensé ? En effet, pourquoi Ratson irait-il attaquer un édifice tel que la mairie pour obtenir quelque chose qu’il pouvait faire de lui-même ? Le « Pic d’Adam » est un gigantesque immeuble peuplé essentiellement d’humain, c’est par ailleurs la raison pour laquelle il fut nommé ainsi. Un sourire malsain se dessina sur le visage de Shawn Ratson devant l’expression horrifiée de Vulpine. Satisfait de son petit effet, le terroriste poursuivit.

- Voyez-vous Vulpine, d’ici quelques kilomètres, nous prendrons un tournant après lequel ce métro descendra vers la Ville-Moyenne. Pour effectuer cette descente, il emprunte une pente assez raide qui se poursuit en ligne droite avant un virage en angle droit. Et à quelques dizaines de mètres de ce virage se trouve le troisième palier du « Pic d’Adam ». Ma bombe dispose non seulement d’une charge explosive mais également d’un dispositif à IEM qui neutralisera les fonctions électriques du train. J’activerai ce dispositif à mi-chemin entre la pente et le virage ; le rail fera ainsi office d’une rampe de lancement pour ce véhicule, qui sera propulsé à pleine vitesse contre sa cible et explosera, selon mes calculs, quelques secondes après l’impact contre l’immeuble. Et la charge explosive de ce petit bijou combiné au carburant hautement inflammable de ce métro sera, croyez-moi, largement suffisante pour couper le Pic en deux et le faire s’effondrer comme un domino !

La perspective de cette destruction était terrifiante. Vulpine sentit un frisson glacé lui parcourir la colonne vertébrale.

- Je ne vous laisserai pas faire, Ratson ! Et je vais vous faire payer pour votre attentat d’il y a cinq ans !
- Désolé Vulpine, mais les morts ne peuvent rien empêcher !

Sur ces mots et avec une rapidité surprenante, le terroriste sortit de sous son manteau une arme que le justicier identifia comme étant la fameuse mitrailleuse laser PG666, l’arme de prédilection des soldats et mercenaires de tout poil qui, en apparence, était fort proche de la Sten MK II employée par les militaires britanniques pendant le seconde guerre mondiale, exception faite de sa couleur rouille et de la forme du canon, dépourvu d’embout et à l’orifice fort large au fond duquel une antenne irradiait d’une lumière rouge.

- Adieu, stupide renard ! lança Ratson en ouvrant le feu. Le Capitaine Vulpine eut tout juste le temps d’étendre ses bras devant lui pour former un bouclier d’énergie blanche qui absorba les tirs du Rat, qui se présentaient sous forme de boules-laser rouge et protégea le justicier de leurs effets dévastateurs. Car si sa peau pouvait résister à un tir courte portée de Desert Eagle, les projectiles d’armes telles que le PG666 pourraient lui causer de graves brûlures… Ce qui est plutôt modéré comparé au fait qu’une seule de ces balles-laser est suffisante pour couper en deux un homme normal. Maintenant avec difficulté son bouclier mis à mal par ces projectiles, Vulpine s’avança lentement vers Ratson. Le criminel continuait de tirer en rafale, poussant un cri de rage qui augmentait au fur et à mesure que le Renard se rapprochait. Finalement, lorsque ce dernier ne fut plus qu’à un mètre de lui, l’arme du terroriste émit un « clic » caractéristique… Le chargeur d’énergie était vide. Shawn voulut en enclencher un autre mais le justicier ne lui en laissa pas le temps et, profitant de cette vulnérabilité de son adversaire, il agrippa Ratson par le col et le projeta violemment à travers la vitre droite de la cabine.

- Ça, c’est de la part de toutes les victimes de la « Flèche Millénaire » ! cria le Renard tandis que le terroriste tombait vers sa mort.

Un vent glacé s’engouffra dans le poste de pilotage mais Vulpine ne s’en préoccupa pas… Il avait plus important à faire. Reportant son attention sur la bombe, il s’agenouilla à côté d’elle et, d’une main tremblante, il ouvrit un clapet sur son gantelet gauche, révélant un petit écran, un micro et un clavier miniaturisé. Se concentrant pour que son doigt cesse de trembler, il composa le numéro du commissariat et l’écran s’alluma. Le visage qui apparut était celui du Commissaire Général, un Rottweiler d’une cinquantaine d’années à la fourrure grisonnante.

- Ah, Vulpine ! Rachel m’a averti de votre intervention, où en êtes-vous ?
- J’ai neutralisé les terroristes…
- Et Shawn Ratson ?
- Il vole avec les anges. J’ai trouvé la bombe qu’il a posée, j’ai besoin que vous me passiez d’urgence un expert en déminage !
- Bien, un instant je vous prie…

L’écran se brouilla et lorsque l’image réapparut, le Commissaire avait cédé place à un Fennec quarantenaire avec l’expression blasée de celui qui en a vu d’autres. Son oreille gauche était en piteux état et, du même côté de sa tête, un bandeau noir cachait son œil mort.

- Salut gamin, dit-il en mâchonnant une cigarette.
- Salut « C4 », répondit Vulpine d’une voix nerveuse.
- Montre-moi le monstre.

Le justicier étendit son bras devant lui, se saisit de la bombe et la porta à hauteur de l’écran pour que le démineur puisse la voir.

- Ah ouais, quand même…
- Oui, je sais… Assez puissante pour couper en deux le « Pic d’Adam », qui était, entre parenthèses, la véritable cible de Ratson.
- Je vois… Bon, pour commencer, dévisse la tête d’ogive mais SURTOUT, fais bien attention à ne pas appuyer dessus, ça ferait tout péter.

Vulpine respira profondément pour garder son calme. Il se saisit du dôme noir en le tirant légèrement vers le haut pour éviter tout risque de détonation et le dévissa lentement. Lorsqu’il lui resta en main, le justicier poussa un profond soupir de soulagement.

- Bien joué, gamin. Ce modèle de bombe était utilisé par l’armée humaine pendant la Guerre, ils en employaient souvent une version modifiée lors des raids aériens.
- Merci pour le cours d’histoire. Je fais quoi maintenant ?
- Regarde à l’intérieur. Tu vois les fils de couleur qui rejoignent le voyant lumineux ?

Il était difficile de ne pas les voir. Trois fils rouges parcouraient la cavité pour rejoindre au centre trois fils noirs et leur intersection était masquée par une ampoule de couleur rouge. De part et d’autre de cette ampoule se trouvaient divers circuits imprimés.

- Oui, je les vois.
- Parfait. Pour commencer, tu va détacher les extrémités des deux fils rouges externes de la base du voyant lumineux et ensuite, tu les ramènes sur les diodes en forme de « T ».

Vulpine s’exécuta. Il détacha les fils du voyant lumineux et en ramena les extrémités détachées sur le centre de deux diodes en forme de T ornées d’une plaque métallique qui semblait faite pour ça.

- Voilà.
- C’est bien, tu te débrouilles comme un chef. Maintenant, tu fais pareil avec les fils noirs.

Le Renard obéit et, lorsqu’il eut accompli l’opération, l’ampoule émit un « bip » sonore et se mit à clignoter.

- Hé, C4 ! C’est quoi, ça ?
- Ça, c’est bon signe. Ça signifie que tout va péter dans dix minutes.
- QUOI ?! Et t’appelles ça un bon signe ?!
- Oui, car l’explosion de ce genre de bombe peut être activé par un détonateur à distance. Mais maintenant que l’explosion est programmée, même si un des complices de Ratson qui se serait caché à l’écart possédait le détonateur, il ne pourrait plus rien faire. De plus, il ne te faudra maintenant plus qu’une minute à peine pour achever de désamorcer l’engin.
- Et comment je fais ?
- Facile, il te suffit de… Oh, merde ! Vulpine, fais gaff…

« C4 » ne termina pas sa phrase ; un projectile laser frôla l’avant-bras du Renard, arrachant au passage l’écran. Le Capitaine Vulpine se tourna vers la droite et vit Shawn Ratson, bien vivant, en train de lui tirer dessus avec son arme. Il avait échappé à la mort grâce à un jet-pack dissimulé dans son sac à dos et volait maintenant à la poursuite du train en tirant de redoutables rafales qui perforaient la carlingue du véhicule. Générant de sa main droite un bouclier d’énergie afin de se protéger des projectiles meurtriers, Vulpine se saisit de la bombe et l’attacha à sa ceinture. Puis, profitant d’un providentiel enraiement de la mitraillette de Ratson, il s’élança à sa poursuite.

(Thème musical : Viewtiful Joe OST : Captain Blue)

Si jamais une balle-laser venait à percer le réservoir du métro, le véhicule exploserait, détruisant une partie du rail et son épave tomberait vers la Ville-Basse. Le terroriste parvint à rétablir la capacité de tir de son arme juste à temps pour ouvrir le feu sur Vulpine au moment où ce dernier s’apprêtait à lui envoyer un coup de pied ; le projectile du Rat atteignit le justicier en pleine poitrine mais, heureusement, son plastron, qui s’orna néanmoins d’une trace noirâtre à l’impact, le protégea des ravages potentiels dont cette arme était capable. Se tournant sur le dos pour continuer à mitrailler le Renard, Ratson augmenta la vitesse de son jet-pack, filant à toute allure tandis que, tenant des deux mains la crosse de son fusil qu’il avait passé entre ses jambes, il maintenait un feu nourri en direction du justicier qui faisait de son mieux pour esquiver les projectiles mortels du Rat car maintenir un bouclier d’énergie en se déplaçant à une telle vitesse n’est pas chose aisée. Soudainement, le métro, qui filait à toute allure à côté d’eux, se mit à ralentir. Vulpine tourna la tête et vit le pilote, levier de vitesse en main, lui adresser un signe avant que le véhicule ne prenne un virage menant à une pente, la fameuse « rampe de lancement » que Ratson comptait employer pour projeter le train sur le Pic.

- Ah ! Votre plan est définitivement à l’eau, Ratson ! Abandonnez donc le combat ! lança le Renard, triomphant, en pointant son adversaire du doigt.
- Vous parlez trop, Vulpine ! Peut-être avez-vous sauvé le métro, mais que pouvez-vous faire face à ça ?

Brusquement, le terroriste se tourna dans la direction du « Pic d’Adam » et ouvrit le feu, tirant plusieurs rafales en direction de l’édifice, faisant voler en éclats moult fenêtres et ornant les murs de larges impacts tout en éclatant d’un rire empli de folie meurtrière. Le justicier poussa un cri d’horreur et, profitant de l’attention détournée du terroriste, il fonça sur lui et lui envoya un violent uppercut à la poitrine qui propulsa Ratson une centaine de mètres plus haut, la brutalité du choc s’étant associée à la poussée du réacteur de son jet-pack. Vulpine vola à la poursuite de son adversaire dans le but de l’achever d’un coup de coude qui le renverrait vers le bas mais, à sa grande surprise, Ratson, qui aurait pourtant dû avoir eu le thorax défoncé par l’uppercut, esquiva l’attaque et se déporta sur le côté.

- Quoi ? Comment ?...

Le visage du Rat s’orna d’un grand sourire et, doucement, le terroriste remonta un pan de sa chemise, révélant une plaque en fonte déformée par le coup du Renard, fixée sur sa poitrine avec des lanières de cuir synthétique.

- Je n’ai même pas eu mal, Vulpine ! Je suis quelqu’un d’extrêmement prévoyant, c’est pour ça que la police ne m’a jamais attrapé et que je suis toujours en vie !
- Vous avez raison… Il est grand temps d’y remédier !

Sur ces mots, le justicier détacha son épée de sa ceinture et l’activa, se mettant en garde.

- Oooh, une lame d’énergie ! On n’arrête pas le progrès ! lança Ratson sur un ton cynique pour masquer la frustration due au fait qu’il avait lâché sa mitrailleuse lorsque Vulpine l’avait frappé. Rentrant ses bras dans son manteau, le Rat en sortit non pas une, mais bien deux épées similaires à celle utilisée par le Renard justicier. Il les activa et chacune s’orna d’une lame de couleur rouge. Vulpine blêmit. Les lames d’énergie sont les armes blanches les plus dangereuses au monde pour la simple et bonne raison que rien de matériel ne leur résiste, pas un alliage, pas un minerai ne pouvait arrêter leur lame, au mieux la ralentir… Ce genre d’épée pouvait trancher en deux une canette en fer blanc ou une enclume d’acier trempé avec la même facilité. Et les pièces d’armure portées par le Capitaine Vulpine avaient beau être constituées d’adamantium, nul doute qu’elles ne parviendraient pas à arrêter les faisceaux mortels des deux sabres de Ratson. Mais même s’ils se retrouvaient à présent à armes égales, le justicier conservait toujours deux grands avantages sur son adversaire ; premièrement, il n’avait pas besoin d’un jet-pack pour se maintenir en l’air et disposait donc d’une plus grande facilité de mouvement. Et deuxièmement, même si Ratson était très fort, Vulpine possédait pour sa part une force physique dix fois supérieure à la normale.

Le terroriste s’élança vers lui, armes à la main. Le Renard bloqua son double coup de sabres de sa lame et contre-attaqua mais le Rat parvint à esquiver le coup que son adversaire canin tenta de lui porter au cou. A son tour, Vulpine fondit sur Ratson et lui donna deux grands coups d’épée mais le terroriste parvint à les parer et, bloquant la troisième attaque du Renard d’une de ses lames, il tenta d’utiliser la seconde pour l’empaler mais heureusement, le justicier avait de bons réflexes et recula juste à temps pour éviter une sérieuse blessure. Mettant dix mètres d’écart entre lui et Ratson, Vulpine forma une boule d’énergie dans sa main libre et la lança vers le Rat, qui la détourna d’un coup de sabre, l’envoyant exploser sur une affiche publicitaire de la Ville-Moyenne. Le criminel ne laissa pas le temps à Vulpine de préparer un autre projectile et lui fonça dessus, sabres en avant, mais le Renard para cette nouvelle attaque d’un puissant coup d’épée, qui éjecta de sa main le sabre gauche de son adversaire, le forçant à reculer pour éviter un revers de la lame blanche du justicier, qui manqua de le trancher en deux. Mais Vulpine, emporté par son désir de tuer Ratson, avait porté ce coup d’épée avec une telle brutalité qu’il fut emporté par son élan et, bondissant sur l’occasion, le terroriste lui porta un vif coup de lame au bras droit. La douleur provoquée par cette entaille brûlante déstabilisa le héros, qui en lâcha son arme. La plaie était profonde mais heureusement, grâce à son pouvoir de cicatrisation accélérée, Vulpine s’en remettrait vite. Réalisant qu’il était maintenant désarmé, le justicier bloqua une nouvelle attaque de Ratson en générant un bouclier d’énergie au bout de sa main gauche, seule chose capable d’arrêter un coup de cette arme, et contre-attaqua en envoyant un coup de pied à la poitrine du Rat, le projetant en arrière. Nul doute que sa plaque de fonte l’avait protégé mais Vulpine s’en souciait peu… Il n’avait pas spécialement voulu lui faire mal en lui portant ce coup mais juste l’éloigner assez pour trouver une parade à sa prochaine attaque. C’est alors qu’un « bip » sonore retentit à son côté : la bombe de Ratson se rappelait à son souvenir et Vulpine constata, horrifié, que le voyant rouge s’était éteint, laissant place à un « 10 » en chiffres digitaux, qui se changea en « 9 », puis en « 8 »… Le justicier eut alors une idée de génie pour se débarrasser de la bombe et de son adversaire ; il l’arracha de sa ceinture et la lança le plus fort possible en direction de Shawn Ratson.

- Ho, Ratson ! Cadeau ! cria-t-il pour accompagner son geste.

Pris au dépourvu, ne s’attendant pas à ça, le Rat attrapa la bombe au vol dans un réflexe et, réalisant de ce dont il s’agissait, il voulut pousser un cri d’horreur… Mais n’en eut pas l’occasion. Dans un vacarme assourdissant, l’engin infernal explosa et Vulpine eut tout juste le temps de s’englober d’un bouclier d’énergie avant que le feu de l’explosion ne l’atteigne. Maintenant péniblement en place sa protection, le justicier eut l’impression que le temps s’écoulait au ralenti. Mais en dépit de l’effort fourni, il ressentait une profonde satisfaction : Shawn Ratson était mort.

La lumière aveuglante générée par l’explosion se dissipa. La déflagration avait certainement brisé nombre de fenêtres mais elle avait explosé trop loin des constructions pour endommager sérieusement un immeuble. Poussant un soupir de satisfaction, le justicier fila en direction des rails, qu’il remonta jusqu’à atteindre le métro aérien sur le point d’entrer en gare. Lorsqu’il entra dans la ville moyenne, tous les humains présents l’acclamèrent et il adressa des signes de la main à la foule. Comme il l’avait deviné, nombre de vitres avaient éclaté mais c’était tout de même moins grave que l’effondrement d’un édifice tel que le « Pic d’Adam ». Il s’arrêta sur le quai de la gare où l’attendaient déjà la police et la presse. Le Commissaire en personne vint le féliciter.

- Bien joué, Vulpine. J’ai vu votre petit combat aérien contre Ratson. Du grand art !
- Merci, Commissaire.
- Oui, vous pouvez vous vanter d’avoir débarrassé le monde d’une sacrée ordure… Certes, il y aura des dommages à réparer mais au nom de la ville toute entière, je vous remercie d’avoir mené à bien cette mission particulièrement risquée.
- Oui, ce fut risqué… Mais depuis des siècles maintenant, humains et zoomorphes se côtoient. L’harmonie entre nos deux races ne s’est soldée qu’après une guerre sanglante et nous ne pouvons prendre le risque que les actions de terroristes tels que Shawn Ratson réveillent les rancunes endormies. Et maintenant, vaillants gardiens de la paix, chers citoyens, je dois vous quitter pour m’en retourner dans mon repaire.

Et, sur ces mots prononcés d’une voix qui se voulait noble, le justicier reprit son envol et fit plusieurs fois le tour du Pic d’Adam avant de disparaître derrière un nuage sous un nouveau tonnerre d’applaudissements.

-Épilogue-

Le soleil de midi avait cédé sa place à la lune, qui faisait tomber ses rayons argentés sur la gigantesque ville. Simon était assis à la table de sa cuisine tandis qu’Eric s’affairait au fourneau à faire cuire une de ces variétés de viande artificielle créée pour que les carnivores invétérés puissent malgré tout vivre au sein de cette société mixte. Le bruit de la clé que l’on tourne dans la serrure attira leur attention. Eric jeta un coup d’œil par la porte ouverte de la cuisine et vit une jeune Écureuille de leur âge, vêtue d’un jeans noir et d’un top à bretelle unique de la même couleur entrer dans le salon avec un sac à la main.

- Tiens, salut Rachel ! lança le Renard en la reconnaissant.
- Quel bon vent t’amène, Rach’ ? poursuivit Simon sans quitter des yeux son assiette.

La rongeuse ne répondit pas. Elle entra dans la cuisine, fit la bise à Eric et serra la main à Simon, puis, elle posa son sac sur la table et l’ouvrit.

- Eric, tous les journaux de la ville ont déjà un article sur ta petite intervention de ce midi !
- Oh, les nouvelles vont vite !
- Comme tu dis. Les avis sont assez mitigés : Humanews t’a placé en première page et t’encense à chacune de ses lignes. Par contre, le New World Times qui, comme tu le sais, est sympathisant des Griffes, souligne le fait que tu aies « causé de graves dommages à la ville » et « blessé plusieurs civils ».
- Et c’est pour ça que t’es venue, pour me dire que cette feuille de chou qu’est le NWT me descend en flammes comme à son habitude ?
- Disons plutôt que je suis venue te rapporter… Ceci ! dit Rachel en sortant de son sac l’épée d’Eric.
- Mon arme ! Je suis vraiment content que tu me la ramènes !
- Un brave citoyen l’a retrouvée dans les tréfonds de la Ville-Basse et l’a apportée aux policiers. Vu qu’elle avait souffert de sa chute, nos scientifiques l’ont réparée.

Le Renard, satisfait, activa sa lame blanche et décrivit un arc de cercle dans l’air avant de l’éteindre.

- Puisque tu es là, Rachel, ça te dirait de regarder la « Vengeance de l’Éviscéraptor » avec nous ? Simon l’avait enregistré, justement.
- C’est gentil Eric mais, comme tu le sais, je n’aime pas ce genre de nanars d’horreur. Pourquoi ne pas plutôt aller au cinéma, c’est la grande première de la « Légende Céleste » ce soir !
- Le film biographique sur le Capitaine Sky ? Je suis partant !
- Et toi, Simon ?
- Borf… M’ouais, s’tu veux, répondit l’humain en terminant son steak.

Les trois amis sortirent de l’appartement et prirent l’ascenseur pour atteindre le pallier supérieur, sur lequel se trouvait le site du Terapolis Grand Theater, le plus prestigieux cinéma de la ville. Mais alors qu’ils traversaient l’énorme pont qui y menait, une fusillade sur la droite attira leur attention et ils virent passer, sous le pont, trois voitures volantes noires poursuivies par des jets de la police, toutes armes dehors. Les occupants d’un des véhicules noirs ouvrirent le feu sur les policiers et l’un de leurs jets s’enflamma pour tomber en piqué vers la Ville-Basse tandis que le pilote s’éjectait. Eric soupira en entendant l’explosion...

- Eric ?... demanda Rachel en lui posant une main pour l’épaule.
- Le cinéma sera pour une autre fois, Rach’, dit le Renard avec un sourire forcé.

L’attention des passants étant accaparée par la carcasse enflammée du jet, que l’on distinguait toujours malgré l’altitude, Eric monta sur la balustrade du pont et sauta dans le vide. Un éclair blanc aveuglant illumina le quartier en contrebas et le Capitaine Vulpine remonta en piqué au-dessus du pont, sous le regard épaté des badauds.

- Il est grand temps pour ces mécréants de retourner dans la geôle d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! lança le justicier d’une voix forte en pointant du doigt la course-poursuite.

Et, sur ces mots, le héros se lança à la poursuite des malfrats, poing en avant, sous les acclamations de la foule.

- Tu sais Rach’, dit Simon, je me demande pourquoi tu voulais nous amener au cinéma pour voir un super-justicier alors qu’on en côtoie un tous les jours !

La zoomorphe sourit et prit son ami humain par l’épaule tandis que, à quelques centaines de mètres devant eux, Eric Vulpes alias le Capitaine Vulpine volait vers sa nouvelle mission.

FIN
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Re: Foxtails' Tales

Messagede SilverWolf » 13 Mar 2010, 14:36

tien je ne savais pas que Tsume avais changer de sexe sinom comme dirait un maçon ton histoire est bien montée
Toujours courant, sans jamais se lasser, afin que d'autre puisse vivre
La vie d'un Nordguard est une grande aventure
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Re: Foxtails' Tales

Messagede Skianous » 08 Juin 2010, 12:19

Merci, Silver.
Je n'ai appris l'existence du manga Wolf's Rain qu'après mon arrivée sur le forum, avant cela j'ignorais totalement que mes deux héros avaient une homonymie.

Et tant que je poste ici, j'en profite pour annoncer mon projet de créer une histoire longue (en plusieurs chapitres, donc) qui mettrait en scène Vulpine. Je commencerai l'écriture cet Été.

(Et oui, j'ai mis du temps à répondre mais j'avais pas vu que quelqu'un avait réagi sur mon topic).
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